En cours au Siège de l'ONU

AG/EF/211

L'INSTABILITE DES MARCHES FINANCIERS, NOTAMMENT ASIATIQUES EST EVOQUEE PAR LA DEUXIEME COMMISSION

19 mars 1998


Communiqué de Presse
AG/EF/211


L'INSTABILITE DES MARCHES FINANCIERS, NOTAMMENT ASIATIQUES EST EVOQUEE PAR LA DEUXIEME COMMISSION

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La Deuxième Commission (économique et financière) a repris ce matin les travaux de sa cinquante-deuxième session et a examiné les questions de politique macro-économique, en particulier le financement du développement, y compris le transfert net de ressources entre pays en développement et pays développés.

L'instabilité du système financier international, comme en témoigne la crise financière asiatique, continue de préocuper les délégations qui ont appelé à une réflexion relative à sa réforme. La plupart des représentants ont souhaité que la baisse de l'aide publique au développement, l'accroissement des investissements privés directs, le niveau de la dette, les difficultés d'accès des pays en développement aux marchés mondiaux ou encore le rôle des institutions financières soient abordés au cours de ce processus de réflexion.

Dans sa déclaration liminaire, Mme Louise Frechette, Vice-Secrétaire générale, a plaidé en faveur du renforcement du rôle de chef de file des Nations Unies dans le domaine économique et social en vue de faire de l'Organisation le point focal des politiques de développement. Elle a dit sa détermination à faire tout ce qui est en son pouvoir pour traduire ce concept dans la réalité.

Les délégations des pays suivants ont fait une déclaration: Indonésie, au nom du Groupe des 77 et la Chine, Royaume-Uni, au nom de l'Union européenne, des pays associés d'Europe centrale et orientale et de Chypre, Etats-Unis, Norvège, Japon, Venezuela, Mexique, Inde, Canada, Nouvelle- Zélande, Pakistan, République de Corée, Croatie et Iles Marshall. Le représentant de la Banque mondiale a fait une déclaration.

Rappelant l'objet de la reprise de session, le Président de la Commission, M. Oscar R. de Rojas (Venezuela), avait auparavant souligné l'utilité des consultations officieuses qui se sont tenues lundi dernier. Il a indiqué que plusieurs délégations avaient, à cette occasion, exprimé le voeu d'organiser une série de réunions d'information officieuses avec des représentants du Secrétariat, d'autres entités du système des Nations Unies, ainsi que des personnalités extérieures à l'ONU.

Cette reprise de session était convoquée conformément à la résolution de l'Assemblée générale intitulée "Partenariat mondial pour le développement: réunion internationale de haut niveau chargée d'examiner la question du financement du développement à l'échelle intergouvernemental". Par cette résolution, l'Assemblée générale avait décidé que les travaux de la Deuxième Commission seraient repris pendant deux jours au cours de la présente session afin de solliciter les vues des gouvernements sur la question du financement du développement. Ces vues seront examinées lors de la cinquante-troisième session par un groupe de travail qui établira un rapport contenant des recommandations sur une réunion internationale de haut niveau chargée d'examiner le financement du développement à l'échelon intergouvernemental. L'Assemblée générale examinera lors de sa cinquante-quatrième session la possibilité de convoquer une telle réunion en 2001 au plus tard.

Pour l'examen de la question, la Commission était saisie d'une lettre relative à la réforme de l'Organisation des Nations Unies: mesures et propositions, en date du 5 mars 1998 adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent de l'Indonésie auprès des Nations Unies. Cette lettre contient en annexe la version révisée de la position du Groupe des 77 et de la Chine.

La Deuxième Commission reprendra son débat général cet après-midi à 15 heures.

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Allocution du Vice-Secrétaire général

Mme LOUISE FRECHETTE, Vice-Secrétaire générale (Canada), a convenu qu'il était indispensable d'accroître le rôle de chef de file des Nations Unies dans le domaine économique et social en vue de faire de l'Organisation le point focal des politiques de développement. Je suis résolue à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour traduire ce concept dans la réalité, a-t-elle souligné. Nos efforts dans ce contexte doivent reposer sur trois principes. Premièrement, nous devons nous fixer des objectifs clairs. A cet égard, a rappelé Mme Frechette, la Charte des Nations Unies est sans ambiguïté. Le travail des Nations Unies dans le domaine économique et social doit viser à promouvoir le progrès social et les niveaux de vie. La crédibilité des Nations Unies n'en sera que renforcée.

Deuxièmement, nous devons faire en sorte que notre travail soit ancré dans la réalité. De nos jours, cette réalité comprend l'existence de marchés financiers internationaux, d'échanges commerciaux ouverts, d'accords régionaux, de flux d'investissement de plus en plus importants, la révolution des technologies de l'information et les dangers écologiques. Le rôle et priorités des gouvernements dans le monde ont été redéfinis en fonction de ces nouvelles réalités. L'ONU doit en faire de même. Ces développements sont sources d'avantages indéniables mais ils sont sources d'instabilité telle que l'a démontré la crise financière des marchés asiatiques. Comment dans ce contexte peut-on concilier les intérêts des forces créatrices avec les besoins des plus démunis. Comment peut-on inciter les investissements sur des marchés faibles et comment intégrer les pays les moins développés à l'économie mondiale, s'est demandée Mme Frechette en insistant à nouveau sur le rôle important des Nations Unies dans ce domaine.

