CPSD/145

LA QUATRIEME COMMISSION RAPPELLE LE ROLE ESSENTIEL DE L'ASSEMBLEE GENERALE DANS L'ELABORATION DE L'ACTION DE L'ONU EN MATIERE D'INFORMATION

19 novembre 1997


Communiqué de Presse
CPSD/145


LA QUATRIEME COMMISSION RAPPELLE LE ROLE ESSENTIEL DE L'ASSEMBLEE GENERALE DANS L'ELABORATION DE L'ACTION DE L'ONU EN MATIERE D'INFORMATION

19971119 Elle recommande au Secrétaire général de poursuivre la mise en oeuvre des mesures déjà prescrites

La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a achevé, cet après-midi, son débat général sur les questions relatives à l'information. Elle a, dans ce cadre, adopté deux projets de résolution et un projet de décision.

Aux termes du projet de texte relatif à la politique et l'action de l'Organisation des Nations Unies en matière d'information, adopté sans vote, l'Assemblée générale, réaffirmant énergiquement le rôle essentiel qu'elle doit jouer dans l'élaboration, la coordination et l'harmonisation de la politique et dans l'action de l'Organisation des Nations Unies dans le domaine de l'information, prierait le Secrétaire général de continuer à mettre en oeuvre les mesures déjà prescrites.

Par un projet de texte relatif à l'information au service de l'humanité, adopté sans vote, l'Assemblée générale demanderait instamment que tous les pays, le système des Nations Unies et toutes les parties intéressées, coopèrent et agissent de manière concertée afin d'atténuer les disparités dans la façon dont l'information circule pour développer les infrastructures et les capacités en communication des pays en développement.

La Commission a également adopté sans vote un projet de décision aux termes duquel l'Assemblée générale porterait de 89 à 90 le nombre des membres du Comité de l'information et nommerait la République de Géorgie comme membre du Comité.

Au cours du débat général, les délégations ont approuvé les recommandations du Secrétaire général tendant à placer les activités d'information et de communication au centre des activités de l'Organisation. Néanmoins, évoquant l'incapacité du Comité de l'information à achever les travaux de sa dix-neuvième session, elles ont expliqué que ces difficultés ont permis de prendre conscience de l'ampleur des problèmes liés à la réforme.

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Une délégation a proposé que le Comité élabore ses propres recommandations pour ce qui est de la réforme du Département de l'information et des activités d'information en général. Ces recommandations, a-t-elle souligné, s'ajouteront positivement aux propositions de l'Equipe spéciale chargée de la réorientation des activités d'information des Nations Unies. Le processus d'intégration des centres d'information aux bureaux extérieurs du PNUD a par ailleurs constitué une source de préoccupation importante pour un certain nombre de délégations. Elles ont estimé que, depuis la mise en oeuvre de ce processus, l'autonomie de fonctionnement de centre n'est pas toujours respectée et que les programmes s'en sont trouvés affectés. Elles ont plaidé en faveur d'une intégration au cas par cas en tenant compte du point de vue des pays hôtes.

Les représentants des pays suivants se sont exprimés: Cameroun, Népal, Bélarus, Indonésie, Viet Nam, Algérie, République islamique d'Iran, République populaire démocratique de Corée, Roumanie, Guyana, Paraguay au nom du Groupe de Rio, Egypte, Nigéria, Bangladesh, Bahreïn, Malaisie, Jamahiriya arabe libyenne, Afrique du Sud, ex-République yougoslave de Macédoine, Fédération de Russie et Cuba.

La prochaine réunion de la Commission aura lieu le lundi 24 novembre à partir de 10 heures. Elle entamera le point relatif à l'Office de travaux et de secours des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche- Orient.

Débat général

M. KEYE NDOGO (Cameroun) a félicité le Secrétaire général de vouloir donner une place centrale à la communication au coeur de la stratégie des Nations Unies pour l'avenir. Il est clair que la manière dont l'Organisation traite maintenant les nouvelles et la communication aurait dû être adoptée il y a longtemps. A cet égard, il a félicité l'Equipe spéciale de réorientation des activités d'information de l'Organisation de ses travaux et de ses propositions qui devraient nous permettre d'aller plus vite de l'avant, surtout en matière de partenariat, dans la diffusion du message de l'Organisation. Rappelant que le message de la "culture de communication" dépend largement des pratiques poursuivies au sein de l'institution dont elles émanent, il a indiqué que ces pratiques en disent long. Les peuples du monde ne se contenteront pas d'écouter les déclarations faites à l'ONU, ils examineront aussi ce que fait l'Organisation tous les jours afin d'assurer une égalité de droits à tous les hommes et femmes du monde, qu'ils soient originaires de nations, grandes ou petites. Il est clair que lorsque les peuples du monde verront que les Nations Unies permettent à tous leurs Etats Membres de régler leurs différends à l'aide du dialogue plutôt qu'à l'aide de la menace, ils auront sans doute davantage confiance en l'Organisation.

Notant par ailleurs que de grands progrès ont été faits puisque le Cameroun, petit pays de 14 millions d'habitants et de la taille de la Californie, peut faire entendre sa voix aussi bien que les pays développés, il a toutefois regretté qu'il ne puisse le faire avec la même force que les nations puissantes pour donner sa version des faits par le biais des moyens de communication de masse. Il a mis en garde contre l'uniformisation de pensée qui est en train de devenir la règle et qui pourrait causer du tort à l'espèce humaine. Le monde, a-t-il dit, s'achemine vers la pensée unidimensionnelle dont parlait Marcuse, et si un équilibre ne s'opère pas dans le flux d'idées, on aura bientôt à s'inquiéter de l'absence de liberté d'avoir des idées indépendantes, sans laquelle la liberté d'expression ne vaut rien.

