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LA CONFERENCE DE SOUTIEN AUX DROITS INALIENABLES DU PEUPLE PALESTINIEN ENTAME SES TRAVAUX A BRUXELLES

27 février 1998


Communiqué de Presse
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LA CONFERENCE DE SOUTIEN AUX DROITS INALIENABLES DU PEUPLE PALESTINIEN ENTAME SES TRAVAUX A BRUXELLES

19980227 BRUXELLES, le 24 février -- Le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, en coopération avec l’ Organisation de la Conférence islamique et la Ligue des Etats arabes a entamé ce matin à Bruxelles les travaux d’une Conférence de haut niveau à l’appui des droits inaliénables du peuple palestinien. La Conférence se déroulera les 24 et 25 février.

M. Ibra Deguène Ka, en sa qualité de Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien préside la Conférence. Après avoir déclaré la Conférence ouverte et adressé quelques mots de bienvenue aux participants, il a invité le représentant du Gouvernement du pays hôte M. Erik Derycke, Ministre des affaires étrangères de la Belgique à prendre la parole. Celui-ci a rappelé l’engagement résolu de l’Union européenne en faveur d’un partenariat pour la paix dans la région.

M. Hennadiy Y. Oudovenko, Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Sir Kieran Prendergast, Secrétaire général adjoint chargé du Département des affaires politiques du Secrétariat de l’ONU, s’exprimant au nom de M. Kofi Annan Secrétaire général des Nations Unies et M. Ibra Deguène Ka, Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien ont pris ensuite la parole pour rappeler la responsabilité permanente que l’Organisation des Nations Unies et ses organes subsidiaires assument en vue du règlement global et satisfaisant de la question de Palestine et de la mise en oeuvre du processus de paix au Moyen-Orient dans le respect de tous les accords et engagements souscrits et conformément au droit international.

M. Yasser Arafat, Président du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine, Président de l’Autorité palestinienne a dénoncé ce qu’il appelle les tentatives du Gouvernement israélien de « créer de nouvelles références pour le processus de paix », et a lancé un appel à la communauté internationale toute entière pour qu’elle exerce des pressions continues sur Israël en vue de garantir la pleine et entière exécution du processus de paix dans le respect des droits inaliénables du peuple palestinien.

Les orateurs suivants sont également intervenus au cours de la séance d’ouverture et du débat de haut niveau : M. Azeddine Laraki, Secrétaire général de l’Organisation de la Conférence islamique, M. Said Kamal, Sous-Secrétaire général et représentant de M. Ahmed Esmat Abdel Meguid, Secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, co-parrain de la Conférence, et M. Carlos Lemos Simmonds, Vice Président de la République de Colombie, s’exprimant au nom de M. Ernesto Samper Pizano, Président de la Colombie et Président du Mouvement des pays non-alignés.

Débat de haut niveau

M. ERIK DERYCKE, Ministre des affaires étrangères de Belgique, a rappelé l’attachement de son pays et des membres de l’Union européenne à une paix juste et durable au Moyen-Orient. Evoquant l’optimisme engendré par les travaux des Conférences de Madrid et de Moscou qui avaient mis en place les mécanismes des négociations bilatérales et multilatérales, ainsi que de diverses réunions économiques régionales visant à mettre en place les voies et moyens en vue de rendre harmonieuses et constructives les relations entre tous les Etats de la région, il a regretté que le volet israélo-palestinien ait connu deux années stériles avant la signature à Washington de la Déclaration de principes et des accords subséquents. Les bases ainsi données visaient à conduire à la fixation du statut définitif des territoires palestiniens après une période de cinq années d’autonomie palestinienne limitée et encourageaient la Belgique et ses partenaires de l’Union européenne à s’engager résolument dans un « partenariat pour la paix ».

M. Derycke a par ailleurs constaté que la situation de blocage que connaît actuellement le processus de paix, pourrait mener à terme à des troubles graves dans la région et accroître le désenchantement et l’amertume des populations palestiniennes déjà durement éprouvées sur les plan économique et politique. Il a toutefois réaffirmé la détermination de son pays et de ses partenaires européens de rester attachés au processus de paix de Madrid et d’Oslo tout en soulignant que la présidence britannique de la Commission européenne, en a fait une des priorités de sa politique étrangère au cours de son mandat. Il a en outre évoqué le caractère multiforme du partenariat de l’Union en vue de la résolution du conflit israélo-palestinien.

