REPRISE DES NÉGOCIATIONS SUR LE CACAO À GENÈVE DANS UN CONTEXTE D'ENVOLÉE DES COURS MONDIAUX
Communiqué de presse CNUCED/270 |
REPRISE DES NÉGOCIATIONS SUR LE CACAO À GENÈVE DANS UN
CONTEXTE D'ENVOLÉE DES COURS MONDIAUX
CNUCED, 23 février -- Les négociations relatives à l'adoption d'un nouvel accord international sur le cacao reprennent ce lundi, à Genève, dans un contexte d'envolée du cours des fèves de cacao provoquée par les prévisions de production déficitaire.
La reprise de la session de la Conférence des Nations Unies sur le cacao, 2000 (26 février - 2 mars) est consacrée à plusieurs questions qui n'avaient pu faire l'objet d'un accord lors des négociations menées en novembre de l'année dernière. Il s'agit de dispositions concernant une "économie cacaoyère durable" qui concilieraient les intérêts des exportateurs et des importateurs ainsi que d'articles portant sur les produits de remplacement du cacao et sur la promotion de la consommation de cacao. L'accord de 1993, dont l'objectif était de contribuer à stabiliser le marché mondial du cacao, est actuellement renégocié par les représentants des principaux pays exportateurs et importateurs de cacao dans le monde.
Selon les prévisions de l'Organisation internationale du cacao, la production mondiale de cacao devrait baisser de près de 8% en 2000/2001, entraînant un déficit de 205 000 tonnes alors qu'elle était excédentaire de 91 000 tonnes en 1999/2000. En Afrique de l'Ouest, première région productrice du monde, cette chute est essentiellement due aux mauvaises conditions climatiques et ce, d'autant plus que celles de l'année précédente avaient été exceptionnellement favorables. Dans d'autres régions, elle s'explique par les ravages des parasites et des maladies.
Le marché est devenu instable depuis l'envolée du cours du cacao, dont le prix quotidien moyen est passé de 620,77 droits de tirage spéciaux (DTS) par tonne en décembre de l'année dernière à 742,57 DTS en janvier, atteignant 952,41 DTS le 21 février. Cette évolution, qui va à contre-courant du mouvement de baisse enregistré depuis mai 1998, est directement liée au déficit de production prévu pour la récolte actuelle.
En Côte d'Ivoire, premier producteur/exportateur et troisième transformateur de fèves de cacao dans le monde, les estimations de récolte sont revues à la baisse, mais les prévisions de broyage sont à la hausse. La Côte d'Ivoire et d'autres pays producteurs de cacao ont récemment augmenté leurs capacités de transformation, ce qui devrait porter la part des broyages réalisés sur place à un peu plus de 32 % du volume total de fèves broyées dans le monde en 2000/2001. Les producteurs, qui sont tous des pays en développement, conserveront ainsi une plus grande partie des recettes provenant du cacao.
La consommation mondiale de cacao, qui devrait croître de plus de 2% en 2000/2001, augmente sur les marchés non traditionnels que constituent l'Europe orientale et l'Extrême-Orient, surtout sous forme de poudre de cacao.
À la précédente session de la Conférence, les négociateurs se sont entendus sur la mise en place de mécanismes de surveillance du marché et sur l'institutionnalisation de la participation du secteur privé à l'Organisation internationale du cacao, sise à Londres et chargée d'administrer l'accord. Une commission consultative du secteur privé représentera l'ensemble du secteur cacaoyer, notamment les associations du commerce et de l'industrie, les organisations nationales et régionales de producteurs et d'exportateurs de cacao ainsi que les instituts de recherche sur le cacao. Relevant du Conseil de l'Organisation internationale du cacao, elle identifiera les éléments qui affectent l'offre et la demande, proposera des mesures correctives et facilitera l'échange d'informations sur la production, la consommation et les stocks dans le monde.
Le marché du cacao sera surveillé par un comité du marché nouvellement créé, qui identifiera les déséquilibres entre l'offre et la demande ainsi que les obstacles à la consommation. Il examinera en outre les prévisions annuelles de production et de consommation, qui pourront servir de base à la coordination des politiques de production nationale des membres exportateurs. (Pour de plus amples renseignements, voir les communiqués de presse TAD/INF/2870, 2871 et Corr., 2872 et 2874.)
L'accord de 1993, qui expire le 30 septembre 2001, compte 39 membres signataires, qui représentent 82% de la production mondiale de fèves de cacao et 70% des quantités broyées dans le monde. L'Organisation internationale du cacao prévoit qu'en 2000/2001, le premier producteur mondial sera la Côte d'Ivoire (41% de la production), suivie de l'Indonésie (15%), du Ghana (14%), du Nigéria (6%) et du Brésil (4%). Les principaux broyeurs de fèves devraient être les Pays-Bas (15%), les États-Unis (15%), la Côte d'Ivoire (9%), l'Allemagne (7%) et le Brésil (7%).
Le Bureau de la Conférence est constitué de M. Ransford A. Smith (Jamaïque), Président; de MM. François-Xavier Ngoubeyou (Cameroun) et Tommy Johansson (Suède), Vice-Présidents; et de M. Adriaan Frijlink (Pays-Bas), Président du Comité de négociation.
La Conférence sur le cacao se tient sous les auspices de la CNUCED, qui a participé à la négociation de nombreux accords internationaux sur des produits de base. La CNUCED organisera aussi à Genève, les 12 et 13 mars, une conférence où sera négocié le projet de création d'un groupe d'études international du jute destiné à remplacer l'Organisation internationale du jute, actuellement en liquidation.
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Pour de plus amples renseignements, prière de vous adresser à M. Abdelaziz Megzari, chef du Service des produits de base et Directeur adjoint de la Division du commerce international des biens et services, et des produits de base, téléphone : +41 22 907 5763, télécopieur : +41 22 907 0509, courrier électronique: abdelaziz.megzari@unctad.org; ou Erica Meltzer, chargée de presse, téléphone: +41 22 907 5828, télécopieur : 41 22 907 0043, courrier électronique : press@unctad.org