LES CHANGEMENTS SURVENUS EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO OFFRENT UNE OCCASION A SAISIR POUR FAIRE LA PAIX, OBSERVE LE PRESIDENT PAUL KAGAME
Communiqué de presse CS/2106 |
Conseil de sécurité
4273e séance - matin
LES CHANGEMENTS SURVENUS EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO OFFRENT UNE OCCASION A SAISIR POUR FAIRE LA PAIX, OBSERVE LE PRESIDENT PAUL KAGAME
Il affirme la volonté de son pays de respecter
les obligations contractées dans l'Accord de Lusaka
Il faut saisir l’occasion que nous offrent les changements intervenus en République démocratique du Congo (RDC), quelles qu’en soient les tragiques circonstances, a déclaré ce matin devant le Conseil de sécurité le Président Paul Kagamé du Rwanda. Le Rwanda, a-t-il ajouté, souhaite remplir ses obligations conformément à l’Accord de Lusaka mais, pour que le processus de Lusaka soit couronné de succès, il faut que le dialogue intercongolais permette de stabiliser la situation interne en RDC, il faut prendre en compte le problème des milices Interhamwe, et il faut que toutes les armées étrangères se retirent de la RDC. En outre, la communauté internationale doit apporter son soutien au processus de paix. M. Kagamé a demandé au Conseil de continuer à poursuivre ses efforts en faveur de la paix et du développement socioéconomique de toute la région.
L’intervention de M. Kagamé fait suite à celle du nouveau président de la République démocratique du Congo (RDC), M. Joseph Kabila, vendredi dernier. Les deux chefs d’Etat se sont rencontrés à Washington la semaine dernière.
Comme l’a observé le Secrétaire Général des Nations Unies, c’est donc la deuxième fois en une semaine que le Conseil est réuni pour entendre des engagements en faveur de la paix et de la stabilité en RDC. Or il doit être clair qu’aucun pays de la région des Grands Lacs ne peut espérer jouir de la stabilité tant que le conflit en RDC durera, alors que tous profiteront d’un retour de la paix dans ce pays. Tous les pays de la région, y compris le Rwanda, ont des préoccupations de sécurité légitimes, a observé M. Annan, qui n’a pas caché que beaucoup reste à faire. Mais il s’est engagé à ce que les Nations Unies continuent de fournir toute l’aide possible pour aider le peuple rwandais. Notant qu’il n’y a eu aucune violation du cessez-le-feu durant les deux dernières semaines, il a souhaité pouvoir utiliser l’élan actuel, et suggéré dans un premier temps un retrait des forces rwandaises et alliées de la ville de Pweto, au Katanga, ajoutant que la Mission d'observation des Nations Unies au Congo (MONUC) est disposée à déployer une équipe d’observateurs dans la ville lorsqu'un accord aura été conclu. Le Secrétaire général a réitéré que son prochain rapport sur la MONUC, qui paraîtra la semaine prochaine, proposera un concept d’action révisé pour la mission. Si le Conseil l'approuve, la MONUC serait à même d’aider les parties à retirer les troupes de la zone d’affrontement, ce qui constituerait une étape vers un retrait total du pays.
(à suivre - 1a)
Lors du débat, auxquels ont participé tous les membres du Conseil de sécurité, les délégations ont toutes constaté que la situation offre une chance de relancer le processus de paix qui ne doit pas être perdue. Plusieurs représentants se sont félicités de la rencontre directe entre les Présidents Kagamé et Kabila, à Washington, la semaine dernière, et plusieurs ont souhaité que de nouveaux entretiens de ce genre puissent avoir lieu. Certains, notamment les représentants de la France, du Royaume-Uni et des Etats-Unis, ont suggéré au Président Kagamé qu'il retire les forces rwandaises et alliées de Pweto, ce qui constituerait un geste permettant de lancer le processus de paix. Tous ont déclaré attendre désormais avec intérêt la rencontre prévue le 21 février entre le Conseil de sécurité et les membres du Comité politique de l'Accord de Lusaka.
Lors du débat, des questions ont également été posées au Président Kagamé à propos de la situation des droits de l'homme et de l'aide humanitaire, ainsi que du pillage des ressources de la RDC dans les zones sous contrôle des forces rwandaises. Sans nier les problèmes, M. Kagamé a observé que la situation des droits de l'Homme est mauvaise dans l'ensemble de la RDC et a incité le Conseil de sécurité à ne pas opérer de discrimination sur ce point. Il a affirmé que les forces rwandaises constituent dans le pays les meilleurs protecteurs des agences humanitaires et a souhaité qu'elles reviennent plus nombreuses sur le terrain. Concernant l'exploitation illégale des ressources, il a affirmé que le Rwanda coopérait avec la commission mise en place par les Nations Unies et ajouté que cette question ne devait pas distraire le Conseil du sujet principal, qui est le retour à la paix.
