AG/EF/372

LA CONFERENCE DE MONTERREY SUR LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT DOIT SE SAISIR DE LA QUESTION DE L’ACCES DES FEMMES AUX RESSOURCES FINANCIERES

06/11/01
Communiqué de presse
AG/EF/372


Deuxième Commission

25e séance – après-midi


LA CONFERENCE DE MONTERREY SUR LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT DOIT SE SAISIR

DE LA QUESTION DE L’ACCES DES FEMMES AUX RESSOURCES FINANCIERES


Le nombre d’entreprises appartenant à des femmes n’a cessé d’augmenter dans le monde et compte tenu des changements introduits récemment par la mondialisation, les petites et microentreprises appartenant à des femmes contribuent de plus en plus au développement économique et sociale de leur pays.  Or, la contribution des femmes demeure limitée par les difficultés qu’elles éprouvent à accéder aux ressources financières.  C’est sur ce constat que la Commission économique et financière (Deuxième Commission) a achevé, cet après-midi, l’examen des questions du développement durable et de la coopération économique internationale qui comprenait une sous-question relative à la participation des femmes au développement.


Ainsi la représentante de l’Indonésie a jugé urgent de mettre l’accent sur l’autonomisation des femmes, à travers notamment la création d’institutions financières spécialisées qui pourraient mettre à leur disposition les ressources dont elles ont besoin pour créer des activités rémunératrices.  A cet égard, la représentante du Fonds des Nations Unies pour le développement de l’agriculture (FIDA) a expliqué l’expérience du Fonds dans le développement des systèmes financiers dans les milieux ruraux, l’établissement d’une certaine diversité institutionnelle et l’accès durable des pauvres ruraux aux services financiers. La représentante de l’Organisation internationale du travail (OIT) a elle parlé des programmes de l’Organisation visant à étendre le cadre d’une nouvelle initiative intitulée “Etendre les possibilités d’emploi des femmes à travers la création de petites et moyennes entreprises”.  Après avoir expliqué la politique de son pays en matière de promotion de la femme, le représentant du Bahreïn en a appelé à la coopération internationale. 


Dans ce contexte, les intervenants de cet après-midi ont, à l’instar des délégations qui ont pris la parole ce matin, estimé que la Conférence internationale sur le financement du développement, qui doit se tenir à Monterrey en mars 2002, est l’occasion unique de trouver les moyens d’élargir l’accès des femmes aux ressources et services financiers; le microfinancement, forme de crédits la plus facile d’accès pour les femmes, n’étant pas perçu comme la panacée de la promotion économique.


La Commission a également été saisie, cet après-midi, d’une série de projets de résolution relatifs aux questions de l’environnement et du développement durable ainsi qu’aux questions de politique sectorielle.


Compte tenu de la tenue du débat général de l’Assemblée générale, du 10 au 16 novembre, la prochaine réunion de la Commission aura lieu lundi 19 novembre et sera consacrée à l’examen du rapport du Conseil économique et social.


DEVELOPPEMENT DURABLE ET COOPERATION ECONOMIQUE INTERNATIONALE


Fin du débat général


Mme VERA WEILL-HALLE, Directrice du Bureau de liaison du Fonds des Nations Unies pour le développement de l’agriculture (FIDA) pour la région d’Amérique du Nord, a souligné que les femmes sont la force motrice de la réduction de la pauvreté et de la réalisation des projets du FIDA. Si le microfinancement ne peut être considéré comme une panacée à la réduction de la pauvreté, il faut néanmoins reconnaître que ces crédits peuvent améliorer les conditions de vie des pauvres ruraux et urbains.  Le FIDA accorde donc une attention particulière au développement des systèmes financiers dans les milieux ruraux, à la diversité institutionnelle et à l’accès durable des pauvres ruraux aux services financiers.  Expliquant les cinq enseignements tirés de l’expérience en la matière, la représentante a conclu en rappelant que plus de la moitié des dispositions de la Déclaration du Millénaire concernant le développement et l’élimination de la pauvreté est directement liée à l’amélioration de la capacité et du bien-être des femmes rurales.  La tâche est donc de transformer ces objectifs en réalité sur le terrain.  Il faudra, pour ce faire, des efforts concertés pour redresser les inégalités entre les sexes et améliorer le statut socioéconomique des femmes rurales.  Le FIDA poursuivra son travail dans ce domaine.


Mme RHITU SIDDHARTH, Fonctionnaire de liaison de l’Organisation internationale du travail (OIT) à New York, a déclaré que l’OIT a élaboré une approche holistique en matière de promotion de la femme et de sexospécifité.  Il est important a t-elle dit, de concevoir un certain nombre de programmes qui s’adressent à la situation particulière que vivent les femmes pauvres et sans travail.  Nous avons voulu à cet égard couvrir les régions d’Amérique latine, d’Afrique australe et d’Europe centrale et orientale.  L’OIT soutient en ce moment des programmes venant en appui des politiques sexospécifiques et visant à étendre le cadre d’une nouvelle initiative intitulée “Etendre les possibilités d’emploi des femmes à travers la création de petites et moyennes entreprises”.  De plus en plus de femmes sont  aujourd’hui créatrices et propriétaires d’entreprises dans des secteurs sortant des domaines traditionnels.  Les femmes continuent cependant majoritairement d’occuper des postes moins élevés que les hommes et rencontrent des difficultés en matière de formation.  Nous pensons que la différenciation des sexes et la promotion de droits égaux pour les femmes ont des politiques favorables au développement des entreprises.  Il est important pour promouvoir les nouvelles politiques, de mettre fin aux cultures traditionnelles, qui donnaient la préférence aux hommes, et de les remplacer par une nouvelle culture neutre valorisant  la performance et faisant sortir les femmes de leur rôle traditionnel.


