AG/1254

LE RETRAIT D’ISRAEL DU GOLAN SYRIEN ET DES TERRITOIRES OCCUPES PERMETTRA L’INSTAURATION D’UNE PAIX JUSTE AU MOYEN-ORIENT ESTIMENT PLUSIEURS DELEGATIONS

30/11/2001
Communiqué de presse
AG/1254


Assemblée générale

71ème séance plénière – après-midi


LE RETRAIT D’ISRAEL DU GOLAN SYRIEN ET DES TERRITOIRES OCCUPES PERMETTRA L’INSTAURATION D’UNE PAIX JUSTE AU MOYEN-ORIENT ESTIMENT PLUSIEURS DELEGATIONS


Toutes les parties au conflit du Moyen-Orient invitées à

s’abstenir de tout acte de violence afin de faciliter la reprise du dialogue


L'évolution de la situation au Moyen-Orient est étroitement liée à la question palestinienne et le retour à la table des négociations est le seul moyen d’instaurer une paix juste et durable au Moyen-Orient, ont affirmé de nombreux délégués au cours de l’examen de la question qui s’est poursuivi cet après-midi en séance plénière de l’Assemblée générale.  A cet égard, ils ont appelé les parties concernées à se fonder sur le principe de la terre contre la paix, les recommandations du rapport Mitchell et le plan Tenet. 


Tandis que la plupart des représentants ont demandé le retrait des Israéliens des territoires palestiniens et du plateau du Golan comme gage de la poursuite du dialogue israélo-arabe, le représentant israélien, pour sa part, a posé la destruction des bases du terrorisme, qui est aux frontières d’Israël, comme un préalable incontournable à un avenir meilleur pour tous les peuples de la région. 


De nombreuses délégations se sont félicitées de la nouvelle vision de l’administration américaine qui offre de nouvelles perspectives et de nouvelles opportunités au Moyen-Orient.  Ils ont réaffirmé leur attachement au respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de tous les États de la région et ont dénoncé la poursuite des installations de colonies de peuplement israéliennes dans les territoires occupés comme un obstacle à la paix


D’autres représentants ont estimé qu'il était de la responsabilité de la communauté internationale et du Conseil de sécurité en particulier, d'obtenir un règlement équitable de la question du Moyen-Orient.  A cet égard, le représentant du Togo a regretté l’inertie du Conseil de sécurité qui n’a pas été à la hauteur du rôle de premier plan qui lui incombe en vertu de la Charte puisqu’il n’a pas été capable d’adopter un projet résolution qui lui avait été présenté le 27 mars dernier concernant la protection des civils innocents dans les territoires occupés.


Outre les représentants cités sont également intervenus au cours de ce débat sur la situation du Moyen-Orient les délégués des pays suivants : Fédération de Russie, Oman, Belgique (au nom de l’Union européenne), Oman, Pakistan, Argentine, Bruneï Darussalam, Indonésie, Japon, Chili, Malaisie, Bahreïn, Liban et Australie et Ukraine.  Les représentants des pays suivants ont fait usage de leur droit de réponse : République islamique d’Iran, République arabe syrienne, Liban, Israël.


L’Assemblée générale terminera l’examen de la situation au Moyen-Orient lundi 3 décembre, à partir de 10 heures.


LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT


Déclarations


M. JURY FEDOTOV (Fédération de Russie) a déclaré que la situation au Moyen-Orient avait comme épicentre la situation grave qui règne dans les territoires palestiniens.  A ce sujet, il a regretté l’aggravation de la déstabilisation de la région, par la destruction et les violences commises dans les territoires occupés qui ont réduit à néant les négociations de Madrid.  Dans ce contexte, il a souhaité que reprenne sans tarder le processus de règlement du conflit au Moyen-Orient.  En ce qui concerne les efforts de la Fédération de Russie, il a indiqué qu’un émissaire spécial du Ministère des affaires étrangères russe se trouvait de façon constante au Moyen-Orient, et qu’un grand élan a été donné à la reprise du processus de négociations avec la rencontre, ce mois à New York, des chefs des diplomaties de la Russie, des États-Unis, de l’Union européenne ainsi que du Secrétariat général des Nations Unies.


Par ailleurs, le représentant a appelé à l’application des recommandations du rapport Mitchell dont la mise en oeuvre pourra mettre en forme les véritables conditions d’une paix durable.  La direction de l’Autorité palestinienne doit empêcher les extrémistes de recourir à la violence et les Israéliens doivent lever le blocus et assurer la normalisation y compris le gel des colonies de peuplement, a-t-il ajouté.  Il a appelé au respect des principes de Madrid et notamment de la formule «terre contre paix».  La solution durable doit comprendre l’arrêt de l’occupation israélienne et la création d’un État palestinien, a-t-il encore précisé.  Il a souligné également la nécessité d’un règlement global au Moyen-Orient qui, à son avis, passe par la restitution à la Syrie du plateau du Golan.  En conclusion, le représentant a déclaré que son pays poursuivra énergiquement ses efforts pour que la paix et la stabilité reviennent au Moyen-Orient. 