La question des Interhamwe et de leur rapatriement a également été abordée. Suite à une question du représentant du Royaume-Uni, le Président Kagamé a estimé que la question de leur nombre, qu'il a estimé à 15000, est moins important que le soutien dont ils disposent de la part de gouvernements ou de peuples qui font de ces hommes une menace, et il s'est demandé pourquoi le Conseil, qui a adopté de bonnes résolutions pour traiter du problème, laisse des lacunes dans le suivi de l’aide à de tels groupes, alors qu'il agit avec plus de fermeté contre ceux qui fournissent de l’aide à l’UNITA en Angola.
LA SITUATION DANS LA REGION DES GRANDS LACS
Déclarations
M. KOFI ANNAN, Secrétaire général des Nations Unies, a déclaré que ce qui est clair pour le Conseil, et devrait l’être pour toutes les parties, c'est qu’aucun pays de la région des Grands Lacs ne peut espérer jouir de la stabilité tant que le conflit en République démocratique du Congo durera, alors que tous profiteront d’un retour de la paix.
M. Annan a félicité les Présidents Kagamé du Rwanda et Kabila de RDC pour le rencontre de la semaine dernière à Washington. Les questions à examiner sont difficiles, qu’il s’agisse de la gouvernance, du dialogue national, de la démocratie ou de la réconciliation en RDC et dans la région tout entière. Il y a aussi l'existence continue de groupes armés et ceux qui sont coupables d’atrocités et notamment du génocide, ne doivent pas rester impunis, a rappelé le Secrétaire général. Tous les pays de la région, y compris le Rwanda, ont des préoccupations de sécurité légitimes, a-t-il observé.
Il reste donc beaucoup à faire, mais les Nations Unies continueront de fournir toute l’aide possible pour aider le peuple rwandais, a affirmé M. Annan. Notant qu’il n’y a eu aucune violation du cessez-le-feu durant les deux dernières semaines, il a souhaité que l’élan actuel en faveur de la paix soit mis à profit. Le général Diallo de la MONUC tente actuellement d’obtenir le retrait des forces rwandaises et de leurs alliées de la ville de Pweto, au Katanga, a dit le Secrétaire général, qui a ajouté que la MONUC est prête à déployer une équipe d’observateurs dans la ville une fois que les arrangements auront été faits. Un tel geste constituerait un pas en avant important dans la mise en œuvre de la résolution du 16 juin 2000. Le Secrétaire général a répété que, la semaine prochaine, il proposera dans le rapport qu'il soumettra au Conseil un concept d’opérations révisé pour le déploiement de la MONUC. Il a précisé qu'il proposera le déploiement de personnels supplémentaires pour vérifier l'application du Plan de désengagement d'Harare. La MONUC a déjà pris des mesures initiales dans le cadre de son mandat. Si le Conseil approuve le concept révisé, la MONUC serait à même d’aider les parties à retirer les troupes de la zone d’affrontement, ce qui constituerait une étape vers un retrait total du pays.
M. PAUL KAGAME, Président de la République du Rwanda, a déclaré que son pays sait se remettre des catastrophes du passé et notamment de celle provoquée par le génocide. Des progrès considérables ont été faits pour la réconciliation et pour que justice soit faite. Des progrès sont également enregistrés dans les domaines social et économique. Mais ces progrès sont perturbés par ce qui se passe dans la région, et en particulier en République démocratique du Congo. Sans paix dans la région, sans paix en RDC, ni le développement ni le progrès ne pourront se réaliser.
Il faut saisir l’occasion qui nous est offerte en vertu des changements intervenus en RDC, quelles qu’en soient les tragiques circonstances, a conseillé le Président Kagamé, qui a indiqué avoir abordé avec le Président Joseph Kabila de la République démocratique du Congo les questions relatives à l’Accord de Lusaka. Le Rwanda souhaite remplir ses obligations conformément à l’Accord, a affirmé
M. Kagamé. Mais pour que le processus de Lusaka soit couronné de succès il faut que le dialogue intercongolais permette de stabiliser la situation interne en RDC. Il faut prendre en compte le problème des milices Interhamwe. Un troisième problème est celui du retrait des armées étrangères de la RDC. Ces trois éléments sont pris en compte dans l’Accord de Lusaka. Avec le changement intervenu en RDC, les espoirs sont plus grands. Toutefois, il faut qu’on nous vienne en aide et que le processus de paix soit soutenu, a ajouté le Président, qui a demandé au Conseil de continuer à travailler pour trouver des solutions à ces différents problèmes et pour assurer à la fois la paix et le développement socioéconomique de toute la région.
