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CS/2128

UN PROJET DE RESOLUTION SUR LA SITUATION EN PALESTINE, PRESENTE PAR LE MOUVEMENT DES PAYS NON ALIGNES, EST REJETE DU FAIT DU VOTE NEGATIF DES ETATS-UNIS

27/03/2001
Communiqué de presse
CS/2128


Conseil de sécurité

4305e séance plénière - Soir


UN PROJET DE RESOLUTION SUR LA SITUATION EN PALESTINE, PRESENTE PAR LE MOUVEMENT

DES PAYS NON ALIGNES, EST REJETÉ DU FAIT DU VOTE NEGATIF DES ETATS-UNIS


Neuf pays ont voté en faveur tandis que les quatre pays membres de l'Union européenne se sont abstenus et souhaitent la poursuite des négociations sur la base de leur propre texte


Après cinq jours de négociations relatives à la situation au Moyen-Orient, y compris la question de Palestine, le Conseil de sécurité a rejeté tard dans la soirée un projet de résolution présenté par ses membres du Mouvement des non alignés, les Etats-Unis ayant exprimé un vote négatif.  Le texte a recueilli neuf voix en sa faveur (Chine, Fédération de Russie, Bangladesh, Jamaïque, Mali, Tunisie, Colombie, Maurice et Singapour), alors que les quatre pays européens (France, Irlande, Royaume-Uni et Norvège) se sont abstenus.  Le Président du Conseil de sécurité, M. Volodymyr Yel'Chenko (Ukraine), avait annoncé avant le vote, qu'étant donné les circonstances, son pays n'y prendrait pas part.


Aux termes de ce projet de résolution, le Conseil de sécurité aurait demandé entre autres la cessation immédiate de tous les actes de violence, de provocations et de punition collective; l'application des accords de Charm el-Cheikh; la fin de toutes les opérations de bouclage des territoires palestiniens occupés; le transfert par Israël à l’Autorité palestinienne de toutes les recettes dues; et la prise de mesures supplémentaires de confiance. Le Conseil aurait également prié le Secrétaire général de consulter les parties sur les mesures de fond à prendre dans l’immédiat pour appliquer la résolution et de lui faire rapport dans un délai d’un mois. Il se serait déclaré disposé à mettre en place dès réception dudit rapport un mécanisme approprié, y compris une force d’observation des Nations Unies, afin de protéger les civils palestiniens.


Le représentant du Bangladesh, au nom des pays non alignés, membres du Conseil, a expliqué que ces derniers ont demandé un vote sur leur projet parce qu'ils souhaitaient que le Conseil agisse avant la fin du Sommet de la Ligue arabe qui se tient à Amman et auquel assiste le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, afin que celui-ci puisse se prévaloir d'un mandat du Conseil.  Or, mardi, soir, il est apparu que le Conseil ne pourrait se mettre d'accord sur un texte.


Pour le représentant des Etats-Unis, ce texte n’aurait pas dû être mis aux voix, puisque les consultations n’ont pas réussi à dégager un consensus.  La cause de la paix aurait été mieux servie par la poursuite des délibérations. En outre, le représentant a regretté que le texte ait eu pour but de prescrire au Secréataire général - dont il a par ailleurs approuvé les démarches de paix - la marche à suivre.  Pour les Etats-Unis, le Conseil ne peut imposer de solutions en l’absence de l’accord des parties.


(à suivre - 1a)

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                                                            27 mars 2001


Les quatre pays européens qui se sont abstenus lors du vote ont expliqué qu'il aurait mieux valu continuer de négocier sur la base de leur propre texte, et entendent d'ailleurs agir ainsi.  Le représentant de la France a ainsi déclaré que, face à une situation qui échappe de plus en plus à tout contrôle, les Nations Unies doivent agir.  Mais le Secrétaire général ne peut le faire que s'il dispose d'un mandat clair du Conseil, et ce dernier ne peut se faire entendre et aider le Secrétaire général à peser sur le cours des choses que s'il est rassemblé.


L'Observateur permanent de la Palestine a déclaré qu'en utilisant son droit de veto, un des membres permanents du Conseil avait empêché celui-ci d'exercer son devoir en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales. Il a vu dans le vote un échec dans la tentative de mettre fin à la tragédie dans le Territoire palestinien et dans la tentative de raviver le processus de paix au Moyen-Orient. De son côté le représentant d'Israël a reproché au texte d'exprimer un point de vue uniquement palestinien et a répété qu'il était opposé à la création d'une force d'observateurs des Nations Unies, affirmant que le Président Arafat pouvait lui-même protéger sa population.


