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FAO/3676

LE SECRETAIRE GENERAL EXHORTE LES ETATS A HONORER LES ENGAGEMENTS PRIS LORS DU SOMMET MONDIAL SUR L'ALIMENTATION A ROME

21 octobre 1997


Communiqué de Presse
FAO/3676


LE SECRETAIRE GENERAL EXHORTE LES ETATS A HONORER LES ENGAGEMENTS PRIS LORS DU SOMMET MONDIAL SUR L'ALIMENTATION A ROME

19971021 Les participants à la Journée mondiale de l'alimentation plaident pour un accroissement des investissements pour améliorer la productivité agricole et assurer la sécurité alimentaire

Les Nations Unies ont tenu, en début d'après-midi, une cérémonie spéciale à l'occasion de la Journée mondiale de l'alimentation de 1997 sur le thème "Investir dans la sécurité alimentaire". Outre, le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, le Ministre des affaires étrangères d'Haïti est intervenu et donné lecture d'un message du Président de la République d'Haïti, M. René Préval. De même, M. Manuel Tello, Vice-Président de la cinquante-deuxième session de l'Assemblée générale, a lu un message du Président de l'Assemblée générale, M. Hennadiy Udodvenko. M. Jacques Diouf, Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Président du Conseil économique et social, M. Vladimir Galuska (République tchèque) ont également fait une déclaration.

Dans son allocution, M. Kofi Annan, après avoir déploré que le vieux problème de la faim s'aggrave tragiquement à l'aube du prochain millénaire, a exhorté les gouvernements à respecter l'engagement qu'ils ont pris lors du Sommet mondial sur l'alimentation réuni à Rome, en novembre dernier, qui vise à réduire de moitié d'ici l'an 2015 le nombre de personnes souffrant de la faim et de la malnutrition dans le monde. Il a souligné que le secteur privé et la société civile doivent être étroitement associés à cet effort et a engagé les institutions spécialisées des Nations Unies concernées à prendre des mesures pour améliorer leur efficacité et leur coordination.

Pour sa part, M. Manuel Tello (Mexique), Vice-Président de l'Assemblée générale, donnant lecture d'un message adressé par le Président de l'Assemblée, M. Hennadiy Udovenko (Ukraine), a déclaré que la célébration de la Journée mondiale de l'alimentation est l'occasion pour la communauté internationale de réaffirmer son engagement en faveur de la lutte contre la faim et la malnutrition. Pour M. Udovenko, l'on ne parlera jamais assez de l'importance qu'il y a à garantir la sécurité alimentaire de tous. Selon lui, investir dans la sécurité alimentaire c'est la meilleure façon d'utiliser le dividende la paix.

(à suivre - 1a)

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Le Ministre des affaires étrangères et des cultes d'Haïti, M. Fritz Longchamp, donnant lecture du message adressé par le Président de la République d'Haïti, M. René Préval, a rappelé que l'objectif de réduire de moitié, d'ici l'an 2015, le nombre de personnes souffrant de la faim, de malnutrition et d'insécurité alimentaire est parfaitement réalisable si l'on entend y consacrer les moyens nécessaires et les investissements adéquats. Parallèlement, ces efforts doivent être soutenus par la société civile afin de conjuguer efficacement tous les efforts.

Pour sa part, M. Jacques Diouf, Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), a rappelé que la FAO est résolue à promouvoir une approche coordonnée du problème de la sécurité alimentaire entre les institutions des Nations Unies, en particulier au niveau des pays. Il a par ailleurs déclaré qu'une augmentation des investissements totaux sera nécessaire pour faciliter une croissance de la production alimentaire dans les pays en développement.

De son côté, le Président du Conseil économique et social, M. Vladimir Galuska (République tchèque) a observé, qu'à l'occasion de la célébration de la 17ème Journée mondiale de l'alimentation, l'attention de la communauté internationale est particulièrement attirée sur le rôle critique que doivent jouer les investissements pour parvenir à la sécurité alimentaire et contribuer à améliorer la productivité agricole en vue de l'élimination à terme de la malnutrition dont souffrent encore à ce jour plus de 800 millions de personnes.