M. JAMES B. CUNNINGHAM (Etats-Unis) a fait observer qu’il existait des intérêts mutuels évidents qui devaient constituer une base de discussions et a exprimé l’espoir que le Président Kagamé et ses collègues dans la région puissent commencer à travailler ensemble, au lieu des uns contre les autres, pour forger un régime de sécurité commun. Nous ne pensons pas que le Rwanda puisse assurer sa sécurité à long terme via une politique d’opposition militaire au gouvernement de RDC, a-t-il déclaré. De la même façon, nous ne croyons pas que le retrait des forces étrangères de RDC puisse se faire par des moyens militaires.
Nous sommes à la croisée des chemins, a-t-il fait valoir. L'Accord de cessez-le-feu de Lusaka et les nombreuses résolutions du Conseil de sécurité répondent aux attentes de la région et de la communauté internationale au sens large. Il est temps de transcrire ses mots dans les actes. Il s’est félicité de ce que le Rwanda soit prêt à se retirer de Pweto et a insisté pour que cette proposition soit soutenue et mise en œuvre immédiatement. Le retrait de Pweto, a-t-il souligné, représente un acte déterminant de rétablissement de la confiance et un baromètre de la volonté politique.
Comme nous l’avons fait valoir au Président Kabila la semaine dernière, a déclaré le représentant, tous les gouvernements de la région ont un intérêt commun dans la neutralisation des groupes armés non gouvernementaux. Les membres du ex-FAR/Interhamwe, mis en accusation par le Tribunal international pour le Rwanda, doivent être traduits en justice. Nous devons aussi être francs avec le Président Kagamé, a-t-il poursuivi, la situation des droits de l’homme dans les zones sous occupation rwandaise ou contrôlées par le RCD est extrêmement troublante. Les informations en provenance du gouvernement américain, des Nations Unies, des autres Etats Membres, de groupes de la société civile congolaise et des ONG internationales décrivent un tableau alarmant. Le droit à l’autodéfense revendiqué par le Rwanda est sérieusement battu en brèche alors qu’il y a tellement de victimes chez les civils congolais. Nous insistons auprès du Président Kagamé pour qu’il s’assure que ses forces et leurs alliés congolais respectent pleinement les droits de l’homme et les droits des citoyens du peuple congolais. Il a formé le vœu que les déclarations positives du Président Kagamé ménagent de nouvelles opportunités pour le processus de telle sorte que toutes les parties puissent jeter les bases d’une paix durable dans la région.
M. JEAN-DAVID LEVITTE (France) s’est félicité de ce que le Conseil de sécurité ait pu entendre le Président Kagamé et a indiqué avoir noté avec intérêt la rencontre récente des Présidents Kagamé et Kabila. Il y a incontestablement aujourd’hui – mais pour combien de temps ? – une occasion à saisir pour relancer le processus de l’Accord de Lusaka, a-t-il déclaré. Relancer ce processus et passer enfin à la phase II du déploiement de la MONUC implique d’initier sans tarder davantage le désengagement et le retrait des forces étrangères de la RDC conformément aux accords signés par les belligérants et aux résolutions pertinentes du Conseil. Le Conseil de sécurité a déjà eu l’occasion de le souligner : la présence de forces d’agression en RDC n’est pas acceptable. La France a noté la disposition des autorités rwandaises de retirer leurs forces de Pweto dès l’arrivée des observateurs de la MONUC. Ceux-ci devraient être déployés rapidement, et nous suivrons avec attention la manière dont le Rwanda se conformera à son engagement. Ce sera un premier pas dans la bonne direction.
Le représentant a rappelé les préoccupations déjà exprimées par le Conseil à l’égard des violations massives des droits de l’homme en RDC, en particulier dans l’Est du pays. Il a fait valoir que le retour à la stabilité dans la région passe d’abord par la mise en œuvre du retrait des forces étrangères mais que le volet interne de l’Accord de Lusaka était tout aussi nécessaire. Il a indiqué que le mise en place d’un dialogue intérieur, associant tous les acteurs de la vie politique, ne devait pas se limiter à la seule RDC. Il a jugé légitimes les préoccupations de sécurité exprimées par le Président Kagamé L’aide de la communauté internationale sera nécessaire et c’est dans cet esprit que le Conseil a fait savoir qu’il était prêt à envisager le déploiement de personnels de la MONUC à Goma ou à Bukavu, le long de la frontière avec le Rwanda. M. Levitte a assuré le Président Kagamé de la volonté de la France de travailler à un règlement du conflit qui devra prendre en compte les intérêts et les préoccupations légitimes de toutes les parties impliquées.
