AG/593

L'ASSEMBLEE ENTAME L'EXAMEN DU RENFORCEMENT DE LA COORDINATION DE L'AIDE HUMANITAIRE ET DE L'ASSISTANCE ECONOMIQUE SPECIALE DE L'ONU

21 novembre 1996


Communiqué de Presse
AG/593


L'ASSEMBLEE ENTAME L'EXAMEN DU RENFORCEMENT DE LA COORDINATION DE L'AIDE HUMANITAIRE ET DE L'ASSISTANCE ECONOMIQUE SPECIALE DE L'ONU

19961121 MATIN AG/593 Elle était saisie de deux projets de résolution sur les Etats subissant le contrecoup des sanctions imposés à la République fédérative de Yougoslavie et sur le Libéria

L'Assemblée générale, a entamé, ce matin, l'examen du point 21 de son ordre du jour, intitulé renforcement de la coordination de l'aide humanitaire et des secours en cas de catastrophe fournis par l'Organisation des Nations Unies, y compris l'assistance économique spéciale.

A ce titre, elle était saisie d'un rapport du Secrétaire général et d'un projet de résolution, présenté par le représentant de la Bulgarie, au nom des coauteurs et relatif à l'assistance économique aux Etats qui subissent le contrecoup des sanctions imposées par le Conseil de sécurité contre la République fédérative de Yougoslavie (Serbie et Monténégro). Aux termes de ce projet, l'Assemblée se déclarerait préoccupée par les problèmes économiques particuliers auxquels continuent d'être confrontés les Etats pendant la période suivant la levée des sanctions, et elle réaffirmerait qu'il est nécessaire que la communauté internationale continue de coordonner ses efforts en vue de régler de manière plus efficace les problèmes économiques particuliers, compte tenu de leur gravité et des effets néfastes des sanctions sur l'économie de ces Etats.

L'Assemblée générale était également saisie d'un rapport du Secrétaire général et d'un projet de résolution, présenté par le Cameroun, sur l'assistance pour le relèvement et la reconstruction du Libéria, par lequel, elle réitèrerait son appel à tous les Etats pour qu'ils contribuent généreusement au fonds d'affectation spéciale pour le Libéria créé par le Secrétaire général. En outre, elle prierait le Secrétaire général de procéder, si les circonstances le permettent, en étroite collaboration avec les autorités libériennes, à une évaluation globale des besoins, l'objectif étant d'organiser une table ronde des donateurs désireux de contribuer à la reconstruction et au développement du Libéria.

L'Assemblée générale se prononcera sur ces deux projets de résolution à une date ultérieure.

(à suivre - 1a)

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Sur ce même point de l'ordre du jour, l'Assemblée générale était saisie d'un rapport du Secrétaire général sur la situation générale et de plusieurs rapports du Secrétaire général, relatifs à l'assistance économique spéciale à certains pays ou régions, à savoir l'assistance d'urgence au Mozambique, l'assistance spéciale aux Etats de première ligne et aux autres Etats voisins, l'assistance pour la reconstruction et le développement de Djibouti, l'assistance humanitaire à la Somalie et le soutien au relèvement économique et social du pays, l'assistance d'urgence au Soudan. L'Assemblée a également examiné les rapports relatifs à l'assistance spéciale d'urgence pour le redressement économique, la reconstruction du Burundi, la situation du Burundi : assistance internationale pour la solution du problème des réfugiés, le rétablissement de la paix totale, la reconstruction et le développement socio- économique au Rwanda, et l'assistance au peuple palestinien.

Les pays suivants sont intervenus au débat : Irlande (au nom de l'Union européenne et des pays associés), Norvège, Liban, Chine, Mozambique, Jamaïque (au nom de la Communauté des Caraïbes), Fédération de Russie, Japon, Soudan, Canada, République de Corée, Etats-Unis, Libéria et Bélarus.

Les intervenants ont souligné l'importance du renforcement de la coordination entre les différents acteurs du système des Nations Unies, d'une part ainsi qu'entre les Organisations humanitaires et les institutions financières internationales. Une majorité des représentants s'est félicitée des différents efforts entrepris au sein de l'Organisation, notamment par le Département des affaires humanitaires. Toutefois, ils ont indiqué que des initiatives supplémentaires peuvent encore être entreprises en ce sens. Ils ont, en outre, appelé à une amélioration du financement des activités de secours d'urgence, qui doit être plus fiable et plus rapide. A cet égard, plusieurs délégations ont proposé que les charges financières encourues par le DAH soient couvertes par le budget ordinaire de l'Organisation.

L'Assemblée générale poursuivra l'examen de cette question cet après-midi, à partir de 15 heures.

