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CS/2237

ECHANGES DE VUES SUR LA MANIERE DE RENFORCER L’EFFICACITE DU CONSEIL DE SECURITE DANS LE MAINTIEN DE LA PAIX ET LA SECURITE INTERNATIONALES

21/12/2001
Communiqué de presse
CS/2237


Conseil de sécurité

4445e séance - après-midi


ECHANGES DE VUES SUR LA MANIERE DE RENFORCER L’EFFICACITE DU CONSEIL DE SECURITE DANS LE MAINTIEN DE LA PAIX ET LA SECURITE INTERNATIONALES


Le Conseil de sécurité a tenu, cet après-midi, la session de récapitulation de ses travaux pour le mois de décembre qui ont été présidés par le Représentant permanent du Mali auprès de l’ONU, M. Moctar Ouane.  Comme l’a dit ce dernier, cette réunion est l’occasion pour les 15 membres du Conseil de faire le bilan du mois écoulé, de passer en revue ce qu’ils ont fait et d’évoquer les résultats que le Conseil aurait voulu atteindre.  En instituant cette synthèse mensuelle, a déclaré le Président, le Conseil s’est doté d’un outil qui lui permet de rationaliser et améliorer en permanence la façon dont il s’acquitte de la mission que lui assigne la Charte des Nations Unies, à savoir le maintien de la paix et de la sécurité internationales.


Dans ce cadre, la question de la transparence à assurer dans les travaux du Conseil a été soulignée, ainsi que ses relations entre le Conseil et les autres organes des Nations Unies; entre les membres permanents et les membres non permanents du Conseil; et entre les membres du Conseil et les non-membres de cet organe.  Ont également été commentées les questions de l’équité dans le traitement des différents conflits dans le monde,  de la situation au Moyen-Orient, du ciblage des sanctions et de la réforme du Conseil tant du point de vue de ses méthodes de travail que de sa composition.  Les membres sortants du Conseil, le Bangladesh, la Jamaïque, le Mali, la Tunisie et l’Ukraine ont commenté les travaux de ces deux dernières années.


Ainsi, le Président du Conseil a relevé les principales évolutions du Conseil en citant d’abord celles intervenues dans le fonctionnement du Conseil qui, a-t-il estimé, recherche une meilleure connaissance des conflits dont il est saisi comme le montrent ses missions dans la région des Grands Lacs, en Sierra Léone ou au Kosovo.  Il s’est aussi félicité des contacts directs avec les parties aux conflits et les acteurs régionaux avant de saluer les progrès dans le sens d’un meilleur ciblage de certains régimes de sanctions et l’organisation de débats consacrés aux problèmes qui vont au-delà du maintien de la paix stricto sensu.


Les membres du Conseil ont pris la parole dans l’ordre suivant : Bangladesh, Tunisie, Ukraine, Jamaïque, Norvège, Colombie, Royaume-Uni, Chine, Etats-Unis, Maurice, Irlande, France, Fédération de Russie, Singapour et Mali.


Conformément à la présidence tournante du Conseil, les travaux du mois de janvier 2002 seront menés par Maurice.


SESSION DE RECAPITULATION DES TRAVAUX DU CONSEIL DE SECURITE POUR LE MOIS EN COURS


Déclarations


M. IFTEKAR CHOWDHURY (Bangladesh) a félicité le Mali de la manière dont les travaux du Conseil avaient été menés en ce mois de décembre, malgré la situation internationale difficile qui prévaut.  Le Bangladesh, qui va quitter le Conseil de sécurité, est un pays pluraliste et démocratique   Disposant de riches traditions intellectuelles, le Bangladesh estime qu’il est devenu un pays modèle, et a tenu à ce que son esprit national se reflète lors de sa présidence du Conseil, et tout au long de son mandat de deux ans au sein du Conseil.  Notre délégation a toujours tenu à se joindre au reste de la communauté internationale pour régler les problèmes qui perturbent le monde.  Nous avons parfois mené des consultations informelles qui n’ont pas abouti aux résultats que nous aurions espérés.  Notre délégation n’a cependant jamais prétendu faire passer de messages grandioses mais, plus simplement, nous avons voulu jouer un rôle de porte-flambeau sur de nombreuses questions.  Il y a eu des moments de grande frustration, mais il y a en aussi eu au cours desquels nous avons connu le succès.  Il existe à l’intérieur du Conseil des espaces qui permettraient de meilleurs échanges d’informations et d’analyses entre les deux catégories de membres qui le composent. 