M. MOHAMMED ABDULLAH SALIM AL-SAMEEN (Oman) a fait observer que la situation au Moyen-Orient constituait l'un des plus grands défis de ce Millénaire.  Il a estimé que le processus de paix de Madrid était l'initiative la plus sérieuse visant à mettre fin à ce problème et a appelé à ne pas revenir sur les engagements pris à cette occasion qui s'appuyaient sur le principe de la terre contre la paix.  Mon pays, a-t-il ajouté, est très impliqué dans la recherche de la paix et a pris une part active aux négociations.  Il a déploré qu'à l'optimisme du début des années 70, ait succédé le constat d'une escalade non justifiée de la part d'Israël, de sa non-application des accords et de ses tergiversations qui ont amené la région où elle se trouve actuellement.  Il est clair, a-t-il déclaré, que M. Sharon ne veut pas la paix comme le montre notamment l'occupation de la Maison de l'Orient ou encore la poursuite de la politique d’implantation des colonies de peuplement.  Le représentant a reconnu que la recherche de la paix ne serait pas facile en raison des fossés psychologiques creusés par le conflit.  Il a cependant insisté sur la responsabilité historique des Nations Unies dans l'établissement de la paix au Moyen-Orient.  Il a exprimé le soutien de son gouvernement à la demande de la Syrie concernant la reprise des négociations là où elles se sont arrêtées et le retrait des forces israéliennes du Golan syrien et de Chebaa.  Il a également approuvé les déclarations du Président Bush et de Colin Powell et a invité Israël à répondre à toutes ces initiatives et notamment à celle de l'Union européenne.  Il a enfin indiqué que son pays appuyait la lutte contre le terrorisme mais qu'il espérait qu'elle ne s'exercerait pas au détriment des peuples du Moyen-Orient en général et des Palestiniens en particulier.


M. STEPHANE DE LOECKER (Belgique), s’exprimant au nom de l’Union européenne et des pays associés, a regretté l’aggravation d’une situation déjà préoccupante qui comporte des risques graves pour la stabilité de la région.  A cet égard, il a déclaré qu’il fallait préserver les acquis obtenus dans le cadre de la Conférence de Madrid et notamment celui de l’échange de la terre contre la paix.  Le représentant a insisté sur l’importance des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité, des accords signés par les parties et a appelé à la mise en oeuvre intégrale et immédiate, sans préalable ni condition, des recommandations contenues dans le rapport Mitchell et dans le Plan Tenet.  En ce qui concerne le Liban, il a déclaré que l’Union européenne a pris acte avec satisfaction du retrait israélien de cette zone et a fait part de son appui pour la reconstruction de la zone à condition que le Gouvernement libanais prenne toutes les mesures pour rétablir son autorité sur toute l’étendue du Sud-Liban.


Le Représentant a fait part de l’avis de l’Union européenne selon lequel la recherche d’une paix globale et durable dans la région nécessite que soient dûment pris en compte les volets israélo-syrien et israélo-libanais du conflit, dont la résolution doit s’inspirer des principes de la Conférence de Madrid.  Il a réaffirmé l’attachement de l’Union européenne au respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de tous les États de la région et a rappelé qu’elle considère les colonies de peuplement, dans les territoires palestiniens occupés et sur le Golan, comme illégales et contraires au droit international.  Il a également déclaré que l’Union européenne est déterminée à favoriser la relance, dès que les conditions seront réunies, du volet multilatéral du processus de paix.  En conclusion, il a réaffirmé son ferme engagement en faveur d’une paix juste, durable et globale fondée sur les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies et des principes de la Conférence de Madrid sur la paix au Moyen-Orient. 


M. SHAMSHAD AHMAD (Pakistan) a expliqué que la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien avait été une journée de réflexion et de détermination, réflexion sur le sort du peuple palestinien privé de ses droits inaliénables depuis 54 ans, détermination comme celle du peuple palestinien qui a poursuivi depuis lors sa lutte pour l'autodétermination.  Il a exprimé l'appui inébranlable du peuple pakistanais à la cause palestinienne.  Au lieu de commencer un siècle nouveau avec une promesse de paix au Moyen-Orient, nous avons vu la région glisser dans une spirale de violence, a-t-il déclaré.  Mon pays partage la vive préoccupation de la communauté internationale à l'égard du recours à la force brutale contre des populations civiles. Il a dénoncé la violence aveugle exercée par Israël dans les territoires palestiniens et l'affaiblissement de l'économie palestinienne qui a laissé de nombreux Palestiniens sans emploi.