MME PATRICIA DURRANT (Jamaïque) a invité le Président Kagamé du Rwanda à profiter du dialogue initié avec le Président Kabila de la RDC à Washington la semaine dernière et au sein du Conseil de sécurité pour rechercher la réconciliation et trouver une solution à la crise de la région des Grands Lacs. Il a déclaré que l’Accord de Lusaka reste la seule option viable susceptible de construire la paix en République démocratique du Congo et dans la région. Il a appelé tous les signataires de l’Accord de Lusaka à réaffirmer leur engagement en respectant le cessez-le-feu et en retirant leurs troupes de RDC, conformément aux résolutions 1304 et 1332 du Conseil de sécurité et au plan de désengagement adopté à Kampala, en avril 2000. Le représentant a également appelé les Congolais à s’engager dans un dialogue national, comme il est stipulé dans l’Accord de Lusaka. Il a invité les parties à l’Accord à respecter le plan de désengagement signé à Harare, en décembre dernier, et demandé aux Etats qui ne l’ont pas fait de le signer. Un plan révisé des opérations de la Mission d’observation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) sera présenté comme base de l’action du Conseil de sécurité, en appui du plan de désengagement, a-t-il ajouté. Le représentant s’est en outre déclaré préoccupé par la tragédie humanitaire causée par l’étendue du conflit et a fait observer que les questions humanitaires et celles relatives à la sécurité ne pourront être réglées que dans le cadre d’un accord de paix global impliquant l’ensemble de la région des Grands Lacs.
M. ANRAWUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh) a déclaré qu'après sa rencontre la semaine dernière avec le Président Joseph Kabila de la République démocratique du Congo, le Conseil de sécurité, qui reçoit aujourd'hui le Président Paul Kagamé du Rwanda, a l'immense opportunité de travailler pour le processus de paix en Afrique centrale. La région des Grands Lacs a été au cœur des préoccupations du Conseil depuis un certain temps, et il est regrettable que face aux énormes souffrances de la population et aux pertes immenses de ressources, un changement significatif n'ait pas encore eu lieu. La rencontre avec le Président Kabila a permis au Conseil de prendre note de sa détermination à déployer de nouveaux efforts pour ramener la paix en République démocratique du Congo (RDC), y tenir des élections libres et coopérer pleinement avec les Nations Unies. Nous parlons ici, a dit
M. Chowdhury, d'un nouveau départ et nous nous réjouissons que les dirigeants de la région semblent résolument se tourner vers l'avenir. Nous avons compris que des efforts sont déployés en vue de tenir une réunion de haut niveau de tous les signataires de l'Accord de cessez-le-feu de Lusaka. Le Conseil de sécurité soutiendra une telle initiative, a assuré M. Chowdhury, estimant qu'il est important de voir des progrès se réaliser sur le terrain avant la réunion que le Conseil aura avec le Comité politique de l'Accord de Lusaka vers la fin de ce mois.
La délégation du Bangladesh se félicite de la déclaration du Président Kagamé qui estime que cette occasion unique doit être saisie. L'Accord de Lusaka est un bon compromis pour toutes les parties concernées, a estimé M. Chowdhury, appelant les parties à adopter une approche réaliste dans l'examen de ses détails et initiatives qui peuvent en découler. Le règlement du conflit exigera des décisions courageuses, des compromis difficiles et beaucoup de pragmatisme de la part des dirigeants de la région. Les questions touchant à la sécurité des pays voisins de la RDC méritent une profonde considération, et justice doit être rendue pour arriver à guérir les plaies du passé et promouvoir la réconciliation entre les communautés.
M. MOCTAR OUANE (Mali) a estimé que le Président Kagamé du Rwanda, comme le Président Kabila de la RDC la semaine dernière, a laissé entrevoir des positions encourageantes. Le Mali se réjouit de la nouvelle dynamique de paix et l’appuie fermement. Un règlement durable du conflit en RDC passe nécessairement par le respect de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale de tous les Etats de la région des Grands Lacs. Pour le représentant, l'Accord de Lusaka continue de représenter une base viable pour la paix. Il a appelé les parties de la région à faire preuve de retenue et à tout faire pour assurer la mise en œuvre de l'Accord de Lusaka et celle des résolutions du Conseil. Le Mali encourage vivement la poursuite des discussions entamées entre les Présidents du Rwanda et de la RDC la semaine dernière, ainsi que les efforts régionaux de l’Organisation de l’unité africaine. Le Mali entend contribuer activement à la réunion qui aura lieu au siège de l'ONU, le 21 octobre prochain, entre les membres du Conseil de sécurité et ceux du Comité politique de l’Accord de Lusaka.
M. RICHARD RYAN (Irlande) a assuré le peuple rwandais et son gouvernement du plein soutien de l’Irlande qui comprend, a-t-il dit, la lutte que ce dernier mène pour créer une société juste au Rwanda. Il a indiqué également que son pays souscrivait à la position de l’Union européenne qui estime qu’une paix durable ne peut s’instaurer qu’à travers le respect des accords de paix et la préservation de l’intégrité territoriale de la RDC. Il a indiqué que son gouvernement reconnaissait les préoccupations sécuritaires qui ont entraîné la présence de troupes rwandaises en RDC mais qu’il n’était pas sûr qu’elles justifiaient l’ampleur de la présence de ces troupes. Il a souhaité que le Président Kagamé puisse fournir des précisions sur le calendrier de désengagement et plus particulièrement sur la date du retrait de ses troupes de Pweto.