Certains des Etats qui doivent leur siège à une élection n’ont pas toujours de représentation diplomatique dans les zones où ont lieu certains conflits.  En dehors du Secrétariat, leurs besoins en information ne peuvent être satisfaits qu’à travers des sources indirectes, dont les médias.  Les membres permanents pourraient combler le vide qui existe à cet égard, ce qui contribuerait à une meilleure compréhension et une meilleure cohésion à l’intérieur du Conseil.  Ceci est indispensable à l’amélioration de son efficacité.  A propos d’information, les déjeuners avec le Secrétaire général sont, à nos yeux, devenus un important outil d’échanges de vues. Il est nécessaire pour le Conseil de renforcer ses relations et son dialogue avec les pays contributeurs de troupes, et nous nous réjouissons que cette question ait été soulignée par l’adoption de la résolution 1353, qui reconnaît le besoin d’un partenariat efficace entre pays contributeurs de troupes.


M. NOURREDDINE MEJDOUB (Tunisie) s’est félicité de ce que les conflits en Afrique aient été traités par le Conseil et qu’un effort soutenu et sincère ait constamment été fourni par tous les membres du Conseil pour alléger autant que possible le Continent de ses maux politiques, économiques et sociaux.  Il a cependant voulu que l’engagement du Conseil vis-à-vis de l’Afrique soit encore plus prononcé.  Il serait peut-être pertinent, a-t-il ainsi estimé, que le Conseil procède de temps à temps à une évaluation de sa propre action à l’égard des conflits africains qui perdurent ou qui se compliquent.  La conviction que le concept de paix et de sécurité internationales est indivisible et doit être applicable à toutes les situations de crise sans distinction ou dosage ne laisse aucun doute quant à la nécessaire obligation pour le Conseil de traiter équitablement et avec la même célérité tout ce qui est à même de menacer la paix et la sécurité dans le monde. 


Le représentant s’est aussi attardé sur la situation au Moyen-Orient.  Il a réaffirmé sa conviction que le Conseil a une compétence pleine et entière en ce qui concerne le maintien de la paix et de la sécurité internationales dans la région, car il s’agit d’une situation d’occupation doublée de violations graves et systématiques du droit international et du droit international humanitaire.  Il a


constaté que le Conseil n’a pas pu jouer ce rôle qui est le sien au cours de ces dernières années et notamment durant les 15 mois écoulés.  Le représentant a aussi exprimé sa conviction que le Conseil peut également définir des critères unifiés et une politique harmonisée en ce qui concerne l’imposition des régimes de sanctions.  Il a espéré que la résolution 1382 permettra la clarification de nombreuses zones d’ombre dans la résolution 1284 et facilitera une percée vers le déblocage de la situation en Iraq.  Le représentant a aussi rappelé son attachement à un mécanisme transparent pour le suivi des effets calculés mais également collatéraux de tout régime de sanctions pour que cet instrument ne soit pas perçu comme étant exclusivement punitif. 


M. Mejdoub a conclu sur la nécessité d’instaurer une certaine dose de transparence dans les relations entre membres permanents et membres non permanents, soulignant cependant que la réforme du Conseil demeure nécessaire et urgente.  Le système est vieux de 55 ans et n’a pas connu de changement depuis la fin de la deuxième guerre mondiale.  Aucun système international n’a résisté à autant de tourments ces 30, 20, 10 dernières années, a-t-il estimé.


