En cours au Siège de l'ONU

AG/733

L'ASSEMBLEE GENERALE ACHEVE SON DEBAT SUR LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT

3 décembre 1997


Communiqué de Presse
AG/733


L'ASSEMBLEE GENERALE ACHEVE SON DEBAT SUR LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT

19971203 L'Assemblée générale, réunie cet après-midi, sous la présidence de M. Hennadiy Udovenko (Ukraine), a terminé son débat sur la situation au Moyen- Orient (point 37), qu'elle avait entamé dans la matinée.

A ce titre, l'Assemblée générale a entendu les déclarations des représentants des délégations suivantes : République arabe syrienne, Pakistan, Fédération de Russie, Australie, Jordanie, Thaïlande, Chypre, Etats-Unis, Norvège et Liban.

La fin du débat sur la situation au Moyen-Orient a été une nouvelle fois l'occasion pour les représentants d'exprimer leur préoccupation face à l'arrêt du processus de paix au Moyen-Orient. Dans leur ensemble, les délégués ont tenu Israël pour responsable de ce recul, qui selon eux doit mettre un terme à sa politique expansionniste et à ses provocations. Plusieurs orateurs ont engagé Israël a reprendre les négociations bilatérales qu'elle avait amorcées avec la République arabe syrienne d'une part et avec le Liban d'autres part. Ils ont rappelé la nécessité de mettre en oeuvre les résolutions pertinentes adoptées sur la question par les Nations Unies.

De son côté, le représentant des Etats-Unis a regretté que l'Assemblée générale adopte chaque année plusieurs résolutions qui ne visent qu'à freiner le processus de paix en ne reconnaissant pas les progrès accomplis, en critiquant les tactiques de négociation des parties et en exerçant des pressions sur une des parties pour qu'elle fasse des concessions. "Une paix juste et durable ne peut être imposée de New York, mais seulement par le biais de négociations directes entre les parties", a affirmé le représentant. Pour que les Nations Unies puissent à son avis jouer un rôle constructif dans le processus de paix, il faudrait une résolution positive qui reconnaisse les progrès accomplis par les parties et les encourage à continuer leurs efforts en vue de parvenir à une solution juste et durable de leurs problèmes.

Les représentants de la République islamique d'Iran, de la République arabe syrienne, d'Israël et du Liban ont exercé leur droit de réponse.

L'Assemblée générale a décidé, sur proposition de son Président, de se prononcer le mardi 9 décembre sur les projets de résolution et d'amendement présentés au titre de cette question ainsi que de celle de la Palestine.

Au cours de sa prochaine séance, qui aura lieu demain, jeudi 4 décembre, à 10 heures, l'Assemblée générale entamera l'examen de la question de la représentation équitable au Conseil de sécurité et de l'augmentation du nombre de ses membres et de questions connexes (point 59).

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La situation au Moyen-Orient (point 37)

Fin du débat

M. KHALIL ABOU-HADID (République arabe syrienne) a indiqué qu'en dépit des efforts redoublés que la communauté internationales déploie depuis cinquante ans, la situation au Moyen-Orient ne s'est pour ainsi dire pas améliorée. Aujourd'hui, personne ne peut prétendre que le processus de paix initié à Madrid a survécu ou qu'il est source d'espoir pour les peuples de la région. Le nouveau gouvernement d'Israël ne s'est pas retiré du Golan syrien, de même qu'il a refusé d'honorer les engagements précédemment souscrits. Tout au plus, ce gouvernement est favorable à la reprise de négociations fondées sur aucune condition préalable. Le représentant a fustigé la poursuite des pratiques et de l'hégémonie israéliennes. Il a souligné qu'il n'y a pas de juste milieu entre le bien et le mal. La République arabe syrienne demande aux coparrains du processus de paix, et plus précisément au gouvernement américain, de réaffirmer les bases sur lesquelles a été lancé le processus a été lancé.

De l'avis du représentant, personne ne peut accuser la partie arabe, qui tout fait pour promouvoir le processus de de ne pas respecter ses engagements. En revanche, il est impossible d'oublier qu'il existait une véritable volonté de parvenir à la paix avant l'arrivée de M. Netanyahou à la tête du gouvernement d'Israël. Malgré cela, la République arabe syrienne se félicite des efforts qui ont été déployés à l'échelle internationale en faveur du processus de paix. La République arabe syrienne réaffirme son attachement à la paix. Pour autant, elle ne saurait accepter un quelconque marchandage, qui ferait fi du droit international et de l'équité.