Le représentant a exprimé sa préoccupation à l’égard de l’exploitation illégale des ressources naturelles de la RDC par les parties au conflit et a demandé au Groupe spécial des Nations Unies d’enquêter à ce sujet.
Les événements de ces derniers jours ont suscité un espoir rare à l’égard de la solution du conflit, a-t-il déclaré. Nous attendons également avec intérêt la rencontre prochaine à New York du Comité politique de l'Accord de Lusaka.
Pour M. JEREMY GREENSTOCK (Royaume-Uni), il semble clair que le nouveau gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) accepte le principe d’une sécurité combinée pour la RDC, le Rwanda et l’Ouganda en particulier. Les dirigeants de la RDC ont indiqué que les pourparlers qui ont commencé - et doivent se poursuivre - doivent être axés sur cette sécurité commune de la région des Grands Lacs. Le Président Kagamé peut-il confirmer qu’il accepte ce principe, qui engendre certaines conséquences? De même, concernant le problème des ex-Interhamwe le représentant a demandé au Président Kagamé d'en indiquer leur nombre et de préciser si certains éléments pourraient être intégrés dans les structures rwandaises. Le Président Kagamé est-il prêt à retirer les troupes rwandaises de Pweto et à céder la place à des troupes de la MONUC, a-t-il demandé, observant qu’une telle mesure pourrait lancer le processus de paix de Lusaka.
M. Greenstock a demandé qu Président Kagamé s'il a l'intention de participer à la réunion des chefs d’Etat de la région prévue à Lusaka le 12 février prochain et s'il entend rencontrer, de nouveau prochainement le Président Kabila de RDC, qui souhaite de telles rencontres. M. Greenstock a également demandé au Président rwandais s’il avait donné des ordres à ses forces armées pour qu’elles respectent les biens des populations congolaises et les ressources du pays, rappelant que le Conseil de sécurité y attache une grande importance. Le Président Kagamé entend-il prendre des mesures pour protéger les droits de l’homme et éviter le recrutement d’enfants-soldats dans les zones placées sous le contrôle de l’armée patriotique rwandaise?
M. KISHORE MAHBUBANI (Singapour) a fait valoir que les rencontres avec et entre les Présidents Kabila et Kagamé ont fait clairement apparaître une opportunité exceptionnelle de relancer la paix conformément à l'Accord de Lusaka et qu’elles créaient une attente dont il faudrait en tirer profit. Il a engagé toutes les parties concernées à faire un effort concerté pour répondre à cette attente. Il a fait observer que la MONUC pouvait être un catalyseur clé pour changer la situation sur le terrain en RDC mais qu’auparavant, il était nécessaire de parvenir à un cessez-le-feu véritable et de procéder à un désengagement des troupes étrangères. Une paix durable ne peut voir le jour tant que les préoccupations sécuritaires de toutes les parties ne sont pas prises en considération. Il a attiré l’attention sur les richesses et l'étendue des territoires de la RDC, qui ne favorisent pas un règlement rapide de la crise et a souhaité que la RDC comprenne que ses intérêts à long terme doivent prendre le pas sur ceux à court terme.
M. ALFONSO VALDIVIESO (Colombie) a réaffirmé la nécessité de respecter l’intégrité territoriale, la souveraineté nationale et l’indépendance politique des Etats de la région des Grands Lacs. La Colombie soutient en outre la mise en œuvre de l'Accord de Lusaka et celle des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Le moment est tout à fait propice pour la restauration de la paix, a affirmé le représentant, qui s'est déclaré satisfait des assurances exprimées par le Président Kagamé. Il faut un cessez-le-feu, un retrait ordonné des forces étrangères de RDC, une normalisation de la sécurité le long des frontières, a poursuivi M. Valdivieso, soulignant l'importance de deux éléments, à savoir, le désarmement des groupes armés qui opèrent en RDC et le rapatriement de leurs membres dans leurs pays d’origine. A cet égard, le représentant a demandé au Président Kagamé de faire connaître son opinion sur le processus de rapatriement des personnes rwandaises se trouvant actuellement en RDC. Il a également demandé que le système judiciaire rwandais soit modifié, afin qu'il fasse preuve de sécurité à l’égard des auteurs du génocide.
