POPULATION: L'ACCROISSEMENT DEMOGRAPHIQUE DE PLUSIEURS MILLIONS DE PERSONNES PREVU POUR LES ANNEES 2000 POURRAIT EXACERBER LES PROBLEMES EXISTANTS
Communiqué de presse POP/792 |
Commission de la population
et du développement
1ère séance - matin
POPULATION: L'ACCROISSEMENT DEMOGRAPHIQUE DE PLUSIEURS MILLIONS DE PERSONNES PREVU POUR LES ANNEES 2000 POURRAIT EXACERBER LES PROBLEMES EXISTANTS
La Commission de la population et du développement ouvre ses travaux
Les prévisions dans le domaine de la population sont essentielles pour déterminer les politiques, plans et programmes dans virtuellement tous les secteurs de l’activité humaine. Ces prévisions, particulièrement détaillées dans les rapports qui lui sont soumis, ont permis à la Commission de mieux entamer, ce matin, le débat de sa trente-quatrième session, sur le thème «population, environnement et développement». La Commission a auparavant procédé à l’élection de son bureau, M. Makoto Atoh (Japon) étant élu à la présidence. M. Jose Roberto Andino Saazar (El Salvador), M. Gediminas Serksnys (Lituanie) et M. Antonio Golini (Italie) ont été élus aux postes de vice-présidents. S’agissant de l’élection du rapporteur, d’autres consultations se sont avérées nécessaires et le bureau sera complété à sa prochaine séance. La Commission a adopté son ordre du jour provisoire figurant dans le document E/CN.9/2001/1, ainsi que l’organisation des travaux.
Dans sa déclaration liminaire, le Directeur de la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales, a insisté sur le rôle vital de la Commission dans le débat international sur la population et sur la nécessité de faire preuve d’une vision audacieuse accompagnée d’un leadership fort et éclairé. Le Directeur exécutif adjoint du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a mis en évidence l'impact de l'accroissement démographique envisagé sur l’environnement, sujet de préoccupation. Les membres de la Commission ont suivi la présentation de deux rapports, celui fait par M. Larry Heligman, Directeur exécutif adjoint du Fonds des Nations unies pour la population sur le “le suivi des questions de population à l’échelle mondiale en 2001: population, environnement et développement”. Mme Mari Simonen, Directeur de la Division de soutien technique du FNUAP, a présenté le rapport sur les “flux de ressources financières devant concourir à l’application du programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement”. M. Joel Cohen, professeur au Laboratoire des populations (Université Rockfeller, New York) a attiré l’attention des délégués sur l'importance de la culture, liée aux questions relatives au thème «population, développement et environnement».
Au cours du débat, plusieurs délégations ont mis l’accent sur les prévisions relatives à l'accroissement de la population mondiale qui se situera en 2050 entre 7,9 millions et 10,9 millions. Cet accroissement démographique sera accentué dans la région les moins développées, ont-elles remarqué, ce qui aggravera des problèmes existants qui sont déjà très préoccupants. Des délégations ont déploré la réduction de l’aide financière multilatérale et bilatérale. D’autres ont souligné les problèmes relatifs à l’environnement qui ont pour cause, en grande partie, les activités humaines.
Dans le cadre du débat, les délégations des pays suivants ont pris la parole: Iran (au nom du groupe des 77 et de la Chine), Suède (au nom de l’Union européenne et des pays associés), Bangladesh, Inde, Japon et Chine.
La Commission poursuivra son débat cet après-midi à 15 heures.
SUITE DONNÉE AUX RECOMMANDATIONS DE LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LA POPULATION ET LE DÉVELOPPEMENT
Déclarations
M. JOSEPH CHAMIE, Directeur de la Division de la population, Département des affaires économiques et sociale des Nations Unies, a souligné l’importance des prévisions dans le domaine de la population qui a-t-il dit, sont essentielles pour déterminer les politiques, plans et programmes dans virtuellement tous les secteurs de l’activité humaine: l’éducation, les soins de santé, les services sociaux, l’habitat, l’emploi, l’environnement, la sécurité sociale et les retraites, la défense, les marchés économiques, la fourniture et le développement de produits et de service et, bien sûr, la représentation politique. Se référant aux questions qui sont souvent posées sur la fiabilité de ces prévisions,
M. Chamie a indiqué qu’elles étaient beaucoup plus fiables que celles de la météorologie ou des marchés financiers en raison de la relative stabilité des taux de fertilité et de mortalité d’une année sur l’autre. Il a rappelé que toute l’information produite par les Nations Unies était rassemblée dans les trois volumes intitulés «Prospectives en matière de population mondiale» et que le processus de révision 2002 de ces données est sur le point de commencer.