Le représentant a estimé qu'il y allait de la responsabilité de la communauté internationale et des Nations Unies d'obtenir un règlement équitable de la question du Moyen-Orient.  C'est l'impuissance de la communauté internationale qui est la principale raison de la poursuite de ces conflits, a-t-il ajouté.  Le remède est clair, il faut qu'elle répare l'injustice qui perpétue le conflit.  L'ONU doit mettre en œuvre ses propres résolutions.  Il ne peut y avoir de paix durable sans le rétablissement des Palestiniens dans leurs droits légitimes qui incluent la restitution de tous les territoires occupés sous le contrôle de l'Autorité palestinienne, la création d'un Etat palestinien avec Jérusalem comme capitale et l'exercice d'une totale souveraineté palestinienne sur Haram al-Charif. 


La répression ne peut se justifier parce qu'elle est devenue familière, a poursuivi le représentant.  Si nous sommes sérieux et sincères dans nos intentions, alors la paix est la solution de rechange.  La communauté internationale doit jouer le rôle qui lui revient.  Si elle a si bien réussi au Timor oriental, pourquoi ne réussirait-elle pas ailleurs ?  La situation en Palestine exige un redressement immédiat.  Il faut mettre fin aux mesures de coercition qui constituent des violations des Accords d’Oslo.  La paix ne saurait être laissée à la libre volonté des puissants.  Il a demandé la restitution par Israël du Golan syrien et le rétablissement de l'intégralité territoriale du Liban.  La délégation pakistanaise se joint à l'appel international demandant qu'Israël n'exacerbe pas davantage la situation au Moyen-Orient.  Laissons ceux qui en sont privés, que ce soit en Palestine ou au Cachemire, jouir de leur droit à l'autodétermination.


M. YEHUDA LANCRY (Israël) a déclaré que nous sommes dans une période charnière à une époque où nous devons rejeter les extrémismes et idéologies d’exclusion dont nous avons beaucoup souffert.  Il a souligné les énormes progrès réalisés depuis une génération pour une meilleure coexistence au Moyen-Orient, qui ont notamment été marqués par la signature de traités de paix avec l’Egypte et la Jordanie.  Il a également évoqué les Accords d'Oslo de 1993 qui ont enclenché le processus historique de réconciliation avec les voisins palestiniens.  La voie de l’avenir est ouverte à tous les peuples de la région et il faut être conscient de ce que la seule façon de réaliser la paix et la sécurité est dans le dialogue, dans une atmosphère absente de terrorisme et d’encouragement à la violence, a-t-il ajouté.  A cet égard, il a dénoncé ceux qui attisent les préjugés et qui continuent de promouvoir un état de belligérance avec Israël, dont ils souhaitent ouvertement la disparition. 


Le représentant a, par ailleurs, observé que son pays avait rempli ses obligations avec le retrait unilatéral du Sud-Liban conformément à la résolution 425 du Conseil de sécurité.  Dans ce contexte, il a appelé le Gouvernement du Liban à assumer toutes ses responsabilités pour rétablir la paix dans sa région australe, ce qui, selon lui, est loin d’être le cas puisque le Hezbollah continu de mener des attaques terroristes transfrontalières.  Dans le même ordre d’idées, il a regretté que le Liban n’ait pas condamné cette organisation terroriste.  C’est pourquoi, il a engagé ce pays à respecter scrupuleusement la résolution 1373 du Conseil de sécurité et ses dispositions de lutte contre le terrorisme, notamment contre le groupe Hezbollah qui profite du soutien de la Syrie et de la République islamique d’Iran.  Il a également dénoncé la menace posée par l’Iraq dans la région et a invité la communauté internationale à maintenir toute la pression contre ce pays, afin qu’il ne puisse mettre en cause la paix et la sécurité dans la région.  La menace du terrorisme enfanté par le fondamentalisme est tout juste de l’autre côté de la frontière et nous posons la destruction de ce terrorisme comme un préalable incontournable à un avenir meilleur pour tous les peuples de la région, a-t-il précisé.  En conclusion, il a déclaré qu’Israël ne cessait de chercher de nouvelles initiatives pour la paix et qu’il envisage un avenir où tous les peuples peuvent décider de leur avenir en toute liberté, dans un monde de coopération. 