Evoquant les activités les plus récentes du Département de l'information, que ce soit dans le domaine de la radio ou sur Internet, M. Keye Ndogo a indiqué que l'Organisation pourrait faire plus encore. Il a fait allusion à l'impact extraordinaire que pourraient avoir dans le monde entier une radio et une télévision appartenant à l'ONU et exprimant les différentes cultures et perspectives des peuples du monde.

M. GOPAL B. THAPA (Népal) a estimé que la communication est la clef du progrès et de la prospérité. Le pouvoir de l'information et des communications a pris une nouvelle ampleur récemment et l'Organisation, dans le contexte de cette révolution, doit bénéficier de ces avancées sans lesquelles elle ne pourra pas répondre de façon adéquate aux besoins des médias et du public dans le domaine des activités qu'elle mène. Nous ne pouvons que souligner également le rôle important que joue l'information dans la promotion des efforts de l'ONU en faveur de la paix et de la sécurité internationales. Le Département de l'information, a précisé le représentant,

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doit donc demeurer l'élément essentiel chargé de définir les objectifs généraux de l'Organisation dans le domaine de l'information. Il doit renforcer sa capacité d'action, rationaliser ses coûts et l'utilisation de son équipement et de son personnel, pour pouvoir mener à bien son mandat. Le Népal, a souligné le représentant, soutient les mesures et propositions avancées par le Secrétaire général sur la réorientation des activités d'information des Nations Unies. Ces mesures devraient permettre d'accorder un rôle plus important au Département de l'information en créant, pour reprendre les propos du Secrétaire général, "une culture de la communication à tous les niveaux de l'Organisation". Il est cependant entendu que toute mise en oeuvre des propositions de réforme doit tenir compte des points de vue des Etats Membres.

Par ailleurs, le représentant s'est déclaré encouragé par les activités menées par le Département de l'information et notamment celles visant à intégrer les nouvelles technologies de l'information. Néanmoins, la diffusion de l'information par les médias traditionnels, permettant de subvenir aux besoins des pays en développement, est d'égale importance. La radio, en particulier, est un moyen à très bon marché d'atteindre de larges audiences. Nous réitérons notre demande, a insisté le représentant, pour que la langue népalaise soit intégrée aux programmes radiophoniques des Nations Unies. En qualité de pays contributeurs de troupes aux opérations de maintien de la paix, le Népal estime que la diffusion de l'information en langue népalaise sur l'action positive des Casques bleus, permettra au public népalais de mieux comprendre l'action des Nations Unies dans ce domaine. Le représentant a par ailleurs plaidé en faveur d'une plus grande coopération entre le Département de l'information et les autres départements tels que le Département des opérations de maintien de la paix, le Département des affaires politiques ou celui des affaires humanitaires, pour garantir la diffusion d'information précises et pertinentes sur les opérations de maintien de la paix et les activités humanitaires. Se félicitant de la préparation de la célébration de l'anniversaire de la première opération de maintien de la paix, le représentant a suggéré que le Département de l'information publie les photographies et les récits des Casques bleus qui ont sacrifié leur vie au cours des opérations sur le terrain.

M. ALYAKSEI SKRYPKO (Bélarus) a estimé que toute réforme d'ensemble de l'Organisation devrait entraîner une amélioration de l'opinion que le public se fait de ses nombreuses activités. Il s'est donc félicité que le Secrétaire général, dans son rapport sur la réforme de l'Organisation, ait envisagé cet objectif précis au titre des propositions traitant de la réorientation des activités de l'ONU dans le domaine de l'information. La délégation du Bélarus est convaincue de la nécessité de donner à la communication une place privilégiée au sein de l'Organisation pour permettre à cette dernière de jouir d'un prestige international. Le Bélarus est donc favorable à ce que les activités d'information soient intimement liées aux activités des départements traitant des questions de fond et à la décentralisation des ressources destinées à l'information. Le représentant s'est par ailleurs félicité du

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développement d'une culture de communications qui toucherait tous les niveaux de l'Organisation. Il a estimé qu'il en résulterait une transformation de l'Organisation qui deviendrait ainsi plus efficace et mieux tournée vers la communication.

Par ailleurs, le représentant a indiqué qu'il ne faudrait pas minimiser les informations sur les problèmes socio-économiques des pays à économie de transition. Le Bélarus, comme d'autres pays dans ce cas, estime qu'il est extrêmement important de diffuser des informations sur les conditions qui empêchent ces économies de parvenir rapidement à un développement durable dans les domaines social et économique entre autres. Il est également important de renforcer le rôle des centres d'information des Nations Unies dans les pays à économie de transition. Le Bélarus, qui a souffert des conséquences de la catastrophe survenue à la centrale nucléaire de Tchernobyl est notamment convaincu que le Département de l'information, ainsi que d'autres organismes de l'ONU, devrait continuer leurs efforts d'information en rapport avec les conséquences de la catastrophe. Le mandat du nouveau Bureau des communications et de l'information devrait tenir compte de la nécessité d'améliorer la prise de conscience par le public des conséquences humanitaires, médicales et écologiques de la catastrophe.

