PLUSIEURS ORATEURS A L'ASSEMBLEE GENERALE PLAIDENT POUR UNE ATTENTION ACCRUE DE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE AUX BALKANS
Communiqué de Presse
AG/545
PLUSIEURS ORATEURS A L'ASSEMBLEE GENERALE PLAIDENT POUR UNE ATTENTION ACCRUE DE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE AUX BALKANS
19960930 APRES-MIDI AG/545 Le Rwanda demande que des pressions soient exercées sur le Zaïre afin qu'il mette fin au nettoyage ethniquePoursuivant cet après-midi son débat général, au titre des travaux de sa cinquante et unième session, l'Assemblée générale a entendu l'allocution de M. Tritan Shehu, Vice-Président du Conseil des Ministres, Ministre des affaires étrangères de l'Albanie, qui évoquant les profondes mutations qu'a connues son pays depuis cinq ans, a souligné la nécessité d'accélérer le processus d'intégration de l'Albanie. Il a estimé que les Balkans exigent une attention accrue de la part de la communauté internationale et des Nations Unies en particulier, et a suggéré que la question du Kosovo soit résolue dans l'esprit de l'Accord de Dayton.
Mme Tansu Ciller, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la Turquie, rappelant que 1995 a été déclarée Année internationale pour la tolérance, a annoncé que son pays présentera un projet de résolution sur le suivi de cette année et les activités qui l'ont marquée. Concernant la situation en Iraq, elle a réitéré l'attachement de son pays à la mise en oeuvre de la résolution 986 du Conseil de sécurité. Elle a instamment demandé au gouvernement israélien de revoir sa décision d'ouvrir un tunnel sous la Mosquée Al-Aqsa et de ne pas prendre de mesures ou actions susceptibles de bloquer le processus de paix. Elle a informé l'Assemblée sur ses efforts en vue d'instaurer un dialogue avec la Grèce et Chypre sur les questions qui opposent la Turquie à ces pays.
De son côté, M. Alexander Downer, Ministre des affaires étrangères de l'Australie, a indiqué que la Commission de Canberra présentera demain son rapport au Secrétaire général, dans lequel elle recommande notamment d'ouvrir de nouvelles négociations pour une plus grande réduction des arsenaux nucléaires russes et américains. Le Ministre a également demandé l'interdiction complète des mines terrestres. Il a invité le Conseil de sécurité à résister à la pression d'envoyer de nouvelles missions de maintien de la paix avant d'en avoir établi clairement le mandat et les objectifs. M. Downer a reconnu que la réforme de l'ONU ne pourrait être effective que lorsque la crise financière aura été surmontée.
Le Ministre des affaires étrangères de la Tunisie, M. Habib Ben Yahia, a estimé que les événements sanglants engendrés par le percement d'un tunnel sous la mosquée d'Al Aqsa sont venus rappeler l'urgence d'une action
internationale soutenue pour amener le gouvernement israélien à respecter les accords conclus avec l'Autorité palestinienne. Il a également demandé que soit mis fin aux souffrances endurées par le peuple iraquien depuis plusieurs années et a estimé qu'il est grand temps de lever l'embargo imposé au peuple libyen.
Pour sa part, M. Delmer Urbizo Panting, Ministre des affaires étrangères du Honduras, a souhaité une plus grande démocratisation des principaux organes de l'ONU et le maintien du développement économique et social au coeur du système multilatéral. Le chef de la diplomatie du Honduras a attiré l'attention de l'Assemblée sur le problème des mines terrestres et d'autres armes explosives et a appuyé la demande d'adhésion de la république de Chine à Taïwan aux Nations Unies. Le Ministre a évoqué le Plan de coopération pour la lutte contre le trafic des stupéfiants en Amérique centrale et a soutenu l'initiative de convoquer en 1998 une session extraordinaire de l'Assemblée générale en 1998 pour renforcer la stratégie internationale contre les stupéfiants.
M. Gidéon Kayinamura, Chef de la délégation du Rwanda, a demandé à la communauté internationale de faire pression sur le Gouvernement du Zaïre afin qu'il déplace les réfugiés loin des frontières rwandaises, conformément à la Convention de Genève de 1954. Il a demandé, par ailleurs, aux institutions internationales financières et de développement de lever immédiatement la dette du Rwanda, ajoutant que seuls les pays, qui avaient reçu un flux financier suffisant au lendemain d'un conflit, avaient réussi à établir une paix durable. Considérant l'incapacité des Nations Unies à stopper le génocide rwandais et craignant que la contestation qui s'est élevée dans certains pays ne mette en péril le fonctionnement d'une organisation qui a besoin d'être renforcée, il a estimé ne pouvoir soutenir la réélection du présent Secrétaire général.