M. ARNOLDO M. LISTRE (Argentine) a rappelé l’appui traditionnel que son pays apporte à la recherche d’une paix durable au Moyen-Orient fondée sur le respect du droit inaliénable du peuple palestinien à l’autodétermination et à la construction d’un État indépendant ainsi que sur le droit d’Israël à exister au sein de frontières sûres et internationalement reconnues.  Le représentant a ajouté qu’il faut désormais que les parties tombent d’accord sur un cessez-le-feu et entament des négociations en vue d’un règlement définitif de la question.  En effet, le retour à la table des négociations est le seul chemin vers la paix, la justice et la sécurité au Moyen-Orient.  C’est pourquoi, les parties doivent respecter le plan Tenet et prendre les mesures nécessaires pour mettre en oeuvre les recommandations de la Commission Mitchell qui décrit les efforts que l’Autorité palestinienne doit réaliser pour mettre un terme à la violence et ceux qu’Israël doit déployer pour se retirer des territoires occupés. 


M. Listre a, en outre, indiqué que pour parvenir à une paix globale, juste et durable, tous les aspects du processus de paix doivent être maîtrisés.  Dans ce contexte, la question palestinienne doit être résolue sur la base de l’application intégrale des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité, des principes de la Conférence de Madrid, des Accords d’Oslo et des autres accords pertinents entre les parties. En ce qui concerne le Liban, il est indispensable de faire appliquer la résolution 425 du Conseil de sécurité et, pour ce qui est du plateau du Golan, il faut faire respecter les dispositions des résolutions 242 et 338 qui concernent cet aspect de la question.  À cet égard, le représentant s’est dit préoccupé par l’absence de dialogue entre la République de Syrie et Israël et a souhaité que les parties au conflit respectent le principe de la «terre contre la paix».


M. JOHAN THANI ABDULLAH (Brunéi Darussalam) a souhaité que les parties au conflit mettent un terme à tout acte de violence qui risque d’aggraver la crise déjà en cours.  À cet égard, il a accueilli favorablement les efforts déployés par les parties concernées pour retourner à la table des négociations.  Il s’est particulièrement félicité, à cet égard, des conclusions du rapport Mitchell ainsi que des initiatives récentes prises par les États-Unis pour le maintien d’une trêve entre les parties. Dans le même temps, a poursuivi le représentant, les Nations Unies ont un rôle central à jouer dans la recherche d’une paix durable.  M. Abdullah a déclaré que la paix au Moyen-Orient ne sera possible que par le respect des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité et des droits inaliénables du peuple palestinien ainsi que par le retrait d’Israël des territoires occupés.  Enfin, il a appelé la communauté internationale à agir avec détermination et à faire tout son possible pour rétablir la paix au Moyen-Orient.


M. HAMZAH THAYEB (Indonésie) a indiqué que la situation de crise que connaît la région s’est trouvé aggravée du fait des pratiques inqualifiables de bouclage des territoires palestiniens et de blocus économique qui ont dramatiquement accru le niveau de pauvreté, la misère et les souffrances.  Il a constaté que les négociations de paix sont au point mort.  Le fait que le mandat de la FNUOD continue d’être renouvelé reflète l’environnement tendu qui existe entre les deux parties, a-t-il fait observer.  Pour ce qui est du Liban, le représentant a noté qu’après le retrait de la puissance occupante l’année dernière, la situation s’est généralement stabilisée dans les zones d’opérations de la FINUL tout en appelant à la vigilance contre les violations sporadiques de l’espace aérien libanais.  Il est important que toutes les parties respectent la Ligne bleue étant donné qu’il y a une aspiration à la paix sans précédent, a conclu le représentant.  


M. Yukio Satoh (Japon) a fait observer que les actes de violence qui se produisent sans discontinuer depuis plus d'un an, sont extrêmement préjudiciables à la recherche d'une paix durable entre Israéliens et Palestiniens.  Il a demandé aux parties concernées d'exercer par conséquent tous leurs efforts pour reprendre le processus de paix en accord avec le plan Tenet et le rapport Mitchell.  Il s'est félicité de ce que le Secrétaire d'Etat Colin Powell ait exprimé le ferme engagement du Gouvernement des Etats-Unis de s'engager activement dans le processus de paix et ait envoyé Bill Burns et le général Zinni dans la région.  Il s'est également félicité des initiatives prises par certains pays européens et a indiqué que son Gouvernement était déterminé à apporter son appui au processus de paix.


Le représentant a insisté sur la nécessité d'aider au développement et à la croissance durables palestiniens, précisant que le Gouvernement du Japon avait fourni depuis 1993 une assistance économique qui s'élevait à plus de 600 milliards de dollars, une assistance d'urgence équivalant à 40 milliards de dollars environ et qu'il avait apporté des contributions substantielles à l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de la Palestine dans le Proche-Orient (UNRAW).  Il a insisté sur le fait que la communauté internationale devait redoubler d'efforts pour venir en aide au peuple palestinien confronté à une aggravation de ses conditions économiques.


