LA DIRECTRICE DE L'UNIFEM ESTIME QUE LES DROITS DES FEMMES DOIVENT ETRE AU COEUR DES ACTIVITES DE DEVELOPPEMENT DES NATIONS UNIES
Communiqué de Presse
FEM/985
LA DIRECTRICE DE L'UNIFEM ESTIME QUE LES DROITS DES FEMMES DOIVENT ETRE AU COEUR DES ACTIVITES DE DEVELOPPEMENT DES NATIONS UNIES
19980204 Selon la Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes, la coopération interinstitutionnelle pour la promotion de la femme est essentielleLe Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes s'est réuni ce matin pour entendre une intervention de Mme Noeleen Heyzer, Directrice du Fonds des Nations Unies pour les femmes (UNIFEM), qui a déclaré que la question des droits de la femme doit être placée au coeur de toutes les activités de développement du système des Nations Unies. L'année 1998 doit voir la transformation des bonnes intentions en actions concrètes car il ne saurait y avoir de paix et de démocratie stable sans l'amélioration et le respect des droits de la femme. La Directrice a rappelé que l'UNIFEM a une approche unique et développe au maximum sa présence sur le terrain, afin que la Convention devienne une réalité pour toutes les femmes, dans tous les pays.
Prenant ensuite la parole Mme Angela King, Sous-Secrétaire générale et Conseillère spéciale du Secrétaire général pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, a souligné la nécessité d'une coopération entre l'UNIFEM, le Comité, la Division pour la promotion de la femme et le Bureau du Haut Commissaire aux droits de l'homme, particulièrement en ce qui concerne les activités économiques et sociales se rapportant aux droits de la personne et aux droits de la femme.
Dans ses remarques de conclusion, Mme Salma Kahn, Présidente du Comité, a déclaré que la Convention doit, entre autres, permettre aux femmes de revendiquer leurs droits sur le plan local et a encouragé les initiatives de l'UNIFEM au niveau local. Les membres du Comité se sont félicités du travail de sensibilisation que l'UNIFEM accomplit. A ce titre, ils ont rappelé qu'il est essentiel de trouver un financement adéquat pour ses initiatives et projets novateurs.
A 15 heures, le Comité entendra une intervention du Haut Commissaire aux droits de l'homme, Mme Mary Robinson.
Déclaration
Mme NOELEEN HEYZER, Directrice du Fonds des Nations Unies pour les femmes, a indiqué, que dans le contexte de la réforme actuelle, il est possible d'assurer une plus grande collaboration entre toutes les institutions du système des Nations Unies. La question des droits de la femme doit être placée au coeur de toutes les activités de développement. Toutefois, on en a encore relativement peu parlé sur le plan international et il faut que des mesures nationales et internationales soient prises pour pleinement mettre en oeuvre la Convention, a déclaré Mme Heyzer, ajoutant qu'en 1998, il faut transformer les bonnes paroles en actions concrètes car il ne saurait y avoir de paix et de démocratie stable sans l'amélioration et le respect des droits de la femme. L'UNIFEM a une position unique au sein du système des Nations Unies. C'est un fonds stratégique et un véritable catalyseur qui a une très forte présence sur le terrain, avec des experts dans près de 100 pays. L'UNIFEM collabore désormais étroitement avec le PNUD pour former des spécialistes sur la parité entre les sexes, afin que la Convention devienne réalité pour les femmes dans tous ces pays. L'UNIFEM, comme le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes, s'engage à oeuvrer pour la transformation des valeurs sociales et la création d'une culture qui mette en valeur les droits de la femme. C'est un processus très long et un défi considérable, a reconnu Mme Heyzer.