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Renforcement de la coordination de l'aide humanitaire et des secours en cas de catastrophe fournis par l'Organisation des Nations Unies, y compris l'assistance économique spéciale

Renforcement de la coordination de l'aide humanitaire d'urgence fournie par l'Organisation des Nations Unies : rapport du Secrétaire général (A/51/172-E/1996/77)

L'Assemblée générale était saisie d'un rapport du Secrétaire général sur le renforcement de la coordination de l'aide humanitaire d'urgence fournie par les Nations Unies (A/51/172). Le rapport en date du 21 juin 1996 vise à réaliser une mise à jour des progrès accomplis dans l'application de la résolution 1995/56 du Conseil économique et social ainsi que dans la résolution 46/182 de l'Assemblée générale qui reconnaissent la nécessité d'examiner et de renforcer les capacités des Nations Unies en matière d'aide humanitaire. La section II du rapport décrit le contexte qui pourrait être celui de l'aide humanitaire dans les prochaines années et les modalités de sa fourniture. La section III, relative au suivi de la résolution 1995/56, donne un bref aperçu des discussions de fond que les organes directeurs des organismes concernés des Nations Unies ont consacrées à cette résolution, mettant en lumière les problèmes posés à l'échelle du système. Les organismes des Nations Unies rendront compte plus en détail dans leurs rapports au Conseil économique et social des délibérations de leurs organes directeurs. La section III souligne également le rôle du Comité permanent interorganisations dans le processus de suivi et résume les consultations interorganisations en cours concernant les sept domaines clefs de préoccupation générale, que sont la coordination, la mobilisation des ressources, le secours et le développement, le perfectionnement du personnel, le suivi et l'évaluation, le renforcement des capacités locales et des mécanismes de réforme et les personnes déplacées à l'intérieur de leur pays. La section IV examine l'application de la résolution 46/182 de l'Assemblée générale par le Département de affaires humanitaires (DHA). Les activités du DHA y sont envisagées tant en ce qui concerne les interventions d'urgence complexes que celles en cas de catastrophe naturelle ou écologique.

Au tire des conclusions et recommandations, le Secrétaire général examine les défis que devra relever le système humanitaire de l'Organisation et le prochain examen des capacités du système par le Conseil économique et social. Il apparaît, en effet, que l'action humanitaire se trouve à la croisée des chemins, la situation nouvelle étant en particulier le fait de travailler dans des conditions instables et peu sûres. Les situations de crise complexes ne sont pas un "dérapage" dans le processus linéaire du développement mais sont provoquées ou exacerbées par la manière dont la société est organisée, dont les questions de légitimité et l'administration publique sont considérées et la mesure dans laquelle les groupes et les

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individus sont touchés par la pauvreté et les disparités. De plus, l'aide humanitaire s'inscrit généralement dans un contexte politique et est souvent la seule réponse efficace que puisse apporter la communauté internationale à une situation de crise, lorsque la volonté politique ou les ressources qui permettraient d'en éliminer les causes profondes font défaut.

Il ressort du présent rapport que l'aide humanitaire coûte cher. De plus, on note une augmentation des besoins et une diminution des ressources, aussi la communauté des donateurs doit-elle opérer des choix difficiles lorsqu'il s'agit de répondre à des situations d'urgence "silencieuses" ou à des situations à fort retentissement, ou de privilégier l'aide d'urgence par rapport à la reconstruction et au développement à long terme. De nouveaux acteurs, tel que les militaires, ont fait leur apparition sur la scène humanitaire et des tâches d'un type nouveau, dont le déminage, la démobilisation et la réinsertion des soldats, ont dû être entreprises. Des notions essentielles et qui ont tendance à se recouvrir telles que "secours", "relèvement", "reconstruction" et "développement" doivent être continuellement redéfinies. La clef du succès est, semble-t-il, d'ensemencer le terrain en vue du développement tout en répondant aux besoins humanitaires.

Le Secrétaire général rappelle, par ailleurs, que le processus de réforme en cours adopte une approche progressive partant des capacités existantes. Il en ressort que la capacité de réaction du système s'améliore. Le Comité permanent interorganisations et le Fonds central autorenouvelable d'urgence sont des innovations positives.

Cependant, des lacunes doivent encore être comblées, notamment dans le domaine de la prévention, de la planification préalable et de la planification des opérations d'urgence. Il reste qu'il est plus facile de réunir des ressources dans les situations d'urgence qu'à des fins de prévention.

Le deuxième domaine a trait aux ambiguïtés du concept même de coordination. Les manières de voir varient quant aux implications pratiques de la coopération et à la meilleure façon de la traduire par des mécanismes de coordination spécifique sur le terrain. A cet égard, le Secrétaire général souligne la nécessité de faire mieux comprendre les avantages et les inconvénients que présentent des arrangements spécifiques en la matière.

Le troisième domaine concerne les ressources dont le Département des affaires humanitaires a besoin. Il faut impérativement remédier à la vulnérabilité du Département, qui tient au déséquilibre entre ressources ordinaires et extrabudgétaires.

Le quatrième domaine est celui de la responsabilité, qui laisse fortement à désirer. Il importe d'établir des codes de conduite, des indicateurs de performances et des mécanismes appropriés pour l'évaluation des résultats. Il s'agit d'une tâche de longue haleine, nécessitant des

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ressources spécifiques pour mener des études sur les enseignements tirés des différentes activités et procéder à des évaluations. En outre, il convient de faire en sorte que les organisations humanitaires disposent des moyens leur permettant d'évaluer l'incidence de leurs activités sur les mécanismes de réponse des communautés touchées et d'assurer la viabilité à long terme de telles activités sans compromettre les possibilités qu'ont les communautés de se prendre en charge. La capacité de la communauté internationale de répondre aux urgences d'ordre humanitaire et aux catastrophes naturelles dépendra en définitive de l'efficience des différents éléments du système des Nations Unies.