M. CRISTIAN MAQUIERA (Chili) a réaffirmé l’adhésion de son pays aux résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité qui proposent une solution globale, juste et durable au conflit du Moyen-Orient.  À cet égard, le Chili reconnaît le droit inaliénable du peuple palestinien à construire un État indépendant, viable et démocratique et celui d’Israël à exister à l’intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues.  Le représentant s’est dit particulièrement préoccupé par l’interruption du processus de paix au Moyen-Orient et a estimé que cette situation est particulièrement grave dans le contexte actuel du défi posé par le terrorisme à la sécurité dans le monde.  C’est pourquoi le Chili se félicite de la médiation établie par les États-Unis, la Fédération de Russie, l’Union européenne et le Coordonnateur spécial des Nations Unies qui vise à proposer de nouvelles initiatives qui permettraient de retrouver une atmosphère propice au dialogue entre les parties.  Dans ce contexte, le Chili appelle les parties au conflit à cesser immédiatement tout acte de violence et à retourner à la table des négociations.  Israël et la Palestine doivent en particulier abandonner les positions intransigeantes et rigides qui ne contribuent pas à faciliter la reprise du dialogue.  De même, le représentant a souhaité que la République de Syrie et Israël parviennent à reprendre les discussions relatives au plateau du Golan dans le respect des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité.


M. YAHAYA ABDUL JABAR (Malaisie) a estimé que la communauté internationale devrait se manifester davantage pour condamner la politique générale d’oppression et de répression menée par la puissance occupante sur la population arabe des territoires occupés, y compris à Jérusalem.  Il a estimé que la poursuite de ces pratiques ne mènera pas à la revitalisation du processus de paix.  L’occupation continue du Golan syrien par Israël constitue un sérieux obstacle à un accord juste, global et durable, a-t-il poursuivi et le fait que les habitants du Golan syrien continuent de vivre sous occupation israélienne constitue pour sa délégation un sujet de graves préoccupations. 


L’existence prolongée et l’expansion des colonies juives dans le Golan syrien restent la pierre d’achoppement de la reprise du processus de paix israélo-syrien, a-t-il observé avant d’appeler Israël à reprendre les négociations de paix selon le principe de «la terre contre la paix».  La Malaisie réitère son appel au retrait de toutes les forces d’occupation jusqu’à la ligne du 4 juin 1967 qui est l’élément indispensable à tout règlement pacifique dans la région.  Concernant le Liban, le représentant a exprimé l’inquiétude de sa délégation face aux violations aériennes, maritimes et terrestres de la Ligne bleue.  Nous pressons Israël à y mettre fin et à assurer la sécurité du personnel de la FINUL, a-t-il conclu.


M. ROLAND Y KPOTSRA (Togo) a regretté le fait que l’appel lancé le 7 octobre 2000 par le Conseil de sécurité à travers sa résolution 1322 afin que cessent immédiatement les hostilités et que soient prises toutes les mesures voulues pour mettre un terme au cycle infernal de la violence, n’ait pas été entendu.  Il a estimé que la voie devant mener au rétablissement de la confiance et à la reprise du processus de paix requiert, de la part du gouvernement israélien comme de l’Autorité palestinienne, une exécution rapide et rigoureuse des engagements auxquels ils ont souscrit à Charm el-Cheikh en octobre 2000 et à Taba en janvier 2001.  En outre, a-t-il poursuivi, chacune des parties devrait s’employer à décourager, à repérer et à condamner tous actes d’incitation à la violence qui ne peuvent que perpétuer le cycle de la violence et engendrer d’autres rancoeurs.  Il a estimé que les propositions contenues dans le plan Tenet, pour ce qui est du cessez-le-feu, semblent offrir une issue favorable et devraient être mises en oeuvre sans tarder.