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Le Vice-Président de l'Assemblée générale, M. M ANUEL TELLO (Mexique), donnant lecture d'un message du Président de l'Assemblée générale, M. Hennadyi Udovenko (Ukraine), a rappelé que la Journée mondiale de l'alimentation de 1997 permet à la communauté internationale de mettre l'accent sur la sécurité alimentaire et s'est félicité de célébrer le 52ème anniversaire de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Il a estimé que la célébration de la Journée est l'occasion pour la communauté internationale de réaffirmer son engagement en faveur de la lutte contre la faim et la malnutrition. Cette journée permet également à la communauté internationale de concentrer son attention sur le fait que plus de 800 millions de personnes souffrent dans le monde de la faim et d'une malnutrition chroniques, ce qui entraîne la mort de près de 30 000 d'entre elles chaque jour.

La Journée mondiale de l'alimentation contribue à rappeler que la lutte contre la faim, qui a été consacrée en 1948 par la Déclaration universelle des droits de l'homme, continue à être un objectif difficile à réaliser. M. Tello a estimé que la faim dans le monde représente à la fois une cause et une conséquence de la pauvreté et favorise de nombreux conflits dans le monde. Or, a-t-il fait observer, près de 26% de la population mondiale vit dans la pauvreté. Le Sommet mondial sur l'alimentation qui s'est tenu à Rome en Novembre dernier et auquel ont participé 186 pays, a permis d'adopter la Déclaration et le Programme d'action de Rome, qui visent à établir la sécurité alimentaire aux niveaux individuel, familial, national, régional et mondial. "L'on ne parlera jamais assez de l'importance qu'il y a à garantir la sécurité alimentaire de tous", a déclaré le Vice-Président, avant de passer en revue les points de l'ordre du jour de la 52ème session de l'Assemblée générale qui ont pour objectif de contribuer au renforcement de la coopération internationale et de l'assistance humanitaire.

Pour M. Tello, la démocratie, la paix, la sécurité alimentaire et le développement sont étroitement liés. Selon lui, le thème retenu cette année pour la célébration de la Journée mondiale, "Investir dans la sécurité alimentaire", a le mérite de mettre en lumière les sept objectifs principaux contenus dans les recommandations adoptées à Rome. Le Vice-Président s'est félicité de la nouvelle initiative du Directeur général de la Fao, "Telefood", qui a pour but de mobiliser les ressources et les appuis aux projets de sécurité alimentaire. "Investir dans la sécurité alimentaire c'est la meilleure façon d'utiliser le dividende la paix", a conclu M. Tello.

Le Président du Conseil économique et social, M. VLADIMIR GALUSKA (République tchèque), a déclaré que la question principale est de savoir comment peut-il être moralement acceptable que plus de 800 millions de personnes ne peuvent pas satisfaire à ce jour leurs besoins fondamentaux en alimentation.

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Il a rappelé que le rapport du Sommet Mondial sur l'Alimentation, qui s'est tenu à Rome en novembre 1996 et qui a abordé la question de la sécurité alimentaire mondiale dans sa globalité, a été un véritable avertissement pour la communauté internationale à la veille du troisième millénaire. Ce rapport a notamment insisté sur l'impératif d'investir dans la sécurité alimentaire si l'on veut éliminer à terme la malnutrition dont souffrent encore plus de 800 millions de personnes dans le monde.

A cet effet, M. Galuska a noté que les investissements à réaliser en vue de lutter en faveur de la sécurité alimentaire dans le monde peuvent prendre des formes différentes en fonction des besoins spécifiques des régions: gestion des ressources en eau, réformes agraires, développement du secteur privé, infrastructure de stockage, recherche agricole, élargissement des possibilités de commercialisation de produits agricoles...

En conclusion, M. Galuska a noté que cette 17ème Journée Mondiale de l'Alimentation attire particulièrement l'attention de la communauté internationale sur le rôle critique que doivent jouer les investissements en vue d'assurer la sécurité alimentaire mondiale et la productivité agricole. Seule une mobilisation de tous les secteurs de la société civile peut permettre d'aboutir à la sécurité alimentaire mondiale et sérieusement contribuer à la réalisation de la sécurité alimentaire mondiale pour nous et pour les générations à venir, une action concertée à tous les niveaux, global, régional, sub-régional, national et local est impérative.

