LE PRESIDENT DU COMITE SPECIAL DE L'OCEAN INDIEN REGRETTE L'ABSENCE DE CONSENSUS SUR LA DECLARATION FAISANT DE L'OCEAN INDIEN UNE ZONE DE PAIX
Communiqué de presse AG/OI/1 |
Comité spécial de l’océan Indien
448ème séance – après-midi
LE PRESIDENT DU COMITE SPECIAL DE L'OCEAN INDIEN REGRETTE L'ABSENCE DE CONSENSUS SUR LA DECLARATION FAISANT DE L'OCEAN INDIEN UNE ZONE DE PAIX
Le Comité spécial de l'océan Indien a ouvert, cet après-midi, sa session de 2001, trente ans après l'adoption de la Déclaration faisant de l'océan une zone de paix, en 1971. Ouvrant la réunion, M. John de Saram (Sri Lanka), Président du Comité, a regretté que les consultations informelles qu'il a menées conformément à une résolution adoptée en 1999 par l'Assemblée générale, n'aient malheureusement pas abouti à un consensus sur la mise en oeuvre de la Déclaration. Il a rappelé qu'en 1999, mais aussi en 1997, l'Assemblée générale avait exprimé la conviction que la participation de tous les membres permanents du Conseil de sécurité et des principaux usagers maritimes de l'océan Indien aux travaux du Comité faciliteraient grandement un dialogue sur la création de conditions de paix, sécurité et stabilité dans la région de l'océan Indien. Les trois membres permanents du Conseil de sécurité qui ne participent pas aux travaux du Comité, et qui avaient voté contre l'adoption de la Déclaration, à savoir la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, ont fait savoir à M. de Saram qu'ils n'ont pas changé leur position en ce qui concerne leur non participation aux travaux du Comité et continueront donc de ne pas participer au Comité.
Poursuivant, M. de Saram a déclaré que les objectifs de la Déclaration faisant de l'océan Indien une zone de paix sont un idéal pour beaucoup mais qu'en 2001, il est difficile de ne pas conclure que sa mise en oeuvre soulève de nombreuses difficultés et, de ce fait, progresse lentement. Dans ce contexte, le Président a espéré que les membres du Comité concluraient que l'Assemblée générale devrait se prononcer en faveur de nouvelles consultations sur la manière dont les mesures envisagées dans la Déclaration pourraient être envisagée de façon plus ciblée, une proposition appuyée par le représentant du Mozambique. Au contraire, la représentante de l'Australie a estimé que le temps et les ressources accordées au Comité devront être limitées tant qu'un programme de travail ne sera pas adopté et que des travaux constructifs ne seront pas entrepris. En tant que pays du littoral de l'Océan indien, l'Australie deumeure prête à renforcer sa coopération pour mettre au point un ordre du jour et participer aux travaux sur tout sujet ayant trait à la sécurité dans l'océan Indien, a-t-elle ajouté. Pour sa part, la délégation de la Chine, de même que celle de l'Indonésie, a estimé que la mise en oeuvre de la Déclaration dépendrait de la participation des grandes puissances et des principaux usagers maritimes de l'océan Indien. Le délégué a également suggéré un retrait des grandes puissances militaires étrangères de la région de l'océan Indien et les a appelées à ne pas s'ingérer dans les affaires intérieures des pays de cette région. Il a ajouté que la participation de tous les membres du Conseil de sécurité faciliterait la mise en oeuvre de la Déclaration. Le représentant de l'Indonésie a suggéré de se concentrer sur des questions non controversées, sur lesquelles le Comité pourrait aboutir à des décisions par consensus.
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5 juillet 2001
Le Comité a également entendu la présentation du projet de rapport du Comité spécial de l'océan Indien par le rapporteur, Mme Radafiarisoa Léa Raholinirina (Madagascar). Il a ensuite adopté tel qu'oralement amendé le projet de rapport sur les travaux du Comité en 2001, qui sera ensuite présenté à l'Assemblée générale, lors de sa cinquante-sixième session.
Information de base
Le Comité spécial de l’océan Indien est un organe subsidiaire de l’Assemblée générale des Nations Unies qui a été créé par la résolution 2992 (XXVII) de l'Assemblée générale du 15 décembre 1972. Le Comité a pour objectif d’étudier les incidences de la Déclaration faisant de l'océan Indien une zone de paix, qui est contenue dans la résolution 2832 (XXVI) de l'Assemblée générale en date du 16 décembre 1971. Par cette Déclaration, il est demandé à tous les Etats de considérer et de respecter l'Océan indien comme zone de paix d'où seraient exclues les rivalités et la compétition entre grandes puissances. Il est aussi déclaré que cette région doit être exempte d'armes nucléaires.
Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont cessé de participer aux travaux du Comité, le 6 avril 1990, après avoir voté contre l'adoption de cette Déclaration. Le mandat général du Comité a été renouvelé par la résolution 54/47 du 1er décembre 1999 et prévoit la poursuite du dialogue engagé par le Président avec les membres du Comité, ainsi qu'un rapport à la cinquante-sixième session de l'Assemblée générale.
Le Comité était constitué initialement de 15 membres au maximum, mais a été élargi progressivement jusqu'à 49 membres (6 mai 1987), puis ramené à quarante-trois membres avec le retrait, notamment, des trois Etats membres permanents du Conseil de sécurité sus-mentionnés.
Les 43 membres sont actuellement les suivants : Allemagne, Australie, Bangladesh, Bulgarie, Canada, Chine, Djibouti, Egypte, Emirats arabes unis, Ethiopie, Grèce, Inde, Indonésie, Iran, Iraq, Italie, Japon, Kenya, Liberia, Madagascar, Malaisie, Maldives, Maurice, Mozambique, Norvège, Oman, Ouganda, Pakistan, Panama, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Russie, Seychelles, Singapour, Somalie, Soudan, Sri Lanka, Tanzanie, Thaïlande, Yémen, Yougoslavie, Zambie et Zimbabwe.
On compte aussi trois Etats qui ont la qualité d’observateurs: Afrique du Sud, Népal et Suède.
Le Bureau est présidé par M. John de Saram (Sri Lanka). Les trois vice-présidents sont Mme Bronte Moules (Australie), M. Carlos dos Santos (Mozambique) et M. Hazairin Pohan (Indonésie), le poste de Rapporteur étant occupé par
Mme Radafiarisoa Léa Raholinirina (Madagascar).
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