M. MUNAWAR SAEED BHATTI (Pakistan) a regretté que l'euphorie initiale consécutive à la Conférence de Madrid ait aujourd'hui laissé place à l'incertitude et à la morosité. Le processus de paix a souffert d'un grave recul par la faute d'Israël, la puissance occupante, qui a refusé d'admettre le principe d'échanger la terre contre la paix comme base de solution globale au problème. Israël a aussi refusé de se retirer du Golan syrien qui appartient à la fois légalement et historiquement à la République arabe syrienne, et ce en violation flagrante des résolutions de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité. Israël continue aussi à construire de nouvelles colonies de peuplement dans les territoires occupés. Ces pratiques et politiques déplorables ont troublé la totalité de la communauté internationale. L'intransigeance d'Israël a mené à la rupture du processus de paix, en particulier avec la Syrie et le Liban. Nous déplorons l'attitude d'Israël et son refus de se plier aux résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale.

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Le représentant a déclaré qu'il serait regrettable qu'à cette date de l'histoire, le Moyen-Orient tombe dans un nouveau cercle vicieux de violence et de chaos. Ce serait une nouvelle menace sur la paix internationale et la sécurité. Israël doit prendre les mesures nécessaires pour créer une atmosphère de dialogue au Moyen-Orient. Ces mesures devraient inclure le retrait de ses forces des territoires syriens occupés et retourner aux positions d'avant le 4 juin 1967 ; se garder de toutes mesures administratives dont le but est d'annexer le Golan syrien ; révoquer toutes lois imposées au Golan syrien ; arrêter immédiatement toute construction de colonies de peuplements dans les territoires occupés ; enfin, respecter la Convention de la Hague de 1907 et la Convention de Genève de 1949 sur la protection des civils, a-t-il conclu.

M. SERGEI LAVROV (Fédération de Russie) a déclaré que l'impasse actuelle dans le dialogue israélo-arabe oblige les coparrains du processus de paix à prendre des mesures. C'est à cette nécessité qu'a répondu la récente visite du Ministre des affaires étrangères russe, M. Primakov dans la région et sa proposition d'adopter un code susceptible un code afin de rétablir un climat de confiance entre les parties. Le représentant a rappelé que l'approche russe au Moyen-Orient reposait sur les principes fondamentaux du processus initié à Madrid, et notamment, celui de l'échange de la terre contre la paix. Les parties doivent s'abstenir de toute mesure unilatérale qui pourrait préjuger des négociations sur le statut final et les accords conclus doivent être appliqués inconditionnellement a affirmé le représentant qui a, en outre, rappelé qu'il ne pouvait y avoir de paix au Moyen Orient sans progrès sur les volets syriens et libanais.

Mme PENNY WENSLEY (Australie) a déclaré qu'elle partageait l'inquiétude, la frustration et la déception de la communauté internationale en ce sens que le peuple du Moyen-Orient ne peut encore connaître la paix, la sécurité et la prospérité. L'Australie est d'avis que le processus de paix doit reposer sur un accord général qui tienne compte des droits de chaque partie de façon équitable. A cet égard, le représentant a demandé à la Syrie et au Liban de redoubler d'efforts pour aboutir à un accord basé sur l'application de la résolution 425 du Conseil de sécurité et sur la souveraineté de chaque partie. Elle a observé que depuis l'importante résolution sur la situation à Hébron, il n'y a plus eu d'occasions de se réjouir. La reprise récente des pourparlers formels n'ont donné aucun résultat concret. En outre, la communauté internationale dans son ensemble a été choquée par les actes de terrorisme qui se sont produits récemment dans la région. L'Australie se joint au reste du monde pour condamner ces actes terroristes. Il faut oeuvrer ensemble pour éliminer toutes les infrastructures terroristes afin que de tels actes ne se répètent plus, a précisé la représentante. Elle a appelé toutes les parties à reprendre le processus de paix et à éviter toutes les actions qui pourraient saper la confiance dans le processus. La représentante a rappelé que son pays appuie le processus de paix en y apportant une aide concrète, notamment en contribuant à la Force multinationale et aux missions d'observateurs dans le Sinaï.