On ne soulignera jamais assez, a poursuivi le représentant, la responsabilité qui incombe à la communauté internationale jusqu’à la réalisation d’un règlement satisfaisant du conflit arabo-israélien, fondé sur la légalité internationale.  A cet égard, il a indiqué que le Togo se réjouit du développement positif observé ces derniers temps s’agissant de la perspective de la création d’un Etat palestinien qui devrait coexister avec un Etat israélien, à l’intérieur de frontières internationalement reconnues.  Il a cependant fait observer que les espoirs suscités par la conjoncture internationale ne peuvent pas occulter le fait que le Conseil de sécurité n’a pas été à la hauteur du rôle de premier plan qui lui incombe en vertu de la Charte, en tant qu’organe responsable du maintien de la paix et de la sécurité internationales.  Son inertie, a-t-il précisé, s’est révélée au grand jour lorsque, le 27 mars 2001, il n’a pas pu adopter le projet de résolution dont il était saisi.  Il ne fait aucun doute que le déploiement de cette mission aurait pu avoir un effet dissuasif sur la surenchère terroriste et la poursuite des actes de violence et contribuer à un retour progressif de la confiance, induisant la mise en oeuvre des recommandations du rapport Mitchell, a conclu le représentant.


M. JASSIM MOHAMMED BUALLAY (Bahreïn)a souligné le fait que la question de Palestine était au cœur même du différend du Moyen-Orient et que l’évolution en cours en Palestine menacent les intérêts vitaux de la région.  Il a estimé que la communauté internationale était tenue d'assumer ses responsabilités y compris en envoyant une force internationale pour rétablir la paix dans la région.  Il a appelé au respect des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité demandant à Israël de se retirer du Golan syrien et des territoires libanais sous son occupation ainsi que la création d'un Etat palestinien avec pour capitale Jérusalem.  Il s'est félicité des prises de positions récentes des Etats-Unis en faveur de la création d'un Etat palestinien, déclarations qui ont eu, a-t-il dit, des répercussions extrêmement constructives sur la situation dans la région. 


Il a rappelé que le Ministre des affaires étrangères du Bahreïn s'était félicité dans sa déclaration à l'Assemblée générale, le 30 novembre dernier, de la déclaration du Président Bush appuyant un Etat palestinien indépendant.  Il a jugé extrêmement positive la reprise de l'action diplomatique américaine et l'envoi d'émissaires américains dans la région.  Le représentant a regretté que les musulmans aient été la cible de campagnes préméditées aux objectifs douteux visant à lier l'Islam au terrorisme.  Saluant les déclarations positives à l'égard de l'islam de nombreux penseurs du monde occidental, il a affirmé que la civilisation arabe, l'une des plus grandes civilisations du monde, continuerait de s'épanouir.


M. SELIM TADMOURY (Liban) a déclaré que l’occupation par Israël des territoires palestiniens, du Golan et du Sud-Liban était contraire aux résolutions pertinentes des Nations Unies.  Il a dénoncé les violences et les agressions commises par Israël dans les territoires occupés et leur attitude qui consiste à nier l’existence nationale de la Palestine, ce qui nous empêche de construire un avenir de paix.  Les forces israéliennes sèment la terreur contre des civils et notamment des enfants d’âge scolaire, a-t-il ajouté.  Néanmoins, il s’est félicité de la vision américaine exprimée récemment par le Président Georges Bush et le Secrétaire d’Etat Powell qui offre de nouvelles perspectives et opportunités pour le Moyen-Orient. 


Le représentant a également dénoncé la destruction des infrastructures, des écoles, des centrales électriques et des ponts au Sud-Liban, destruction qui, selon lui, appelle réparation.  Le Liban ne ménagera aucun effort auprès des instances judiciaires internationales pour obtenir ces réparations, a-t-il ajouté.  En ce qui concerne le retrait total de l’armée israélienne du Liban, il a déclaré que celui-ci doit concerner également l’espace aérien, les eaux territoriales, ainsi que les fermes de Chabbah, où 31 personnes sont toujours en otage depuis 25 ans en violation flagrante de la Convention de Genève.  Il a regretté que l’Etat d’Israël n’ait toujours pas fourni tous les plans des 130 000 mines terrestres qui ont été disséminées au Sud-Liban.  En ce qui concerne les territoires occupés en Palestine, il a fait part de sa surprise de voir Israël privilégier la logique de la force plutôt que celle du droit international, ce qui, selon lui, a abouti à un désastre.  A cet égard, il a déploré que la communauté internationale n’ait pas été en mesure de préserver la paix et la sécurité internationales et faire cesser cette situation dans la région.  Il a néanmoins exprimé sa conviction que la paix repose sur le retrait des Israéliens des territoires occupés, la reconnaissance du droit des Palestiniens à obtenir leur État et sur le droit au retour pour les réfugiés, dans l’esprit de la Conférence de Madrid et du principe de l’échange «de la terre contre la paix».