Troisièmement, nous devons aligner nos activités sur nos objectifs et priorités, a-t-elle ajouté. L'influence des Nations Unies sera d'autant plus efficace si l'Organisation concentre son énergie sur le thème le plus important de notre temps. Nous ne pouvons pas disperser notre énergie dans toutes les directions. Pour ce qui est du travail du Secrétariat des Nations Unies, Mme Frechette a insisté sur la nécessité d'accorder aux Etats Membres le soutien nécessaire à l'obtention d'un consensus significatif sur ces questions complexes interdépendantes. Ce soutien devrait se traduire par l'apport de suggestions créatives et réalistes. Mme Frechette a rappelé que le Secrétaire général au cours du processus de réforme, a formulé un certain nombre de mesures motivées par le désir de progresser dans le domaine du développement économique et social telle que la proposition visant à étudier le financement international du financement ou encore à créer un Bureau pour le financement du développement.

Débat

M. MAKARIM WIBISONO (Indonésie), prenant la parole au nom du Groupe des 77 et la Chine, a déclaré que le manque de ressources financières pour le développement constituait probablement le facteur le plus contraignant qui inhibe le développement aujourd'hui. Pour le Groupe des 77 et la Chine, il est impératif d'examiner la question du financement du développement de

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manière intégrée et globale, et de rechercher, à cette fin, un large éventail d'apports et de points de vue sur les thèmes clés qui doivent être inclus dans les discussions en vue de la réunion internationale de haut niveau. Pour réussir, ce processus doit être fondé sur un dialogue constructif et une large participation. Il est important de mettre l'accent sur les problèmes multidimensionnels que connaissent les pays en développement dans leurs efforts d'intégration dans le système économique international, et d'indiquer, par ailleurs, les moyens qui pourraient contribuer à ce processus.

Selon les chiffres de la Banque mondiale, les flux de capitaux privés ont augmenté au cours des années 1990 et ont atteint 85 % des flux financiers totaux vers les pays en développement en 1996. Toutefois, 95 % de ces ressources sont allées à 26 pays en développement, les 5 % restant ayant été partagés entre 140 pays. Un tel déséquilibre constitue une crise majeure dans l'aide au développement pour la majorité des pays en développement, a déclaré le représentant. Il est ironique de constater qu'alors que les besoins ont augmenté, les ressources financières disponibles ont diminué, excluant la majorité des pays en développement des principaux flux financiers de développement dans les années 1990. Ces pays doivent donc compter sur une aide publique au développement (APD) en diminution comme source principale de financement du développement. Pour la majorité d'entre eux, les efforts importants réalisés en vue d'attirer les capitaux privés n'ont pas encore permis de dégager des résultats tangibles. En outre, les flux de l'APD vers les pays les moins développés ont diminué régulièrement et ont atteint 0,06 % en 1995, soit bien en-deça de l'objectif fixé par les Nations Unies de 0,2 % du produit intérieur brut des pays donateurs. La revitalisation de l'APD devrait donc constituer une priorité. Nombre des pays qui ont réussi à s'intégrer dans l'économie mondiale et à attirer des flux financiers privés ont vu leur réussite disparaître du jour au lendemain en raison, notamment, de la volatilité de la confiance des investisseurs.

C'est pourquoi, il est important de comprendre la nature des flux de capitaux privés et la manière dont ils peuvent répondre aux besoins de développement. A cet égard, il est important que les sources d'information pour les négociations intergouvernementales sur cette question représentent l'ensemble des intérêts et des besoins de tous les pays, à la fois développés et en développement. Le représentant a, en outre, déploré le fait que l'essentiel des ressources des programmes des Nations Unies ont fortement diminué. Il a souligné le rôle des Nations Unies qui s'est accru. Il a souligné le rôle important des institutions de Bretton Woods, estimant que celles-ci doivent s'intégrer davantage et renforcer leur coopération avec les principaux programmes, fonds et organes spécialisés des Nations Unies.

Pour le Groupe des 77 et la Chine, la question de l'endettement extérieur constitue un frein majeur au financement du développement. Plus de la moitié des pays en développement continuent, en effet, d'être écrasés par une dette insurmontable qui inhibe leur développement. Bien que de nombreuses mesures adoptées dans le passé ont contribué à alléger la situation immédiate, aucune solution durable n'a été mise en place. Toute discussion sur la dette

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doit donc inclure des arrangements en vue d'éliminer la dette une fois pour toutes afin d'accélérer l'octroi de ressources financières à des fins plus productives. La crise financière asiatique a montré qu'un changement dans la confiance pouvait avoir un effet radical sur les forces du marché, a poursuivi le représentant. Nous avions été réveillés par la crise de la devise mexicaine, il y a quelques années. Pourtant, on n'a pas pu prévenir la crise asiatique. C'est pourquoi, il est urgent de réexaminer les capacités et les modalités des institutions de Bretton Woods pour répondre de manière efficace aux crises financières. Cela nécessite un renforcement des capacités de prévention et de garder, en outre, à l'esprit la nécessité de démocratiser ces institutions. Un des problèmes les plus persistants pour les pays en développement est celui des ajustements parfois douloureux. Il faut, à cet égard, étudier les conditions aux niveaux national et international qui permettent d'avoir un environnement propice à la mobilisation des ressources. Il est également important que les économies des pays en développement ne soient pas préjudiciables aux pays en développement, afin que ceux-ci puissent s'inclure dans les marchés mondiaux.

