En cours au Siège de l'ONU

ECOSOC/5944

LE ROLE DU SYSTEME DES NATIONS UNIES DANS LES EFFORTS DE DEVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE SERA AU CŒUR DES TRAVAUX DU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL

27/06/2001
Communiqué de presse
ECOSOC/5944


Communiqué de base


LE ROLE DU SYSTEME DES NATIONS UNIES DANS LES EFFORTS DE DEVELOPPEMENT

DE L’AFRIQUE SERA AU CŒUR DES TRAVAUX DU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL


La session de fond de l’ECOSOC aura lieu

du 2 au 27 juillet 2001 à l’Office des Nations Unies à Genève


L’Afrique est le premier bénéficiaire des efforts de développement déployés par les Nations Unies dans le monde.  Pourtant, la majorité des pays d’Afrique entrent dans le XXIè siècle alors qu’ils comptent parmi les moins avancés, les plus pauvres et les moins technologiquement développés du monde.  Tout au long des années 90, les conflits armés et la pandémie du VIH/sida qui affecte près de

26 millions d’Africains et qui a fait baisser de plusieurs années l’espérance de vie moyenne des individus sur ce continent,  ont annihilé les progrès péniblement obtenus lors de la décennie précédente.  Aujourd’hui le fait est que 52% des personnes qui vivent avec moins de 1 dollar par jour se trouvent en Afrique, qui est aussi la région la plus endettée du monde.


Fort de ce constat et pour donner suite aux engagements de la Déclaration du millénaire, dans laquelle les dirigeants du monde ont consacré un chapitre aux besoins spéciaux de l’Afrique, le Conseil économique et social, dont la session de fond se déroulera du 2 au 27 juillet 2001 à Genève, consacrera son débat de haut niveau au “rôle du système des Nations Unies en ce qui concerne l’appui aux efforts des pays africains pour parvenir au développement durable”.


Pour guider sa réflexion, le Conseil économique et social disposera notamment d’un rapport* que le Secrétaire général a spécialement préparé sur la question.  Il y explique que le système des Nations Unies constitue, par le processus intergouvernemental qu’il propose et par les activités opérationnelles qu’il déploie, effectivement un cadre privilégié pour favoriser de nouveaux partenariats en faveur de la renaissance et de la croissance de l’Afrique.  Malheureusement au cours de la dernière décennie, les efforts de l’ONU en faveur de cette région ont pâti de la baisse substantielle (plus de 25% entre 1992 et 1999) des ressources confiées à l’Organisation pour les activités opérationnelles.  Parallèlement, les flux d’aide bilatérale et d’Aide publique au développement (APD) à destination de l’Afrique sont tombés de 23,4 milliards de dollars en 1994 à 15,3 milliards de dollars en 1999 alors que les investissements étrangers directs ont continué de stagner à moins de 5% de l’ensemble des investissements effectués dans les pays en développement.  Autant d’éléments qui font que le continent africain qui compte près du cinquième de la population mondiale, ne représente toujours que 3,5% du PIB mondial et 1,5% des exportations mondiales.  Des données peu réjouissantes lorsque l’on sait que pour atteindre l’objectif de la Déclaration du millénaire de réduire la pauvreté de moitié d’ici au 2015, les pays africains devront bénéficier d’un taux de croissance économique annuel de

7 à 8%.


Le Secrétaire général, dans son rapport, avertit que les défis ne pourront être relevés que grâce à un savant équilibre d’aide financière, d’allègement de la dette et d’amélioration de l’accès aux marchés, associés à un appui approprié aux efforts de diversification des économies de la région et à la propagation des “expériences réussies” développées en collaboration avec le système des Nations Unies.  La situation n’est pas toutefois sans source d’optimisme et le Secrétaire général considère, par exemple, comme une chance unique à saisir, les changements politiques récents dans plusieurs pays et le mouvement de réappropriation du développement par l’Afrique et ses dirigeants.  De plus en plus en effet, les dirigeants du continent mènent eux-mêmes les initiatives régionales de développement et une initiative intégrée devrait par exemple être adoptée lors du Sommet des chefs d’Etat de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), prévu en juillet à Lusaka.  De son côté, le système des Nations Unies s’efforce de favoriser des programmes et projets conçus et gérés par des Africains.  Compte tenu des contraintes financières et de la nécessité d’unifier les efforts, il se concentre aussi davantage sur la rationalisation et la complémentarité des activités existantes.