M. AGUS SRIYONO (Indonésie) a plaidé en faveur de la mise en place d'un système équilibré de diffusion de l'information pour garantir la diversification des sources d'information et pour modifier le statut de dépendance des pays en développement dans ce domaine. Le rôle central du Comité de l'information dans la mise en oeuvre du concept d'un nouvel ordre mondial de l'information ne peut qu'être souligné. A cette fin, a souligné le représentant, nous devons poursuivre nos efforts conjoints pour élaborer un cadre de coopération qui serait mutuellement bénéfique et coordonner nos activités au sein des Nations Unies pour conserver le rôle primordial que l'Organisation doit jouer dans ce domaine. Les médias ont la tâche sacrée de préserver l'information et à cet égard, les communications par satellite doivent continuer à tracer un lien de compréhension entre les peuples en diffusant des informations objectives qui reposent sur la fiabilité de leurs sources. Au moment où nous approchons l'aube du prochain millénaire, il ne fait pas de doute que les Nations Unies seront appelées à se pencher sur des questions telles que la paix et la sécurité internationales, ainsi que sur les questions de développement et dans ce cadre, le Département sera appelé à jouer un rôle crucial. Nous estimons, a précisé le représentant, que le Département de l'information devrait être renforcé s'il veut répondre aux attentes des Etats Membres. Dans ce contexte, nous appuyons l'opinion exprimée par le Secrétaire général selon laquelle l'information relative aux activités des Nations Unies est "une composante essentielle de son système de soutien".

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Abordant la stratégie de promotion des nouvelles technologies de l'information de l'Organisation préconisée par l'Equipe spéciale, le représentant a indiqué le soutien à ces principes directeurs, en particulier ceux visant à refléter les réalités locales dans le message général et les activités des Nations Unies. Il est évident que des programmes de formation et d'assistance appropriés sont nécessaires pour créer l'égalité et l'équité dans la diffusion des flux d'information. Dans ce contexte, des efforts plus vigoureux doivent être déployés pour aider les pays en développement à dépasser les déséquilibres existants. Le représentant, à cet égard, a fait valoir le travail remarquable mené par l'UNESCO. Pour ce qui est des activités du Département de l'information, le représentant a souhaité que les centres d'information soient renforcés. Il a appuyé leur intégration aux bureaux extérieurs du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), au cas par cas et en tenant compte des points de vue exprimés par le pays hôte. Le centre d'information de Jakarta, créé il y a douze ans, a fait la preuve de son caractère indispensable pour la diffusion d'informations relatives aux activités et programmes des Nations Unies. Pour ce qui est des méthodes de travail du Comité de l'information, le représentant a souhaité que celui-ci aboutisse à des résultats concrets qui associeront tous les Etats Membres.

M. PHAM QUANG VINH (Viet Nam) a estimé que le travail des Nations Unies dans le domaine de l'information devait davantage se concentrer sur les priorités de l'Organisation, et d'abord, le maintien de la paix et de la sécurité internationales, ainsi que la promotion du développement social et économique. Il a souligné en outre que dans un monde où les disparités technologiques sont de plus en plus fortes et le fossé entre pays développés et pays en développement de plus en plus grand, il était de la plus haute importance de promouvoir un nouvel ordre mondial de la communication et de l'information basé sur des flux libres et équilibrés. A cet égard, le délégué a loué les efforts du Département de l'information pour avoir réussi à répondre à la demande croissante d'information, et pour le service efficace et professionnel qu'il offre malgré les difficultés financières de l'Organisation. En ce qui concerne les centres d'information des Nations Unies à l'étranger, le délégué a estimé qu'ils constituaient des piliers de la stratégie de l'information des Nations Unies. Dans les pays où il n'y a pas de centre d'information, le Département de l'information devrait avoir pour priorité de leur fournir davantage d'informations, de formation et d'aide sous diverses formes afin de réduire le fossé existant entre pays développés et pays en développement dans le domaine de l'information. Le délégué a en outre demandé que le Département de l'information continue de garder un équilibre dans l'usage des supports électroniques et traditionnels pour tenir compte des différents niveaux de développement technologique entre les pays.

M. ABDALLAH BAALI (Algérie) a déploré que le Comité de l'information se soit trouvé de fait écarté de l'effort général de réflexion sur le devenir de l'Organisation, notamment en ce qui concerne ses activités d'information et de communication. Il a estimé que dans le monde de demain, la maîtrise de l'information et de la communication devrait constituer l'essentiel des

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changements dans la vie des nations. Des communications rapides, des moyens technologiques hautement performants, une utilisation accrue de l'outil informatique, un développement poussé des moyens audiovisuels, seront les ingrédients de la vie quotidienne de l'homme du 21ème siècle. Pourtant, nombreux seront ceux qui ne vivront l'avènement de cette ère qu'en figurants car la configuration actuelle des relations internationales, la distribution et la maîtrise des infrastructures et des moyens de communication et d'information tels qu'ils se présentent aujourd'hui, laissent penser que l'injustice continuera à prévaloir longtemps. C'est pourquoi, a rappelé M. Baali, il s'est trouvé depuis quelques années une revendication légitime de nouvelles règles pour un nouvel ordre mondial de l'information.

Par ailleurs, la délégation algérienne partage pleinement les vues du Secrétaire général sur la nécessité de placer le domaine de l'information au coeur de la gestion stratégique de l'ONU. Mais M. Baali a estimé que le leitmotiv largement exposé d'améliorer l'image de l'ONU auprès des opinions publiques, ne saurait l'emporter sur la principale raison d'être du Département de l'information qui consiste à mettre à la disposition des demandeurs un ensemble de services, c'est-à-dire porter à la connaissance des Etats Membres et du grand public un maximum d'informations utiles, objectives et fonctionnelles. En fait, l'amélioration de l'image des Nations Unies est tributaire de l'action même de l'Organisation. Que l'ONU obtienne des résultats tangibles, et son image s'améliorera, a déclaré le représentant qui s'est en outre interrogé sur la priorité et le statut qu'est en train d'acquérir le partenariat de l'ONU avec les médias, les ONG et le monde associatif, au détriment parfois des Etats Membres.