C'est pourquoi, la réunion de haut niveau doit étudier les moyens de renforcer la coopération Sud-Sud. Le représentant a suggéré d'étudier la possibilité de réorienter les économies réalisées dans les dépenses militaires vers le développement. Il a préconisé la tenue de plusieurs séances d'information en vue de la création d'un groupe de travail ad hoc sur les thèmes clés déterminés par les Etats membres, et a souligné la nécessité d'équilibrer le nombre d'experts représentant les pays développés et les pays en développement dans ces réunions.

M. STEPHEN GOMERSALL (Royaume-Uni), s'exprimant au nom de l'Union européenne, des pays d'Europe centrale et orientale associés et de Chypre, a souligné l'importance pour les Nations Unies d'adopter une approche stratégique en évitant la duplication des rôles des institutions du système des Nations Unies. Ces institutions ont tout intérêt à créer un partenariat pour le développement reposant sur une base large. Le représentant a estimé que l'objectif premier du financement du développement doit être l'élimination de la pauvreté. La question du financement a été abordée lors de nombreux conférences placées sous l'égide des Nations Unies et les principes qui se sont dégagés lors de ces débats sont toujours valables. L'Union européenne est d'avis que l'examen du processus de développement et ses objectifs doit inclure toute la gamme du financement, en particulier les ressources internes tout en reconnaissant le rôle important joué par l'Aide publique au développement, les investissements étrangers directs et les prêts accordés par le secteur privé ou public.

Le représentant a fait valoir que la source principale d'information sont les gouvernements des pays en développement dans la mesure où la plus grande partie des besoins en matière de financement du développement provient des ressources du pays, y compris les investissements, l'épargne nationale et les revenus nationaux. Nous souhaiterions obtenir des informations sur les mesures que prennent les gouvernements pour mettre en place une stratégie

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globale d'utilisation des ressources. La question de la répartition des revenus devrait également faire l'objet de discussions, a estimé le représentant. Il serait également intéressant de solliciter les points de vue des bénéficiaires et des pays donateurs sur la façon d'utiliser les ressources pour le développement, y compris l'Aide publique au développement, avec un maximum d'efficacité. Le représentant a souhaité disposer d'informations sur la manière dont les pays en développement mettent en oeuvre leur politique de coopération Sud/Sud au niveau régional et international. Etant donné le volume d'informations que cela entraîne, il serait judicieux de concentrer notre attention sur un petit nombre de pays qui pourraient être identifiés, conformément aux recommandations de groupes régionaux. Des informations devraient également être obtenues de la part des pays industrialisés qui sont pour la plupart des pays donateurs et de la part de nouveaux pays industrialisés qui tendent également à devenir des pays donateurs.

Pour ce qui est de l'Aide publique au développement, le représentant a suggéré de demander des informations aux pays industrialisés quant aux progrès réalisés vers l'objectif qui est de consacrer 0,7 % du Produit national bruit au financement du développement. Des informations relatives aux flux financiers privés seraient également très importantes. Il serait aussi bénéfique de demander aux pays donateurs d'expliquer comment ils travaillent ensemble à améliorer la coordination de leurs politiques en faveur des pays en développement afin d'accroître l'efficacité des flux financiers. Le Comité pour le développement de l'aide et l'Organisation de coopération et de développement économiques pourraient jouer un rôle important de compilation des informations. Dans le domaine de l'allégement de la dette, des informations pourraient être fournies par le Club de Paris et le Club de Londres. De leurs côtés, les institutions multilatérales, y compris les organes des Nations Unies, devraient être à même de contribuer à un certain nombre d'activités en fonction de leurs compétences. Le Fonds monétaire international et la Banque Mondiale devraient pouvoir jouer un rôle conseil, notamment sur la façon de mobiliser des capitaux privés, et procéder à une analyse des tendances économiques. Nous attendons des institutions multilatérales qu'elles fournissent également une analyse des potentiels et des défis du processus de mondialisation et une analyse de l'environnement du commerce international ainsi que l'impact de la libéralisation sur les économies des pays en développement et les raison du succès de certains pays en développement.

M. BILL RICHARDSON (Etats-Unis) a déclaré que les pays sont responsables de leur propre développement économique et social mais que les Nations Unies ont l'obligation de mettre en oeuvre la coopération internationale en vue de résoudre les problèmes économiques, sociaux, culturels et humanitaires et de promouvoir le respect des droits de l'homme. L'expérience montre que le développement humain durable se réalisera lorsque tous les acteurs potentiels et toutes les ressources seront mobilisés dans un processus commun de développement. Les Etats-Unis reconnaissent que la tâche sera difficile pour garantir le succès des efforts actuels.