A cet égard, M. Derycke a mentionné entre autre, l’appui apporté à l’organisation des élections palestiniennes et l’aide financière accordée de même que la contribution significative à des questions techniques telles que l’ouverture d’un aéroport et la construction d’un port maritime à Gaza ou encore la coopération dans le domaine de la sécurité et le programme d’assistance à l’ Autorité palestinienne dans la lutte contre le terrorisme. Par ailleurs il a réaffirmé que le renouvellement de l’aide de

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l’Union européenne à l’expiration du plan quinquennal constitue une condition essentielle à ses yeux pour l’amélioration du développement économique et social des territoires occupés pour autant que les obstacles qui pèsent sur la circulation des personnes et des biens soient levés. Il a terminé en lançant un appel aux parties en présence pour que par le biais de la diplomatie, elles mettent tout en oeuvre pour sauver le processus de paix gravement mis à mal, en honorant tous les engagements respectifs contractés dans le cadre du processus de Madrid et d’Oslo.

M. HENNADIY Y. UDOVENKO, Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, a souligné l’intérêt que porte l’Organisation des Nations Unies à une solution juste et durable de la question de Palestine qui demeure encore à l’ordre du jour de l’Assemblée générale, après 50 ans de partage et 30 ans d’occupation des territoires palestiniens.

Le Président de l’Assemblée générale a rappelé que le premier événement encourageant dans le processus de paix arabo-israélien fut la Conférence de paix sur le Moyen-Orient qui s’est tenue à Madrid en 1991 et il a insisté sur la portée considérable de la Déclaration de principes de 1993 et de l’Accord intérimaire relatif à la Cisjordanie et à la bande de Gaza de 1995. Mais c’est avec une inquiétude croissante que la communauté internationale a constaté que le processus de négociation israélo-palestinien est actuellement dans l’impasse. A cet égard il a évoqué le problème des colonies de peuplement israéliennes, en particulier celle de Djabal Abou Ghounaym, et ensuite les bouclages prolongés des territoires avec leurs conséquences économiques dévastatrices et l’exacerbation de la violence et des tensions. A l’unanimité la communauté internationale a condamné les attentats à la bombe et a insisté pour que les ennemis de la paix ne fassent pas échouer le processus de paix. Elle a demandé le respect des accords conclus et l’abstention de mesures unilatérales qui pourraient compromettre le processus de paix.

M. Udovenko a rappelé que lors de sa cinquante-deuxième session, l’Assemblée générale a demandé à toutes les parties et les co-parrains du processus de paix ainsi qu’à la communauté internationale de prendre toutes les mesures nécessaires pour faire redémarrer le processus de paix. Il a également souligné la nécessité de la réalisation des droits du peuple palestinien et le retrait des forces israéliennes du territoire palestinien occupé depuis 30 ans. Enfin, il a réaffirmé la position de l’Assemblée générale selon laquelle l’Organisation des Nations Unies a une responsabilité permanente à l’égard de la question de Palestine jusqu’à un règlement global satisfaisant et dans le respect de la légitimité internationale.

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Sir KIERAN PRENDERGAST, Secrétaire général adjoint chargé du Département des affaires politiques du Secrétariat des Nations Unies, a donné lecture d’un message du Secrétaire général dans lequel M. Kofi Annan a rappelé la priorité qu’il attache à la recherche d’un règlement par voie de négociations au conflit arabo-israélien au Moyen-Orient et plus spécifiquement la question essentielle de Palestine. Un nouvel élan doit être donné au processus de paix car sans signes tangibles de progrès, la situation pourrait continuer à se détériorer et entraîner des conséquences imprévisibles. Même si les positions respectives des parties restent fort éloignées les unes des autres, les récents progrès réalisés ces dernières années constituent des étapes importantes vers la paix : leur reconnaissance mutuelle par Israël et l’Organisation de libération de la Palestine, la signature de la Déclaration de principes et des accords subséquents, le retrait des forces israéliennes d’une partie de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza et le démarrage du processus de réconciliation et de coopération économique entre les pays de la région.

Le Secrétaire général en a appelé à toutes les parties en vue de prendre toutes les décisions difficiles nécessaires à un règlement complet, juste et durable sur base des principes inscrits dans les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité et traduits dans les accords d’Oslo. Le chemin vers la paix exige que les parties respectent et appliquent sans réserve les engagements souscrits et évitent tout acte unilatéral de nature à miner la confiance et à exacerber les tensions. Palestiniens et Israéliens doivent mettre fin aux actes de terrorisme et de violence commis par des extrémistes et qui, non seulement, frappent des civils innocents mais mettent en péril le processus de paix lui-même, insiste-t-il.