Se sont exprimés durant la séance les représentants des pays membres du Conseil de sécurité suivants: Bangladesh, Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Fédération de Russie, Norvège, Irlande, ainsi que le représentant d'Israël et l'Observateur permanent de la Palestine.


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Projet de résolution du Conseil S/2001/270


Le Conseil de sécurité,


Réaffirmant la nécessité d’une paix juste, durable et globale au Moyen-Orient, fondée sur ses résolutions 242 (1967) du 22 novembre 1967 et 338 (1973) du 22 octobre 1973 et réaffirmant également toutes ses résolutions antérieures pertinentes, y compris sa résolution 1322 (2000) du 7 octobre 2000;


Se déclarant profondément préoccupé par la persistance des événements

tragiques et violents qui se produisent depuis septembre 2000 et qui ont fait de nombreux morts et blessés, essentiellement parmi les Palestiniens;


Rappelant la nécessité de protéger tous les civils conformément à ses résolutions 1265 (1999) et 1296 (2000);


Se déclarant déterminé à contribuer à l’arrêt des actes de violence, à protéger les civils palestiniens dans les territoires occupés et à encourager le dialogue entre Israéliens et Palestiniens;


Exprimant son appui aux efforts que déploient le Secrétaire général et le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient;


Réaffirmant qu’il faut qu’Israël, puissance occupante, respecte scrupuleusement ses obligations légales et ses responsabilités en vertu de la quatrième Convention de Genève relative à la protection des civils en temps de guerre, du 12 août 1949;


Se déclarant profondément préoccupé par la grave situation économique et humanitaire résultant du bouclage des territoires palestiniens occupés et des villes et villages qui s’y trouvent;


1.    Demande la cessation immédiate de tous les actes de violence, de provocation et de punition collective, ainsi que le retour aux positions et arrangements qui prévalaient avant septembre 2000;


2.    Demande au Gouvernement israélien et à l’Autorité palestinienne d’appliquer rapidement et sans conditions préalables les accords conclus au sommet de Charm el-Cheikh (Égypte), le 17 octobre 2000;


3.    Demande instamment la reprise des négociations dans le cadre du processus de paix au Moyen-Orient sur sa base convenue, en tenant compte de l’évolution positive antérieure des négociations entre les deux parties, et leur demande de parvenir à un accord définitif sur toutes les questions, sur la base de leurs accords antérieurs, dans le but d’appliquer ses résolutions 242 (1967) et 338 (1973);


4.    Se déclare gravement préoccupé par l’activité récente dans les colonies de peuplement, et en particulier par la récente décision d’agrandir celle de Djabal Abou Ghounaym, et demande la cessation immédiate des activités dans les colonies de peuplement;


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                                                                  27 mars 2001


5.                Appelle les parties à prendre immédiatement les mesures suivantes :


a)    La reprise des contacts à tous les niveaux en vue de l’exécution des engagements réciproques pris par les deux parties, en particulier dans le domaine de la sécurité;


b)    La fin de toutes les opérations de bouclage des territoires palestiniens occupés, afin de permettre la reprise de toutes les activités normales de la vie quotidienne;


c)    Le transfert par Israël à l’Autorité palestinienne de toutes les recettes dues, conformément au Protocole de Paris sur les relations économiques en date du 29 avril 1994;


d)    La prise par les deux parties de mesures supplémentaires de confiance, notamment par des appels publics à soutenir sans réserve tous les engagements souscrits au Sommet de Charm el-Cheikh et la présente résolution;


6.    Exprime son appui sans réserve à la Commission d’établissement des faits créée par les accords de Charm el-Cheikh, demande à toutes les parties de coopérer pleinement avec elle et espère prendre connaissance de son rapport;


7.    Appelle la communauté internationale des donateurs à accroître aussi rapidement et aussi généreusement que possible son aide économique et financière au peuple palestinien et souligne à cet égard l’importance du Comité spécial de liaison;


8.    Prie le Secrétaire général de consulter les parties sur les mesures de fond à prendre dans l’immédiat pour appliquer la présente résolution et de lui faire rapport dans un délai d’un mois à compter de l’adoption de la présente résolution, et se déclare disposé à mettre en place dès réception dudit rapport un mécanisme approprié, y compris une force d’observation des Nations Unies, afin de protéger les civils palestiniens;