Il a noté l'accroissement considérable de la population mondiale qui sera en 2050 à un niveau situé entre 7,9 millions et 10,9 millions de personnes, la variante médiane se situant à 9,3 millions. Pratiquement toute cette croissance se produira dans les régions les moins développées, a-t-il indiqué. Il est prévu que la population de l’Inde dépasse celle de la Chine et on peut prendre la mesure de sa croissance par comparaison avec la croissance de l’Union européenne en 2000 qui a été de 343 000 personnes, ce qui correspond à celle de l’Inde durant la première semaine de la même année. M. Chamie a expliqué ces différences prioritairement par la fertilité. Il a indiqué que malgré les effets dévastateurs du VIH/sida, la population de l’Afrique devrait passer de 794 millions d’individus à 2 milliards en 2050. Il est également prévu que la migration internationale se poursuive. L’année dernière, la migration vers l’Union européenne a été deux fois plus importante que l’accroissement naturel de sa population. La population des Etats-Unis que les prévisions situent à 400 millions d’habitants en 2050, serait inférieure à la même période de 80 millions sans l’immigration. M. Chamie a insisté sur le rôle vital de la Commission dans le débat international sur la population et sur la nécessité de faire preuve d’une vision audacieuse accompagnée d’un leadership fort et éclairé.
M. KUNIO WAKI, Directeur exécutif adjoint du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a mis en évidence les conséquences de la croissance envisagée sur l’environnement et a déduit que les objectifs fixés pour réduire la pauvreté seront plus difficiles à atteindre. Le FNUAP continuera à être guidé par les principes de la Déclaration du millénaire de la Conférence internationale sur la population et le développement(CIPD) de 1994, a-t-il indiqué. Il a noté que le FNUAP a préparé une note d’information sur les activités opérationnelles de réduction de la pauvreté, d’amélioration de la protection de l’environnement et pour l’adoption de politiques de population et de développement. Cela met en évidence le rôle du FNUAP sur le suivi des actions, en tant qu’institution chef de file pour la mise en oeuvre de la CIPD et de la CIPD + 5, a estimé M. Waki.
Il a expliqué que le FNUAP continue de travailler avec d’autres institutions des Nations Unies, ainsi qu’avec les organisations non gouvernementales et les instituts universitaires et de recherche. Le FNUAP est favorable au dialogue sur les sujets concernant la population et l’environnement. Il vise à intégrer les liens entre population et développement aux programmes politiques nationaux.
M. Waki a expliqué que l’édition annuelle du FNUAP sur l’état de la population mondiale est consacrée aux rapports existant entre la population et l’environnement et examine la distribution inégale des productions. Il a insisté sur les efforts qui doivent être poursuivis particulièrement pour améliorer la vie des femmes et pour l’accès aux soins de santé de la reproduction. M. Waki a rappelé les buts poursuivis par la CIPD, qui sont devenus urgents, mettant l’accent sur la prévention du VIH/sida et la santé des adolescents. S’agissant du réexamen prévu en 2004, il est favorable à l’harmonisation du processus avec toutes les options déjà prises par le Conseil économique et social. Dans le cadre de la Commission, l’examen du programme d’action de la CIPD en 2004 concernera les leçons à tirer des expériences. Il a souligné la nécessité d’accélérer la mise en oeuvre du programme d’action de la CIPD et des recommandations de la CIPD + 5. Il s’est félicité de pouvoir travailler avec les différents groupes de travail, mais a regretté le manque de ressources financières par rapport aux objectifs fixés.
M. JOEL E. COHEN, Professeur au Laboratoire sur les populations de la Rockefeller University de New York, a attiré l’attention sur le fait que le rapport établi par la Division de la population ne faisait pas mention d’une question essentielle pour comprendre les liens existant entre population, développement et environnement, à savoir la culture. La culture, a-t-il expliqué, inclut la technologie, les institutions, le droits, la politique et les valeurs. Si nous ne comprenons pas ces aspects de la culture, il y a peu de chances que nous saisissions les liens entre population, développement et environnement.