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La représentante s'est déclarée préoccupée par la souffrance que le peuple iraquien a connue ces dernières années. Elle s'est félicitée de la mise en oeuvre des résolutions 986 et 1111 du Conseil de sécurité. Elle a renouvelé son appel à l'Iraq pour qu'il coopère pleinement avec l'UNSCOM, sans condition, obstruction ou ingérence et pour qu'il se conforme aux résolutions du Conseil de sécurité. Ce ne sera qu'en coopérant de la sorte que l'Iraq pourra recevoir un certificat de bonne conduite selon lequel l'Iraq ne construit plus, ni ne teste, ne garde ni ne cache la pire sorte d'arme de destruction massive. L'Australie encourage tous les Etats de la région à réussir l'objectif de la création d'une zone exempte d'armes de destruction massive dans le Moyen-Orient. Ce sera un pas important pour renforcer la sécurité dans la région. La représentante a exhorté Israël à adhérer au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. L'Australie demande aux Etats du Moyen-Orient de contribuer à la recherche d'une solution durable à la crise humanitaire et économique en éliminant les mines antipersonnel. De l'avis de la représentante, les Nations Unies ont un rôle important à jouer pour construire la paix au Moyen-Orient. Quant aux parties, elles doivent retourner à la table de négociations avec l'intention clairement exprimée de trouver un règlement au conflit.

M. HASAN ABU-NIMAH (Jordanie) a regretté que l'examen de la situation au Moyen-Orient reste depuis si longtemps une constante de l'ordre du jour de l'Assemblée générale. Le représentant a estimé que la stagnation du processus de paix fait peser un véritable danger pour la paix et la sécurité tant régionale qu'internationale. La Jordanie réaffirme sa détermination à tout faire pour sortir de l'impasse qui caractérise le processus depuis plusieurs mois. Elle exhorte les Nations Unies, qui sont la conscience universelle des peuples de ce monde, à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour relancer le processus de paix conformément aux résolutions pertinentes adoptées sous son égide.

La Jordanie a contribué, dès 1948, conformément à l'esprit et à la lettre de la Charte des Nations Unies, à la recherche d'une solution pacifique au conflit israélo-arabe. La Jordanie envisage une paix juste, durable et globale. Elle a soutenu le processus initié à Madrid, et ce, dès son lancement. Elle a signé en 1994 un accord de paix avec Israël, qui a permis d'ouvrir une page nouvelle dans les relations des deux pays. "Cet accord doit constituer un exemple pour les autres négociations bilatérales amorcées entre Israël et la République arabe syrienne, d'une part, et Israël et le Liban, de l'autre", a déclaré le représentant. Toutefois, a-t-il regretté, il en ait rien été.

Selon le représentant, la sécurité ne pourra voir le jour dans la région tant qu'Israël poursuivra ses pratiques discriminatoires et arbitraires à l'encontre du peuple palestinien, tant que les colonies d'implantation et que la confiscation des terres se poursuivront. Pour le représentant, la question de Jérusalem représente le fond même d'une solution pacifique au conflit. La Jordanie continue de protéger les lieux saints occupés afin de les épargner avant qu'une solution finale puisse être trouvée. L'instauration de la paix

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au Moyen-Orient profitera non seulement à la région, mais aussi au reste du monde. C'est pourquoi, il importe de soutenir le développement économique de la région.

M. ASDA JAYANAMA (Thaïlande) a estimé que les Accords de Madrid en 1991 ont conduit la communauté internationale à croire que la paix prévaudrait au Moyen-Orient, qu'Israël se retirerait des territoires occupés en Syrie et au Liban, que les Palestiniens pourraient exercer leur droit à l'autodétermination et que la question de Jérusalem serait résolue. Nous regrettons le recul que connaît actuellement le processus de paix. Nous pensons fermement que la seule manière d'aboutir à une paix globale, juste et durable au Moyen-Orient est de passer par le processus de paix, a-t-il déclaré. Nous croyons sincèrement que le processus de paix ne peut être mené que par une seule partie mais que toutes les parties doivent remplir leurs obligations. Le terrorisme et les actes de violence sous quelque forme que ce soit, doit cesser, surtout parce qu'ils ne font des victimes que parmi les civils.

Le représentant a déclaré que le coeur des problèmes du Moyen-Orient est la question de Palestine. L'idée que cette année même, et pendant une longue période, les Nations Unies ont constamment discuté de cet ordre du jour concernant la situtation au Moyen-Orient est regrettable. La délégation de Thaïlande voudrait saisir cette opportunité pour réaffirmé son entier soutien au droit inaliénable du peuple palestinien et au processus de paix ainsi que son engagement en faveur d'une paix globale, juste et durable, fondée sur les résolutions 242, 338 et 425 du Conseil de sécurité, a-t-il conclu.