M. VALERY KUCHINSKY (Ukraine) a déclaré que les deux années que sa délégation a passées au sein du Conseil avaient été fort enrichissantes, les diplomates ukrainiens estimant qu’elles constituent les moments les plus intenses de leur carrière.  De plus en plus sollicité par la communauté internationale, le Conseil de sécurité est devenu incontournable dans la gestion et le règlement des conflits, bien qu’il n’obtienne pas toujours les succès que l’on pourrait attendre de lui.  Nous prévoyons de continuer à suivre de près les activités du Conseil à l’avenir.  Nous nous sommes engagés à continuer d’entretenir un dialogue très large avec les Etats Membres de l’ONU et notamment avec ceux du Conseil.  Le Conseil est souvent critiqué par les délégations, dont la nôtre, surtout en ce qui concerne la question de sa réforme.  Mais après avoir travaillé avec le Conseil en tant que membre, nous savons combien il est important d’en améliorer l’image auprès du grand public.  La réforme du Conseil est, à notre avis, en train de prendre forme grâce aux efforts de ses membres.  Les Etats Membres sont désormais mieux informés, et peuvent de plus en plus s’exprimer lors de séances publiques.  Il y a une décennie, il était impensable de concevoir qu’un site de la Présidence du Conseil donnerait un jour, au jour le jour, des informations de première main au grand public, comme c’est le cas actuellement.  Il reste au Conseil à être plus sensible aux changements mondiaux et au besoin croissant de démocratie au niveau de la communauté des nations.  Il revient aux membres permanents de veiller à ce que la transparence et le consensus soient réels.  Il en va de l’efficacité et de la crédibilité du Conseil.  Nous nous félicitons des initiatives prises par le Mali en ce mois de décembre pour rapprocher le Conseil du continent africain.


Mme PATRICIA M. DURRANT (Jamaïque) a noté que, pendant ces deux dernières années, le Conseil s’est montré particulièrement actif.  A la fin de novembre 2001, le Conseil avait adopté 48 résolutions et publié 30 déclarations présidentielles.  Elle a expliqué la multiplication des séances officielles du Conseil par la volonté de ses membres de promouvoir l’ouverture et la transparence dans leur travail.  Ces deux dernières années, a insisté la représentante, la Jamaïque a, en effet, travaillé sans relâche en faveur de la transparence.  Se félicitant du succès notable dans ce domaine, la représentante a néanmoins souligné la complexité des questions dont le Conseil est saisi et les difficultés


rencontrées lorsqu’il s’agit d’instaurer la paix.  La représentante a aussi souligné les efforts déployés par sa délégation pour promouvoir l’aspect humanitaire des conflits, la justice et la consolidation de la paix après les conflits.  Si elle s’est félicitée des efforts du Conseil en ce qui concerne les conflits en Afrique, elle a cependant regretté le peu de progrès dans la question relative au Sahara occidental.  Dans le même ordre d’idées, elle a cité la situation au Moyen-Orient et en Iraq.


Commentant les débats thématiques qu’a tenus le Conseil, elle a jugé important d’en rationaliser les résultats.  Il existe aujourd’hui, s’est-elle félicité, un ensemble de questions et de thèmes dans les rapports du Secrétariat qui n’étaient pas abordées auparavant comme les questions concernant les femmes et les conflits armés ou la situation des enfants.  Elle a pourtant estimé que beaucoup de progrès restent à faire.  Mme Durrant a souhaité, par exemple, que l’ONU resserre ses liens avec la société civile et les ONG qui se trouvent des zones de conflits.  La représentante a conclu sur la nécessité de renforcer les relations entre le Conseil, les pays fournisseurs de contingents et le Secrétariat. 


M. WEGGER CHRISTIAN STROMMEN (Norvège) s’est félicité que le Conseil de sécurité ait tenu des réunions, ce mois-ci, sous la présidence du Mali, sur les questions de l’Angola et de la République démocratique du Congo (RDC) et que les points de vue des pays non membres du Conseil aient été entendus et pris en compte, au cours de ces réunions, avant toute prise de décision.  La Norvège souhaiterait que cette manière de faire se poursuive.