9.                Décide de demeurer saisi de la question.


Déclarations


M. VOLODYMYR Y. YEL’CHENKO (Ukraine) a rappelé que dès le début de la crise au Moyen-Orient, son pays a été favorable à une action ferme du Conseil afin de mettre fin à la violence.  L’Ukraine, a-t-il dit, a toujours appuyé l’idée d’établir une présence des Nations Unies dans les territoires occupés palestiniens pour protéger les civils palestiniens tout en reconnaissant que cette mesure  ne pourrait être mise en pratique sans la coopération d’Israël.  Néanmoins, l’Ukraine, a expliqué le représentant, est préoccupée par le résultat probable de la réunion du Conseil tout en pensant que les différences ne sont pas insurmontables.  Tout en se félicitant des efforts déployés par tous les membres pour parvenir à un consensus, le représentant a rappelé que sa délégation a fait de son mieux pour contribuer à la réalisation d’un objectif de paix. 


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Le représentant a assumé sa part de responsabilité dans cette « situation regrettable » en soulignant qu’un vote non unanime ne servira pas la cause de la protection des Palestiniens et ne fera qu’adresser un message ambigu dans la région.  En conséquence, il a déclaré que son pays ne participera pas au vote d’aujourd’hui.


M ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh) a remercié le Président d'avoir organisé la séance afin que le Conseil puisse se prononcer sur la proposition de résolution présentée par les Etats membres du Groupe des non-alignés. Le sujet examiné aujourd'hui l'est depuis assez longtemps, a rappelé le représentant: Le Conseil a adopté la résolution 1322 le 8 octobre, qui condamnait le recours à la violence et l'usage excessif de la force par Israël contre les civils palestiniens.  En décembre, le groupe des non-alignés a proposé d'envoyer une force d’observation dans la région pour assurer la sécurité des civils palestiniens.  Cela n'a pas été possible. Par la suite, le Mouvement des pays non alignés et la Ligue des Etats arabes ont demandé une séance d'urgence du Conseil de sécurité pour qu'il crée une telle force. Après le débat public qu'a tenu le Conseil, les pays membres du Conseil et du Groupe des non alignés a relancé son projet de résolution en vue de la création d’une force d’observation et a proposé un nouveau texte, le 20 mars. Cette proposition a été mise à disposition des membres du Conseil le 23 mars.  Les pays non alignés ont souhaité travailler avec les autres membres du Conseil. 


Ils ont donc accueilli dans un esprit ouvert le projet de résolution présenté par les quatre pays européens membres du Conseil et ont participé aux négociations sur le texte européen.  L'objectif, a rappelé le représentant, était d'élaborer un projet de texte pouvant recueillir le plus large appui possible au sein du Conseil car, si on doit créer une force d'observation, elle doit disposer du plus large appui possible au sein du Conseil.  Le groupe des pays membres du Conseil également membres du Groupe des pays Non alignés souhaitait aussi que le Conseil agisse avant le Sommet de la Ligue des Etats arabes à Amman, à laquelle assiste le Secrétaire général.  Il paraissait judicieux que le Secrétaire général pût disposer à cette occasion d'un mandat du Conseil.  Le calendrier était donc crucial.


Des négociations intenses ont eu lieu durant les cinq derniers jours, a rappelé le représentant, qui a insisté sur la bonne fois du groupe des non alignés, lequel a accepté de travailler sur la base du projet européen, dans l'espoir de parvenir à un accord au sein du Conseil et de lancer un message approprié au Sommet d'Amman, devant dimanche 26 mars.  Un texte susceptible de recevoir un large appui a été rédigé cet après-midi, a déclaré le représentant.  Nous espérions que le Conseil pourrait se prononcer ce soir, et le texte aurait alors pu être utilisé par le Sommet d'Amman durant son dernier jour.  Malheureusement, on nous a informé ce soir que le Conseil ne pourrait se mettre d'accord.  C'est pourquoi le Groupe des pays non alignés a demandé à la présidence de mettre aux voix non pas le texte longuement négocié mais son texte initial.  M. Chowdhury a insisté sur la volonté de négocier du Groupe des pays non alignés et fait part de sa frustration.  Il a émis l'espoir que la proposition, qui prévoit la création d'un mécanisme en vue de la protection des civils palestiniens, bénéficiera du plus large appui au sein du Conseil.