Au cours du 20ème siècle se sont produits des changements technologiques qui incluent l’invention et la diffusion dans le monde entier de l’acier inoxydable, du tracteur, des engrais, des pesticides, de nouvelles variétés de plantes et d’animaux, de contraceptifs modernes, de la radio, de la télévision, des films, des ordinateurs, d’Internet, des antibiotiques, des vaccins, de la scie électrique, de l’avion et d’armes physiques, chimiques et biologiques à la puissance de destruction inégalée jusqu’à maintenant. La technologie, composante de la culture, a des implications évidentes pour la population, le développement et l’environnement. La politique affecte également ces questions, a-t-il fait remarquer. En Amérique du Nord, les colons ont été envoyés pour abattre les grands arbres de la Nouvelle-Angleterre dont la Marine britannique avait besoin pour les mâts de ses navires.
Au nombre des exemples qu’il a énoncés pour illustrer les rapports entre culture et population, M. Cohen a mentionné l'accroissement du nombre de femmes actives qui est passé entre 1970 et 1990 de 37 à 62 femmes pour 100 hommes, faisant observer que ce changement a coïncidé avec un autre changement, non moins radical, celui de la baisse de la fertilité depuis 1970. La relation de cause à effet n’est pas évidente mais l’importance de la culture dans les changements en matière de fertilité est clair, a-t-il souligné. La culture compte. Ce que vous valorisez, ce que vous choisissez de faire, en tant que membre influent de la culture nationale et mondiale, affectera la population, l’environnement et le développement ainsi que leurs interactions, a-t-il conclu.
M. BAGHER ASADI (Iran, au nom du groupe des 77 et la Chine), a mis l’accent sur une urbanisation croissante (près de la moitié de la population mondiale au début du nouveau millénaire) et sur l’augmentation sans précédent de la production des biens et des services. Il a observé que cela profite essentiellement aux pays développés. Simultanément, a-t-il noté, la croissance de la population dans les pays en développement a conduit à un développement des zones cultivables et à des changements dans l’utilisation de la terre. S’agissant de l’impact de la croissance démographique sur la dégradation de l’environnement, de la pollution de l’air et de la qualité de l’eau douce, il a rappelé que ce sont des sujets de préoccupation pour la communauté internationale. Il y a une différence entre les pays développés qui se soucient essentiellement de la pollution et de la qualité de l’environnement, et les pays en développement qui ont un accès restreint aux technologies modernes et au savoir-faire, a-t-il noté en ajoutant: ce qui réduit leur capacité à mettre en oeuvre les politiques nécessaires. Il a appelé les donateurs de la communauté internationale à augmenter le flux de ressources et le transfert de technologies vers ces pays.
M. Asadi s’est dit d’accord avec les conclusions selon lesquelles les problèmes relatifs à l’environnement ont pour cause, en grande partie, les activités humaines. Il a noté que le cinquième de la population mondiale utilise exagérément les ressources naturelles et que cette population est responsable des plus fortes émissions de CO2 dans le monde. Il a appelé à une bonne gestion de ces ressources et à un accès équitable à celles-ci. Il a noté une autre différence entre les pays développés, où la population plus dense dans les zones urbaines subit les menaces modernes à la santé, et les pays en développement qui doivent gérer les menaces à la santé tant traditionnelles que modernes. Le renforcement des capacités des pays en développement grâce au transfert du savoir-faire est donc essentiel, a-t-il conclu. Concernant les flux des ressources financières pour la mise en oeuvre du programme d’action de la CIPD, il a rappelé l’engagement pris pour un partenariat international pour venir à bout des défis lancés. A la lumière du rapport examiné, il a remarqué que l’assistance bilatérale, multilatérale ou des banques de développement a baissé. Il l’a regretté, d’autant plus que l’aide provenant des organisations non gouvernementales (ONG) a augmenté. Il s’est félicité du renforcement des activités des ONG et des fondations privées, mais a indiqué que cela doit compléter les activités des pays en développement et non pas s’y substituer.
Mme RUTH JACOBY (Suède, au nom de l’Union européenne, des pays de l’Europe centre et orientale associés, à savoir, la Bulgarie, la République tchèque, l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie ainsi que les pays associés, Chypre, Malte et la Turquie) a noté que près d’une décennie après le Sommet de Rio de 1992, les attentes suscitées sont loin d’être satisfaites. Malgré quelques progrès réalisées grâce aux efforts de la communauté internationale, l’environnement et les ressources naturelles continuent de se détériorer à un rythme alarmant. Les populations pauvres, en particulier les femmes et leurs familles en zone rurale, sont directement dépendantes de leur environnement pour leur survie et une meilleure gestion des ressources naturelles telles que la terre, les forêts, l’eau, les pêcheries et la biodiversité leur permettrait d’améliorer leurs conditions de vie. Dans le même temps, le fait que la moitié de la population mondiale vit désormais dans des zones urbaines, rend nécessaire que des efforts urgents et renouvelés soient faits pour minimiser les effets négatifs de l’urbanisation sur l’environnement ainsi que sur la santé et la qualité de vie en portant une attention particulière aux conditions de vie des pauvres.