M. Baali a insisté d'autre part sur la nécessité du respect des mandats établis par l'Assemblée générale et estimé que le Département de l'information devrait se focaliser davantage sur les questions de décolonisation, de développement économique et social, en plus de l'attention qu'il porte aux questions des droits de l'homme et des opérations de maintien de la paix. A cet égard, il a réitéré le soutien de sa délégation au programme du Département de l'information relatif à la question palestinienne. Concernant la question des centres d'information des Nations Unies, il a souhaité qu'il leur soit accordé une plus grande attention, par la prise en charge de leurs besoins tant financiers qu'en personnel, pour un meilleur rendement dans leur pays d'implantation. Pour finir, il a exprimé le soutien de sa délégation au renforcement des capacités de la Bibliothèque Dag Hammarskjold.

M. MOHAMMAD MEDHI YOUSEFI (République islamique d'Iran) a exprimé sa préoccupation quant à la distribution inégale des sources, des ressources et de l'accès à l'information. Dans ce contexte, le déséquilibre entre pays en développement et pays développés se creuse davantage et engendre une nouvelle forme de pauvreté que l'on pourrait appelé la pauvreté de l'information. Ces

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disparités et déséquilibres sont visibles au sein des infrastructures de l'information, ce qui a causé des distorsions dans le flux d'information. A cet égard, et étant donné que le monde médiatisé ne respecte pas les valeurs culturelles et morales de toutes les nations, il serait utile de créer un code de conduite pour réguler le flux d'informations.

Abordant les recommandations de l'Equipe spéciale, le représentant a estimé que ces propositions devraient être examinées par le Comité de l'information au cours de sa session prochaine. Dans le cadre du processus de réforme de l'Organisation, la réorganisation des services d'information des Nations Unies et l'adoption d'une stratégie globale de communication sont des éléments importants. Le représentant a néanmoins souhaité que la réorientation des activités d'information et la réforme du Département de l'information ne se fassent pas au détriment des activités qui présentent un intérêt particulier pour les pays en développement et ne contribuent pas à creuser le déséquilibre existant entre pays en développement et pays développés dans le domaine des technologies et de l'accès à l'information. A cet égard, a précisé le représentant, nous soutenons le rôle de l'Assemblée générale qui doit fournir des directives et des orientations aux fonctions de communication et d'information. Par ailleurs, le représentant a plaidé en faveur de l'allocation de ressources adéquates aux centres d'information des Nations Unies qui constituent un moyen important de diffusion de l'information relative aux activités de l'Organisation. Pour ce qui est de l'intégration des nouvelles technologies de l'information, il a souhaité que le Département de l'information continue de diffuser des informations par les médias traditionnels.

M. HONG JE RYONG (République démocratique populaire de Corée) a noté l'impact du développement rapide des technologies d'information et les inégalités qui continuent d'exister dans le domaine de l'information et de la communication. Il y a là un défi majeur pour la communauté internationale, a- t-il déclaré. L'information, de manière générale, devrait contribuer à la promotion de l'entente et au renforcement de la coopération entre nations. Certains pays profitent toutefois de leur monopole en matière de technologie des communications pour imposer leurs idées et leurs valeurs culturelles à d'autres et même pour déformer la réalité de ce qui se passe dans les pays en développement. La soi-disant radio "Asie libre" créée par les Etats-Unis en est un exemple. Ce genre d'action participe clairement du désir de semer le chaos et le désordre dans les pays visés, en incitant à l'action les forces anti-gouvernementales. Il est donc clair qu'un nouvel ordre international s'impose en matière d'information et de communication.

Dans cette optique, le représentant a indiqué que les Etats Membres de l'ONU devraient, avant tout, s'en tenir strictement au principe du respect de la souveraineté et de la non-ingérence dans les affaires intérieures des nations, en matière d'information. Toute tentative d'imposer une culture ou un système de valeurs par le biais des moyens de communication de masse doit par ailleurs cesser. Il faut parallèlement que des mesures soient prises pour s'assurer que les pays en développement participent aux activités

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internationales en matière d'information et que la coopération touchant l'échange d'informations soit renforcée dans ces pays. A cet égard, le représentant a noté l'adoption de la Déclaration de Pyongang qui a signalé la décision d'établir des centres d'information internationaux dans différentes régions du monde et qui constitue l'une des mesures prises par les pays membres du Mouvement des pays non alignés pour renforcer la coopération sud- sud dans le domaine de l'information.

M. PETRU DUMITRIU (Roumanie) a estimé que l'Organisation des Nations Unies a besoin d'une stratégie de communication efficace dans le cadre du processus de réforme en cours. Une image publique adéquate est particulièrement nécessaire au moment où l'Organisation est confrontée non seulement à une crise financière mais également à une mauvaise perception dans certains médias. Il est donc nécessaire d'améliorer les moyens à travers lesquels les Nations Unies mobilisent l'intérêt et le soutien des gouvernements, des médias de masse et des jeunes générations. La perception des Nations Unies dépend de la qualité et de l'impact de ses activités, a estimé le représentant et, à cet égard, nous sommes reconnaissants à l'Equipe spéciale pour ses recommandations. L'émergence d'une nouvelle stratégie de la communication implique une gestion de l'information aux niveaux global mais également local, ainsi qu'une rationalisation des coûts. Si le Département de l'information doit entrer en compétition avec une multitude d'acteurs internationaux qui s'adressent au même public mais servent des buts différents, il ne doit néanmoins pas devenir une agence de presse, a estimé le représentant.