M. OLE PETER KOLBY (Norvège) a rappelé que son pays reste engagé à soutenir la consolidation de la démocratie et les efforts humanitaires au Rwanda et estime que les auteurs du génocide devront être tenus responsables. La Norvège se félicite de l'occasion qui est donnée au Conseil de sécurité de rencontrer le Président Kagamé pour discuter des perspectives de l'Accord de cessez-le-feu de Lusaka. La nouvelle situation créée par les récentes déclarations de dirigeants africains doit être mise à profit. A cet égard, il conviendrait que les parties, par le biais de consultations régionales préalables, explorent les possibilités politiques qui pourront être examinées à l'occasion de la réunion entre le Comité politique de l'Accord de Lusaka et le Conseil de sécurité. Sa délégation est convaincue qu’un engagement ferme en faveur des négociations pacifiques reste indispensable à la recherche d'une solution durable au conflit en République démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs. Le Gouvernement de la Norvège réitère son soutien à l'Accord de cessez-le-feu de Lusaka. Répondre aux préoccupations en matière de sécurité en RDC et dans les pays voisins implique que toutes les forces étrangères doivent se retirer de la RDC conformément au calendrier établi par l'ONU, l'OUA et la Commission militaire mixte et que la communauté internationale et les parties doivent répondre aux préoccupations sécuritaires légitimes.
Tout en comprenant la situation en matière de sécurité précaire que connaît le Rwanda, la Norvège estime qu'elle ne peut pas justifier le déploiement de troupes rwandaises ou ougandaises dans le territoire de la RDC et que tout soutien aux "forces négatives" que constituent les anciennes forces armées rwandaises (FAR) et les milices Interahamwe doit cesser immédiatement afin de faciliter le processus de paix. De plus, les efforts visant à rétablir des relations pacifiques dans la région des Grands Lacs doivent prendre en considération le commerce illégal de ressources naturelles et d'autres formes de richesses en cours en RDC. C’est pourquoi la délégation norvégienne appelle instamment toutes les parties au conflit à coopérer de manière constructive avec le Groupe d'experts des Nations Unies créé à cet effet. Elle appelle également toutes les parties à faire preuve de la souplesse nécessaire dans la recherche d'un règlement politique du conflit. Les Nations Unies doivent être prêtes à faciliter cet important processus, a-t-il conclu.
M. ANDREI E. GRANOVSKY (Fédération de Russie) a déclaré que la position de principe de son pays n’a pas changé et que la Fédération de Russie est en faveur d’un règlement politique de la situation en RDC sur la base du respect de l’intégrité territoriale de ce pays et en conformité avec l’Accord de Lusaka. Il s’est félicité des déclarations faites par la nouvelle direction de la RDC et a invité les parties en présence à ne pas laisser passer cette opportunité Il a invité les pays tiers à se conformer à leurs engagements et à s’abstenir de tout acte pouvant exacerber le conflit. Il a souhaité que le désengagement s’effectue au plus vite et commence, conformément au plan arrêté par les forces arrivées les premières sur le territoire de la RDC. Il s’est prononcé en faveur du désarmement des groupes armés. Il a souligné l’impossibilité d’imposer la mise en œuvre du processus de paix par la force. Il s’est dit préoccupé par les violations des droits de l’homme, notamment dans l’Est de la RDC qui n’est pas sous le contrôle de son gouvernement. Il a indiqué que si le rapport sur les activités de la MONUC faisait apparaître une volonté des parties de collaborer avec la Mission, il serait sans doute possible d’envisager le déploiement de la phase II de la Mission.
M. WANG DONGHUA (Chine) a estimé que les deux échanges de vues entre le Conseil de sécurité et les présidents de RDC et du Rwanda témoignent de la volonté des dirigeants de la région de mettre fin aux conflits complexes dans la région. Ce n’est que lorsque la paix et la stabilité seront rétablies dans toute la région des Grands Lacs que la paix de chaque pays de cette région pourra être garantie, a estimé le représentant. La Chine espère donc que tous les pays de la région saisiront cette occasion pour régler par des moyens pacifiques leurs différends.
Pour la Chine, le dialogue intercongolais est fondamental pour faire avancer le processus de paix. Toutefois, il doit rester libre de toute ingérence étrangère. La souveraineté nationale et l’intégrité territoriale de la RDC doivent être respectées. La sécurité aux frontières des pays concernés doit également être garantie. Le rôle positif de l’ONU et du Conseil de sécurité est déterminant pour l’instauration rapide de la paix dans la région. La Chine souhaite que le Conseil prenne des mesures fermes et déploie, dès que les conditions le permettront, des troupes en RDC, aux frontières avec les différents pays concernés.
M. ANUND PRIYAY NEEWOOR (Maurice) s’est félicité de ce que le Conseil ait reçu des garanties de la part du Rwanda et de l’Ouganda, à la suite des événements tragiques de Kinshasa, dont les parties auraient pu en tirer parti. L'Accord de Lusaka constituent les bases du processus de paix, a-t-il déclaré. Le Président Kabila a réaffirmé, la semaine dernière, son soutien au processus de paix et son intention d’engager le dialogue intercongolais; après ces déclarations, le moment est venu de passer à l’action. La première étape est la mise en œuvre du plan désengagement d’Harare, nous notons la volonté exprimée par le Président Kagamé d’aller au-delà des dispositions de ce plan en retirant les troupes rwandaises de Pweto.