M. ALFONSO VALDIVIESO (Colombie) a souligné la nécessité de rendre plus séduisantes les sessions de récapitulation pour mieux orienter les débats et assurer une plus grande participation des Etats non membres du Conseil ,, au nom de l’interaction nécessaire entre ces deux types d’Etats membres.  Commentant les mesures prises par le Conseil en ce qui concerne l’Afghanistan, le représentant a estimé que le Conseil a trouvé une formule novatrice afin de répondre à une situation complexe qui pourrait avoir une incidence négative sur la paix et la sécurité internationales.  Le Conseil, a-t-il insisté, a su réagir de la manière la plus appropriée en permettant le déploiement d’une force dont tout porte à croire qu’elle sera efficace.  S’agissant du Moyen-Orient, le représentant a estimé que le Conseil aurait dû en discuter davantage car, a-t-il dit, la situation est urgente.  Un grand nombre de citoyens dans le monde ne comprend pas pourquoi le Conseil ne parvien t pasne à agir, a-t-il dit en espérant que l’année prochaine, les membres du Conseil réaliseront la convergence de vues nécessaire au rétablissement de la paix dans cette région du monde.  Il s’est enfin félicité du travail d’actualisation» en ce qui concerne la situation en Afrique.

M. JEREMY GREENSTOCK (Royaume-Uni) a exprimé l’appui de sa délégation à l’organisation des travaux du Conseil, telle que définie par le Mali, en ce mois de décembre.  Le Royaume-Uni se félicite que le Conseil se soit concentré sur l’Afrique en cette fin d’année.  Ce continent doit bénéficier d’une nouvelle forme de procédure pour les discussions de ses problèmes, a estimé M. Greenstock, pour qui le Conseil est devenu  plus opérationnel au cours de ces dernières années.  Le besoin de consensus fait que les décisions du Conseil sont parfois lentes à être adoptées, et cela fait parfois l’objet de critiques.  Mais le Prix Nobel de


la paix remis au Secrétaire général et à l’ONU témoigne bien de l’importance de la tâche accomplie, non pas seulement par le Conseil, mais aussi par tout le système des Nations Unies.  L’amélioration de la transparence est nécessaire, notamment en vue de mieux collaborer avec les Etats non membres du Conseil, dont les apports sont indispensables à la résolution de grands problèmes mondiaux.  Concernant par exemple la situation au Moyen-Orient, comme cela a été relevé lors du déjeuner avec le Secrétaire général, il faudrait sans doute adopter une approche différente et donner beaucoup plus la parole aux pays qui sont de la région et qui ressentent l’impact du conflit.  Les méthodes de collaboration du Conseil avec le Secrétariat devraient peut-être aussi être modifiées en vue d’impliquer beaucoup plus le Secrétariat dans les travaux du Conseil de sécurité, car on se rend de plus en plus compte que les apports du Secrétariat sont cruciaux.  Pour ce qui est de la méthode de travail, si celle de la liste des orateurs doit être maintenue, on pourrait peut-être avoir un échange avant les réunions, pour savoir pourquoi une délégation voudrait ou devrait avoir un temps de parole plus long qu’une autre, ou pourquoi elle devrait parler en premier ou en second.  Nous sommes d’avis que la réforme du Conseil est aussi favorable aux membres permanents, en ce qu’elle renforce la légitimité de cet organe, contrairement aux doutes sur la situation actuelle qu’ont semblé évoquer sur ce point certaines délégations comme celle de l’Ukraine.


M. CHEN XU (Chine) a salué le travail de fond « très dense » que le Conseil a accompli au cours de ce mois de décembre.  Le travail a porté ses fruits, a-t-il estimé en citant la célérité avec laquelle le Conseil a adopté les résolutions sur l’Afghanistan.  Il a aussi cité les débats que le Conseil a tenus sur la « Question de Palestine » qui, a-t-il dit, montrent l’attachement du Conseil à cette question.  Il a enfin cité l’inscription à l’ordre du jour du Conseil des questions liées à l’Afrique.  Il a poursuivi sur la réforme des méthodes de travail du Conseil en estimant que le point de vue des Etats non membres du Conseil devraient être plus souvent sollicités.  Il s’est néanmoins demandé si cet objectif peut être atteint par l’organisation d’un plus grand nombre de réunions publiques.


M. JAMES CUNNINGHAM (Etats-Unis) a déclaré qu’il est important d’entendre le point de vue des membres sortants du Conseil sur leur contribution aux travaux du Conseil pendant leur mandat de deux ans.  Nous pensons que cet organe a fait beaucoup de progrès en matière de transparence et que ces progrès continuent.  Les Etats-Unis se félicitent des formules de débats et de participation des Etats non membres aux échanges, adoptées ces derniers temps, et qui ont permis au Conseil de sécurité d'être mieux informé sur certaines situations.  Nous espérons que la nouvelle année se placera sous le signe d’une efficacité accrue.