L'approche la plus adéquate pour répondre aux exigences internationales et à la crédibilité locale est de travailler en partenariat avec les gouvernements, les médias, les institutions scolaires et les organisations non gouvernementales. Le représentant s'est par ailleurs félicité de l'utilisation accrue des nouvelles technologies de l'information tout en reconnaissant le rôle essentiel des médias traditionnels. Pour ce qui est des centres d'information, il s'est dit préoccupé par le fait que leur autonomie de fonctionnement n'est pas toujours respectée et que les programmes s'en sont trouvés affectés. Nous invitons le Secrétariat à revoir sérieusement cette situation et à prendre les mesures qui s'imposent. Pour ce qui est du centre de Bucarest, il a invité le Département de l'information à trouver une solution à son problème financier. Alors que les Nations Unies accèdent favorablement à des demandes de la part de divers gouvernements en vue de créer des centres sur leur territoire, il serait dommage de négliger ceux qui existent déjà.

MME YUNIYA COX (Guyana) s'est associée aux déclarations faites par la Jamaïque au nom des pays de la Caricom et a relevé l'importance de la question de l'information pour l'Organisation des Nations Unies, dans le cadre de la réforme. Il faut procéder maintenant aux changements appropriés pour s'assurer ensuite que les réformes ont eu l'effet escompté. Il est évident, a-t-elle noté, que le Département de l'information tire pleinement profit des progrès que connaît la technologie de l'information et de la communication.

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Le Département connaît actuellement une période de transition cruciale pour son avenir. Le Secrétaire général est favorable à la recommandation de l'Equipe spéciale de réorientation des activités d'information qui préconise un rôle plus central pour les communications. Selon Mme Cox, le Département est tout à fait capable d'assumer cette responsabilité. L'Organisation doit avant tout regagner son influence et mettre fin au manque d'intérêt qu'elle suscite à l'extérieur.

La Guyana estime par ailleurs qu'à une époque de mondialisation, l'information dispose d'une grande force et qu'elle revêt une grande importance en vue du développement. Comme la coopération internationale en matière de développement a perdu du terrain, il faut que l'information redonne vigueur aux activités liées à cette question. Par l'entremise du Département de l'information, les Nations Unies peuvent atteindre tous les coins du globe. L'Organisation se doit donc de favoriser l'échange entre les cultures et de faire prendre conscience du caractère unique de chacun. Les services qu'offre l'Organisation permettent par ailleurs de réduire le fossé qui va s'élargissant entre pays développés et pays en développement dans le domaine de l'information, et offrent aux petits pays en développement une plus grande possibilité de tirer parti des technologies de l'information et de la communication.

M. BERNADINO HUGO SAGUIER CABALLERO (Paraguay), s'exprimant au nom du Groupe de Rio, a soutenu toute initiative permettant de promouvoir les activités de l'Organisation auprès de tous les peuples du monde, et de rehausser son image. Il a accueilli avec satisfaction le rapport de l'Equipe spéciale qui contient des éléments fondamentaux pour élaborer des propositions visant à réformer les activités d'information de l'Organisation. Il s'est félicité par ailleurs de l'utilisation des nouvelles technologies de l'information notamment Internet et le système de disques optiques, tout en soulignant l'importance des médias traditionnels et de la diffusion de l'information en langue locale. La radio permet de faire parvenir des informations dans des zones du monde les plus éloignées et les plus démunies, a-t-il précisé. Abordant la dix-neuvième session du Comité de l'information, il a regretté que celui-ci n'ait pas été en mesure de terminer ses travaux. Cette session s'est caractérisée par la recherche de solutions viables pour le Département de l'information et a permis de prendre conscience de l'ampleur des difficultés liées à la réforme. Le représentant a proposé que le Comité élabore ses propres recommandations pour ce qui est de la réforme du Département. Ces propositions constitueront un apport positif aux propositions de l'Equipe spéciale. Pour ce qui est des centres d'information, il a estimé que leurs crédits budgétaires ne devraient pas être révisés à la baisse. S'agissant de leur intégration aux bureaux extérieurs du PNUD, il a rappelé que leur mandat a été fixé par une résolution de l'Assemblée générale et donc leur intégration ne peut se faire qu'au cas par cas.

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M. ZAKI (Egypte) a exprimé la gratitude de son pays à l'égard du Département de l'information et a souhaité qu'il poursuive ses efforts. Il a indiqué que le Comité de l'information joue un rôle important et ne saurait donc être marginalisé dans la mesure où il est chargé d'étudier la réforme du Département. L'Egypte, a-t-il noté, estime qu'il est possible de tenir compte des idées des Etats Membres à condition qu'elles soient bien formulées. Il est donc important d'analyser les idées sous-tendant le programme de réformes avant qu'il n'entre en place. La réforme doit servir tous les Etats Membres et ce doit être un processus dynamique.

Il faut par ailleurs reconnaître les acquis du Comité de l'information et corriger les erreurs qui ont pu être commises. Le Comité mérite d'être maintenu : on n'imagine pas que le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien puisse être supprimé car cela irait à l'encontre du mandat donné par l'Assemblée générale. M. Zaki a estimé que l'ordinateur ne saurait se substituer aux documents sur papier. La délégation égyptienne, a-t-il indiqué, est favorable à la publication en arabe de toutes les publications de l'ONU et elle exhorte à ne négliger aucune des langues officielles de l'Organisation. Elle attend par ailleurs avec intérêt la poursuite du débat sur les réformes de l'Organisation.