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Pour leur part, les Etats-Unis essaient d'adopter une démarche équilibrée, a indiqué le représentant. Il a souligné les succès remportés en matière de développement, notamment dans le domaine de la santé, mais a déploré les projets non réalisés et le fait que l'aide publique au développement ait diminué régulièrement au cours des dernières années. Comment l'aide bilatérale et multilatérale peut-elle être améliorée afin de contribuer aux objectifs globaux de développement? Les flux financiers privés ont plus que quintuplé au cours de la dernière décennie. Mais, il faut voir comment on peut encore augmenter ces flux vers un plus grand nombre de pays. Il faut également rechercher comment aider les gouvernements à mobiliser leurs ressources nationales. Il est, en outre, important de faire participer un grand nombre d'intervenants afin de clarifier les rôles des gouvernements, du secteur privé, des ONG et de la société civile, aux discussions sur cette question, afin de promouvoir un partenariat mondial pour le développement. Les Etats-Unis ne peuvent se substituer aux marchés mondiaux mais ils doivent prendre des mesures pour que ces marchés fonctionnent de manière efficace, a- t-il observé.

M. OLE PETER KOLBY (Norvège) a estimé que l'approche qu'il convient d'adopter en matière de financement du développement doit reposer sur des instruments larges et flexibles. Le point de départ doit être une analyse des besoins des pays en développement. Ces pays, pour lesquels les investissements privés étrangers jouent un rôle mineur, auront encore besoin de bénéficier de l'Aide publique au développement. Le représentant, soulignant le rôle catalyseur de l'Aide publique au développement, a estimé que tout mécanisme nouveau de financement doit s'ajouter à l'APD et non pas s'y substituer. Les pays bénéficiaires doivent néanmoins être disposés à mettre en place les priorités recuises et à faire usage des instruments correspondant dans le cadre de leur politiques nationales.

Aux yeux du représentant, une grande partie du problème provient de l'existence d'un fossé entre les ambitions et les ressources. Le nouvel ordre du jour adopté lors des conférences internationales, a engendré de nouvelles activités au sein des Nations Unies mais la volonté politique de financer de telles activités fait toujours défaut. Si les Etats membres s'accordent sur la mise en place de nouvelles activités, ils doivent également mener des discussions réalistes sur leur financement. Le représentant a plaidé en faveur d'une répartition plus équitable du fardeau de l'aide. Des ressources financières supplémentaires devraient provenir de pays dont les contributions ne sont pas calculées en fonction de leur capacité de paiement. Il est également important de se pencher sur la question des nouveaux mécanismes de financement. Si le nombre des pays donateurs ne s'accroît pas, il faut nous préparer à envisager de nouvelles formes de financement du développement. Le représentant a fait part de sa satisfaction quant à la création du Bureau pour le financement du développement.

Le représentant a appuyé la tenue de séminaires informels d'ici à la 53ème session de l'Assemblée générale, estimant que les représentants des banques de développement, des organisations régionales, des agences d'aide

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bilatérale, du secteur privé, des ONG et des gouvernements des pays en développement pouvaient apporter une contribution importante dans ce processus.

M. MASAKI KONISHI (Japon) a estimé que l'examen du financement du développement devait inclure un examen global du processus de développement. Il ne faut pas seulement considérer la question de la mobilisation des ressources, mais aussi celle des aspects qualitatifs de la coopération au développement. A cet égard, il s'est félicité de la décision visant à créer un compte pour le développement dans le budget ordinaire des Nations Unies qui permettra de réaffecter les économies réalisées aux programmes sociaux et économiques. Il a suggéré d'étendre l'application de ce mécanisme à tout le système des Nations Unies, y compris les fonds et programmes des organes spécialisés. L'examen de la question de la mobilisation des ressources doit englober toutes les possibilités, y compris les ressources nationales, qui constituent les premières sources de financement du développement, les ressources extérieures, y compris les investissements étrangers directs et l'APD, ainsi que d'autres idées novatrices. Bien que le Gouvernement du Japon ait été contraint de réduire son niveau d'aide d'environ 10 % pour l'année fiscale 1998, il s'est efforcé, avec ses partenaires, à réduire l'extension de cette diminution et à en minimiser les effets. Ainsi, le Japon a réussi à maintenir globalement le niveau de ses contributions aux fonds et programmes.

Le représentant a souligné la nécessité d'améliorer la qualité de la coopération au développement, estimant que l'on dispose à cet égard d'une certaine marge de manoeuvre. Il faut voir comment on peut améliorer la mise en oeuvre, au niveau national, des projets et des programmes de développement, et renforcer la coordination entre les donateurs. Chaque gouvernement doit prendre l'initiative dans la formulation des ses stratégies, tandis que la communauté des donateurs doit fournir une aide coordonnée dans un esprit de partenariat sincère. S'agissant des aspects qualitatifs de la coopération au développement, le représentant a préconisé de sélectionner un nombre limité d'indicateurs de succès qui permettraient de mesurer les efforts conjoints en matière de développement et d'acheminer les ressources de manière coordonnée. Il faut, en outre, voir comment on utilise le secteur privé dans la réalisation des objectifs de développement, a déclaré le représentant, estimant que le potentiel des flux de capitaux privés n'a pas encore été exploité pleinement. Les aspects négatifs des flux de capitaux privés, tels que la volatilité et la concentration dans un petit nombre de pays, doivent toutefois être pris en considération. Il faut également garder à l'esprit le fait que l'environnement national constitue le facteur clé lorsqu'il s'agit de déterminer le niveau des activités du secteur privé.