L'engagement de l'UNIFEM envers la Convention et le Comité est beaucoup plus importante aujourd'hui. Ainsi depuis 1997, l'UNIFEM a mis en place un projet pilote, en collaboration avec une ONG féminine de la région Asie- Pacifique, qui propose un atelier sur la mise en oeuvre de la Convention et sur son suivi. Le dernier séminaire organisé en décembre a permis de rassembler 25 femmes de 13 des pays présentant des rapports périodiques au Comité lors de ses sessions de 1998. Les méthodes de travail du Comité y sont expliquées, ainsi que le contenu de la Convention, l'importance de la participation de la société civile dans la promotion des femmes et le rôle joué par les organisations non gouvernementales pour le suivi de la mise en oeuvre de la Convention. En conclusion, Mme Heyzer a souligné qu'il est essentiel de rechercher un respect toujours plus grand des normes internationales ainsi que de faire valoir de part le monde les droits de la femme. L'UNIFEM s'y engage.
Remarques des membres du Comité
Le Comité s'est félicité du travail de l'UNIFEM et a souligné l'importance de la coopération entre l'UNIFEM et le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes. Les expertes ont apprécié les mesures qui ont été prises par l'UNIFEM pour mieux faire connaître aux femmes leurs droits. Le travail de sensibilisation accompli par l'UNIFEM est essentiel et il est nécessaire de trouver un financement adéquat pour les initiatives et projets novateurs de l'UNIFEM. L'UNIFEM connaît les problèmes des femmes et ses stratégies multi-sectorielles sont ciblées en fonction des
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problématiques de chaque pays. Il reste cependant beaucoup à faire dans le domaine économique et juridique.
Les expertes ont estimé que la situation des femmes en Europe centrale et en Europe de l'Est est déplorable. Les femmes dans un système fermé parfois dictatorial avaient des droits économiques. Elles perdent aujourd'hui leurs droits économiques. Du fait que les Gouvernements socialistes et communistes ont mal utilisé les mesures que le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes les encourageait à prendre, il y a une mauvaise interprétation de ces mesures par les femmes. Le rôle de la femme au sein de la famille fait l'objet d'une discrimination. Les ONG ont perdu de leur crédit. Les Gouvernements doivent surmonter la perception négative qu'ils ont de la Convention. L'UNIFEM devrait essayer de favoriser une meilleure compréhension de la Convention dans les pays en transition. Une experte a souligné que le grand problème est que les femmes ne savent pas comment s'organiser. Ceci est d'une importance capitale. Il ne s'agit pas simplement d'améliorer les droits de la femme mais de lui permettre d'améliorer ses conditions de vie de façon concrète.
Une experte a regretté de ne pas être suffisamment informées des activités de l'UNIFEM en Afrique occidentale. Cela prouve qu'il n'y a pas suffisamment de contacts entre l'UNIFEM et le Comité. Les membres du Comité sont disposés à contribuer à certains des programmes de l'UNIFEM. La femme est doublement discriminée en Afrique du fait de la pauvreté. Une experte a estimé qu'il y a suffisamment d'expertes en Afrique connaissant la Convention et qu'il est grand temps que l'UNIFEM organise des activités sous une égide proprement africaine.
Le programme tendant à mobiliser les militantes et les dirigeantes des mouvements de femmes du monde entier autour de l'application de la Convention et de son suivi a constitué, pour une experte, un tournant dans le travail de l'UNIFEM, car cette initiative permet de répercuter les recommandations du Comité à la base et de faire en sorte que toutes les femmes connaissent la Convention. Dans le cadre de l'examen des rapports des Etats parties, on constate de manière encourageante que les Etats sont de plus en plus prêts à discuter de la question de la discrimination à l'égard des femmes et il a été suggéré que l'UNIFEM s'attache particulièrement à cette question. Il a été demandé si l'UNIFEM forme des femmes juges et avocates sur les questions de parité. Un membre du Comité a indiqué que le travail d'élaboration des recommandations générales tire grandement parti de la collaboration avec les ONG, ainsi qu'avec les autres institutions du système et à cet égard il serait bon que l'UNIFEM apporte également sa contribution.