Promotion des investissements en Afrique


La réunion de haut niveau qui sera ouverte par le Secrétaire général,

M. Kofi Annan, donnera donc durant trois jours – du 16 au 18 juillet - la possibilité à de nombreux ministres et hauts responsables du monde entier, ainsi qu’aux représentants des institutions internationales, y compris financières et commerciales comme le Fonds monétaire international, la Banque Mondiale ou l’Organisation mondiale du commerce, de se concerter et de procéder à un examen des faits nouveaux importants touchant l’économie mondiale et la coopération internationale.


L’un des événements saillants du débat de haut niveau sera le Forum africain pour la promotion des investissements, auquel participeront, outre plusieurs ministres africains, des représentants du secteur privé, de syndicats, des investisseurs, ainsi que de la Banque africaine pour le développement, de la Banque Mondiale, de la Société financière internationale, et de l’Organisation internationale du travail.  Dans le cadre de ce Forum, trois tables rondes seront notamment organisées sur les thèmes du “cadre de l’investissement dans les pays africains”, du “financement des investissements”, et des “besoins prioritaires en matière d’infrastructure”. 


La réunion du Groupe des personnalités éminentes constitué sur la question s’ouvrira, quant à elle, sur une déclaration de l’ancien Président de l’Afrique du Sud, M. Nelson Mandela.  Plusieurs événements parallèles auront également lieu, dont des tables rondes ministérielles, et la présentation d’une série de “bonnes pratiques” en Afrique.


Le point d’orgue du débat de haut niveau sera l’adoption d’une déclaration ministérielle qui devrait s’inspirer des recommandations présentées dans le rapport du Secrétaire général sur la question.  Il y est notamment insisté sur la nécessité pour les partenaires du développement d’accroître le volume de l’APD, d’étendre les initiatives d’allègement de la dette et d’améliorer l’accès aux marchés en faveur de l’Afrique.  Le Secrétaire général propose aussi de renforcer les efforts de l’ensemble du système des Nations Unies, qui joue un rôle clef sans pareil, en vue du développement des capacités de l’Afrique.  Il ajoute que les efforts du système des Nations Unies devraient être davantage intégrés aux


politiques et programmes nationaux de développement et que la coordination inter-institutions devrait se faire davantage au niveau régional.  Les recommandations formulées par le Secrétaire général portent aussi sur la lutte contre le VIH/sida la bonne gouvernance, ou encore la diversification des économies africaines.


Autres points à l’ordre du jour


      Outre la question de l’appui aux efforts de développement des pays africains, le Conseil économique et social abordera durant sa session de fond la question de l’accès aux connaissances et aux technologies.  Réminiscence du débat de haut niveau de la session de l’an passé, le “rôle des Nations Unies dans la promotion du développement, s’agissant en particulier de l’accès aux connaissances et aux technologies, surtout dans le domaine de l’information et de la communication, et de leur transfert, notamment grâce à des partenariats institués avec les intéressés, y compris le secteur privé”, sera envisagé du 2 au 4 juillet dans le cadre du débat consacré aux questions de coordination.  Le Conseil tiendra notamment deux tables rondes sur “les partenariats institués entre les organismes des Nations Unies et le secteur privé pour promouvoir l’accès aux connaissances aux fins du développement : possibilités, situation actuelle et perspectives d’avenir” et “les partenariats institués entre les organismes des Nations Unies et le secteur privé pour relever les défis du développement”. 


Du 5 au 10 juillet, le Conseil se penchera sur les activités opérationnelles du système des Nations Unies au service de la coopération internationale pour le développement.  Pour ce faire, il disposera entre autres des rapports des conseils d’administration du Programme des Nations Unies pour le développement et du Fonds des Nations Unies pour la population (PNUD/FNUAP), du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et du Programme alimentaire mondial (PAM).  Il tiendra aussi un dialogue avec l’équipe de pays des organismes du système en poste en République-Unie de Tanzanie et en Chine. 


Dans le cadre du débat consacré aux affaires humanitaires, le Conseil examinera, du 11 au 13 juillet, l’assistance économique spéciale, l’aide humanitaire et le secours en cas de catastrophe.  Il s’appuiera notamment sur le rapport du Secrétaire général sur les nouveaux progrès réalisés dans le renforcement de la coordination de l’aide humanitaire d’urgence fournie par l’ONU.