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M. WANG YINGFAN (Chine) a rappelé qu’un nouveau conflit violent secoue la Palestine depuis six mois, avertissant que si la violence n’est pas endiguée elle aggravera encore la haine entre Israéliens et Palestiniens.  Ces derniers doivent revenir aux négociations de paix.  Le Conseil, a dit le représentant, doit jouer un rôle en vue de promouvoir le processus de paix au Moyen-Orient dans l’intérêt de la Palestine et d’Israël.  Le représentant s’est dit d’avis que l’envoi d’observateurs internationaux serait utile pour créer les conditions propices à la reprise des pourparlers de paix.  Venant au projet de résolution présenté, il a estimé que ce texte contient des propositions raisonnables et constructives.  Il a donc appuyé ce projet de résolution en encourageant le Secrétaire général à poursuivre ses contacts avec les deux parties.  Il a lancé un appel à ces dernières pour qu’elles mettent en oeuvre les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, notamment les résolutions 242 et 338


M. JAMES A. CUNNIGHAM (Etats-Unis) a dit avoir voté avec regret contre ce projet de résolution qui selon lui, n’aurait pas dû être mis aux voix.  Pourquoi voter aujourd’hui, s’est demandé le représentant, alors que les consultations n’ont pas réussi à dégager un consensus.  La cause de la paix, a-t-il estimé, peut être mieux servie par la poursuite des délibérations.  Tout en appuyant les efforts de paix du Secrétaire général, le représentant a regretté que la résolution ait eu pour but de prescrire à ce dernier et aux parties la marche à suivre.  Pour lui, le texte fait preuve d’une démarche non réaliste qui ne tient pas compte de la nécessité pour les parties d’identifier et de mettre en oeuvre leurs propres solutions.  Le représentant a dit s’opposer au caractère déséquilibré, non viable et préjudiciable du texte.  Le Conseil, a-t-il insisté, ne peut imposer de solutions en l’absence de l’accord des parties.  Le Conseil, a encore estimé le représentant, aurait pu se contenter de demander aux parties de mettre fin aux violences.  Il aurait dû appeler les parties à rétablir la paix et à reprendre les contacts, y compris la mise en oeuvre des Accords de Charm el-Cheikh.  Les Etats-Unis, auraient appuyé une telle solution mais, la Palestine n’a pas respecté son engagement de condamner la violence.  En décembre dernier, a rappelé le représentant, une résolution a été rejetée montrant que la voie de la paix ne commence pas au Conseil mais dans la région.  Il revient aux parties de faire les choix difficiles et au Conseil de les aider.  Le concept d’une présence internationale peut-être envisagée à une date ultérieure, a dit le représentant en déclarant appuyer une bonne partie du texte présenté tout en rejetant une résolution qui risque de porter atteinte à la paix et à la crédibilité du Conseil.  Pour lui, l’adoption du texte aurait été un acte irresponsable.


M. JEAN DAVID LEVITTE (France) a déclaré que, pendant plusieurs longues journées, les Etats Membres du Conseil ont participé dans un esprit particulièrement constructif aux discussions sur le dossier le plus difficile à l'ordre du Jour. Tous les membres du Conseil partagent deux convictions, a-t-il ajouté : parce qu'aucune médiation n'existe actuellement, parce que les négociations de paix sont dans l'impasse, parce que le cycle de la violence échappe de plus en plus à tout contrôle, les Nations Unies doivent agir. C'est ce qu'elles font avec la participation de M. Kofi Annan au Sommet d'Amman de la Ligue des Etats arabes.  Mais M. Annan ne peut agir que s'il dispose de la part du Conseil un mandat clair.  En même temps, le Conseil ne peut se faire entendre et aider le Secrétaire général à peser sur le cours des choses que s'il est rassemblé.  C'est dans cet esprit que les quatre membres européens du Conseil ont travaillé avec les partenaires.


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Le résultat est là, a constaté M. Levitte.  Il prend ce soir la forme d'un projet de résolution substantiel et équilibré que les pays européens déposent.  Ce projet de résolution permettrait de faire sortir le peuple palestinien du carcan insupportable dans lequel il est enfermé.  Ce soir, malgré un soutien quasi unanime, ce projet ne recueille pas encore le soutien nécessaire à une action efficace.  C'est pourquoi nous avons décidé de ne pas le mettre aux voix et de continuer les négociations, a poursuivi le représentant. Les quatre Européens ont décidé de s'abstenir sur le projet des pays non alignés malgré son grand mérite.  Cette abstention tient à une différence dans la démarche.  Le vote de ce soir ne change en rien la politique de la France au Moyen-Orient pour aider ceux qui souffrent et veulent bâtir leur nation en paix.  La France rend hommage à tous ses partenaires et aux représentants des parties au conflit et à ceux des pays arabes. Nous avons ces derniers jours accompli un travail considérable. Ensemble, continuons-le, a conclu M. Levitte