Présentation de deux projets de résolution

L'Assemblée générale était saisie d'un projet de résolution (A/51/L.22), relatif à l'assistance économique aux Etats qui subissent le contrecoup de l'application des résolutions du Conseil de sécurité imposant des sanctions contre la République fédérative de Yougoslavie. Aux termes de ce projet, qui a été présenté par le représentant de la Bulgarie, l'Assemblée se déclarerait préoccupée par les problèmes économiques particuliers auxquels continuent d'être confrontés les Etats pendant la période suivant la levée des sanctions, en particulier les Etats limitrophes de la République fédérative de Yougoslavie, les autres Etats riverains du Danube et tous les autres Etats qui pâtissent de la rupture de leurs relations économiques avec la République fédérative de Yougoslavie et de la perturbation des liaisons normales en matière de transports et de communications dans cette partie de l'Europe, pendant la période d'application des sanctions, et par les incidences préjudiciables à l'économie de ces Etats qui continuent d'en résulter. L'Assemblée réaffirmerait qu'il est nécessaire que la communauté internationale continue de coordonner ses efforts en vue de régler de manière plus efficace les problèmes économiques particuliers auxquels sont confrontés les Etats touchés dans la période suivant la levée des sanctions, compte tenu de leur gravité et des effets néfastes des sanctions sur l'économie de ces Etats.

L'Assemblée inviterait de nouveau les institutions financières internationales, notamment le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, à continuer d'accorder une attention particulière aux problèmes économiques que connaissent les Etats touchés dans la période suivant la levée des sanctions, et d'examiner les moyens de mobiliser et de fournir des ressources, afin d'atténuer les incidences négatives des sanctions sur les efforts déployés par ces Etats, en vue de stabiliser leur situation financière et de développer les infrastructures régionales en matière de transports et de communication. Elle demanderait à nouveau aux organismes, programmes et institutions spécialisées des Nations Unies compétents de tenir compte, dans la programmation de leurs activités de développement, des besoins particuliers des Etats touchés et d'envisager de leur accorder une assistance grâce aux ressources de leur programme spécial.

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L'Assemblée lancerait un nouvel appel à tous les Etats pour qu'ils fournissent d'urgence une assistance technique, financière et matérielle aux Etats touchés pendant la période suivant la levée des sanctions, afin d'atténuer les effets négatifs que celles-ci continuent d'avoir sur leur économie, notamment en examinant les mesures à prendre afin de promouvoir les exportations, les investissements et le développement des entreprises privées dans les Etats touchés. Elle encouragerait les Etats de la région qui subissent le contrecoup de l'application des sanctions à poursuivre le processus de coopération multilatérale décrit dans le Programme d'action adopté par l'Union européenne à Royaumont, en 1995.

L'Assemblée générale était, également, saisie d'un projet de résolution relatif à l'assistance pour le relèvement et la reconstruction du Libéria (A/51/L.24), présenté par le Cameroun, aux termes duquel elle lancerait un appel à tous les Etats ainsi qu'aux organisations intergouvernementales et aux organisations non gouvernementales pour qu'ils continuent à fournir au Libéria l'assistance technique, financière et autre nécessaire au rapatriement et à la réinstallation des Libériens réfugiés, rapatriés ou déplacés, ainsi qu'à la réinsertion des combattants, afin de faciliter le rétablissement de la paix et le retour à la normale au Libéria. Elle réitérerait son appel à tous les Etats pour qu'ils contribuent généreusement au fonds d'affectation spéciale pour le Libéria créé par le Secrétaire général, notamment pour aider le Groupe de contrôle de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest à remplir son mandat et fournir une assistance pour la reconstruction du Libéria.

En outre, elle soulignerait qu'il est urgent que toutes les factions libériennes et leurs dirigeants assurent pleinement la sécurité de tout le personnel de l'Organisation des Nations Unies, de ses institutions spécialisées, des organisations non gouvernementales et du Groupe de contrôle de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, en garantissant son entière liberté de mouvement dans l'ensemble du pays et qu'elles prennent toutes les mesures nécessaires pour créer un climat propice au règlement du conflit.

Elle prierait le Secrétaire général de procéder, si les circonstances le permettent, en étroite collaboration avec les autorités libériennes, à une évaluation globale des besoins, l'objectif étant d'organiser une table ronde des donateurs désireux de contribuer à la reconstruction et au développement du Libéria. Par ailleurs, elle déciderait d'examiner à sa 52ème session la question sur la base d'un rapport du Secrétaire général sur les progrès réalisés dans l'application de la présente résolution.

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Débat

M. JOHN CAMPBELL (Irlande) parlant au nom de l'Union européenne, de la Bulgarie, de Chypre, de la Hongrie, de la Lettonie, du Liechtenstein, de la Lituanie, de la Pologne, de la République tchèque, de la Slovénie et de la Slovaquie a estimé que la situation en Afrique dans la région des Grands Lacs met en évidence la nécessité d'être en mesure de répondre à temps et de façon efficace et ordonnée aux crises humanitaires afin de soulager au plus vite les souffrances d'êtres humains. Lors d'une réunion spéciale des Ministres européens pour le développement et l'aide humanitaire, l'Union européenne a exprimé son soutien aux efforts des Nations Unies, des dirigeants régionaux et de l'Organisation de l'unité africaine. Les Ministres ont insisté sur la nécessité de coopérer avec les organisations humanitaires internationales et les organisations non gouvernementales. L'Union européenne, quant à elle, s'efforce d'apporter de façon urgente l'assistance dont ont besoin les organisations qui opèrent présentement au Rwanda et qui s'occupent d'aider les réfugiés. L'Union européenne se félicite de la promptitude avec laquelle a été lancé l'appel éclair collectif interinstitutions pour faire face à la crise dans l'est du Zaïre. La crise dans la région des Grands Lacs a permis de s'interroger non seulement sur la question de l'efficacité de l'aide humanitaire internationale, et sur la façon de prévenir les catastrophes naturelles et les situations d'urgence complexes, mais aussi sur celle d'une transition permettant de passer de l'aide humanitaire à une réhabilitation et à un développement durable.