M. DAUTH (Australie) a indiqué que l’Australie reste fermement attachée à l’intégralité territoriale d’Israël et au droit de son peuple à vivre en paix à l’intérieur de frontières sures et reconnues, tout comme à l’application de ces principes à tous les Etats de la région.  Une résolution globale, juste et durable des conflits dans la région, a-t-il ajouté, doit inclure l’établissement d’un Etat viable pour le peuple palestinien.  Il a ajouté que le programme d’assistance au peuple palestinien de son pays continuera, avec cette année une dépense prévue d’un montant de 9 millions de dollars.  L’Australie, a-t-il précisé, poursuivra également son programme d’assistance bilatérale à l’Autorité palestinienne qui s’élève cette année à 2 millions de dollars.


Le représentant a rappelé l’inquiétude de la communauté internationale concernant la prolifération d’armes de destruction massive au Moyen-Orient.  Il a pressé tous les Etats de cette région à devenir parties aux instruments pertinents de contrôle international des armes et de non-prolifération, estimant que le traité sur la non-prolifération nucléaire continue de fournir les fondements solides des efforts visant à empêcher la diffusion des armes nucléaires.  Un autre élément important du régime de non-prolifération nucléaire est le traité d’interdiction complète des essais nucléaires, a indiqué le représentant qui a appelé tous les Etats de la région à signer ou à ratifier ce traité.  Il a en outre conseillé aux Etats du Moyen-Orient de joindre leurs efforts afin d’empêcher la prolifération déstabilisante des missiles balistiques de longue portée, stopper la diffusion et l’utilisation des armes chimiques et biologiques, et a exprimé son inquiétude devant le fait que la vérification des armements ainsi que le travail de contrôle en Irak dans le cadre du mandat des Nations Unies n’ont pas été possibles depuis environ trois ans.  Nous avons une gamme de principes viables pour nous guider sur le chemin de la paix négociée, comme les recommandations le rapport Mitchell et du plan Tenet qu sont les mesures nécessaires et vitales visant à mettre fin aux violences actuelles, a-t-il conclu.


M. IHOR SAGACH (Ukraine) a déclaré que les recommandations du Comité d'établissement des faits de Charm el-Cheik ou le rapport Mitchell ainsi que le plan de travail Tenet constituent une base solide pour trouver une solution à la crise actuelle au Moyen-Orient.  L’Ukraine considère qu’un règlement au Moyen-Orient est impossible si on ne trouve pas une solution acceptable à toutes ses composantes et en particulier à l’occupation du Sud-Liban et du Golan syrien.  Il s'est félicité à cet égard de ce que la situation dans la zone d'activités de la FINUL ait été marquée dans l'ensemble par une stabilité générale et par le retour progressif à la normale.  Il s'est toutefois dit préoccupé, en tant pays contributeur de troupes à la FINUL, par les violations de certains secteurs de la «ligne bleue» en particulier dans la zone de Chaabah.  Il a lancé un appel aux parties concernées pour qu'elles fassent preuve de retenue et s'interdisent tout acte de violence ou de provocation.  Le représentant a regretté que le processus israélo-syrien n'ait pas plus progressé au cours de l'année écoulée et a incité Israël et la Syrie à reprendre des pourparlers en direct.  Il a formé le vœu que l’élection de la Syrie au Conseil de sécurité contribue à faire progresser ce dialogue, si nécessaire à l’amélioration de la situation au Moyen-Orient dans son ensemble.  Il a indiqué pour conclure que le développement de relations amicales et mutuellement bénéfiques entre toutes les nations du Moyen-Orient et l’appui au processus de paix étaient des priorités de la politique étrangère de l’Ukraine.


Droits de réponse


Le représentant de la République islamique d'Iran a déclaré que le sort des enfants palestiniens faisait rejaillir sur Israël la condamnation du régime sioniste.  Il a estimé que dans le cas de ceux qui subissaient la tyrannie il n'était pas possible de parler de terroristes mais de combattants pour la liberté.  Il a évoqué le dossier très lourd d'Israël dans le domaine des armements et s'est indigné qu'un pays comme Israël puisse s'attaquer à un pays qui a signé tout un ensemble d'instruments relatifs au désarmement alors que lui-même n'a pas signé le TNP, qu’il poursuit un programme de développement d'armes de destruction massive et d'armes chimiques et biologiques, continuant ainsi de menacer la paix et la sécurité de toute la région.


Le représentant de la République arabe syrienne a déclaré que, dans sa déclaration devant l'Assemblée, le représentant d'Israël avait tout dit sauf la vérité.  Ce n'est pas en versant des larmes de crocodile sur le terrorisme qu'il pourra détourner l'attention de la situation au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.  En revanche, il n'a pas dit un mot au sujet de l'occupation de terres arabes.  Israël est le dernier Etat à pouvoir parler de terrorisme étant lui-même la seule école de terrorisme dans la région, une école qui produit beaucoup de diplômés dont certains sont recherchés par les tribunaux pour leur responsabilité dans des massacres comme celui de Sabra et Chatila.  Israël a réussi à tuer 800 Palestiniens au cours des derniers mois et Israël nous parle de terrorisme.  Que dire du siège de Beyrouth pendant 80 jours et du demi-million de Palestiniens déracinés du Golan?  Le seul bon Palestinien pour Israël est un Palestinien mort.  La Syrie épaulera le Liban et son peuple jusqu'à ce qu'il regagne tous ses territoires sous occupation israélienne.  Si Israël refuse le retrait, que reste-t-il à négocier?  C'est Israël qui bloque les négociations.