Il a souligné également combien il est important pour créer la paix de mettre en place les conditions économiques et sociales appropriées. A cet égard, tant les Nations Unies, par l’intermédiaire du Haut Commissariat pour les réfugiés, du Programme des Nations Unies pour le développement et l’Office du Coordonnateur spécial, que les pays donateurs et notamment ceux de l’Union européenne, ont apporté une aide capitale à l’Autorité Palestinienne. Il a insisté pour que ces efforts soient poursuivis sans entrave surtout au vu de la détérioration de la situation économique dans les territoires occupés. Le Secrétaire général a terminé en rappelant qu’il envisage d’effectuer prochainement la visite au Moyen-Orient qu’il avait précédemment projetée mais qui a été retardée en raison de circonstances indépendantes de sa volonté. Il s’agit pour lui de prendre connaissance sur le terrain des préoccupations des dirigeants et des populations de la région. Il a réaffirmé sa volonté et celle des Nations Unies d’aider les parties en cause à résoudre pacifiquement les questions difficiles qui se posent et à faire tout ce qui est en son pouvoir pour traduire dans la réalité les espoirs nés il y a si longtemps.

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M. IBRA DEGUÈNE KA, Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a rappelé qu’en organisant cette Conférence en coopération avec l’ Organisation de la Conférence islamique et la Ligue des Etats arabes, le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien ne vise qu’un objectif : contribuer efficacement à la relance du processus de paix et renforcer la mobilisation de l’opinion publique européenne et internationale afin que les droits du peuple palestinien puissent être respectés et assurés dans les faits.

Force est de constater, a-t-il souligné, que l’espoir né de la signature de la déclaration de principes entre Israël et l’Organisation de libération de la Palestine en 1993, s’est progressivement estompé et que l’on assiste à un recul, voire à une remise en cause des engagements auxquels la puissance occupante avait librement consenti. S’y ajoutent la poursuite de la politique illégale de colonisation forcée des terres palestiniennes, la violation du statut international de Jérusalem, les violations répétées des droits de l’homme du peuple palestinien ainsi que les expéditions punitives et les actes délibérés de provocation de la part des colons armés contre des populations civiles innocentes. Au plan économique et social, les bouclages répétés des territoires palestiniens entraînent des pertes énormes pour la jeune économie palestinienne.

M. Ibra Deguène Ka a réaffirmé les droits des Palestiniens au développement, au libre accès aux lieux de culte, à une éducation correcte, à la protection de leur vie et de leur biens, à la liberté de circuler, s’agissant là de droits fondamentaux de l’homme. Il a insisté sur la nécessité que les mesures adéquates soient arrêtées pour faire assurer par les Palestiniens eux-mêmes l’exercice de leur souveraineté sur leur propre territoire en tant qu’Etat, tout en insistant sur le fait que tous les instruments juridiques à cette fin existent, notamment dans toutes les résolutions de l’ Assemblée générale et du Conseil de sécurité relatives à cette question. Il a lancé un appel solennel aux co-parrains du processus de paix, à l’Union européenne et à tous les pays pour, qu’avec les Nations Unies, ils amplifient leurs efforts pour contribuer à la relance rapide des négociations de paix de manière à permettre aux peuples israélien et arabe de se retrouver pour faire le saut dans le 21ème siècle avec toutes les conditions et les espoirs de voir leur peuple cohabiter et se développer ensemble.

M. AZEDDINE LARAKI, Secrétaire général de l’Organisation de la Conférence islamique, a souligné le blocage actuel des négociations et la recrudescence de la tension qui menacent dangereusement de replonger la région dans un climat de confrontation à cause de l’entêtement du gouvernement israélien à ne pas appliquer les accords conclus. Il a affirmé qu’Israël a entamé une dangereuse escalade des exactions et de mesures illégales à

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l’encontre des citoyens palestiniens, notamment les arrestations arbitraires et l’usage de la torture et a poursuivi une politique d’implantation et d’extension de colonies de peuplement dans les territoires palestiniens. Ces agissements sont une atteinte flagrante aux droits de l’homme et à la 4ème Convention de Genève relative à la protection des civils en temps de guerre.

M. Laraki s’est insurgé contre le gouvernement israélien qui s’acharne à modifier les caractéristiques culturelles et à modifier le statut démographique de Jérusalem à travers des pratiques illégales qui aboutiront à un fait accompli. Le déni des droits conduira inévitablement, selon lui, à une escalade de la violence et à un climat de tension. Il revient donc à la communauté internationale d’assumer intégralement ses responsabilités et de déployer le maximum d’efforts pour l’instauration de la paix et de la sécurité.