M. BIJAYEDUTH GOKOOL (Maurice) a cité les points saillants qui ont caractérisé les travaux du Conseil au cours de ce mois, en citant en particulier la situation en Afghanistan.  Il a remercié le Mali pour sa contribution au travail du Conseil relatif à l’Afrique.  En tant que Président de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Mali, a dit le représentant, a toujours apporté une perspective régionale aux efforts du Conseil.  Futur Président du Conseil de sécurité, Maurice compte sur la coopération de tous, a conclu le représentant en soulignant que le Mali «a placé la barre bien haut».


M. GERARD CORR (Irlande) a approuvé la formule des séances mensuelles de bilan, qui permettent d’avoir un résumé des travaux du Conseil au cours d’une période donnée, vus sous différents angles.  Les réunions sur l’Afrique de l’Ouest et la République démocratique du Congo (RDC) ont permis au Conseil de discuter de questions qui sont un aperçu et un résumé des différentes situations auxquelles le Conseil fait face en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales.  L’Afghanistan et le Moyen-Orient ont aussi été au centre de l’attention du Conseil, et bien que l’on ne soit pas arrivé à un résultat positif sur la question du Moyen-Orient, nous pensons que la tenue d’un débat aura apporté quelque chose de positif sur cette question.  Les Nations Unies et M. Lakhdar Brahimi – Envoyé spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan, qui est sur le terrain, auront une tâche difficile en Afghanistan, et nous pensons qu’il serait utile d’avoir des évaluations régulières de cette situation.  En parlant de méthodologie, nous sommes pour une démarche qui renforcerait l’information du Conseil sur les régions où il intervient.  D’autre part, le dialogue avec le Conseil économique et social (ECOSOC) doit être renforcé, au vu de l’importance croissante des questions économiques sur les questions de sécurité. 


Mme EMMANUELLE D'ACHON (France) a évoqué trois dossiers particuliers en citant d’abord celui de l’Afghanistan à propos duquel le Conseil a montré son unanimité et sa capacité à prendre des mesures rapides.  Elle a ensuite cité le Moyen-Orient sur lequel le Conseil a montré qu’il peut recommencer à traiter d’un conflit délicat.  Des idées novatrices ont été avancées pour faire progresser le dossier, a estimé la représentante avant de citer, en dernier lieu, la République démocratique du Congo dont la séance publique a montré l’intérêt d’un dialogue ouvert et direct susceptible de faire progresser la réaction du Conseil de sécurité.


M. ANDREY GRANOVSKY (Fédération de Russie) a remercié les délégations qui quittent le Conseil de sécurité pour les contributions qu’elles ont faites à cet organe au cours des deux années de leur mandat.  Nous souhaitons, a dit le représentant, que ces délégations apportent un peu de l’expérience qu’elles ont acquise au Conseil à toutes les réunions et Commissions ou Comités auxquelles elles participeront dans l’avenir.


M. KISHORE MAHBUBANI (Singapour) s’est d’abord attardé sur les succès du Conseil en citant la résolution 1373 relative à la lutte contre le terrorisme qui oblige les 189 Membres de l’ONU à prendre des mesures vigoureuses pour lutter contre ce phénomène.  Le représentant s’est aussi félicité du travail du Comité contre le terrorisme avant de citer, au titre du deuxième succès, le Timor oriental à propos duquel le Conseil a adopté une déclaration présidentielle contenant des mesures propres à préserver ce succès.  Il a aussi qualifié de succès des situations en Sierre Leone et au Libéria, en mettant l’accent sur le désarmement du Front révolutionnaire uni (RUF) et l’impact des sanctions sur le Gouvernement du Libéria.  En quatrième lieu, il a cité l’Afghanistan qui est passé d’un statut de pays oublié au statut d’un nourrisson qui nécessite des soins afin de lui éviter la mort subite.