Le représentant a reconnu que des progrès avaient été faits par le système des Nations Unies pour renforcer la coordination de l'assistance humanitaire d'urgence. Il est cependant évident que des efforts supplémentaires sont nécessaires. Le représentant s'est félicité du rôle important joué par différentes organisations et institutions. Leur coopération avec le Département des affaires humanitaires est cruciale. Le représentant s'est inquiété de la situation financière précaire du Département des affaires humanitaires dont seulement 25% des ressources qui lui sont nécessaires proviennent du budget régulier des Nations Unies. La sécurité et la dignité de toute personne touchée par une situation d'urgence devraient être prioritaires à tout moment. Il serait souhaitable que les Etats Membres ratifient dès que possible la Convention des Nations Unies sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé. Par ailleurs, Le représentant a rappelé que, en cas de conflit, le droit humanitaire international doit être respecté par tous.

M. JAKKEN BIORN LIAN (Norvège) a déclaré qu'il fallait clarifier les responsabilités internationales des institutions du système des Nations Unies. Le nombre croissant de personnes déplacées représente un défi pour la communauté internationale en ce qui concerne l'assistance, la réintégration et les relations avec les autorités locales. La Norvège avait soutenu avec force la création du Département des affaires humanitaires (DAH) pour assurer la coordination des réponses internationales aux situations d'urgence humanitaires. Cependant, le DAH lance souvent de nombreux appels en plus des

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appels collectifs interinstitutions. Ce fût le cas en ce qui concerne la crise actuelle dans l'est du Zaïre. Il a souligné l'importance pour les pays donateurs d'être informés de l'ensemble des priorités des Nations Unies au moment des situations d'urgence. Selon lui, le DAH porte une grande responsabilité à cet égard.

Le représentant a observé qu'ont dit souvent qu'il vaut mieux prévenir que guérir, mais il est plus facile de le reconnaître que d'agir. Cela s'est encore vu lors des événements tragiques de la région des Grands Lacs. La Norvège a établi un système de préparation préalable, le NOREPS, qui permet de disposer du matériel et des équipes en un temps très court. La Norvège a proposé d'établir un fonds à la disposition du Secrétaire général pour une action préventive rapide. Le représentant a insisté sur le fait que les pays dont les populations ont besoin d'aide ont aussi la responsabilité d'assurer l'accès des secours humanitaires, faciliter le travail des organisations humanitaires et assurer la sécurité du personnel des organisations de secours.

M. SAMIR MOUBARAK (Liban) a indiqué que sa délégation a noté que dans le cadre des activités de suivi de la résolution 1995/56 du Conseil économique et social, les organismes des Nations Unies ont particulièrement débattu des relations qui existent entre les opérations de secours et les activités de reconstruction et de développement. Le représentant, après avoir rappelé l'expérience de son pays en ces domaines, a précisé que le Liban appuierait toutes recommandations faites par ces organismes qui souligneraient la nécessité de mettre en place un cadre stratégique pour une action internationale et nationale. Le Liban soutient également les efforts du Comité administratif de coordination (CAC) et du Comité permanent interorganisations visant à renforcer les relations entre les institutions de Bretton Woods et les autres institutions spécialisées des Nations Unies en charge des questions humanitaires et de développement. En outre, le Liban est convaincu que l'aide humanitaire doit faire partie d'une réponse intégrée. Elle ne saurait se substituer aux autres activités internationales, politiques, militaires ou de développement qui s'attaquent aux conflits et à leurs causes profondes.

C'est pourquoi, le Liban partage l'opinion émise par le Secrétaire général dans son rapport intitulé "Agenda pour la paix", selon laquelle la consolidation de la paix après les conflits constitue une condition nécessaire pour le maintien de la paix et de la sécurité. Le Liban est d'avis que les activités de consolidation de la paix à l'issue des conflits, qui se situent entre le prolongement de l'aide humanitaire et les programmes classiques de développement, doivent être prioritaires. "Sans ces activités la paix risque de rester fragile", a déclaré le représentant. C'est la raison pour laquelle, le Liban a toujours plaidé en faveur d'une coordination des programmes de reconstruction que met en oeuvre la communauté internationale pour lui venir en aide. Le représentant a déclaré qu'il était encouragé par la tenue le mois prochain à Washington d'une conférence des amis du Liban organisée sous l'égide des Etats-Unis. Après avoir rendu hommage aux

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20 institutions et organismes des Nations Unies présents dans son pays, le représentant a indiqué que son gouvernement a entrepris de mener à bien un ambitieux programme de reconstruction des bureaux et installations des Nations Unies en plein centre de Beyrouth.