Le Chef de la délégation de l'Estonie, M. Trivimi Velliste, a quant à lui souhaité que l'on révise le système des quotes-parts des Etats membres, en tenant compte de leur véritable capacité de paiement et de plus de justice et de transparence. Il a évoqué la question des conflits internes dans lesquels les casques bleus sont de plus en plus appelés à intervenir et a estimé qu'il est essentiel que les efforts régionaux de maintien de la paix menés sous l'égide des Nations Unies restent sous leur contrôle étroit. L'Estonie participe aux efforts de maintien de la paix et augmentera d'ailleurs, cet automne, le nombre de ses soldats servant dans le bataillon norvégien de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), l'objectif étant de développer une force de maintien de la paix des pays baltes.
Au cours de sa prochaine séance plénière, qui aura lieu demain, mardi 1er octobre, à 10 heures, l'Assemblée générale poursuivra son débat général. Elle devrait entendre les interventions de la Roumanie, de la République démocratique populaire lao, de Monaco, de la Mongolie, du Congo, du Liban, d'Oman et du Burundi.
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Suite du débat général
M. TRITAN SHEHU, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de l'Albanie, soulignant que l'Organisation traverse la plus grave crise financière de son histoire, a rappelé que son pays a activement participé au sein du Groupe ad hoc aux travaux préparatoires visant à réformer le Conseil de sécurité. L'Albanie appuie la candidature de l'Allemagne et du Japon en qualité de membre permanent. Elle est d'avis que pour permettre au Conseil d'être plus efficace et de mieux s'acquitter de son mandat, il importe d'élargir et de d'innover en ce qui concerne la participation à ses travaux. Pour mener à bien le processus de réforme de l'Organisation, il convient également de revitaliser le Conseil économique et social.
Evoquant les profondes mutations qu'a connues son pays depuis cinq ans, le Ministre a remercié le PNUD, la Banque mondiale, l'Union européenne, la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD), le FMI et un grand nombre d'institutions spécialisées des Nations Unies d'avoir aidé l'Albanie au cours de cette période difficile de transition. M. Shehu a émis l'espoir que ces institutions continueront d'aider son pays. Rappelant que l'Albanie est membre du Conseil de l'Europe, qu'elle participe activement aux Partenariat pour la paix et travaille sans relâche à son adhésion à l'OTAN et à l'Union européenne, le Ministre a souligné la nécessité d'accélérer le processus d'intégration de l'Albanie.
M. Shehu a indiqué que la politique régionale de son pays se caractérise par sa volonté de maintenir la paix et la stabilité dans les Balkans. Pour ce faire, l'Albanie a notamment accueilli au printemps dernier la première Conférence des Ministres de la défense de la région Sud des Balkans. L'Albanie a également créé une unité de maintien de la paix qui opère actuellement au sein de la Mission de l'IFOR à Zadar, en Croatie. Le Ministre a estimé que les Balkans exigent une attention accrue de la part de la communauté internationale et des Nations Unies, en particulier.
L'Albanie, qui apporte une contribution majeure à la mise en oeuvre de l'Accord de Dayton, attire l'attention de l'ONU sur le grave problème du Kosovo, peuplé à plus de 90% d'Albanais et met la communauté internationale en garde contre le grave danger que représente le nationalisme serbe dans l'ex- Yougoslavie. La question du Kosovo doit être résolue dans l'esprit de l'Accord de Dayton, a observé le Ministre. Le Kosovo qui reste une région explosive, mérite un statut conforme à la volonté politique de sa population et aux instruments juridiques internationaux relatifs au droit des peuples à l'autodétermination. Un accord récemment conclu en matière d'éducation entre les représentants du Kosovo et ceux de Belgrade constitue une étape prometteuse qui permet d'envisager le déploiement de nouveaux efforts en vue de garantir les droits de l'homme et les droits nationaux fondamentaux des Albanais au Kosovo.
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Le Ministre a indiqué que la politique étrangère de son pays vise à établir de bonnes relations avec ses voisins. Il s'est félicité de l'évolution récente des relations qu'entretient son pays avec la Grèce et a précisé que son pays souhaite vivement établir des relations d'intérêt réciproque avec l'ex-République yougoslave de Macédoine. L'Albanie attache également une attention particulière à ses relations avec son voisin occidental, l'Italie, qui au sein de l'Union européenne, est l'un des pays qui aident le plus l'Albanie.