Venant aux échecs, le représentant a mis le doigt sur la situation au Moyen-Orient et sur l’incapacité du Conseil à jouer le rôle qui est le sien.  Il a aussi cité le Sahara occidental où, a-t-il dit, malgré des centaines de millions de dollars et les efforts inlassables des représentants du Secrétaire général, les négociations sont dans l’impasse et le conflit gronde.  En troisième lieu, le


représentant s’est attardé sur la Géorgie en demandant aux membres du Conseil de reconnaître que c’est leur manque d’unité qui est à l’origine de cet échec.  L’Angola a également été qualifiée d’échec par le représentant qui s’est néanmoins félicité des «bonnes nouvelles» apportées ce matin par le Conseiller spécial du Secrétaire général pour l’Afrique.  Au nombre des succès, le représentant a enfin inclus le groupe de travail sur les sanctions en soulignant qu’avec le départ, dans 10 jours, de tous les membres élus du Conseil, c’est la mémoire institutionnelle qui disparaît.


Au titre des succès mitigés, le représentant a mentionné l’Erythrée et l’Ethiopie pour la remise en question de la clause qui prévoyait des vols directs des Nations Unies entre les deux capitales et le manque de fonds alloués à la Commission chargée de la délimitation des frontières.  Il a classé le Kosovo dans cette catégorie en dénonçant l’absence d’une stratégie de sortie et d’une évaluation régulière du mandat de la Mission des Nations Unies.  Incluant aussi l’Iraq dans les succès mitigés, le représentant l’a qualifié de dossier le plus difficile que le Conseil ait à gérer.  Il s’est enfin attardé sur la région des Grands Lacs en mettant l’accent sur la difficile mise en œuvre de l’Accord de paix au Burundi et sur la fragilité du processus de paix en République démocratique du Congo qui continue d’être la victime du pillage de ses ressources naturelles.  Il faut revoir la démarche du Conseil dans cette région, a conclu le représentant.


M. MOCTAR OUANE (Mali) a déclaré que cette séance marque à la fois pour le Mali la fin de son mandat au sein du Conseil et celle de sa deuxième présidence de cet organe.  Le Mali aura voulu, tout au long de ce mandat, se faire le fidèle porte-parole de l’Afrique au sein du Conseil.  En marge du sommet du millénaire, le Mali a organisé, fait marquant, sous la présidence de son Président de la République, M. Alpha Oumar Konaré, la réunion du Conseil tenue au niveau des Chefs d’Etat et de gouvernement.  Ce sommet visait à «assurer au Conseil de sécurité un rôle effectif dans le maintien de la paix et de la sécurité, particulièrement en Afrique».  La résolution 1318, adoptée à l’issue de ce Sommet, sera suivie attentivement par notre pays.  Le Conseil aura connu sur cette question quelques critiques et des marques de reconnaissance pour certains succès.  La période 2000-2001 aura connu la naissance ou l’évolution de conflits, dont certains sont anciens, comme celui du Moyen-Orient ou celui de l’Afghanistan.  Il convient de souligner l’évolution qualitative survenue dans le fonctionnement du Conseil et le Mali se félicite en particulier de la formule d’envois de missions du Conseil dans les zones en conflit, comme celles qui se sont rendues au Kosovo et dans la région des Grands Lacs.  Ces missions ont permis de mieux prendre la mesure de ces conflits et de mieux s’informer, et le Mali encourage le Conseil à poursuivre cette formule.  La réunion organisée avec la participation du Président Mandela sur le processus de paix au Burundi et la reconnaissance par le Conseil du rôle que joue la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans le règlement des conflits en Afrique de l’Ouest sont des faits dont se félicite le Mali.  Le Conseil aura, au cours des deux dernières années, consacré aussi beaucoup d’attention à des questions qui ne sont pas directement liées à la notion de conflits, comme celle du VIH-sida, et nous nous félicitons de cette innovation.  Le Mali remercie le Secrétariat pour sa collaboration et son soutien au Conseil, et remercie tous les Etats Membres de l’avoir élu il y a deux ans.  Nous souhaitons bonne chance aux pays qui seront membres du Conseil à partir du mois de janvier 2002 et étendons nos remerciements aux représentants des pays membres du Conseil qui ont quitté le Siège et New York avant la fin du mandat de leur pays, à l’instar de l’Ambassadeur Anrawul Chowdhury du Bangladesh, dont l’apport au Conseil aura été remarquable.


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