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CD/G/463

LA CONFERENCE DU DESARMEMENT ENTEND LES DELEGATIONS DU KAZAKHSTAN ET DE LA ROUMANIE

17 août 2000


Communiqué de Presse
CD/G/463


LA CONFERENCE DU DESARMEMENT ENTEND LES DELEGATIONS DU KAZAKHSTAN ET DE LA ROUMANIE

20000817

Le Président se dit encouragé par l'évolution de ses consultations avec les délégations sur un programme de travail

Genève, 17 août -- La Conférence du désarmement a entendu, ce matin, les déclarations du Kazakhstan et de la Roumanie concernant l'avancement des travaux de la Conférence.

Pour sa part, le Président, l'Ambassadeur Celso Amorim du Brésil, a déclaré que, dans ses consultations avec les délégations, il a constaté que les idées qu'il a avancées pour parvenir à un consensus, bénéficiaient d'un appui de la part des membres de la Conférence en tant que base pour un processus de consultation intense afin de permettre à la Conférence du désarmement de parvenir à un adopter son programme de travail. Il s'est dit encouragé par cet état de fait et a indiqué qu'il déploierait tous ses efforts pour renforcer cette tendance positive.

Le Kazakhstan a attiré l'attention de la Conférence du désarmement sur la fermeture du dernier site d'essais nucléaires dans son pays, qui a été l'occasion de procéder à une expérimentation s'inscrivant dans le cadre du système de surveillance du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires. Le Kazakhstan, qui réitère son attachement aux efforts de désarmement nucléaire, espère que la Conférence pourra procéder bientôt à l'examen des questions de fond dont elle est saisie. Il a également estimé qu'il fallait envisager des mesures pour prévenir les nouvelles menaces telles que l'utilisation de matières nucléaires à des fins de terrorisme.

La Roumanie a pour sa part estimé que le commencement des travaux de la Conférence sur un traité d'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires est une priorité et a déclaré que la Conférence doit absolument reprendre ses travaux quant au fond sans plus tarder.

La prochaine séance plénière de la Conférence se tiendra jeudi 24 août à 10 heures.

Déclarations

M. NURLAN DANENOV (Kazakhstan) a attiré l'attention de la Conférence du désarmement sur l'explosion de 100 mégatonnes de dynamite réalisée le 29 juillet dernier, qui a détruit le dernier puits ayant servi à l'expérimentation d'armes nucléaires, dans le polygone de Semipalatinsk. Il s'agissait de la troisième expérience, baptisée Omega-3, menée dans le cadre d'une collaboration entre le Kazakhstan et les États-Unis, et qui complète un programme de cinq ans. L'explosion a servi à l'expérimentation du système de surveillance nucléaire prévu par le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, et permettra notamment de distinguer une explosion nucléaire d'un séisme naturel.

La fermeture du site du polygone de Semipalatinsk était un choix naturel pour un pays qui a tant souffert des essais nucléaires et qui comprend l'importance de consolider le régime de non-prolifération nucléaire auquel il a souscrit en vertu du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires. Elle témoigne de l'attachement du Kazakhstan à un monde sans armes nucléaires, et le pays se félicite à cet égard de la décision de l'an dernier de l'admettre en tant que membres de la Conférence du désarmement, lui permettant de participer pleinement aux efforts de désarmement nucléaire menés par la communauté internationale.

Dans ce contexte, le Kazakhstan espère que la Conférence pourra procéder bientôt à l'examen des questions de fond dont elle est saisie. Il souhaite que commencent dès que possible les négociations et appuie la création d'organes subsidiaires qui seraient chargés, notamment, de négociations sur les questions relatives au désarmement nucléaire, à la prévention de la course aux armements dans l'espace extra-atmosphérique et à un traité d'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires. Il a souligné que les efforts de désarmement exigent des efforts communs des États non dotés d'armes nucléaires et des États qui font partie du club nucléaire, qui ont une responsabilité particulière à cet égard. Le processus de désarmement doit se poursuivre et les États doivent prendre des mesures constructives à cet égard, notamment en ce qui concerne l'interdiction de la production de matières fissiles.

M. DANENOV a enfin souligné qu'à l'aube du XXIe siècle, la communauté internationale pourrait se trouver face à de nouvelles menaces nucléaires : il faut envisager des mesures pour prévenir les nouvelles menaces telles que l'utilisation de matières nucléaires à des fins de terrorisme.

M. IOAN MAXIM (Roumanie), dans une déclaration d'adieu à la Conférence du désarmement, a déclaré qu'il a nourri l'espoir, ces deux dernières années, que la Conférence du désarmement sera à la hauteur de son rôle en tant qu'unique instance de négociation sur les questions de désarmement. Mais cet espoir a été déçu. Aussi, la Roumanie. à l'instar de plusieurs autres délégations, estime-t-elle qu'il est grand temps pour la Conférence de débattre ouvertement de la situation dans laquelle elle se trouve afin d'examiner les options dont elle dispose pour reprendre ses travaux de fond. Cet effort est particulièrement nécessaire au vu de l'accord qui existe sur la négociation d'un traité d'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires. Le commencement des travaux sur ce traité est une priorité, a insisté M. Maxim, qui a souligné que le maintien de la Conférence dans la situation actuelle pourrait avoir un effet négatif sur les autres questions qui font l'objet d'un accord.

M. Maxim a déclaré que la Conférence doit absolument reprendre ses travaux quant au fond. On ne peut se contenter de considérer la Conférence comme un baromètre de la situation politique internationale, ce qui serait un signe de passivité. Il a espéré que la Conférence commencera ses travaux de fond sans plus tarder.

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