M. YUAN SHAOFU (Chine) s'est félicité des efforts du Département des affaires humanitaires malgré les difficultés financières qu'il connaît actuellement. La délégation chinoise estime que le Département devrait continuer, entre autre, à coordonner les efforts des organismes d'aide humanitaire d'urgence, à promouvoir la coopération entre ces organismes, à renforcer le fonds autorenouvelable d'urgence, à encourager les pays développés à augmenter leur assistance financière et à se mobiliser rapidement, à entreprendre des études sur le système d'alerte humanitaire rapide et à développer un système de communication solide, efficace et régulier. Le représentant a estimé qu'il est important de mobiliser toute la communauté internationale afin qu'elle soit en mesure de fournir à temps aux régions touchées par une catastrophe naturelle des secours d'urgence et aider les personnes affectées dans leurs efforts de relèvement et de reconstruction. La délégation chinoise est d'avis que l'aide humanitaire doit être renforcée par une aide au développement qui doit permettre aux pays touchés d'accélérer leur développement économique, de relever leur niveau scientifique et technique, de renforcer leur capacité de prévenir et de combattre les catastrophes, d'éliminer progressivement la pauvreté et de parvenir à un développement durable.

La Chine est favorable au rôle central que jouent les Nations Unies dans la coordination des différents programmes d'assistance. La Chine, qui a elle même été touchée cette année par des catastrophes naturelles, a toujours répondu aux appels lancé par les organismes des Nations Unies. Elle a ainsi contribué à l'assistance économique spéciale apportée notamment à la République populaire démocratique de Corée, au Liban, à la Sierra Leone, au Malawi, à la Zambie, à l'Angola et au Rwanda. La Chine soutient pleinement l'assistance économique spéciale des Nations Unies au Mozambique, en Somalie, au Soudan, au Burundi, au Rwanda, en Afghanistan en dans d'autres pays ainsi que l'assistance économique spéciale au peuple palestinien.

M. CARLOS DOS SANTOS (Mozambique) a indiqué que son pays travaillait avec d'autres pays de la région dans le but de soutenir les efforts des Nations Unies dans la région des Grands Lacs. Il a noté que son propre pays recevait encore une aide humanitaire, même si les quantités avaient été réduites de façon significative. La création des services sociaux de base, à savoir écoles, centres de santé, assainissement de l'eau sont d'importantes mesures prises par le Gouvernement du Mozambique avec l'aide de la communauté internationale dans le but d'établir les conditions minimales pour que le rapatriement et la réinstallation des Mozambicains qui ont cherché refuge dans les pays voisins durant le conflit armé puissent être couronnées de succès.

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Le représentant a déclaré que la dette extérieure de son pays avait augmenté à hauteur de 6% durant les deux dernières années. En 1994, le service de la dette à lui seul a absorbé 93% des gains totaux à l'exportation du pays et représentait 28,6% du produit intérieur brut. Par ailleurs, il a déploré que bien que le déminage constitue une des priorités de son gouvernement, les mines antipersonnel continuent de tuer et de représenter un obstacle au développement du pays. Aux vues de l'ampleur du problème des champs de mines dans son pays, des ressources supplémentaires sont nécessaires pour résoudre effectivement le problème dans les années à venir. Le représentant a soutenu pleinement les appels en vue de mettre en place des accords internationaux pour interdire la production, le stockage et l'utilisation des mines antipersonnel.

Mme PATRICIA DURRANT (Jamaïque, au nom de la Communauté des Caraïbes), a rendu hommage aux efforts du Comité permanent interorganisations visant à établir un cadre permettant d'apporter une réponse cohérente en matière d'aide humanitaire. La représentante a encouragé le Comité permanent à poursuivre et renforcer son rôle de coordination entre les différentes institutions du système des Nations Unies. Elle s'est félicitée des progrès accomplis dans le renforcement de la coordination et de la coopération entre les institutions du système des Nations Unies et les organisations gouvernementales et non gouvernementales dans les domaines de l'aide humanitaire et du secours d'urgence. Les gouvernements de la CARICOM soutiennent les efforts déployés par le Département des affaires humanitaires pour une meilleure réponse aux situations humanitaires. Ils sont particulièrement préoccupés par les récents événements survenus dans la région des Grands Lacs et espèrent que la communauté internationale poursuivra son aide et parviendra à établir des mécanismes permettant de répondre sur le long terme à ce genre de situation.

Les Etats des Caraïbes, qui sont particulièrement touchés par les catastrophes naturelles telles que les ouragans, les inondations et les éruptions volcaniques, soulignent l'importance du travail réalisé par le Département des affaires humanitaires et le Secrétariat de la Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles pour coordonner les activités de prévention, d'atténuation et d'assistance entreprises pour répondre aux conséquences des catastrophes naturelles et des urgences écologiques. La CARICOM souhaite réaffirmer l'importance de la Stratégie et du Plan d'action adoptés lors de la Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes naturelles qui s'est tenue à Yokohama en mai 1994. En effet, cette Stratégie et ce Plan d'action prennent en compte la Déclaration et le Programme d'action qui avaient été adoptés quelques jours auparavant par la Conférence organisée à la Barbade, qui était consacrée au développement durable des petits Etats insulaires en développement.

M. ALEXANDER GORELICK (Fédération de Russie) a remarqué que le ton dramatique du rapport du secrétaire général était justifié car on note que les besoins en matière d'assistance humanitaire persistent et se doublent d'une lassitude des donateurs ainsi que d'un intérêt inégal selon les pays auxquels

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sont destinées les opérations. Les efforts du Département des affaires humanitaires (DAH) n'en sont que plus louables et son initiative au sujet du Système d'alarme humanitaire et de mobilisation collective interinstitutions pourrait jouer un rôle unique dans les opérations. Dans le même temps, les organisations doivent faire preuve d'une grande souplesse et d'une forte capacité de réaction rapide. La situation actuelle en Afghanistan démontre comment une crise humanitaire laissée à l'abandon peut instantanément enflammer un pays. Quant aux événements du Zaïre et de la région des Grands Lacs, c'est un autre exemple du caractère explosif d'un règlement partiel des conflits. Pour l'exercice 1995-1996, la Fédération de Russie a fourni une assistance humanitaire à 18 pays à travers le monde, pour une valeur de 20 millions de dollars.