M. ALI AL-KHAL (Bahreïn) a expliqué la politique menée dans son pays depuis les années 20 dans le domaine de la promotion de la femme.  La Charte du travail du pays a réaffirmé tous les droits politiques, économiques et sociaux de la femme, a précisé le représentant avant de dire que ces acquis sont le couronnement des efforts inlassables déployés dans ce domaine.  A l’heure actuelle, le défi est d’établir une relation organique entre l’éducation et les professions nées de l’économie nouvelle fondée sur les connaissances, a poursuivi le représentant en attirant l’attention sur l’étude que son pays a menée sur la question.  Il est important, a conclu le représentant, que tous les pays profitent des expériences des autres afin de renforcer la coopération internationale en vue d’un monde meilleur.


Mme FAISHA SOETTADY (Indonésie) a déclaré qu’il y a deux décennies que la question de la promotion des femmes et de leur intégration dans les processus de développement a été soumise à l’examen de la Deuxième Commission.  Cette question a ensuite fait l’objet de nombreux débats, dont celui tenu lors de la Conférence de Beijing, a dit la représentante.  Malgré les progrès accomplis, la situation de la femme continue de poser des questions auxquelles il faut trouver des solutions durables.  La mondialisation, qui a créé des situations d’instabilité économique dans les pays en développement, a aggravé le sort de la femme.  Il est donc urgent de mettre l’accent sur l’autonomisation des femmes, à travers notamment la création d’institutions financières spécialisées qui pourraient mettre à leur disposition les ressources dont elles ont besoin pour créer des activités rémunératrices.  L’Indonésie espère que la prochaine Conférence internationale sur le financement du développement pourra débattre de cette question.  Concernant la formation et le renforcement des ressources humaines, nous notons qu’il est important de créer des conditions qui permettraient à tous les partenaires du développement de s’exprimer.  Nous pensons, en ce qui nous concerne, que la coopération internationale devrait mettre un accent particulier sur la formation en matière de technologies de l’information et de la communication (TIC).


PRESENTATION DE PROJETS DE RESOLUTION SUR L’ENVIRONNEMENT ET LE DEVELOPPEMENT DURABLE


Aux termes du projet de résolution sur la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (A/C.2/56/L.15), présenté par l’Iran, au nom Groupe des 77 et de la Chine, l’Assemblée générale réaffirmerait qu’il importe, en tant que partie intégrante de la Stratégie et du cadre d’action de celle-ci, de promouvoir plus efficacement l’amélioration, à l’échelle internationale, des systèmes d’alerte rapide et de planification préalable en mettant en place un mécanisme international efficace d’alerte rapide qui fasse une place au transfert des techniques associées à l’alerte rapide en faveur des pays en développement et garantisse que les populations vulnérables soient convenablement informées et ce, en développant et en améliorant les systèmes existants, notamment ceux qui ont été établis sous les auspices de l’ONU.  L’Assemblée déciderait que la Journée internationale de la prévention des catastrophes continuera d’être célébrée le deuxième mercredi d’octobre.


Aux termes du projet de résolution relatif à l’application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique (A/C.2/56/L.17), l’Assemblée générale inviterait la prochaine Assemblée du Fonds pour l’environnement mondial, qui se tiendra en octobre 2002 à Beijing, à désigner la désertification comme un grand domaine d’action du Fonds et à désigner le Fonds comme mécanisme financier principal pour l’application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, et elle inviterait le Sommet mondial pour le développement durable à prendre en considération, au cours des débats du processus préparatoire et du Sommet lui-même, les problèmes que posent la lutte contre la désertification, la maîtrise de la détérioration des sols et l’atténuation des effets de la sécheresse dans les pays en développement touchés ainsi que les possibilités qui s’offrent dans ces domaines, y compris les aspects liés aux ressources financières et au développement durable, tout en tenant compte du principe de responsabilités communes mais différenciées. 


Aux termes du projet de résolution relatif à la poursuite de la mise en oeuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits Etats insulaires en développement (A/C.2/56/L.16) l’Assemblée générale réaffirmerait qu’il est urgent de mettre en oeuvre, avec vigueur et efficacité, le Programme d’action pour le développement durable des petits Etats insulaires en développement ainsi que la Déclaration et le document récapitulatif qu’elle a adoptés à sa vingt-deuxième session extraordinaire afin d’appuyer les efforts que font ces Etats en vue de renforcer les  moyens dont ils disposent pour atténuer les effets de la mondialisation et parvenir à un développement durable.  L’Assemblée appellerait les donateurs, ainsi que les organes et institutions pertinents des Nations Unies et autres organisations régionales  et internationales, à appuyer la réunion préparatoire interrégionale des petits Etats insulaires en développement en vue du Sommet mondial pour le développement durable. Par ce projet de résolution, l’Assemblée demanderait au Secrétaire général d’examiner de nouveaux moyens d’accroître et d’améliorer, par l’intermédiaire du Groupe des petits Etats insulaires en développement, notamment d’une équipe interinstitutions chargée de mener à bien ces activités, la coordination à l’échelle du système des Nations Unies des activités d’appui aux petits Etats insulaires en développement et à la mise en oeuvre du Programme d’action de la Barbade.


PRESENTATION D’UN PROJET DE RESOLUTION SUR LES QUESTIONS DE POLITIQUE SECTORIELLE


Par le projet de résolution sur les entreprises et le développement (A/C.2/56/L.18), présenté par les Etats-Unis, l’Assemblée prierait le Secrétaire général, agissant en coopération avec les organismes compétents des Nations Unies, de lui présenter à sa cinquante-septième session un rapport complémentaire.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.