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Le représentant a suggéré de consacrer l'une des réunions d'information à l'étude de pays qui ont réussi une percée économique, de voir comment ces pays ont mobilisé les ressources nationales et extérieures à cette fin et comment ils ont établi un partenariat entre les secteurs privé et public. Il serait particulièrement utile que des représentants de ces pays, ainsi que des experts des institutions financières internationales, participent à la réunion, a-t-il suggéré.

M. RAMON ESCOVAR-SALOM (Venezuela) a indiqué que le plus grand défi actuel consiste à créer un système financier international fiable. Cela signifie qu'il faut réguler les marchés et concevoir une structure financière qui garantisse le flux de capitaux publics et privés vers les pays en développement. Ce débat doit avoir lieu aux Nations Unies qui par leur caractère démocratique et universel, constituent la seule organisation à pouvoir garantir la légitimité. Les Nations Unies constituent le point de départ indispensable à la création d'une association mondiale en faveur du développement. Un examen sérieux du financement du développement doit viser les aspects les plus pertinents de la coopération mondiale, notamment les flux des capitaux privés, la réforme du système financier international et l'examen des nouvelles sources du financement. Le représentant a regretté les fluctuations des flux de l'APD sources de distorsion dans le système économique international qui ont contraint les pays en développement à avoir recours à des flux de capitaux privés qui se sont révélés instables et propices aux crises. Il a également regretté l'incapacité des institutions de Bretton Woods à se réformer de l'intérieur et à assimiler les modifications intervenues. Les Nations Unies ne peuvent pas rester en dehors de ce débat, a souligné le représentant. L'Organisation doit réexaminer la réforme du système financier international qui n'a pas été en mesure de régler le problème de la pauvreté à la veille du XXIe siècle. Il est de notre devoir de corriger les déséquilibres, les flux et investissements allant parfois dans le sens contraire des intérêts communs. La crise mexicaine et la crise du Sud- Est asiatique ont montré que le système financier international est imparfait et reste trop soumis à l'influence de secteurs financiers tout puissants.

M. ULISES CANCHOLA (Mexique) a souligné l'importance d'identifier des questions ponctuelles qui permettront de tirer au clair les concepts et mieux articuler la coopération internationale. Les questions relatives au financement du développement sont nombreuses et étroitement liées les unes aux autres. Elles doivent être abordées de manière concrète et intégrée, tout en tenant compte des contributions des gouvernements. Le représentant a proposé l'élaboration d'une étude sur les sources actuelles de financement du développement afin de distinguer les sources les plus importantes. Il conviendrait, en outre, de passer en revue les organisations internationales de financement, notamment les institutions de Bretton Woods, et le mécanisme actuel de prise de décision au sein de ces institutions. Il a estimé que l'analyse des sources et des objectifs du financement du développement constituaient deux aspects incontournables des préparatifs en vue de la réunion sur cette question.

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M. KAMALESH SHARMA (Inde) a estimé que l'examen du financement du développement doit se faire dans un esprit de partenariat. Dans cette optique, le représentant a souligné l'importance de disposer d'informations fiables de la part de sources variées telles que les gouvernements, les institutions régionales et financières. Ainsi, il a expliqué que les tendances à la baisse de l'Aide publique au développement devraient faire l'objet d'une étude et d'une analyse. Evoquant l'augmentation spectaculaire des flux des capitaux privés, il a mis en garde contre leur caractère instable et a appelé à une étude sur leur nature, composition et sur leur répartition pour garantir leur compatibilité avec le consensus international sur la question du financement du développement.

Abordant la question des flux de capitaux à court terme, le représentant a appelé à une analyse de leurs caractéristiques. Si l'étude est amené à se pencher sur le rôle des politiques macro-économiques, il est également indispensable qu'elle s'attache à examiner les politiques internationales et les mesures de régulation nécessaires. La crise en Asie du Sud/Est a également porté à l'attention de tous la question de l'organisation du système monétaire international. Il serait utile de disposer de rapports de la Banque mondiale ou encore du Fonds monétaire international. Le représentant a sollicité des informations relatives à la détérioration des termes de l'échange au détriment des pays en développement. Il a souhaité obtenir des données sur la façon d'améliorer les flux de capitaux entre les Nations Unies et le système privé.