Il a indiqué que les crises actuelles se caractérisent par des situations très instables et il faut trouver les moyens de renforcer la base financière de ces opérations. A cet égard, il s'est déclaré impatient de connaître les résultats de l'analyse des propositions pertinentes faites par le Conseil d'administration des fonds et programmes en vue du rapport à l'ECOSOC. Il faut accorder une attention spéciale aux problèmes liés à la reconstruction après les conflits qui vise à réduire l'écart entre l'aide d'urgence et l'assistance au développement. Ceci devrait se faire en renforçant la coopération entre le système des Nations Unies, les organisations humanitaires et les institutions de Bretton Woods. Des solutions doivent également être trouvées au sous-emploi des capacités de l'ONU dans le domaine de l'assistance humanitaire. Il doit être possible de faire des progrès en matière de coordination, de formation professionnelle de contrôle et d'évaluation. Il a estimé qu'il fallait élargir la pratique des mémorandums d'entente entre les différents acteurs du système. Il faut aujourd'hui développer une nouvelle stratégie et donner au DAH la possibilité de travailler en utilisant au maximum son potentiel.

M. HISASHI OWADA (Japon) a indiqué qu'en 1996 le monde avait continué de faire face à d'énormes défis humanitaires, notamment dans la région des Grands Lacs et au Zaïre. Il est donc essentiel que la communauté internationale réponde à ces crises de façon opportune et appropriée. Pour ce faire il faut une coordination efficace évitant toute lacune ou gaspillage. Il est encourageant de constater que le Département des affaires humanitaires (DAH) se soit engagé dans un débat pour améliorer sa réponse à ces situations d'urgence. A cet égard, M. Owada attend avec impatience le rapport qui sera présenté à la prochaine session de l'ECOSOC. C'est l'ensemble du système des Nations Unies qui doit améliorer sa réponse en renforçant la coordination des différentes organisations humanitaires qui le composent et en utilisant notamment l'expérience et la spécialisation de chacune. Les efforts récents du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, de l'UNICEF et d'autres institutions sont, à cet égard, très satisfaisants. Le rôle du DAH doit être fondamental, car il représente le mécanisme central de cette coordination. Il s'est félicité de ses efforts visant à améliorer le

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fonctionnement du Comité permanent interorganisations dans le processus d'appel commun interinstitutions. Il est essentiel que le DAH reste fidèle à ses fonctions de principes en tant que centre conceptuel de coordination sans entrer dans les considérations opérationnelles et de terrain des activités humanitaires, qui relèvent des organisations humanitaires, elles-mêmes. Il a suggéré que pour chaque opération, une organisation soit désignée responsable en particulier en fonction de son expérience et de sa spécificité. Par ailleurs, il faut faire entrer en jeu dès le début des crises les agences pour le développement, tels que le PNUD et la Banque mondiale. On pourrait ainsi mettre en place un mécanisme entre les agences de développement et les organisations humanitaires pour une meilleure concertation. A cet égard, il s'est félicité de l'initiative du PNUD d'allouer une partie de ses ressources à l'aide pour les situations économiques spéciales, pourvu que ce fonds soit utilisé pour satisfaire les besoins liés à la transition d'une situation d'urgence à une situation de réhabilitation et de développement.

En ce qui concerne le problème des personnes déplacées, les organisations humanitaires doivent être responsables des personnes déplacées à l'intérieur d'un pays et ne pas confier la principale responsabilité au HCR qui a déjà des charges financières très lourdes. En outre, il s'est déclaré très préoccupé par la situation financière du DAH en intégrant par exemple toutes les dépenses du département dans le budget ordinaire de l'Organisation. Il faut par ailleurs, que le DAH établisse des priorités dans ses actions. Le fonds central autorenouvelable d'urgence est une bonne chose, mais il ne faut pas l'utiliser pour des situations de crise qui se prolongent.

M. ELFATIH ERWA (Soudan) a rappelé que son gouvernement avait invité les Nations Unies à contribuer aux efforts nationaux pour aider ceux qui sont touchés par la guerre. Ce faisant, le Gouvernement du Soudan a délégué en toute confiance aux Nations Unies les opérations d'aide à ses citoyens. L'opération "Survie au Soudan", malgré sa courte durée, est devenue à cet égard une expérience fort riche pour la communauté internationale. Ainsi, le Gouvernement soudanais a-t-il pu mettre en place des couloirs humanitaires sans l'aide d'une force multinationale de maintien de la paix. Evoquant le séminaire organisé aux Pays-Bas en mai 1996 sur la dimension humanitaire des conflits, le représentant a indiqué que son pays a fait part au Coordonnateur des secours d'urgence de sa position sur la question. Ainsi, le Soudan regrette que trop souvent la priorité soit accordée au transport aérien pour acheminer les secours, alors que l'on pourrait utiliser les infrastructures routières ou ferroviaires.