M. SOTIRIOS ZACKEOS (Chypre) a estimé que les développements alarmants récents ont montré la nature précaire du processus de paix et souligné la nécessité de redoubler d'efforts pour permettre le succès de ce processus. Après avoir dénoncé avec force le terrorisme et la violence contre des civils innocents, Chypre a estimé que pour réussir à instaurer une paix juste et durable, il fallait éviter toutes les mesures qui constituent des obstacles à l'application des accords de paix, telles que le bouclage des territoires et la construction de colonies de peuplement. Dans le même temps, le développement économique du peuple palestinien est un facteur déterminant de la stabilité et d'un rapprochement ultime au Moyen-Orient. Dans cette optique, le Gouvernement de Chypre a préparé un programme spécial d'assistance économique au peuple palestinien. Tout en considérant que le problème palestinien est au coeur du conflit au Moyen-Orient, Chypre soutient la reprise des négociations entre Israéliens et Syriens, l'ouverture de pourparlers entre Israël et le Liban et appelle au retrait de toutes les forces étrangères des territoires occupés. Pour conclure, il a rappelé que la vision d'un Moyen-Orient pacifique et prospère ne peut se réaliser par des actions unilatérales, la violence et la confrontation armée, mais seulement par la vision d'un avenir commun meilleur, grâce au progrès économique, à la stabilité et à la justice sociale.

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M. BILL RICHARDSON (Etats-Unis) a estimé qu'on ne peut accepter que les mouvements extrémistes pensent que, du fait des difficultés rencontrées cette année, les efforts vers la paix sont dans l'impasse. Malgré ces difficultés, les parties ont indiqué clairement leur volonté d'aller de l'avant et l'Assemblée générale devrait se féliciter de cet engagement. Or chaque année, plusieurs résolutions adoptées ici n'ont pour objet que de freiner le processus de paix en ne reconnaissant pas les progrès accomplis, en critiquant les tactiques de négociation des parties et en exerçant des pressions sur une des parties pour qu'elle fasse des concessions. Une paix juste et durable ne peut être imposée de New York, mais seulement par des négociations directes entre les parties a affirmé M. Richardson. Ces résolutions négatives distraient les parties de leur tâche et contribuent à une atmosphère de méfiance qui rend leurs travaux plus difficiles. Afin de remettre à l'ordre du jour la possibilité pour les Nations Unies de jouer un rôle constructif dans le processus de paix, il faudrait une résolution positive qui reconnaisse les progrès accomplis par les parties et les encourage à continuer leurs efforts pour parvenir à une solution juste et durable de leurs problèmes. M. Richardson a également exprimé son espoir que le Liban, Israël et la Syrie progresseront dans leurs négociations. A cet égard, il a réaffirmé l'attachement des Etats-Unis à l'indépendance politique, à la souveraineté et à l'intégrité territoriale du Liban.

M. JAKKEN BIORN LIAN (Norvège) a indiqué qu'il y a un an déjà que l'Assemblée générale a adopté la "résolution positive" sur le processus de paix au Moyen Orient. A quelques exceptions près, l'année 1997 ne fut pas bonne pour le processus de paix, a-t-il constaté. Le travail de l'Assemblée générale reflète la frustration croissante de la communauté internationale marquée par l'absence de progrès dans les négociations entre Israël et l'OLP et par les retards dans l'application des Accords d'Oslo. De l'avis du représentant, il est évident que les parties sont responsables des progrès ou des revers du processus de paix. Néanmoins, l'Assemblée générale a le droit de s'exprimer sur ces problèmes, a-t-il précisé. Le représentant a regretté les actes terroristes et l'usage de la violence par des minorités extrémistes et a déploré que l'année 1997 ait été un succès pour les forces de destruction dans le Moyen-Orient. En outre, il a regretté les actions unilatérales qui ont hypothéqué les négociations sur le statut final. Toutefois, le représentant a évoqué les rares progrès du processus de paix, notamment la signature du Protocole d'Hébron, qui a démontré la capacité des parties à faire avancer le processus de paix. Il s'est par ailleurs félicité de la reprise des négociations sur les problèmes marquants de l'Accord d'intérim. Les Nations Unies ne doivent pas simplement applaudir ces progrès mais également les encourager activement, a-t-il insisté.