M. JEREMY GREENSTOCK (Royaume-Uni) a regretté que les délégations aient choisi de mettre ce texte aux voix, conscientes de la détermination d’un membre du Conseil à exercer son droit de veto.  Il a estimé que la date limite fixée pour la présentation de ce texte n'est pas valable lorsqu'elle est prise dans une perspective plus vaste.  L'échec du Conseil aujourd’hui ne peut contribuer à aider les parties à mettre fin à la violence, a-t-il dit, en déclarant que sa délégation s’abstiendra sur ce texte.  Elle est prête à encourager les progrès vers la mise en place d’un mécanisme de protection des civils avec l’accord des parties. Ayant précisé cela, le représentant a espéré que le concept "d’observateurs internationaux" ne sera pas perdu.  Le travail continuera et la politique du gouvernement britannique reste d’accorder un ferme appui au Secrétaire général, a insisté le représentant en soulignant que lors de ces négociations, le Conseil était proche de “quelque chose d’efficace et de précieux”.


M. GENNADY M. GATILOV (Fédération de Russie) a constaté avec regret que la situation dans les territoires palestiniens a tendance à se détériorer.  Le processus de négociation est dans l'impasse et les parties ne parviennent pas à reprendre les contacts essentiels pour remédier à la vague de violence et relancer le processus de paix, a-t-il constaté. La situation est aggravée par l'isolement de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza, et les difficultés économiques. A de nombreux égards, le projet de résolution a été examiné et les membres du Conseil de sécurité étaient très proches d'un accord.  Un consensus semblait à portée de la main.  Pourtant, il n'a pas été possible de parvenir à un consensus sur ce texte.


Toutefois, le Conseil ne peut rester marginalisé face à ce qui se passe.  C'est pourquoi la Fédération de Russie a voté en faveur du projet de résolution soumis par le groupe des pays non alignés.  Ce projet de résolution n'imposait de recette ni aux Palestiniens ni aux Israéliens, quelle qu'elle soit, mais confiait au Secrétaire général la tache de s'entretenir avec les parties concernées pour tenter de trouver des solutions acceptables, a déclaré le représentant. La Fédération de Russie poursuivra ses efforts pour aboutir le plus rapidement possible à un accord sur la base des engagements pris par les deux parties.


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M. OLE PETER KOLBI (Norvège) a appelé à la prudence et à une démarche constructive.  Il a estimé qu’il était important que le Conseil soit uni dans son appel pour un retour à la normale et à une reprise des pourparlers de paix.  Le Conseil, a-t-il dit, devait s’exprimer à l’unisson en expliquant que c’est la raison pour laquelle son pays s’est impliqué dans les consultations.  Se félicitant de l’engagement affirmé de tous en faveur d’un résultat consensuel, le représentant s’est dit déçu du manque d’accord.  Il a rappelé que pour son pays, il s’agissait de donner au Secrétaire général un mandat clair et au Conseil un rôle important et actif.  Il a expliqué son abstention par le fait que ce texte n’est pas utile par rapport aux efforts visant à remettre le processus de paix sur les rails.  Le Conseil, a-t-il souligné, doit être un acteur en faveur de la paix et de la sécurité et si l’objectif commun n’a pu être atteint, il ne faut pas abandonner tout espoir.  Le représentant a donc lancé un appel à tous les membres du Conseil pour que l’absence d’approche commune ne fasse pas renoncer à la réalisation de l’objectif commun.


M. DAVID COONEY (Irlande) a rappelé que cette semaine, son pays avait travaillé avec tous les membres du Conseil de manière à préparer un projet de résolution susceptible de recueillir l'accord de l'ensemble du Conseil de sécurité.  Nous avons bien progressé et un projet de résolution a été déposé par les quatre pays membres de l'Union européenne du Conseil. Les consultations doivent continuer, a souligné M. Cooney. L'Irlande s'est abstenue ce soir pour deux raisons. D'abord, pour envoyer une force d'observation, car l'Irlande estime que l'accord de toutes les parties concernées est nécessaire.  Il y a une autre raison encore plus importante: une résolution du Conseil doit être pleinement appuyée par la communauté internationale. Le Conseil a la responsabilité première de réunir cet appui pour donner au Secrétaire général un mandat solide. Le projet présenté par les quatre Etats membres de l'Union européenne et l'Ukraine permettrait de réaliser cet objectif, a conclu le représentant