La déléguée a fait valoir que l'accroissement de la population ne devait pas être considéré comme un problème en tant que tel. C’est dans la population et ses activités que résident à la fois les défis et leurs solutions, a-t-elle observé. Des actions concertées pour donner plus de moyens aux pauvres tout en s’efforçant de contrôler la manière dont les ressources naturelles sont affectées par les acteurs plus riches en ressources, devraient faire partie des travaux que nous menons pour éviter que les activités humaines n’atteignent le point où elles épuisent les ressources locales. Elle a attiré l’attention sur les modes de consommation et de production non durables, en particulier dans les milieux les plus riches des sociétés, qui constituent, a-t-elle fait observer, les principales menaces pour l’environnement et la base naturelle des ressources. La déléguée a indiqué que l’Union réaffirmait son engagement à l’effort visant à porter à 0,7% du PNB le montant de l’Aide publique au développement. Elle a souligné l’importance des conférences des Nations Unies ayant une influence sur les secteurs de la population et du développement qui vont se tenir dans les années à venir, notamment la session spéciale de l’Assemblée générale sur le VIH/sida, le Sommet national sur les enfants, la troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins développés, la Seconde Assemblée mondiale sur le vieillissement et tout particulièrement le Sommet mondial sur le développement durable qui doit avoir lieu en Afrique du Sud en 2002. Elle s’est prononcée en faveur d’un examen régulier de la mise en oeuvre des engagements pris. Toutefois, a-t-elle déclaré, des examens politiques visant à faire prendre de nouveaux engagements ne devraient avoir lieu qu’au cas par cas quand la situation est favorable et au regard des nouveaux défis et nouvelles priorités. La Déclaration du millénaire devrait être utilisée comme le point de départ pour un suivi intégré des principales conférences des Nations Unies et comme un moyen d’établir des liens entre elles, a-t-elle conclu.
M. ANWARUL CHOWDHURY (Bangladesh) a expliqué que son pays, comme ceux qui se trouvent dans la même situation, fournit de nombreux efforts pour jeter les bases d’un développement durable, malgré les problèmes naturels qu’il rencontre. Au niveau national, il a indiqué que le Bangladesh a fait des progrès considérables en prenant des mesures pour mettre en oeuvre les engagements pris à la Conférence du Caire, notamment en fournissant une plus grande possibilité d’emploi pour la population et un accès aux ressources fondamentales. Sur le plan politique, le représentant a évoqué la constitution d’un conseil consultatif d’organisations non gouvernementales (ONG) auprès du Gouvernement, et d’une commission d’exécution nationale de la CIPD + 5. En matière de partenariat avec la société civile, les ONG jouent un rôle important, a-t-il relevé. En outre, le Gouvernement du Bangladesh a alloué 32% de ses ressources au secteur de l’élimination de la pauvreté et progresse dans la mise en oeuvre de la stratégie de conservation nationale et le plan sur la forêt.
M. Chowdhury a renouvelé son attachement à l’intégration de la population, de l’environnement et des facteurs de pauvreté dans les politiques nationales en vue d’une action durable. Il a rappelé toutefois le stress environnemental pour la population du Bangladesh du fait de catastrophes naturelles fréquentes. Le Gouvernement essaie de continuer à oeuvrer pour la progression économique et la croissance du revenu par habitant, a-t-il ajouté. Il a abordé a question des contraintes en matières de ressources, celles-ci faisant défaut, qui est un problème clé, selon lui. Il a noté la baisse de l’assistance bilatérale et multilatérale et il a estimé que des mesures devraient soutenues au niveau international.
M. A.R. NANDA (Inde), a exprimé son soutien à la déclaration faite par le délégué de l’Iran au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Il a évoqué les informations contenues dans le rapport du Secrétariat général faisant état de l’augmentation de la croissance économique mondiale au cours de la seconde moitié du siècle dernier et d’une répartition inégale de cette croissance entre les pays. Il y a eu peu de changements dans les chiffres sur la pauvreté mondiale, a-t-il souligné. Il est dans ce contexte particulièrement dommage que les bénéfices de la mondialisation aient été détournés et que l’intégration des pays en développement dans l’économie mondiale se soit détériorée.