Le Soudan souhaite apporter son soutien à tous les citoyens affectés par le conflit, y compris ceux qui se trouvent dans les zones contrôlées par les rebelles. Le Gouvernement du Soudan a déployé tous les efforts possibles pour mettre en oeuvre les résolutions pertinentes des Nations Unies en ce qui concerne l'aide humanitaire sur son territoire. Il ne peut cependant renoncer à ses droits souverains. Il est convaincu que l'opération "Survie au Soudan"

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doit se poursuivre, même si l'on peut déplorer que seulement 26% de la somme annoncée ait été collectée. Le Soudan souhaite protéger la sécurité des convois humanitaires et regrette les exactions commises par certaines factions rebelles qui entravent l'accomplissement de l'objectif humanitaire de l'opération. Le Gouvernement se félicite de la répartition de l'aide humanitaire dans toutes les régions du Soudan. Il ne voit aucune objection à ce qu'une équipe commune composée de certains de ses membres et de représentants des factions soit mise en place afin d'améliorer la coordination et l'efficacité des secours. Le Gouvernement a décrété une amnistie générale pour toutes les factions. Il a facilité le rapatriement volontaire des réfugiés et des personnes déplacées, notamment des enfants. Il invite la communauté internationale à aider les efforts qu'il déploie en ce sens.

M. ROBERT R. FOWLER (Canada) a estimé que même si la communauté internationale aurait pu réagir plus tôt face à la crise dans l'est du Zaïre, la manière dont les décisions de ces derniers jours ont été prises est non moins remarquable et les pays de toutes les parties du monde ont répondu avec énergie. Cette nouvelle crise démontre une fois encore l'importance cruciale du renforcement de la coordination de l'assistance humanitaire dans le système des Nations Unies. La leçon que la communauté internationale a tirée de ses expériences passées est que la réaction aux urgences humanitaires complexes doit être globale et intégrée, tenant compte des aspects politiques, diplomatiques, militaires et humanitaires ainsi que des aspects liés au maintien de la paix, aux droits de l'homme et au développement. En considérant, la nécessité de coordination interinstitutions dans chaque cas d'urgence complexe, le Canada voit un potentiel prometteur dans les travaux de l'unité de défense militaire et civile, établie par le Département des affaires humanitaires. Il a exhorté les pays à répondre aux demandes d'assistance faites par les organismes de l'ONU et il s'est réjoui, à cet égard, de la négociation d'un protocole d'entente particulier interinstitutions qui permettra de définir les responsabilités en réponse à la crise actuelle.

En l'absence de disponibilité de ressources fiables, la collecte de fonds est un autre élément clef d'une réaction humanitaire efficace. A cet égard, l'appel d'urgence interinstitutions lancé par le DAH constitue une étape supplémentaire opportune dans le renforcement de la coordination. Il faut d'urgence augmenter les allocations budgétaires régulières du DAH et les prévisions pour ses activités qui font appel aux contributions volontaires en élargissant la base des donateurs. Les leçons d'un passé proche indiquent que la solution réside également dans une coordination rapide des donateurs et à cet égard, il a évoqué la réunion qui aura lieu samedi prochain à Genève entre des donateurs et des organismes humanitaires pour s'entendre sur les priorités de l'aide aux réfugiés qui rentrent au Rwanda. Il est crucial de construire sur la base des leçons du passé et d'adopter les mesures nécessaires pour assurer la plus efficace des coordinations possibles.

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M. SUNG-HONG CHOI (République de Corée) a déclaré qu'il était très important d'assurer la coordination efficace des actions des différents organes des Nations Unies engagés dans des opérations d'assistance humanitaire et accroître leur efficience en renforçant les mécanismes de coordination. Il a noté avec satisfaction que, depuis sa création en 1992, le Département des affaires humanitaires de l'ONU avait joué un rôle décisif dans le renforcement de la coordination entre les diverses agences humanitaires impliquées dans l'assistance humanitaire. Cependant, le représentant a remarqué que beaucoup restait à faire. Il faut forger un lien plus étroit entre les opérations d'assistance, de réhabilitation et les activités de développement. Il a souligné l'importance de perfectionner les mécanismes de contrôle et d'évaluation des opérations d'assistance humanitaire des Nations Unies.

Le représentant a déclaré qu'en cas de catastrophe naturelle, la responsabilité en ce qui concerne la fourniture d'une assistance d'urgence aux victimes incombait au gouvernement du pays touché. Les gouvernements des pays recherchant une aide d'urgence devraient rendre public toutes les informations dont elles disposent concernant l'étendue des désastres et les besoins d'assistance extérieure. Ils devraient faciliter l'accès aux régions éprouvées aux représentants des pays donateurs, aux organisations non gouvernementales, ainsi qu'aux membres des médias.

M. VICTOR MARRERO (Etats-Unis) a estimé que les Nations Unies sont aujourd'hui bien mieux préparées qu'elles ne l'étaient il y a deux ans pour répondre aux urgences humanitaires et aux catastrophes naturelles complexes. En effet, la coopération au sein du Secrétariat entre les Départements des affaires humanitaires, des affaires politiques et des opérations de maintien de la paix a été améliorée. De plus, une unité militaire et de défense civile a été créée au sein du Département des affaires humanitaires qui coordonne toutes les activités de déminage. Le représentant s'est également félicité du fait que plusieurs institutions opérationnelles aient signé des mémorandums d'accord afin d'améliorer la coordination de l'aide humanitaire. Il s'est aussi réjoui du fait que le Département des affaires humanitaires coordonne désormais le processus d'appel de contributions. Pour le représentant, les conséquences de la crise que traverse actuellement la région des Grands Lacs auraient été bien pires si n'avait été prévu et mis en place dans cette région un système de programmation interinstitutions et des stocks de vivres et de médicaments.