M. YEHUDA LANCRY (Israël) a jugé que le texte présenté aujourd’hui a une perspective partiale. En rappelant les derniers actes terroristes perpétrés contre Israël, il a estimé que la communauté internationale rend un mauvais service aux Nations Unies et à la mémoire de civils innocents lorsqu’elle ne condamne pas de telles atrocités.  Le représentant s’est dit découragé que le projet utilise des termes qui reflètent uniquement un point de vue uniquement palestinien en déplorant qu’aucune mention ne soit faite des blessés israéliens et q’aucun appel ne soit lancé contre les mesures unilatérales palestiniennes et le terrorisme, en particulier, le non-respect de Yasser Arafat des accords contre le recours au terrorisme à des fins politiques.  Rien ne figure dans ce texte contre les Palestiniens, a dit le représentant. 


Est-il possible, s’est-il demandé, qu’après les attentats terroristes, dont il est victime, Israël assume tous les blâmes.  Il a insisté sur le fait qu’Israël continue de s’opposer à la création d’une force d’observation des Nations Unies dans la région en arguant que le Président Arafat peut lui-même protéger la vie de sa population.  Ce n’est que lorsque ce dernier lancera un appel pour mettre fin à la campagne terroriste et qu’il montrera son intention de revigorer l’esprit de paix, qu’Israël prendra les mesures pour accélérer le retour à des relations normales.  Des mesures ont déjà été prises par Israël dans ce sens dans les limites de la situation, a dit le représentant, en stigmatisant une nouvelle fois, la tentative de la Palestine d’éviter de condamner la violence.


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Le Conseil, a dit le représentant, ne saurait entériner un tel choix alors que l’Intifada se poursuit avec le risque d’entraîner une escalade de la violence qui ne ferait que radicaliser la position palestinienne de déposer les armes et d’accepter un compromis pour la paix.  La communauté internationale, a insisté le représentant, doit appeler les Palestiniens à mettre fin à la violence.  Le représentant a dit attendre le jour où le processus de paix reprendra avec les Palestiniens comme partenaires et non comme adversaires.


M. NASSER Al-KIDWA (Observateur permanent de la Palestine), a estimé qu'en utilisant son droit de veto, un des membres permanents du Conseil de sécurité a empêché celui-ci d'exercer son devoir en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales.  C'est regrettable. Pour le peuple palestinien, ceci est aussi un échec dans la tentative de mettre fin à la tragédie dans le Territoire palestinien, face à l'agression de la puissance occupante israélienne.  C'est un échec dans la tentative de raviver le processus de paix au Moyen-Orient. 


Nous ne sommes pas très contents, car nous avons la conviction qu'il faut la protection des civils palestiniens pour mettre fin à la situation actuelle et encourager une plus grande participation du Conseil de sécurité au processus du Moyen-Orient.  C’est dans cet objectif que la Palestine a coopéré avec les pays européens et avec les Etats-Unis, ainsi q'avec les pays membres du Groupe des non aligné et les autres membres du Conseil.  Durant les négociations, à plus d'une occasion, nous avons cru être proches d'un accord, a poursuivi l'observateur. Nous avons cru cet après-midi être arrivés à un accord conditionnel. Mais, plus tard, il est apparu clairement que toute possibilité était désormais anéantie, des tentatives ayant été faites pour retarder les choses.  Concernant le contenu de ce texte, certains ont remis en cause des éléments qui semblaient acceptés. En ce qui concerne la Palestine, et à la lumière de nos responsabilités, il nous aurait été impossible de participer à une action dont le résultat aurait été bien loin de ce qui devrait être fait, vu la situation sur le terrain, les résolutions antérieures du Conseil et les dispositions du droit humanitaire. 


La réunion du Sommet arabe à Amman constitue un événement politique important.  Il est important également que la décision du Conseil reflète l'opinion de l'ensemble du Conseil.  La Palestine n'a épargné aucun effort, aux dépens même du contenu de la résolution et de ses propres positions.  Elle est donc gravement déçue. Le représentant a toutefois affirmé qu'en aucun cas il ne renoncera à demander au Conseil de sécurité d'assumer ses responsabilités.  En même, temps, il a applaudi aux efforts du Secrétaire général, qu'il a encouragé à poursuivre ses efforts


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