Enfin du 19 juillet et jusqu’à la fin de la session, le Conseil tiendra son débat général, au cours duquel il examinera notamment la possibilité d’adopter un code mondial d’éthique du tourisme.  Alors que l’on prévoit que le volume du tourisme international devrait tripler au cours des 20 prochaines années, ce projet de code, déjà adopté par l’Organisation mondiale du tourisme, énonce en 9 articles les principes qui devraient guider le développement touristique et définir des règles et des normes à l’intention des pays d’accueil, des gouvernements, des voyagistes, des promoteurs, des agents de voyages et des touristes eux-mêmes.   


Rôle et mandat du Conseil économique et social


      Le Conseil économique et social a été créé par la Charte des Nations Unies comme le principal organe dont l’action, sous l’autorité de l’Assemblée générale, vise à promouvoir de meilleures normes et conditions d’existence, le plein emploi et des conditions de progrès et de développement dans le domaine économique et social.  Les actions du Conseil visent aussi la solution des problèmes


internationaux dans les domaines économique, social, de la santé publique et autres problèmes connexes, et la coopération internationale dans les domaine de la culture et de l’éducation.  Le Conseil sert, de par son mandat, comme principal forum de discussion des questions économiques et sociales sur un plan international et interdisciplinaire, questions sur lesquelles il adresse des recommandations aux Etats Membres et au système de l’ONU après examen.  Le Conseil est habilité à convoquer des conférences internationales, à initier des études et des rapports et à faire des recommandations dans les domaines relevant de ses mandats.  Il négocie des arrangements avec les agences spécialisées, définissant leur coopération avec l’ONU, et il coordonne leurs activités en consultation avec elles et sur recommandations des Etats Membres et de l’Assemblée.  Le Conseil consulte aussi les organisations non gouvernementales compétentes dans ses domaines d’activités et qui sont accréditées auprès de lui.  Actuellement, près de 2050 ONG ont obtenu l’accréditation du Conseil.


Etats Membres du Conseil et composition de son Bureau


Le Conseil économique et social est composé de 54 membres élus pour trois ans par l’Assemblée générale, la fin du mandat de chaque membre survenant le 31 décembre de la troisième année suivant son élection.  Les sièges sont attribués sur la base du principe de la représentation géographique, conduisant ainsi les Etats d’Afrique à obtenir 14 sièges, les Etats d’Europe occidentale et autres Etats, 13 sièges, les Etats d’Asie, 11, les Etats d’Amérique latine et des Caraïbes, 10, et ceux d’Europe orientale, 6.  Le Conseil est dirigé par un Bureau composé d’un Président et de quatre Vice-Présidents, désignés pour un an.


Pour la session de 2001, le Bureau du Conseil économique et social se compose comme suit : à la présidence, M. Martin Belinga-Eboutou (Cameroun) et aux quatre vice-présidences, M. Ivan Simonovic (Croatie), Bernd Niehaus (Costa Rica), Francisco Seixas da Costa (Portugal) et Mikhail Wehbe (République arabe syrienne).


Les 54 membres du Conseil sont : Afrique du Sud, Allemagne, Andorre, Angola, Arabie Saoudite, Argentine, Autriche, Bahreïn, Bénin, Bolivie, Brésil, Bulgarie, Burkina Faso, Cameroun, Canada, Chine, Costa Rica, Croatie, Cuba, Danemark, Egypte, Etats-Unis, Ethiopie, Fédération de Russie, Fidji, France, Géorgie, Guinée Bissau, Honduras, Indonésie, Italie, Japon, Malte, Maroc, Mexique, Népal,  Nigéria, Norvège, Ouganda, Pakistan, Pays-Bas, Pérou, Portugal, République arabe syrienne, République démocratique du Congo, République de Corée, République islamique d’Iran, République tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Rwanda, Soudan, Suriname, et Venezuela. 


* Le rapport du Secrétaire général sur le “rôle du système des Nations Unies en ce qui concerne l’appui aux efforts des pays africains pour parvenir au développement durable” est disponible, pour l’instant en anglais seulement, sous la cote E/2001/83.  Il paraîtra dans toutes les langues officielles de l’Organisation à une date ultérieure.


Pour de plus amples informations sur la session de fond de l’ECOSOC consulter le site Internet au www.un.org/esa/coordination/ecosoc.


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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.