M. SAMIR MOUBARAK (Liban) a exprimé son regret de voir que la discussion importante d'aujourd'hui soit tombée dans la polémique. Le processus de paix n'est pas en bonne voie, les problèmes au Moyen-Orient se compliquent et les gouvernements arabes font preuve de beaucoup de retenue, a-t-il déclaré. Cela n'apaisera pas le Premier ministre israélien, mais au contraire, cela le confortera dans ses intentions. Le silence ne servira pas nos objectifs de

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paix. Toute tentative de convaincre l'Assemblée générale d'un projet de résolution qui n'établisse pas le principe de la terre contre la paix serait un recul par rapport aux espoirs suscités dans la région.

Il a exprimé sa surprise de voir la communauté internationale tenter d'appliquer par la force les résolutions du Conseil de sécurité à certains pays de la région alors qu'Israël ne reconnait même pas les résolutions qui s'appliquent à elle. Jusqu'à quand y aura-t-il cette politique de deux poids et deux mesures dans les relations internationales dans la région, s'est-il demandé. Israël a rejeté avec mépris et intransigeance les résolutions adoptées lors des deux sessions extraordinaires d'urgence. Aujourd'hui, au lieu que nos résolutions mettent en garde Israël contre l'établissement de nouvelles colonies de peuplement, nous avons une résolution qui se contente de sourire et cela ne fait qu'encourager le Gouvernement israélien à continuer sa politique de peuplement. Au Liban-Sud, des attentats à la bombe continuent quotidiennement. Pour le représentant, on ne peut que constater qu'Israël veut imposer par le feu et la force des solutions qui ont été rejetées par le passé.

Droits de réponse

Le représentant de la République islamique d'Iran, a regretté que la déclaration faite aujourd'hui par Israël ait contenu tant d'erreurs et d'attaques déplacées, notamment contre son pays. Le représentant a estimé que le peuple du Sud-Liban a le droit de défendre sa patrie. La République islamique d'Iran jouit de bonnes relations amicales et fraternelles avec tous les pays islamiques de la région.

Le représentant de la République arabe syrienne s'est déclaré choqué par les mensonges et les fausses affirmations prononcés par le représentant d'Israël. C'est Israël, a-t-il dit, qui, dès 1948 et jusqu'en 1967, a agressé la Syrie. Le but ultime des opérations menées par Israël est de s'approprier les biens des citoyens syriens. Nombre de documents publiés par les Nations Unies viennent étayer cela. Le représentant d'Israël prétend que le Golan syrien est important pour la sécurité de son pays. Ce prétexte fallacieux est bien connu. La République arabe syrienne n'abandonnera jamais un pouce de son territoire. Elle rappelle que les résolutions 242 (1967) et 338 (1973) du Conseil de sécurité ont consacré le principe de la "terre contre la paix". Le représentant d'Israël a évoqué, de façon quelque peu légère, la question du désarmement au Moyen-Orient. Or, la communauté internationale sait pertinemment qu'Israël dispose d'armes de destruction particulièrement sophistiquées. De plus, Israël a pour objectif de reprendre à zéro les négociations avec la Syrie sans tenir compte des avancées réalisées. En fait, Israël ne cherche qu'à tromper le monde. La Syrie est disposée à reprendre les négociations sur la base de l'Accord conclu à Madrid.

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Le représentant d'Israël a estimé que plusieurs intervenants ont évoqué un mythe selon lequel le processus de paix était bien engagé avant l'arrivée au pouvoir de la nouvelle équipe gouvernementale israélienne. Selon lui, les intervenants semblent oublier toutes les actions menées au Sud-Liban ou par le Hamas. Ils paraissent ne pas se souvenir des attaques de bus israéliens et des tirs de missiles, qui ont fait tant de victimes innocentes. Or, c'est le Gouvernement israélien actuel qui, peu après son élection, s'est assis à la table de négociation pour conclure un accord avec la République arabe syrienne. C'est ce gouvernement qui a conclu un accord avec l'Autorité palestinienne sur Hébron. L'Assemblée générale doit aider le processus de paix en adoptant des résolutions équilibrées. Elle ne doit pas rendre plus difficile un processus qui l'est déjà particulièrement.

Le représentant du Liban a critiqué l'intervention d'Israël, puissance occupante du Sud-Liban, qui dénie le droit à un peuple de se libérer arme au poing du joug de l'oppresseur. Israël peut-il toujours nier le fait que son arsenal militaire peut à lui seul détruire plusieurs pays de la région. Le représentant s'est demandé si l'occupation israélienne de territoires par la force ne constitue pas en soi un acte de terrorisme. Il a jugé honteux qu'à l'aube du 21ème siècle le monde accepte l'hégémonie israélienne.

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