Mme M.O. LAOSE (Nigéria) a rappelé que, comme l'a reconnu la cinquième Conférence des ministres du Mouvement des pays non alignés réunis à Abuja en septembre 1996, les gouvernements des pays en développement doivent prendre beaucoup plus d'initiatives et investir plus dans les domaines de l'information et de la communication. D'un autre côté cependant, il est nécessaire, au niveau international, de remettre à l'ordre du jour le concept d'un nouvel ordre mondial de l'information et de la communication (NOMIC). Les pays développés devraient s'engager à partager les nouvelles technologies d'information avec le monde en développement et devraient accepter d'utiliser les moyens qui sont les leurs, en matière de diffusion de l'information, de façon plus objective, et de manière à soutenir le développement des pays pauvres au lieu de chercher à les humilier. Dans ce cadre, il faut se féliciter des initiatives prises par l'UNESCO, dont les programmes de formation pour journalistes de radio et télévision ont permis à 300 journalistes originaires de pays en développement de se former et de se perfectionner. Le Nigéria se réjouit de la réaction positive de l'UNESCO aux demandes d'aide des pays en développement, qui permettra à ceux-ci de tirer bénéfice des autoroutes de l'information au lieu d'en devenir de simples victimes.

Concernant les réformes du système d'information des Nations Unies, Mme Laose a remercié le Département de l'information pour ses activités en cours, et a appelé à un renforcement et au maintien de ses publications. Le Nigéria, qui contribue régulièrement aux opérations de maintien de la paix, attache beaucoup d'importance à la diffusion des informations sur ces activités. La publicité dont elles bénéficient est importante pour la sécurité des troupes et pour le soutien dont elles ont besoin de la part de la communauté internationale, et la délégation du Niger accueille positivement les

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propositions faites en vue d'améliorer la composante information et communication des missions de rétablissement et de maintien de la paix. La paix, le développement et la sécurité étant au centre de la mission de l'ONU, il faudrait donner une couverture plus large des problèmes de désarmement, a dit la représentante du Nigéria, en mettant l'accent sur le désarmement nucléaire. L'opinion publique internationale ayant clairement exprimé son désir d'un monde sans menace nucléaire, l'ONU doit lui rendre compte des actions des Etats Membres dans ce domaine. L'Organisation démontrerait alors qu'elle ne répond pas seulement aux sensibilités des pays les plus puissants, mais qu'elle agit avec équité.

M. IFTHEKAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh) s'est déclaré en faveur des efforts de restructuration du système des Nations Unies et de réorientation de la gestion du système d'information. Le rôle et l'importance de l'Organisation risquent de souffrir si un système efficace n'est pas mis en place pour informer la communauté mondiale de la lutte que cette dernière mène en faveur de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans le monde. Tout en reconnaissant la nécessité urgente de procéder à des réformes pour faire face aux nouveaux défis qui se présentent à l'information, il s'est déclaré incapable de dire dans quelle mesure le rapport établi par l'Equipe spéciale sur l'orientation des activités d'information permettra d'aboutir à des changements du système actuel. Il a toutefois souhaité connaître l'avis des Etats Membres sur ce rapport. M. Chowdhury s'est par ailleurs inquiété du déséquilibre qui existe entre pays en développement et pays développés en matière d'infrastructure et de technologies de communication. Le Bangladesh, a-t-il noté, recommande une assistance technique accrue en faveur des pays en développement pour leur permettre, en particulier, d'améliorer leur réseau de communications. Il a également relevé l'importance du rôle joué par les centres d'information des Nations Unies qui permettent de favoriser la relation existant entre l'Organisation et les médias aux niveaux national et local. Il a demandé qu'on examine en détail le rôle et les activités du centre d'information de Dhaka et indiqué que ce centre devrait rester séparé du Bureau du PNUD et que son Directeur devrait être recruté localement.

M. AL-ZAYANI (Bahreïn) a estimé que l'information joue un rôle très important dans le domaine des relations internationales car elle joue le rôle de point de contact et de consolidation des ponts de coopération entre les peuples. Un nouvel ordre mondial de l'information devrait avoir pour objectif la consolidation de la paix et la promotion du développement, a-t-il expliqué. Dans ce contexte, les recommandations du Comité de l'information sont tout à fait pertinentes dans la mesure où elles touchent à l'élimination des disparités entre pays développés et pays en développement. Pour ce qui est de l'intégration des centres d'information des Nations Unies aux bureaux du PNUD, le représentant a appelé à la prudence pour que tous les effets négatifs consécutifs à cette intégration, soient évités. Les centres sont une façade à travers laquelle le monde voit l'action de la communauté internationale, a-t- il souligné. Il a souhaité la consolidation des activités des centres pour que ceux-ci touchent les masses à travers des moyens innovateurs en vue

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d'opérer une interaction de tous quant au rôle de l'Organisation dans le domaine du maintien de la paix et du développement. Pour cela il faut accorder à ces centres toutes les ressources dont ils ont besoin, a insisté le représentant.

M. SHARHRIL EFFENDI ABD. GHANY (Malaisie) a indiqué que les Etats Membres se rendent compte de plus en plus qu'ils leur faut suivre le développement des techniques de communication. La Malaisie, à ce sujet, tient à rappeler qu'il est impératif que les déséquilibres entre pays riches et pauvres dans la diffusion des informations, qui résultent en une distorsion du flot d'information venu des pays riches, soient corrigés. Les médias électroniques et même écrits, sont devenus des instruments tout puissants dont se sert une poignée d'Etats et d'individus pour influencer et désinformer l'opinion publique. Les peuples et les pays en développement ne devraient pas être laissés en marge du nouvel age de la communication et du nouvel ordre de l'information. La Malaisie a acueilli favorablement le rapport du Secrétaire général sur les questions concernant l'information contenues dans le document A/52/455, de même que le rapport du Comité de l'information, et elle appuie le Secrétaire général pour qui la capacité de diffuser les informations de façon juste, précise, objective et dans les temps, est une des principales responsabilités du Département de l'information de l'ONU.