Le représentant a demandé le déploiement le plus rapide possible de la phase II de la MONUC. Il a attiré l’attention sur le rôle joué par le trafic des petites armes et des riches minerais en RDC et a déclaré attendre les conclusions du Groupe d’études à ce sujet. Il s’est dit extrêmement préoccupé par la situation humanitaire dans la région et a souhaité que la communauté internationale redouble d’efforts à cet égard. Aucun progrès ne pourra être réalisé si les dirigeants de la région des Grands Lacs ne montrent pas leur détermination à rétablir la paix, a-t-il fait valoir ; nous pensons que le temps est venu pour cela.
M. VALERIY KUCHINSKY (Ukraine) a souligné que le problème de la perméabilité des frontières, facilitant des mouvements incontrôlés de groupes armés et de réfugiés, constitue une des causes principales d'insécurité dans la région et ne contribue pas à créer un environnement politique propre au renforcement du dialogue national. A cet égard, a-t-il estimé, la communauté internationale a un rôle crucial à jouer pour résoudre les problèmes de la région par le biais d'une stratégie régionale globale. Les conflits spécifiques, notamment en RDC et au Burundi, nécessitent des approches régionales incluant une grande partie des mesures de confiance existantes. L'Ukraine, qui est favorable à la tenue, sous les auspices de l'ONU et de l'OUA, d'une conférence internationale sur la région des Grands Lacs, estime que l'efficacité du soutien international dans la région dépend également de la mise en œuvre par les parties au conflit en RDC, des engagements pris dans le cadre de l'Accord de Lusaka et des accords connexes de même que de la recherche de la réconciliation nationale et du dialogue. Faisant observer que la crise en RDC crée les principaux facteurs de l'insécurité générale dans la région des Grands lacs, le représentant de l'Ukraine a déclaré que sans le retour à la paix en RDC on ne peut pas s'attendre à une solution durable à la crise dans la région. Dans ce contexte, il a souligné l'importance que revêt l'application de l'Accord de Lusaka et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité par toutes les parties dans le règlement du conflit en RDC et dans la perspective du rétablissement de la paix durable dans la région.
M. HABIB BEN YAHIA, Ministre des affaires étrangères de la Tunisie, a insisté sur l’importance accordée par le Conseil de sécurité à la situation dans la région des Grands Lacs et, en particulier en RDC, rappelant notamment la réunion du Conseil avec le Comité politique de l’Accord de Lusaka, le 21 février prochain. Cet Accord reste le meilleur moyen de parvenir à un règlement pacifique du conflit, a-t-il déclaré, en souhaitant que toutes les parties s'acquittent de leurs obligations. La Tunisie estime que les circonstances sont propices à un nouvel élan du processus de paix. Il semble que les parties concernées recherchent réellement la paix. Il faut aussi leur donner des assurances en matière de sécurité et leur offrir de meilleures possibilités de développement. La Tunisie attend avec intérêt le déploiement le plus rapide possible de la Mission d'observation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC), qui reflètera la volonté de la communauté internationale de contribuer à la stabilité en RDC et dans toute la région. M. Ben Yahia a félicité le Président Kagamé pour sa rencontre, la semaine dernière à Washington, avec le Président Kabila de la RDC et a souhaité que de telles rencontres se poursuivent, pour le bien des peuples de la région.
Reprenant la parole, M. PAUL KAGAME a affirmé que la plupart des préoccupations exprimées seront examinées et traitées dans la mesure où les parties se concentreront sur la mise en œuvre du processus de paix de Lusaka. Fragmenter les questions n'est pas très utile, a-t-il ajouté, étant donné que Lusaka traite d’un ensemble de questions que les parties ont évoquées. Certes, certains problèmes existent mais, parfois, nous n'avons pas été en mesure de différencier entre ceux qui violent clairement le processus de paix et ceux qui tentent de respecter leurs obligations. Parfois, nous avons entendu parler de mesures qui ont en fait provoqué des retards dans le processus de paix, a poursuivi M. Kagamé. Ainsi, on a tenté de réviser ce qui avait été accepté par tous les signataires du processus de paix. L'Accord de paix signé par tous stipule que toutes les forces étrangères doivent être retirées. Il n'est pas question ici de savoir si tel a été invité ou non. Chacun, y compris le gouvernement de RDC est signataire et a donc donné son accord pour le retrait de toutes les forces étrangères. Le Rwanda est disposé à retirer ses forces comme prévu par l’Accord de Lusaka mais ceci devra se faire en tenant compte des autres aspects de l’Accord de Lusaka, car les forces rwandaises se trouvent en RDC dans des régions bien spécifiques. M. Kagamé a affirmé que son pays avait pris des mesures, en retirant notamment ses forces de 200 kilomètres.