Le délégué a réfuté l’analyse faite au paragraphe 57 du rapport qui indique que «les guerres, les troubles civils, l’inefficacité de l’administration et la corruption comptent parmi les principales causes d’échec» qui ignore, selon lui, les schémas de consommation non durable et leurs effets sur les écosystèmes.
Le thème central de la Conférence internationale sur la population et le développement était qu’il fallait trouver un équilibre fondé sur le postulat qu’aux actions des pays en développement correspondrait l’aide nécessaire des pays développés. Il a fait un parallèle à cet égard entre les engagements d’un montant de 9 milliards de dollars pour 1999 pris par les pays en développement pour réaliser les objectifs de la CIPD et le montant de l’aide internationale en provenance des pays développés pour 1999 qui s’est élevée à 2,2 milliards de dollars. Il a fait part de sa préoccupation au regard de ce déclin des ressources disponibles et lancé un appel à ceux qui prenaient du retard dans la mise en oeuvre de l’accord.
M. KIYOTAKA AKASAKA (Japon) a relevé l’interaction entre les changements démographiques et ceux qui concernent l’environnement et le développement économique. Il a estimé que ces problèmes doivent être traités sans perdre de vue la sécurité humaine. La croissance de la population continue d'exercer des pressions insupportables sur la sécurité alimentaire de nombreuses personnes, a-t-il remarqué. Il a expliqué que le Fonds de la sécurité humaine des Nations Unies a été créé au Japon pour aider les programmes et agences de l’ONU à venir à bout des problèmes urgents. Le représentant a estimé que le développement économique ne peut être réellement mené que s’il ne représente pas une surcharge pour l’environnement écologique. Le Japon a adopté des initiatives internationales, a-t-il ajouté, pour aider des pays à assumer ces problèmes en même temps que le développement économique. Nous devons continuer d’assister les pays en développement dans leurs efforts, a-t-il poursuivi. S’agissant de l’initiative du Japon sur les questions de population et de sida, lancée en 1994, elle a atteint son but, à son avis. Cette initiative pour la lutte contre les maladies parasitaires et infectieuses a vu l’affectation de 3 milliards de dollars en sept ans. Une autre initiative a été rappelée par le représentant, celle du développement durable pour le vingt-et-unième siècle, lancé en 1997. Il a évoqué le protocole historique de Kyoto, mais a relevé qu’il faut tout mettre en oeuvre pour lui donner effet. Le Japon continuera de faire de son mieux pour venir à bout des problèmes relatifs à la population, à l’environnement et au développement. Le représentant a enfin indiqué que le Japon devra, en ce qui concerne sa propre population, créer des communautés conviviales pour les personnes âgées et améliorer les infrastructures à leur disposition.
M. GUOQIANG WANG (Chine) a appuyé la déclaration de l’Iran au nom du Mouvement des 77 et de la Chine. Il a mis en avant l’attitude active, responsable et pratique adoptée par la Chine dans son approche des questions de population et de développement. Son programme national de planification familiale a eu des résultats reconnus, a-t-il fait valoir, et la Chine, avec seulement 7% de la surface agraire mondiale, a réussi à nourrir et à vêtir 21% de la population mondiale, ce qui est un événement historique mais qui fait supporter un poids important au système écologique du pays.
Le délégué a indiqué que son pays comptait prendre les mesures stratégiques suivantes en matière de protection de l’environnement au XXIe siècle: renforcer la prise de conscience de la population des liens existant entre le développement de la population et les ressources naturelles; changer le mode de vie et les modes de production en mettant fin à la surconsommation des ressources naturelles, à la pollution lourde et aux modes non-durables; enfin protéger l’environnement écologique dans les zones sensibles.
Au plan international, a-t-il déclaré, la situation et les besoins spécifiques des pays en développement devraient être pleinement pris en compte. La responsabilité partagée de tous les êtres humains ne devrait pas être débattue de façon abstraite mais définie de façon claire. La coopération internationale en matière d’environnement ne doit pas porter atteinte à la souveraineté nationale ni interférer avec les affaires intérieures d’un pays. Il a lancé un appel à la communauté internationale, et notamment les pays développés, pour qu’elle remplisse ses engagements et fournisse l’aide financière et technique nécessaire aux pays en développement et à la réalisation des objectifs en matière de développement durable mondial.
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