POUR LA DERNIERE JOURNEE DE LA FEMME AU XXEME SIECLE, LE SECRETAIRE GENERAL INSISTE SUR LA NECESSITE DE LA PROTECTION JURIDIQUE ET L'INSTAURATION D'UNE EGALITE DE FAIT
Communiqué de Presse
SG/SM/6907
WOM/1999
POUR LA DERNIERE JOURNEE DE LA FEMME AU XXEME SIECLE, LE SECRETAIRE GENERAL INSISTE SUR LA NECESSITE DE LA PROTECTION JURIDIQUE ET L'INSTAURATION D'UNE EGALITE DE FAIT
19990226 On trouvera ci-après le texte du message du Secrétaire général de l'ONU, M. Kofi Annan, qu'il prononcera à l'occasion de la Journée internationale de la femmes, le 8 mars 1999 :Nous célébrons aujourd'hui la dernière Journée internationale de la femme du XXe siècle. Cet événement nous donne l'occasion de faire le bilan des progrès accomplis dans la lutte pour l'égalité de droits des femmes et pour la pleine participation des femmes au processus de développement. Il nous donne aussi l'obligation de voir en face le chemin restant à parcourir.
Nous pouvons tirer une juste fierté des remarquables avancées réalisées jusqu'ici. Lorsque nous sommes entrés dans ce siècle, seule une poignée de pays accordaient le droit de vote aux femmes; à l'heure où nous en sortons, le suffrage universel s'est imposé presque partout dans le monde. Lorsque nous sommes entrés dans ce siècle, les femmes étaient pratiquement exclues de la prise de décisions; à l'heure où nous en sortons, leur participation aux plus hauts niveaux de pouvoir est un fait acquis, tant sur le plan national que sur le plan international.
Un grand nombre de pays ont introduit dans leur constitution ou dans d'autres textes législatifs des dispositions garantissant à tous, sans distinction de sexe, l'exercice des droits de l'homme. Ils ont supprimé les dispositions juridiques discriminatoires et mis en place divers programmes pour informer les femmes de leur droits et les aider à en obtenir le respect. Dans le monde entier, les différentes formes de violence à l'égard des femmes ont été clairement reconnues comme des violations des droits des femmes. Des mesures déterminées ont été prises, aux niveaux international, régional et national, pour mettre fin à des pratiques qui auraient toujours dû être considérées comme inacceptables.
Cela étant dit, il reste beaucoup à faire. A l'aube du troisième millénaire, de nouveaux défis viennent s'ajouter aux anciens. Ils tiennent essentiellement aux conséquences, pour les femmes, de la mondialisation, de la libéralisation, des restructurations économiques et des privatisations.
SG/SM/6907 - 2 - OBV/84 WOM/1999 26 février 1999
La pauvreté des femmes - en particulier celles qui ont la charge d'une famille ou qui sont âgées - semble s'aggraver. Les femmes sont surreprésentées parmi les personnes sans emploi ou sous-employées. Lorsqu'elles travaillent, elles risquent, plus que les hommes, d'occuper des emplois mal rémunérés, à temps partiel, temporaires ou précaires.
Les femmes continuent de payer de leur vie l'insuffisance des soins de santé qui leur sont offerts. En particulier en région rurale, les femmes et les filles souffrent encore de maladies évitables et pâtissent de la discrimination dont elles sont victimes en matière d'accès aux soins de santé. Constat révoltant, les taux de mortalité maternelle et infantile demeurent élevés dans de nombreux pays, du fait de l'insuffisance des soins prénatals et obstétricaux et des carences des services de planification familiale. Le nombre de femmes porteuses du VIH continue d'augmenter et certains pays n'ont pas encore de programme de prévention et de traitement du sida pour les femmes et les filles.
L'année prochaine, cinq ans se seront écoulés depuis l'adoption de la Déclaration et du Programme d'action de Beijing. Ce premier document mondial couvrant de manière vraiment complète les questions fondamentales liées à la promotion de la femme, nous devons aujourd'hui réaffirmer notre ferme volonté de le voir intégralement mis en oeuvre. L'idéal de l'égalité entre les sexes, auquel nous aspirons depuis si longtemps, est encore loin d'être une réalité. La mise en place d'un régime international de protection juridique doit donc être pour nous une priorité. J'exhorte donc les gouvernements qui ne l'ont pas encore fait à ratifier la Convention des Nations Unies sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, qui définit les mesures à prendre pour éliminer la discrimination à l'égard des femmes dans tous les domaines, y compris au sein de la famille, et dont nous célébrerons en décembre le vingtième anniversaire. J'ajouterai qu'outre un cadre juridique approprié, il importe de créer des conditions favorables à l'instauration d'une égalité de fait entre les hommes et les femmes.
En cette dernière Journée internationale de la femme avant le nouveau millénaire, je suggère que nous renouvelions notre engagement de mettre fin à la discrimination et aux divers désavantages dont les femmes continuent de souffrir, que ce soit dans le monde du travail, dans l'accès aux soins de santé et aux services sociaux ou filets de sécurité sociale, dans la consolidation de la paix et la reconstruction, ou encore, et c'est peut-être le plus important, dans la vie familiale. En nous engageant dans le nouveau millénaire, faisons en sorte qu'une véritable égalité entre les sexes se profile clairement à l'horizon pour les femmes du monde entier.
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