M. MICHEL DUVAL (Canada) a indiqué que, malgré l'austérité budgétaire actuelle, le Gouvernement du Canada avait décidé, récemment, de prendre des mesures particulières pour respecter, dans son budget de 1998, sa contribution aux fonds et aux programmes des Nations Unies, afin de maintenir son financement au niveau de 1997. Le Canada est convaincu que l'intégration à l'économie mondiale demeure, en matière de développement, une stratégie solide et le meilleur moyen de garantir la durabilité du financement. Il a déclaré que son pays était disposé à discuter de la mobilisation de capitaux de sources traditionnelles et nouvelles, publiques et privées, intérieures et extérieures. Le Canada attend, en outre, une discussion sur la manière dont l'aide publique au développement pourra servir de levier et attirer d'avantage d'investissements pour la promotion du développement. Pour le représentant, il faut discuter des moyens de créer, au niveau intérieur, un contexte propice aux investissements, y compris par la réforme du secteur financier, et discuter du rythme et de la nature de la libéralisation. Un examen des stratégies de promotion des entreprises nationales concurrentielles sur le plan international et des micro-entreprises saines sera aussi nécessaire, a souligné le représentant.

Avec la mondialisation croissante de l'économie internationale, la base de comparaison des avantages est en train de changer, a poursuivi le représentant. Il a estimé que le développement ne se résumait pas à la simple augmentation du capital physique, mais impliquait également la réduction et à terme, la disparition de l'écart des connaissances aussi bien entre riches et

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pauvres à l'intérieur d'un pays, qu'entre nations riches et nations pauvres. Le financement n'est donc pas une fin en soi. Le fait de rétablir rapidement la croissance macro-économique, en lui subordonnant les questions sociales, ne permettra pas de parvenir à un développement durable. Le défi de nos pays consiste à équilibrer l'investissement dans la "croissance" et celui dans le capital humain et social, même si, en raison de la rapidité de la mondialisation économique, ces deux objectifs semblent vite s'opposer, a-t-il déclaré. Il a estimé qu'à la fin de la discussion sur le financement, il faudrait avoir une idée des moyens permettant aussi bien de financer le progrès social que de promouvoir la croissance économique, une idée aussi bien de la qualité et l'impact que de la quantité du financement. A cette fin, le Canada préconise une approche en trois étapes qui consiste à créer un contexte international propice, un contexte national ouvert et transparent, et des moyens de financer le progrès social.

Le représentant a émis le souhait que les discussions porteront sur les pays qui ont le plus de difficultés à attirer des capitaux, en particulier les pays les moins avancés et l'Afrique subsaharienne. En 1995, l'Afrique a réussi à attirer 3,2 milliards de dollars en investissements étrangers directs sur un total mondial de 96 milliards de dollars. Une étude récente montre, en outre, qu'au cours des 10 dernières années, l'investissement étranger direct dans 19 pays africains à faible revenu a représenté moins de 5 millions de dollars par année, a-t-il indiqué. Il a déclaré que son pays était favorable à la création de groupes d'experts pour faire progresser les discussions.

M. TREVOR HUGHES (Nouvelle-Zélande) a indiqué son soutien à l'analyse du le Comité pour le développement de l'aide de l'Organisation de coopération et de développement économiques, selon laquelle l'Aide publique au développement (ADP) joue un rôle important dans la promotion d'un environnement propice aux investissements étrangers directs dans les pays les moins susceptibles d'attirer de tels investissements. Expliquant que son pays a accru ses dépenses en faveur de l'Aide publique au développement, il a reconnu qu'au fur et à mesure que les capitaux pénètrent les pays en développement, de nouveaux acteurs tendent à occulter l'ADP. Le représentant a attiré l'attention sur l'importance du rôle des investissements directs étrangers pour le développement dans la mesure où ils constituent la source la plus importante de flux de capitaux privés et cette tendance persisterai. Les investissements privés permettent également les transferts de technologies. La question est de savoir comment la communauté internationale peut aider les pays en développement à attirer ce type de capitaux. Un besoin croissant de trouver des modes de financement innovants, y compris la mobilisation de ressources privées, se fait déjà de plus en plus pressant. Les Nations Unies et les organismes chargés du développement doivent donc tirer parti des nouvelles modalités du financement du développement qui apparaissent actuellement. Le représentant a expliqué qu'il fallait, pour attirer les donateurs privés, être en mesure de démontrer les résultats qui découleraient de tels programmes. La Nouvelle Zélande s'est engagée à transférer près de 25 % du volume de son aide au développement aux institutions multilatérales.

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M. ALFREDO SFEIR-YOUNIS, représentant de la Banque mondiale, a souligné la nécessité d'une vision en ce qui concerne le rôle et l'objectif de la coopération au développement en tant que fondement du débat sur le financement du développement. A cet égard, il a estimé que la question du financement du développement devait être considérée dans le contexte d'un certain nombre de "déclarations", comme l'Agenda pour le développement, ou l'Agenda pour la paix. Il faut également établir une série de critères qui permettront de déterminer des priorités parmi les différents thèmes. Pour la Banque mondiale, un accroissement net des ressources financières ne permettra, toutefois, pas en soi d'apporter des changements majeurs dans les politiques nationales, régionales et mondiales.