M. JACQUES DIOUF, Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, a rappelé qu'en novembre de l'année dernière, la FAO avait organisé et accueilli le Sommet mondial de l'alimentation pour faire prendre conscience du niveau absolument intolérable de la sous-nutrition dans le monde et de l'urgence que revêt l'élaboration d'une stratégie globale pour assurer la sécurité alimentaire des générations présentes et futures. Les représentants de 186 pays ont adopté un Plan d'Action qui devrait permettre de parvenir à la sécurité alimentaire pour tous et, dans l'immédiat, de réduire de moitié le nombre des personnes sous- alimentées d'ici à l'an 2015 au plus tard. Actuellement plus de 800 millions de personnes, dont 200 millions d'enfants, ne bénéficient pas du minimum vital. Leur activité quotidienne ainsi que leur capacité à améliorer ce quotidien sont freinées par la malnutrition et la sous-nutrition chronique.

Le thème choisi pour cette Journée mondiale de l'alimentation met l'accent sur l'augmentation des investissements pour atteindre la sécurité alimentaire pour tous. La majeure partie de l'investissement pour la sécurité alimentaire est aujourd'hui le fait du secteur privé. Il s'agit des apports des millions de petits agriculteurs, de commerçants, d'artisans, d'entrepreneurs et autres qui sont engagés dans la production et la distribution. Par leur travail, par leur épargne modeste, par leurs

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investissements, ils assument environ les trois-quarts des apports nécessaires à la réalisation de la sécurité alimentaire dans les pays les plus pauvres du monde. Il faut donc encourager fortement ces investissements privés au niveau de l'exploitation agricole et des activités connexes.

M. Diouf a également relevé que, selon l'étude prospective de la FAO, un investissement total de 166 milliards de dollars américains sera nécessaire chaque année pour permettre une croissance appropriée de la production alimentaire dans les pays en développement au cours des quinze prochaines années. Cela représente une augmentation de 23% par rapport au niveau actuel des investissements.

Si la part des aides officielles, aussi bien multi- que bilatérales, dans le financement des investissements publics du secteur agricole restait la même que ces dernières années, soit un peu plus d'un tiers des engagements, environ 15 milliards de dollars E.U. seraient nécessaires chaque année pour aider les pays les plus pauvres à atteindre le niveau requis. Malheureusement, l'aide publique au développement agricole est aujourd'hui bien en-dessous de ce chiffre, ayant chuté régulièrement au cours des dix dernières années de 16 milliards de dollars en 1988 à moins de 10 milliards en 1995 et ce, au détriment principalement des pays les plus pauvres du monde où le 1995 et ce, au détriment principalement des pays les plus pauvres du monde où le secteur rural est prédominant. La FAO travaille sans relâche, avec ses partenaires financiers, pour inverser cette tendance dangereuse.

M. Diouf, les défis et priorités de l'investissement pour la sécurité alimentaire diffèrent selon les régions et les pays. Toutefois, partout il faudra porter une attention particulière aux femmes qui, dans la plupart des pays en développement, produisent et transforment jusqu'à 80% des produits alimentaires de base. Assurer leur accès à la formation, aux facteurs de production, au crédit et aux marchés, c'est investir pour la sécurité alimentaire au niveau le plus fondamental. La FAO est aussi résolue à promouvoir une approche coordonnée du problème de la sécurité alimentaire entre les institutions des Nations Unies, en particulier au niveau des pays.

M. Diouf a averti que la communauté internationale échouera si elle continue à concentrer son action sur l'organisation de conférences, réunions et autres séminaires et à la production de rapports de consultants. Les débats intellectuels ne peuvent suffire à améliorer le sort des pauvres et de ceux qui ont faim. La bataille pour le droit fondamental d'être libéré des fléaux que sont la malnutrition et la sous-alimentation ne sera gagnée que par des actions concrètes en faveurs des agriculteurs.