Evoquant la situation des femmes du Caucase et de l'Asie centrale, un membre du Comité a particulièrement attiré l'attention de la directrice de l'UNIFEM sur les mesures concrètes qui pourraient être prises en faveur de ces femmes, notamment en matière d'information et de sensibilisation aux questions de parité entre les sexes.
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Une autre experte s'est particulièrement félicitée que l'UNIFEM, dans le contexte actuel de la mondialisation des échanges, ait renforcé son action pour améliorer la participation économique des femmes. Elle a également plaidé en faveur de l'intégration et de l'association plus grande des experts internationaux du système lorsque des événements relatifs aux droits de l'homme sont organisés dans leur pays ou leur région d'origine.
Déclarations
Mme ANGELA KING, Sous-Secrétaire générale et Conseillère spéciale auprès du Secrétaire général pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, a déclaré qu'une coopération entre l'UNIFEM, le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes, la Division pour la promotion de la femme et le Bureau du Haut Commissaire aux droits de l'homme est essentielle, particulièrement en ce qui concerne les activités économiques et sociales liées aux droits de la personne et aux droits de la femme. Le principal partenaire du Département des affaires économiques et sociales continue à être l'UNIFEM qui travaille sur des fronts divers et joue un rôle capital notamment dans la lutte contre la violence et pour promouvoir l'intégration de la femme au plan national dans tous les domaines. Mme King a souligné le rôle essentiel des ONG dans la promotion du rôle des femmes et la défense de leurs droits.
Dans ses remarques de conclusion, Mme SALMA KAHN, Présidente du Comité, a déclaré que la Convention doit entre autre permettre aux femmes de revendiquer leurs droits sur le plan local. Les efforts de l'UNIFEM pour parrainer les ONG locales sont essentiels. L'UNIFEM doit utiliser les experts locaux dans le cadre de ses initiatives plutôt que des experts provenant d'autres régions. La protection de la maternité est indispensable. Les lois coutumières empêchent la pleine jouissance par les femmes de leurs droits et il faudrait que l'UNIFEM s'attelle à ce problème. Mme Kahn a regretté que les Etats Parties ne fassent pas beaucoup d'efforts pour divulguer les recommandations du Comité et qu'il soit, de ce fait, difficile d'évaluer les progrès accomplis. L'UNIFEM a un rôle considérable à jouer dans la dissémination de l'information et des recommandations du Comité.
Réponse de la Directrice de l'UNIFEM
Répondant aux commentaires des experts, Mme HEYZER a rappelé qu'il y a deux ans l'UNIFEM a relevé un défi très important en mettant en oeuvre le partenariat avec le Comité. Aujourd'hui alors que les expertes demandent que ce partenariat soit renforcé, elle s'est engagée, au nom du Fonds, à relever ce nouveau défi. Si l'on souhaite que la Convention soit pleinement appliquée, il faut pouvoir mobiliser les ressources financières et humaines, ainsi que les compétences, la volonté et la coopération nécessaires, a-t-elle ajouté. On pourrait faire en sorte d'établir un suivi sur le terrain de la mise en oeuvre des dispositions de la Convention dans les Etats, par le biais du Coordonnateur résident des Nations Unies, entre les périodes de
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présentation de deux rapports périodiques, a suggéré Mme Heyzer, qui a annoncé que l'UNIFEM sera bientôt en mesure de déployer une conseillère en Afrique occidentale. Pour illustrer les efforts menés par le Fonds en matière d'émancipation économique des femmes, elle a évoqué le projet de création par des femmes de micro-entreprises actuellement développé en Afrique. Un projet spécifique consacré à la culture et à la commercialisation d'un type de noix a demandé la mise en place d'un réseau transnational de producteurs, qui ont dû être formés, ainsi que l'éducation des femmes aux techniques de négociation avec les autres intervenants du marché. Aujourd'hui ces femmes reçoivent 18 dollars des Etats-Unis par kilo de noix produit et sont un exemple formidable de la lutte contre la paupérisation féminine.
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