Donner davantage d'argent pour les problèmes structurels peut se révéler contre-productif dans la poursuite des objectifs de développement, a déclaré le représentant, en soulignant notamment l'importance critique du rôle joué par le développement du capital humain. Les questions et les problèmes financiers auxquels doivent faire face les pays en développement sont clairement tempérés par une longue série de problèmes qui ne sont pas d'ordre financier et sur lesquels il faut se pencher, a-t-il expliqué, citant, à titre d'exemple, la capacité institutionnelle des pays, l'efficacité du système bancaire, ou l'efficacité du cadre législatif. Il a souligné, en outre, l'importance de la question de l'"efficacité du développement" et a déclaré qu'un débat sur le financement qui se concentrerait sur la recherche de ressources supplémentaires, passerait à côté de la question. Le point clé est de trouver des formes de financement nouvelles et novatrices, de comprendre, par exemple, le rôle que les changements de politique jouent dans l'accumulation du capital, et d'être très vigilants en ce qui concerne les fuites et le gaspillage des ressources financières.

Pour le représentant, le débat doit être centré sur trois dimensions, au moins, à savoir, le politique, l'institutionnel et l'opérationnel. Il a ensuite proposé une série de thèmes de discussion, notamment sur l'intégration économique et financière, le renforcement de l'efficacité de l'aide, la globalisation et le déclin de l'APD, la dette extérieure, le financement bilatéral et le développement de nouveaux partenariats.

M. AHMAD KAMAL (Pakistan) a regretté que bien que la question du financement du développement ait été débattue dans de nombreuses enceintes internationales, peu a été accompli. Au contraire, l'Aide publique au développement a été réduite graduellement, rendant plus difficile la lutte contre la pauvreté. En 1996, le volume de l'ADP a enregistré une baisse de 59 millions de dollars par rapport à 1995. Si ce déclin se poursuivait au même rythme, nous courons le risque de voir disparaître l'ADP, entraînant des conséquences dramatiques pour les pays en développement. Il faut donc de toute urgence renverser cette tendance. Evoquant l'augmentation spectaculaire des flux d'investissement privés, le représentant a mis en garde contre leur

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caractère instable et fragile comme l'a démontré la crise asiatique. Les investissements privés ont également tendance à apparaître là où on en a le moins besoin. Par exemple, l'Afrique ne bénéficie que de deux % du volume des investissements privés.

Aux yeux du représentant, l'une des menaces les plus graves à la croissance économique à long terme est le niveau de la dette extérieure qui décourage les investissements privés. Malheureusement, un niveau élevé de la dette n'est pas la seule caractéristique de l'économie des pays pauvres. Les pays à revenu bas ou moyen aux prises à un niveau très élevé d'endettement ont besoin de mettre en place de nouvelles initiatives visant à faciliter le processus du développement. Le problème généré par l'absence de fonds suffisants pour le développement est de plus exacerbé par la propension qu'ont certaines institutions à freiner les efforts de développement des pays en développement. La crise asiatique a mis en relief les défauts du système financier international. Le représentant a critiqué la politique de réforme du Fonds monétaire international et ses méthodes de travail. Le processus de réforme indispensable du système financier international doit accroître les capacités des institutions financières internationales à subvenir aux besoins des pays en développement et permettre une représentation géographique plus équitable au sein de leurs conseils d'administration. Par ailleurs, tout processus de réforme du système financier international doit mettre en place une interaction entre les Nations Unies et les institutions de Bretton Woods. La réunion à venir de l'ECOSOC et des représentants des institutions de Bretton Woods peut jeter les bases d'une telle coopération.

M. CHO CHANG BEOM (République de Corée) a indiqué que sa délégation partage les vues par le Groupe des 77 et la Chine, et celle de l'Union européenne. Il a mis l'accent sur la libéralisation financière, estimant qu'il s'agit d'un point clé dont les implications sont multiples, non seulement pour les flux financiers privés, mais aussi le processus de développement dans son ensemble. Ainsi, la crise financière en Asie aura des implications stratégiques importantes pour les flux de capitaux privés vers les pays en développement. C'est pourquoi, pour la République de Corée, il est important d'identifier les conditions favorables à l'établissement d'un environnement propice à des flux de capitaux continus et importants vers les pays en développement et qui permette, en outre, de prévenir l'instabilité et d'autres crises financières. Pour le représentant, on entre actuellement dans une nouvelle phase du développement, passant d'un développement intensif en matière de travail et de ressources à un développement intensif en capital. Par cette crise, quelques économies nouvellement émergentes ont dû payer le prix de l'intégration complète dans le système financier mondial. Les leçons tirées de la crise asiatique doivent constituer un sujet de discussion important au sein du Groupe de travail, a estimé le représentant.

Pour la République de Corée, la coopération régionale et la coopération Sud-Sud constituent également des éléments importants en ce qui concerne le financement du développement. Des arrangements régionaux visant à renforcer les banques régionales de développement et l'adoption d'une stratégie

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régionale conjointe pour faire face aux crises financières permettront d'améliorer la crédibilité des pays en développement. La coopération triangulaire Sud-Sud, soutenue par les pays en développement, fournirait également un mécanisme utile pour la mobilisation des ressources.