La Malaisie, a dit M. Ghany, soutient le renforcement des capacités de l'Organisation à communiquer au niveau des Etats Membres, et en particulier la proposition visant à recruter du personnel national pour améliorer la capacité de l'Organisation à communiquer au niveau local. La Malaisie note aussi avec appréciation le travail important accompli par le Groupe de travail interdépartemental sur l'information relative aux missions de maintien de la paix. En tant que pays fournissant régulièrement des troupes à ces opérations, la Malaisie attend en effet que toute information relative à la sécurité, au bien-être et aux tâches d'organisation de ces missions soit reportée de manière adéquate et bien coordonnée.

M. BARGE (Jamahiriya arabe libyenne) a regretté la mainmise sur les moyens d'information qui a créé un fossé entre les pays développés et les pays en développement. Le monopole sur la connaissance est un phénomène très dangereux. Les médias des Etats-Unis et de certains pays ont passé sous silence les tentatives de la Libye pour trouver une solution pacifique à la crise dite de Lockerby. Nous subissons des dommages à travers les médias de certaines puissances et il est clair que ce que les moyens d'information vehiculent essayent de tromper le public. Nous joignons donc notre voix à ceux, qui demandent un code de conduite universel basé sur l'équité, et qui respecte le choix des peuples. L'information qui porte atteinte à la moralité n'est pas moins grave que la tromperie politique. Il faudrait donc déployer des efforts pour se défaire des stratégies qui visent à tromper le public, et, en ce sens, la responsabilité des Nations Unies est plus importante que par le passé. Il faudrait également casser le monopole de la connaissance, laquelle est un droit universel de l'homme.

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Le représentant a fait part de sa préoccupation quant à la mise en oeuvre de la résolution relative à un nouvel ordre mondial de l'information, plus juste et plus efficace. En effet, a-t-il observé, nous sommes loin d'avoir réalisé cet objectif. Nous voulons également réaffirmer que la réforme ne doit pas se faire au détriment des moyens d'information essentiels. A cet égard, il a plaidé en faveur de la promotion des problèmes qui préocupent le tiers monde et notamment du renforcement des publications sur la question de Palestine.

M. ROB WENSLEY (Afrique du Sud) a déclaré que son pays supporterait pleinement la décision de mettre la communication au coeur de la gestion stratégique de l'Organisation des Nations Unies. Les fonctions de communication et d'information s'avèrent en effet cruciales pour l'Organisation si elle veut continuer de jouer un rôle aux yeux du monde extérieur. L'image publique de l'ONU doit viser à convaincre ceux qui, se basant sur des perceptions limitées, veulent lui refuser les ressources et les moyens nécessaires à son fonctionnement. Le Département de l'information, a dit M. Wensley, continue à jouer un rôle important dans la diffusion des informations relatives au maintien de la paix, une activité qui se situe au centre du travail de l'ONU.

L'Afrique du Sud voit d'un bon oeil l'utilisation par le Secrétariat des Nations Unies des dernières technologies de l'information, dont l'usage d'Internet et des techniques de publication par ordinateur. L'accès au site Internet de l'ONU, non seulement facilite le travail des délégations, mais aussi offre des informations sur les activités de l'Organisation dans les lieux de travail, dans les bibliothèques, aux agences de presse et aux foyers à travers le monde. Se félicitant que ces technologies aient réduit les coûts d'imprimerie de l'Organisation, la délégation sud-africaine tient cependant à faire remarquer que dans l'intérêt des délégations des pays en développement qui n'ont pas encore plein accès à ces percées technologiques, les méthodes traditionnelles de documentation ne devraient pas être abandonnées.

Concernant le développement des technologies de télécommunications en Afrique qui, dans le passé, ont été affectées par leur caractère colonial, l'Afrique du Sud s'efforce de corriger les inégalités sociales qui en ont résulté et qui se traduisent par des lacunes dans l'accès aux infrastructures de base les plus élémentaires. La vision du Gouvernement sud-africain dans ce domaine est de corriger les déséquilibres du passé de façon à ce que les prochaines générations deviennent une société ayant plein accès à la connaissance : l'expérience a en effet démontré que les nouvelles technologies d'information sont des facteurs majeurs dans la promotion du développement économique et social.

M. SLOBODAN TASOVSKI (ex-République yougoslave de Macédoine) a qualifié de constructifs les rapports du Secrétaire général et de l'Equipe spéciale en soulignant que sa délégation soutient traditionnellement les efforts du Secrétaire général dans le domaine de la réorientation des activités d'information des Nations Unies. Nous sommes satisfaits de constater que le

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Département de l'information a amélioré de façon significative sa capacité à diffuser, dans plusieurs langues et par le biais de différents moyens, des informations relatives à ses réalisations. Les activités de publication demeurent au centre des efforts du Département pour communiquer les résultats positifs obtenus dans le cadre du système des Nations Unies. Pour ce qui est de l'intégration des centres d'information aux bureaux extérieurs du PNUD, il a souhaité que ce processus soit mis en oeuvre au cas par cas, en tenant compte des points de vue des pays hôtes. Par ailleurs, il a fait valoir l'importance de la composante information au sein des opérations de maintien de la paix et a apporté son soutien à la participation du Département de l'information dès la phase de planification des missions. A cet égard, il s'est félicité de la tenue, en mars 1997, d'un séminaire de deux jours sur les politiques de l'information et les pratiques sur le terrain. De façon plus générale, le représentant a apporté son soutien au Rapport de l'Equipe spéciale.