Le Secrétaire général des Nations Unies, M. KOFI ANNAN, a déploré que 800 millions de personnes souffrent de façon chronique de la faim, ce qui représente près de 15% de la population mondiale dont plus de 200 millions d'enfants âgés de moins de cinq ans. Des millions encore sont atteints de cécité, ont une croissance déficiente ou sont victimes des autres conséquences

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de la faim et de la malnutrition et des effets débilitants des carences en vitamines et sels minéraux essentiels. Ainsi, 29 pays, pour la plupart africains, sont aujourd'hui confrontés à des problèmes d'urgence alimentaire.

A l'aube du prochain millénaire, le vieux problème de la faim s'aggrave tragiquement, a déploré M. Annan, avant d'ajouter que tant que l'on ne fera rien pour mettre un terme à de telles souffrances, chose qui est en notre pouvoir, nos espoirs de parvenir à la paix et au développement durables ne pourront être satisfaits. Le thème retenu cette année pour célébrer la Journée mondiale de l'alimentation "Investir dans la sécurité alimentaire" met l'accent sur la question des ressources. Au cours des années écoulées, la communauté internationale a non seulement assisté à un déclin de l'Aide publique au développement (ADP), mais aussi de la part que représente l'agriculture dans l'aide internationale. Le Secrétaire général a également regretté que les pays les plus menacés par l'insécurité alimentaire n'investissent pas assez dans le secteur agricole ou l'économie rurale.

Pour le Secrétaire général, l'investissement ne doit pas se résumer à construire des systèmes d'irrigation, des routes et autres infrastructures. L'investissement dans les ressources humaines, et particulièrement dans l'éducation des femmes et des fillettes, est particulièrement important. Les femmes, a-t-il rappelé, fournissent plus de 80% de la production alimentaire en Afrique sub-saharienne et dans les Caraïbes. Dans certaines régions de l'Afrique, 60% des chefs de famille sont des femmes. Le Secrétaire général a exhorté les gouvernements à respecter l'engagement qu'ils ont pris lors du Sommet mondial sur l'alimentation, à savoir réduire de moitié d'ici l'an 2015 le nombre de personnes souffrant de la faim et de la malnutrition dans le monde. C'est là, a-t-il estimé, un objectif concret et réalisable. M. Annan a suggéré que le secteur privé et la société civile soient être étroitement associés à cet effort. Quant aux institutions spécialisées concernées par les problèmes de la faim, de la malnutrition et de la pauvreté, elles doivent prendre des mesures pour améliorer leur efficacité et leur coordination dans l'esprit des réformes du système des Nations Unies.

M. FRITZ LONGCHAMP (Haïti) a rappelé que le Sommet mondial de l'alimentation n'a pas seulement fourni un cadre politique et opérationnel avec la Déclaration de Rome sur la sécurité alimentaire et le Plan d'action qui l'accompagne, il a aussi fixé l'objectif précis de réduire de moitié, d'ici l'an 2015, le nombre actuel de personnes souffrant de faim, de malnutrition et d'insécurité alimentaire dans le monde. Cet objectif est parfaitement réalisable. Il suffit d'y consacrer les moyens nécessaires dont la mise à disposition du secteur agricole des investissements adéquats. A cet égard, M. Longchamp a déclaré que pour faire face à la nécessité d'accroître les investissements dans l'agriculture et en vue de répondre à une demande croissante liée à la pression démographique, les gouvernements doivent non seulement créer un cadre politique propice à l'investissement mais encore

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favoriser les conditions d'une collaboration étroite avec le secteur privé. Il faut en effet, que les petits entrepreneurs agricoles, les ONG, le secteur privé en général ainsi que les institutions spécialisées conjuguent efficacement leurs efforts en vue de garantir l'accès adéquat de tous à la nourriture.

Dans cette perspective, le Sommet mondial de l'alimentation n'a pas manqué de mettre l'accent sur le rôle de la société civile, le petit producteur agricole en particulier dont il faut absolument soutenir les efforts. Il est heureux de constater que le programme de la FAO pour la sécurité alimentaire s'inscrit dans cette philosophie. Il illustre bien la façon concrète et pragmatique dont la FAO entend apporter son assistance aux pays à faible revenu et à déficit alimentaire, à l'intérieur d'un partenariat qui engage aussi bien les nations développées que les pays en développement.

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