M. Laraki, au nom de l’Organisation de la Conférence islamique a estimé nécessaire la relance des négociations sur les volets syrien et libanais et le respect scrupuleux par toutes les parties signataires des accords conclus dans le cadre du processus de paix. A cette fin il faudra conjuguer les efforts qui permettront au peuple palestinien d’exercer ses droits nationaux légitimes et à établir la paix.

M. SAID KAMAL, Sous-Secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, s’exprimant au nom de M. Ahmed Esmat Abdel Meguid, le Secrétaire général qu’il représentait, s’est félicité de ce que la communauté internationale continue à appuyer les droits inaliénables du peuple palestinien et reste attachée aux principes de base du processus de paix arabo-israélien. Il a regretté toutefois que malgré de très nombreux débats et réunions, de multiples accords et résolutions et d’innombrables victimes et personnes déplacées ou persécutées, la question de Palestine n’ait toujours pas connu de solution définitive. Et pourtant, a-t-il souligné, malgré les injustices historiques subies depuis des générations par le peuple palestinien, en raison des position adoptées et maintenues par les uns et les autres plus attachés à leurs propres intérêts politiques ou économiques, le peuple palestinien n’a pas perdu l’espoir de parvenir à la paix et à la liberté et de mettre en place un Etat souverain et indépendant avec Jérusalem pour capitale.

M. Said Kamal a encouragé le peuple palestinien dans ses efforts à faire respecter ses droits tout en restant profondément attaché à la paix et à la liberté. L’appui de la Ligue des Etats arabes, qui s’est notamment manifesté au travers de l’aide apportée par les Etats arabes dans les négociations d’un processus de paix globale, juste et durable, est notamment fondé sur le principe « terre contre paix » dans la mesure où pour eux, la paix est un atout stratégique pour toute la région et ses composantes. Il a par ailleurs

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dénoncé le gouvernement israélien qui « impose un état de non-guerre et de non-paix » par ses pratiques constantes et le non respect du processus de paix malgré les engagements pris par le précédent gouvernement. L’escalade de la violence dans les attaques contre le Liban sud, la politique continue de colonisation et de peuplement dans le Golan, sont autant de violations par Israël des accords de paix tels que définis dans les divers instruments juridiques et internationaux. Tous les efforts des Etats-Unis comme de la communauté internationale resteront vains, selon lui, tant que le Gouvernement israélien ne fera pas preuve d’un esprit nouveau en vue de sauvegarder le processus de paix et aux fins d’éviter que la haine et le désespoir ne ruinent toute espérance de solution.

La Ligue des Etats arabes, a annoncé M. Said Kamal, tiendra une réunion le mois prochain pour examiner à la lumière de l’évolution de la situation, et à la lumière des déclarations faites par les dirigeants de la région, les possibilités de progrès du processus de paix. Toutefois, ceux-ci seront impossibles si Israël ne respecte pas les dispositions prises dans les accords et résolutions de l’ONU. « Le respect des engagements mutuels est et reste la clé du processus de paix », a-t-il souligné, en ajoutant que la politique des « deux poids, deux mesures » dans la gestion des conflits, de leur cause et de leur solution, place son organisation dans une position délicate vis à vis de ses membres. Il a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle fasse pression sur Israël pour reconnaître les droits inaliénables du peuple palestinien et cesse toute politique visant à détruire la paix en rappelant que toutes les accords sont contraignants pour toutes les parties et que défendre la paix et la stabilité régionale doit être l’objectif de tous.

M. CARLOS LEMOS SIMMONDS, Vice-Président de la République de la Colombie, s’est exprimé au nom de M. Ernesto Samper Pizano, Président de la Colombie et Président du Mouvement des pays non alignés. A ce titre il a fait part de la position de ce Mouvement face à la situation préoccupante que traverse le peuple palestinien. L’ambiance de concorde a fait place à une telle détérioration du climat entre Israéliens et Palestiniens que les possibilités d’une paix rapide sembleraient en doute.

L’attitude du Mouvement des pays non-alignés est avant tout de prôner le respect du droit international, des résolutions de l’Assemblée générale et du droit humanitaire. A cet égard, M. Lemos Simmonds a souligné que la décision du gouvernement israélien de poursuivre une politique de colonisation dans les territoires occupés et tout particulièrement à Jérusalem a constitué une sérieuse déviation de l’esprit des accords d’Oslo. Il a ajouté qu’il y a l’urgence pour le Conseil de Sécurité d’assumer une position énergique en faveur du respect de ses propres résolutions et du droit international.