Concernant les droits de l’homme, le Président a reconnu le problème mais il s’est justifié en affirmant qu’il se pose dans un contexte plus large qu’englobe toute la RDC, La situation des droits de l’homme dans l’Est du Congo est aussi déplorable au Nord ou au Sud, a-t-il fait observer tout en soulignant que le Conseil ne devrait pas sur la question adopter une politique sélective. Il a expliqué le non-retrait des forces rwandaises par le risque de violations des droits de l’homme. Il a rappelé que l’ONU avait fait savoir qu’elle n’avait pas les moyens de déployer en temps utile des observateurs en nombre suffisant dans les zones d’où s’est retirée l’armée rwandaise. Or, après le retrait des troupes rwandaises, les forces de RDC sont arrivées et ont commis des violations des droits de l’homme. M. Kagamé a affirmé que son pays prenait des mesures contre les personnes accusées de violations de droits de l’Homme, mais que la plupart des auteurs de ses violations appartiennent à des éléments non contrôlés. Concernant l'aide humanitaire, M. Kagamé a affirmé que les forces rwandaises sont sans doute les seules à protéger les agents de l’aide humanitaire tout en ajoutant que ces agents sont nombreux.
On a beaucoup parlé de l’exploitation des ressources congolaises par les Rwandais, a poursuivi M. Kagamé, qui a demandé au Conseil ce qu’il entendait par exploitation illégale. Il a estimé qu’il existait des "zones grises". On a parlé de l’exploitation des diamants ou de l’or, a-t-il noté. Le Rwanda continuera de fournir toutes les informations pertinentes à ce sujet. Toutefois il voudrait que le Conseil examine la question de manière professionnelle et non politique. Il a affirmé que certaines personnes opèrent dans la région et se livrent à des trafics depuis 15 ans et avec la complicité des Congolais. En outre, la question de l'exploitation des ressources a tendance à nous écarter de la question principale, qui est celle de la paix et du retrait des forces, a poursuivi le Président Kagamé.
Concernant les Interhamwé, le Président a déclaré n’avoir pas de chiffres précis mais a donné une estimation de 15.000 hommes. Toutefois, l’important est moins leur nombre que le fait même que des gouvernements ou des peuples font de ces hommes une menace en s’associant avec eux et en leur fournissant des moyens et des armes. Deux millions de réfugiés sont rentrés au Rwanda. Il y avait parmi eux 40000 miliciens dont une grande partie ont été réinsérés, a rappelé M. Kagamé. Le nombre n'est donc pas le problème. En revanche, on peut se demander pourquoi le Conseil, qui a adopté de bonnes résolutions pour traiter du problème, laisse des lacunes dans le suivi de l’aide à de tels groupes alors qu’il existe des mécanismes d'enquête et de sanctions contre ceux qui fournissent de l’aide à l’UNITA en Angola.
Informations de base
L’Accord de Lusaka, signé le 10 juillet 1999, était censé mettre un terme au conflit qui oppose depuis août 1998, la RDC, soutenue par l’Angola, la Namibie et le Zimbabwe et les mouvements rebelles d’opposition soutenus par le Rwanda et l’Ouganda. Cette guerre a provoqué, selon l’ONU, “la crise humanitaire la plus grave du moment” avec 33% de la population affectée dont près de 2 millions de personnes déplacées et de réfugiés et quelque 1,7 million de morts. L’Accord a été signé par les chefs d’Etat des pays belligérants à l’exception de l’Angola, qui était représenté par son Ministre des affaires étrangères. Les mouvements d’opposition l'ont signé plus tard.
L’Accord prévoit la cessation des hostilités, la préservation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC, le retrait des forces étrangères, la création d’une Commission militaire mixte pour aider au désengagement des troupes, le règlement des problèmes de sécurité de la RDC et des pays voisins créés par la présence de divers groupes armés, la facilitation d’un
dialogue intercongolais et la constitution d’une force de l’ONU. Le Conseil de sécurité a adopté le 6 août 1999, la résolution 1258 autorisant le déploiement dans les capitales des Etats signataires d’un personnel de liaison, composé de 90 militaires, pour assurer la liaison avec la Commission militaire mixte et mettre au point un concept d’opération de l’ONU.
Le 30 novembre 1999, le Conseil a décidé, par la résolution 1279, de faire de ce personnel de liaison la première composante de la Mission d’observation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC). Subordonnant le déploiement complet de la Mission au respect du cessez-le-feu, au consentement des parties, aux progrès en matière de sécurité et au lancement du dialogue intercongolais, le Conseil e ensuite renforcé la MONUC par la résolution 1291 du 24 février 2000, qui portait ses effectifs à 5 537 militaires, y compris 500 observateurs et le personnel d’appui civil. Mais la poursuite des combats, le manque de volonté des parties, la remise en cause par la RDC de l’Accord de Lusaka et ses réticences par rapport à la MONUC et au facilitateur du dialogue intercongolais, M. Ketumile Masire, ancien Président du Botswana, ont conduit le Conseil à ne pas recommander un déploiement intégral de la MONUC.
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