Le représentant du Liban a indiqué qu'une lecture attentive de la déclaration du représentant d'Israël montre comment l'on exploite une situation difficile pour le Liban en dressant des peuples contre lui alors que son économie commence juste à reprendre son cours normal.  Pourquoi le Liban a-t-il autant souffert?  Est-ce que la raison n'est pas l'occupation israélienne? a-t-il demandé.  Israël estime avoir mis fin à son occupation au Liban alors qu'en est-il des incursions aériennes, terrestres et maritimes.  Les fermes de Chaabah appartiennent au Liban.  Pourquoi sinon Israël ne s'en remet-il pas à la légalité internationale ?  Nous continuerons pour notre part à nous référer à la légalité internationale car c'est tout ce qui nous reste.


Le représentant d’Israël, utilisant son premier droit de réponse, a indiqué que le discours selon lequel la Syrie serait le fer de lance contre le terrorisme vise simplement à détourner l’attention de son dossier de terrorisme puisque la Syrie donne asile, appuie et encourage les organisations terroristes les plus féroces dont beaucoup ont choisi Damas comme siège; la Syrie a même utilisé le terrorisme contre ses propres citoyens avec le massacre dans la ville de Hamma.  Toute accusation contre Israël concernant la transgression de la ligne bleue cherche à cacher cette politique, a-t-il ajouté.  Concernant l’Iran, l’un des grands parrains du terrorisme, ce pays cherche à détourner l’attention afin de donner libre cours à son appui aux opérations terroristes du hezbollah, a-t-il poursuivi.  Il a indiqué que le jour où ces régimes qui ont parlé aujourd’hui pourront se regarder sans honte dans un miroir, alors nous pourrons surmonter la principale menace à la paix.


Le représentant de la Syrie, a indiqué qu’Israël ne cessait de dire des contre-vérités, d’exagérer et de déformer la vérité.  J’aurais aimé, a-t-il ajouté, qu’il dise un mot sur la racine du conflit, qui est l’occupation israélienne.  Il a signalé que son peuple, élevé dans la dignité, ne cèdera pas d’un iota dans la revendication de ses droits, c’est-à-dire la libération de son territoire de l’occupation israélienne.  Les victimes d’Israël sont partout dans le monde, des dizaines de milliers de Palestiniens sont éparpillés à travers le monde, a-t-il fait observer.  Quand les Arabes se regardent dans le miroir eux-mêmes, tout ce qu’ils verront c’est une noble histoire et une civilisation qui a contribué à l’histoire de l’humanité.  Israël pourra également se regarder dans


le miroir et y verra ses victimes.  Il y a un demi-million de réfugiés palestiniens en Syrie, a-t-il précisé.  Israël est un pays occupant, le seul qualifié ainsi dans les résolutions des Nations Unies.  Israël est coupable d’injustice envers les Arabes depuis 1948 jusqu’à aujourd’hui.  Le monde entier et surtout les pays en développement ont gagné leur indépendance en luttant contre le colonialisme.  Nous ne cèderons pas à Sharon et à l’armée israélienne, nos droits nous seront rendus, ils sont reconnus pas la légalité internationale.  On ne saurait ignorer le droit des peuples ou les négliger comme le fait Israël, a-t-il conclu.


Le représentant du Liban, utilisant son deuxième droit de réponse, a rappelé au représentant d’Israël le rapport du Secrétaire général au sujet des transgressions d’Israël depuis mai 2000 jusqu’à septembre 2001.  Les 2272 survols supersoniques ne sont-ils pas une forme de provocation, a-t-il demandé?


Le représentant d’Israël, utilisant son deuxième droit de réponse a estimé que dans ces discours, on prenait le bon pour le mauvais et le mauvais pour le bon, le jour pour la nuit.  Les Etats Membres qui sont accusés de terrorisme ont l’audace d’accuser mon pays qui est victime du terrorisme, a-t-il ajouté.  Je fais confiance à la communauté internationale pour essayer d’en savoir plus et faire en sorte que ces pays soient reconnus responsables pour avoir entraîné, abrité des organisations terroristes.


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