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Pour lui, il est incompréhensible que dans une telle conjoncture le Conseil ne réagisse pas à l’appel de la majorité de ses propres membres en ce sens. Il ne faut pas oublier que derrière la situation économique et sociale se profile la problématique humaine qui requiert un traitement d’urgence afin de garantir aux Palestiniens le droit au développement.

Il a rappelé que le Président de la République de Colombie en tant que Président du Mouvement des pays non-alignés avait dès l’année passée envoyé une note aux Hautes Parties Contractantes de la Quatrième Convention de Genève afin d’étudier son application dans les territoires occupés. Mais, malgré les actes terroristes, le Mouvement estime que la seule réponse ne pourra être autre que l’application des Accords de paix. Les représailles contre les innocents ou autorités innocentes consiste à hypothéquer le processus de paix.

Le Mouvement a réaffirmé lors de son onzième sommet à Carthagène son appui sans restrictions à la lutte légitime du peuple palestinien pour son indépendance et a réitéré sa demande d’évacuation par Israël de tous les territoires occupés. Il a déploré la confiscation des terres et des propriétés palestiniennes à Jérusalem et considère ces mesures comme nulles et non avenues. Pour conclure, M. Lemos Simmonds s’est félicité de l’attitude de solidarité avec la cause palestinienne des membres du Mouvement des pays non-alignés en ces temps difficiles. Le monde en développement insiste sur l’importance des droits du peuple palestinien car leur reconnaissance aura des effets durables.

M. YASSER ARAFAT, Président du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine, Président de l’Autorité palestinienne, a souligné la responsabilité historique que l’Organisation des Nations Unies assume à l’égard du peuple palestinien en raison du fait que c’est elle qui a adopté la résolution 181 approuvant le partage de la terre de Palestine aux fins d’établir deux Etats, un Etat arabe et un Etat juif. Cette responsabilité, a-t-il ajouté, restera la sienne jusqu’à l’établissement d’une paix juste, durable et globale garantissant la fin de l’occupation israélienne des terres et des lieux saints arabes et palestiniens, assurant la sécurité et la stabilité de tous les peuples et pays de la région.

Le Président de l’Autorité palestinienne a rappelé que cette année constitue le cinquantième anniversaire de cette partition qui déracina le peuple palestinien de sa terre natale, le dispersa, le dépouilla de tous ses droits fondamentaux et le déposséda de ses propriétés et de ses biens. C’est pourquoi, il a exhorté la communauté internationale et l’Organisation des Nations Unies à intensifier leurs efforts pour soutenir le peuple palestinien dans sa lutte aux fins d’exercer son indépendance et sa souveraineté nationale à l’instar de tous les peuples de la terre. Alors que cette année constitue

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également le cinquième anniversaire de la signature par le Gouvernement israélien de la déclaration de principes pour établir une paix juste, globale et durable , M. Arafat a insisté sur le fait que l’essence des accords signés est la reconnaissance mutuelle des droits politiques et légitimes des deux parties et la réconciliation entre les deux peuples tout en garantissant au peuple palestinien la récupération et l’exercice de ses droits inaliénables et la possibilité de créer un Etat indépendant avec Jérusalem comme capitale.

M. Arafat a toutefois souligné l’absence de volonté politique du Gouvernement israélien pour continuer le processus de paix et sa tendance à renier les accords signés, leurs échéances et le principe de la terre en échange de la paix. Il a dénoncé ce qu’il appelle la tentative d’Israël de «créer de nouvelles références pour le processus de paix » en exerçant des pressions sur le peuple palestinien pour l’obliger à concéder des parties de territoire. Le Gouvernement israélien doit honorer ses engagements et s’abstenir de toutes mesures unilatérales créant de nouvelles réalités sur le terrain, a-t-il ajouté, invitant la communauté internationale et l’ONU à mettre un terme aux violations flagrantes par Israël des résolutions et autres instruments juridiques internationaux. Il a remercié les Etats-Unis, la Russie, l’Union européenne, la Chine, le Japon, les pays arabes, les Etats non alignés et la communauté internationale toute entière, pour l’aide apportée dans l’élaboration et le soutien du processus de paix tout en leur demandant de continuer à assumer leur responsabilité jusqu’au bout en faisant pression sur Israël au nom de la paix.

En conclusion M. Arafat a souligné l’importance pour la Palestine et la ville de Bethlehem en particulier du 2000ème anniversaire de la naissance de Jésus, et a exprimé le souhait que cette occasion religieuse et historique grandiose marque un nouveau commencement plein de paix pour le monde. Il a invité les Nations Unies, la communauté internationale et les Etats du monde à intensifier leurs efforts et à coopérer avec les Palestiniens pour faire réussir cette glorieuse festivité.

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