M. Marrero a cependant souligné qu'il reste aux Nations Unies à relever de nombreux défis pour répondre efficacement aux crises humanitaires. Tout en reconnaissant que la coordination au Siège a considérablement été améliorée, le représentant a estimé que la coordination entre le Secrétariat et les sièges des institutions opérationnelles, d'une part, et les opérations sur le terrain, d'autre part, n'a pas atteint son niveau optimal. De même, le Comité permanent interinstitutions n'a pas réalisé tout son potentiel. Selon le représentant, les Nations Unies ne sont pas parvenues à opérer la transition

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du secours humanitaire vers la reconstruction durable. Cependant, le Gouvernement américain reste optimiste et croit qu'en oeuvrant de concert avec les autres membres de l'Organisation, le système des Nations Unies, les organisations non gouvernementales et le secteur privé, il sera possible d'améliorer l'efficacité de l'aide humanitaire, mais aussi de prévenir les crises. "La communauté internationale doit accorder la priorité à la prévention des crises humanitaires", a déclaré M. Marrero. Pour ce faire, il convient notamment de confirmer le rôle essentiel du Coordonnateur des secours d'urgence, de renforcer celui du Comité permanent interinstitutions, d'accroître le recours au réseau mondial interconnecté d'information plus connu sous le nom de "ReliefWeb" et de consolider les relations entre les membres du Comité permanent et les institutions de Bretton Woods.

Mme FAMATTA OSODE (Libéria) a remercié le Secrétaire général pour son rapport A/51/303 qui examine l'engagement des Nations Unies et de la communauté humanitaire dans le processus de paix au Libéria. La guerre civile au Libéria a détruit l'infrastructure économique et administrative, rendant l'aide humanitaire essentielle. Plus d'un million de personnes, dont des milliers de personnes déplacées, ont besoin de l'aide humanitaire. Moins de 20% des installations sanitaires d'avant-guerre sont encore opérationnelles. Des programmes pour les femmes, les orphelins, les enfants des rues, les enfants soldats, les handicapés et les groupes vulnérables sont plus que jamais nécessaires. La représentante a rappelé que le poids de la dette qui atteint plus de $ 1.8 milliard est décourageant. La délégation du Libéria reconnait que les Nations Unies reçoivent un nombre croissant de demande d'assistance humanitaire d'urgence. Pourtant, les Nations Unies sont la seule organisation internationale qui peut aider les millions de personnes victimes de conflits et de catastrophes.

La représentante a rappelé que Madame Ruth Perry, depuis son accession à la présidence du Gouvernement intérimaire du Libéria, a permis de renforcer la cohésion nationale. Elle a aussi travaillé en étroite collaboration avec la Commission des neuf de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO). Madame Perry a contribué à promouvoir un consensus des factions hostiles et à les encourager à s'engager dans un processus de réconciliation. Les difficultés ne doivent cependant pas être sous-estimées. Le Libéria apprécie les efforts de la communauté internationale pour avancer le processus de paix. La représentante a rappelé avec gratitude qu'une réunion ministérielle, entre les pays donateurs et la Commission des neuf de la CEDEAO, se tient aujourd'hui à Bruxelles, à l'invitation du Gouvernement belge et sous les auspices des Nations Unies. La réunion doit rendre compte des progrès accomplis dans le processus de paix et évaluer l'assistance qui doit être accordée afin de le maintenir en bonne voie.

La représentante s'est félicitée du rôle que joue le Groupe d'observateurs militaires de la CEDEAO, notamment dans le désarmement des combattants. Elle a également relevé le rôle décisif des pays de la région,

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et en particulier du Nigéria, dans le nouveau processus de paix. La représentant a réitéré l'appel lancé par son Gouvernement et par le Secrétaire général à tous les Etats, les engageant à contribuer généreusement au Fonds d'affectation spécial pour le Libéria créé par le Secrétaire général et la CEDEAO.

M. ULADZIMIR GERUS (Bélarus) a attiré l'attention sur certains aspects des interactions internationales dans le domaine de l'atténuation des conséquences de la catastrophe de Tchernobyl. Il a déclaré que 70% des retombées se sont passées au Bélarus et que la population victime de la radioactivité est la plus élevée du monde. C'est pourquoi le représentant a attaché une importance vitale aux activités des Nations Unies pour mobiliser une aide internationale pour le Bélarus et d'autres pays affectés davantage par Tchernobyl. Il s'est déclaré, somme toute, désappointé par la plupart des réponses de chacune des organisations intergouvernementales à l'appel du Secrétaire général pour fournir une assistance au projet devant atténuer les tragiques conséquences du désastre. Une telle réponse est une indication de l'insuffisance de coordination et de complémentarité dans les efforts du système des Nations Unies en ce qui concerne les conséquences de Tchernobyl. Le représentant a déclaré qu'il était au courant de la situation financière critique de l'ONU et qu'il ne comptait pas sur l'obtention de ressources plus importantes provenant de son budget. Cependant, le Bélarus, comme d'autres pays en transition encore plus affectés par Tchernobyl, n'est pas en position de résoudre tous ses problèmes tout seul. En particulier, son pays a un extrême besoin de financement international et d'assistance technique pour soutenir les programmes médicaux à long terme qui sont en cours, avec la participation de l'Organisation mondiale de la santé, et qui ont les plus grands effets sur la réhabilitation et pour un développement durable dans les régions éprouvées.

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