M. IVAN SIMONOVIC (Croatie) a plaidé en faveur de la coopération internationale qui est indispensable à la croissance future et au développement des pays les moins avancés. Le développement nécessite un partenariat entre les secteurs privé et public. La mise en place d'un dialogue de haut niveau par le biais d'une conférence internationale témoigne de cet esprit de partenariat et de la volonté politique croissante en faveur de la promotion du financement du développement. Le représentant a indiqué le souhait de son pays de participer à un tel processus qui doit accorder une place importante au lien existant entre développement et paix.

Evoquant l'expérience de son pays, le représentant a expliqué qu'après le conflit, l'une des préoccupations principales de la communauté internationale était la revitalisation du tissu économique du pays. Malgré le programme de stabilisation macro-économique, a-t-il regretté, le recours aux fonds gouvernementaux est insuffisant. Il est nécessaire de conjuguer investissements en faveur du développement et investissements en faveur de la paix. Le déminage, la reconstruction des maisons et des infrastructures de production et la création d'opportunités d'emploi sont la clé du futur après tout.

M. JACKEO A. RELANG (Iles Marshall) a indiqué que toutes les statistiques de développement concernant son pays étaient plutôt sombres. L'aide officielle au développement diminue rapidement, de même que les paiements de compensations qui nous sont déboursés au titre de certains traités. Bien que les Nations Unies soient désireuses d'accroître leur aide, ses ressources s'amenuisent de plus en plus. Le niveau d'expertise et de connaissance en matière de développement durable a été considérablement renforcé au sein de l'ONU, mais les financements nécessaires ne sont pas disponibles pour que cette expertise devienne opérationnelle, a déploré le représentant. Les investissements étrangers directs ont été invoqués en tant qu'instrument de réussite pour le développement économique de nos pays. Toutefois, il est clair que la plus grande partie des bénéfices de cette nouvelle vague d'investissements est limitée à un petit nombre de pays en développement, a déclaré le représentant, qui a demandé comment on pouvait rectifier cette situation. Comment les petits Etats insulaires en développement peuvent-ils attirer des flux financiers privés d'une manière qui ne contribue pas à renforcer leur vulnérabilité économique ? Le Gouvernement des Iles Marshall s'est efforcé, pour sa part, de mettre au point un plan de développement à l'attention des divers acteurs. Il cherche actuellement un financement pour le Programme d'investissement du secteur public qui a été finalisé l'an dernier. Ce Programme national doit constituer un effort complémentaire à ceux qui sont réalisés au niveau international dans le cadre du Programme d'action de la Barbade, qui constitue un guide important pour les projets régionaux et internationaux dans ce domaine. A cet égard, le

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Gouvernement des Iles Marshall attend beaucoup de la réunion entre les petits Etats insulaires en développement et les gouvernements des pays donateurs qui doit se tenir dans le courant de cette année.

Documentation

Lettre datée du 5 mars 1998 adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent de l'Indonésie auprès de l'Organisation des Nations Unies (A/52/820)

Cette lettre relative à la réforme de l'Organisation des Nations Unies contient en annexe une version révisée de la position du Groupe des 77 et de la Chine dans la perspective du rapport que le Secrétaire général publiera avant la fin mars 1998, conformément à la résolution 51/12B de l'Assemblée générale en date du 19 décembre 1997. Pour ce qui est du financement du développement et de la coopération technique, le Groupe réaffirme que ce sont les ressources de base qui doivent être la base des activités opérationnelles pour le développement. Profondément préoccupé quant à l'amenuisement de ces ressources et de son effet négatif sur le travail futur des fonds et programmes des Nations Unies, en particulier le Programme des Nations Unies sur le développement (PNUD), le Groupe se félicite de la création du Groupe de travail spécial sur la stratégie de financement du PNUD. le Groupe espère prendre connaissance des propositions du Secrétaire général en vue de l'établissement d'un nouveau système de ressources de base. Il estime que la mobilisation de ressources de base supplémentaires doit s'appuyer sur un renforcement des dons des pays donateurs et sur des formes nouvelles de financement, notamment les contributions de sources privées. Le Groupe demande au Secrétaire général de soumettre à l'Assemblée générale les directives et les modalités qui pourraient être celles de la mobilisation des ressources d'origine privée. Le Groupe rappelle que les pays donateurs se sont engagés à consacrer à l'aide publique au développement 0,7 % de leur produit national brut.

Au titre du chapitre consacré au financement de l'Organisation, le Groupe souligne que la proposition du Secrétaire général tendant à établir un fonds d'avance de trésorerie dont le capital initial serait de 1 milliard de dollars et qui serait alimenté par des contributions volontaires et d'autres financements ne saurait constituer un moyen de contourner les obligations financières découlant de la Charte et de redresser la situation financière de l'Organisation. Au sujet du compte pour le développement, le Groupe estime que la réaffectation des "dividendes" aux activités économiques et sociales est une idée intéressante à condition que la réduction des dépenses d'administration ne compromette pas l'exécution intégrale des programmes et activités demandées. Le Groupe invite le Secrétaire général à présenter à l'Assemblée générale un rapport détaillé indiquant comment il entend ramener le chiffre de 38 %, correspondant aux dépenses du budget ordinaire de l'Organisation autres que des dépenses de programme, à 25 %.

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