M. KIRILL SPERANSKY (Fédération de Russie) a déclaré que sa délégation soutient l'opinion émise par le Secrétaire général qui place un changement d'orientation des activités des Nations Unies dans le domaine de l'information au coeur des réformes de l'Organisation. Pour être plus précis, la Fédération de Russie trouve logique l'idée de faire de la communication une des activités essentielles de l'ONU, et approuve les propositions visant à renforcer le rôle de la communication en la plaçant sous la supervision d'un responsable de haut rang placé sous l'autorité directe du Secrétaire général. Dans le cadre des réformes envisagées, la Fédération de Russie pense cependant que le problème des centres régionaux d'information de l'ONU mérite d'être traité séparément, et approuve les propositions faites par le Secrétaire général en ce qui concerne l'utilisation de personnels recrutés dans les pays hôtes et la nécessité d'atteindre de bons ratios de coûts, d'efficacité et de professionnalisme. Le point de vue du pays hôte devrait ici être pris en considération, au cas par cas, dans le processus de décision.

Considérant le rôle croissant que joue le centre d'information de Moscou dans la dissémination des informations relatives au fonctionnement de l'ONU et dans les activités de mobilisation de divers groupes sociaux en Fédération de Russie et dans beaucoup d'autres Etats de la Communauté des Etats indépendants, la délégation russe pense qu'il serait raisonnable de préserver au maximum l'autonomie de ce centre, et réitère de nouveau le besoin de donner plus d'importance à son poste de directeur. Elle attire aussi l'attention sur la nécessité d'utiliser les langues locales dans le cadre des activités d'information de l'ONU, et estime que la langue russe, parlée par des dizaines de millions de personnes pas seulement en Fédération de Russie ou dans les ex-Républiques soviétiques, mérite un plus grand usage dans le cadre de la communication des Nations Unies. Bien que le Comité de l'information n'ait pu traiter de nombreux problèmes liés à la substance des réformes à faire dans ce domaine, la délégation russe espère que lors de sa prochaine session, ce Comité pourra discuter plus en détail des problèmes concernant la réforme des activités d'information et de communication des Nations Unies.

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M. PEDRO NUNEZ MOSQUERA (Cuba) a reconnu les efforts du Département de l'information qui fait beaucoup avec peu de moyens pour élargir sa mission de diffusion et il a estimé que son activité devrait continuer d'être renforcée, surtout dans les domaines qui touchent aux problèmes du développement social et économique des pays en développement. Il est de même important que l'Organisation des Nations Unies retrouve son rôle de premier plan dans le domaine de l'aide aux pays en développement en leur permettant d'accéder au transfert de technologie du nord au sud, ce qui permettra de faire connaître les réalités dans ces pays. La révolution technologique, a-t-il indiqué, au lieu de réduire les différences, les a exacerbées. C'est ainsi que ceux qui disposent de plus de ressources s'en servent pour imposer des modèles politiques et culturels sans rapport avec la réalité des pays en développement. En d'autres mots, il existe toujours une forme de colonisation de l'information et il est temps que les Nations Unies fassent preuve de détermination devant cette situation. La diffusion d'information continue à souffrir d'une disparité et, à cet égard, la situation des pays en développement n'a pas changé à cet égard. Nous avons tous le droit de bénéficier d'informations sérieuses qui doivent assurer le bienfait de la communauté. C'est pourquoi il est important de renforcer les mesures qui permettront d'offrir à tous les habitants de la planète les outils qui leur donneront la possibilité de faire entendre leur voix indépendante. A quoi bon parler de la liberté de l'information quand des millions d'êtres humains ne savent toujours pas lire et écrire et luttent tous les jours pour survivre.

Adoption de projets de résolution

La Commission a adopté sans vote un projet de décision relatif à l'élargissement de la composition du Comité spécial (A/52/21) aux termes duquel l'Assemblée générale déciderait de porter de 89 à 90 le nombre des membres du Comité de l'information et nommerait la Géorgie membre du Comité.

La Commission a également adopté sans vote le projet de résolution A (A/52/21) relatif à l'information au service de l'humanité aux termes duquel, l'Assemblée générale demanderait instamment que tous les pays, le système des Nations Unies dans son ensemble et toutes les parties intéressées coopèrent et agissent de manière concertée afin d'atténuer les disparités dans la façon dont l'information circule en fournissant une aide accrue pour développer les infrastructures et les capacités en communication dans les pays en développement, fassent en sorte que les journalistes puissent travailler librement et efficacement, aident à poursuivre et renforcer les programmes de formation pratique destinés aux journalistes des organes de presse, de radio et de télévision publics, privés et autres, des pays en développement, épaulent l'action régionale et les efforts de coopération que les pays en développement mènent entre eux comme avec les pays développés, s'efforcent d'aider à créer et à développer des réseaux de communication sous-régionaux, régionaux et interrégionaux, notamment entre pays en développement et de faciliter, selon qu'il conviendra, l'accès des pays en développement aux techniques de communication de pointe disponibles sur le marché.

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Par le projet de résolution B (A/52/21) relatif à la politique et action de l'Organisation des Nations Unies en matière d'information adopté sans vote, l'Assemblée générale réaffirmant énergiquement le rôle essentielle qu'elle doit jouer dans l'élaboration, la coordination et l'harmonisation de la politique et de l'action de l'Organisation des Nations Unies dans le domaine de l'information, noterait que le Comité de l'information n'a pas été en mesure d'achever ses travaux à sa dix-neuvième session.

Elle prendrait acte du rapport du Secrétaire général et du rapport de l'Equipe spéciale et prierait le Secrétaire général de continuer à mettre en oeuvre les mesures déjà prescrites. Elle prierait également le Secrétaire général de rendre compte au Comité de l'information, à sa vingtième session, et à l'Assemblée générale, à sa cinquante-troisième session, des activités de l'Organisation des Nations Unies en matière d'information ainsi que l'application des mesures concernant les activités d'information et de communication approuvée par l'Assemblée.

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