Mme TANSU CILLER, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la Turquie, évoquant certains phénomènes graves comme le nationalisme ethnique extrême, l'agression, les tendances hégémonistes, l'intolérance, le racisme, la xénophobie et le terrorisme, a déclaré qu'aucune nation ne peut prétendre échapper à aucun des problèmes que le monde affronte et qui nécessitent des solutions communes et que l'Organisation des Nations Unies reste un forum unique pour une coopération collective et une action internationale efficace. Selon Mme Ciller, la revitalisation de cette institution en vue de son renforcement pour relever les défis nouveaux précurseurs du 21ème siècle est un devoir envers les générations futures.
Elle a fait remarquer que, dans ce contexte, la série de conférences internationales organisée par les Nations Unies depuis le Sommet mondial pour l'enfance en 1990, et les documents issus de ces conférences, ont d'ores et déjà tracé la voie vers laquelle doivent tendre les efforts de la communauté internationale pour atteindre ses objectifs. Mme Ciller a rappelé que son pays a été l'hôte de la dernière conférence de grande envergure de ce siècle, Habitat II (Conférence sur les établissements humains), qui a contribué à faire mieux comprendre qu'un abri pour tous représente un défi au suivi duquel la Turquie accorde beaucoup d'importance. Les enjeux de l'ONU au 21ème siècle seront très importants, c'est pourquoi la restructuration et la revitalisation du système des Nations Unies sont des concepts acceptés par tous, a-t-elle encore indiqué. Selon Mme Ciller, une question importante est le renforcement du Conseil de sécurité et de la révision de ses méthodes de travail. Elle a rappelé la proposition présentée l'année dernière par la Turquie, suggérant notamment que le Conseil compte désormais 25 membres.
Mme Ciller a rappelé que l'année 1995 avait été proclamée année internationale pour la tolérance, et a annoncé que son pays présentera un projet de résolution sur le suivi de cette année et les activités qui l'on marquée. S'agissant de la situation qui prévaut dans le Nord de l'Iraq elle a déclaré que cette région ne devrait pas être utilisée comme menace contre les pays voisins. A cet égard, elle a réitéré l'attachement de la Turquie à la mise en oeuvre de la résolution 986 du Conseil de sécurité.
En ce qui concerne la décision d'Israël d'ouvrir un tunnel sous la Mosquée Al-Aqsa, Mme Ciller a affirmé que de telles décisions sont de nature à bloquer le processus de paix au Moyen-Orient. Elle a demandé instamment au
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gouvernement israélien de revoir cette décision et de ne pas prendre de mesures ou peser des actes susceptibles d'entraver le processus de paix. Mme Ciller a déclaré également que son pays était prêt à participer à toutes mesures ou rencontres de haut niveau destinées à combattre efficacement le terrorisme.
Parlant des Balkans, et notamment de la Bosnie-Herzégozine, le Vice- Premier Ministre de la Turquie a déploré la lenteur que la communauté internationale met à intervenir et a observé que lorsque l'on fait la sourde oreille à des situations graves, on ne peut empêcher que les événements violents se déchaînent en cascades. Elle s'est félicité de la tenue d'élections en Bosnie-Herzégovine, en dépit des difficultés et a demandé instamment à la communauté internationale de rester vigilante, d'assurer le retour des personnes déplacées, d'obtenir la recherche et le jugement des criminels de guerre, d'annoncer des contributions pour des activités de reconstruction et de redressement de la Bosnie-Herzégovine.
Elle a indiqué d'autre part, que son pays avait lancé plusieurs appels à la Grèce à propos du litige des îles de la mer Egée et a formé le voeu que le nouveau gouvernement grec sera ouvert au dialogue. Elle a fait remarqué cependant que les premières déclarations du nouveau gouvernement grec ne vont pas dans le sens du dialogue et du règlement de ce litige.
Mme Ciller a aussi évoqué les événements dans la zone tampon en Chypre qui montrent que des actes de provocations peuvent déboucher sur des événements graves, d'où la nécessité de pourparlers. Le Caucase continue de connaître de nouveaux conflits. L'occupation d'une grande partie de l'Azerbaïdjan par l'Arménie reste un sujet de préoccupation pour la Turquie, a souligné Mme Ciller qui soutient pleinement les pourparlers de paix en cours sous l'égide des Nations Unies.
Elle a également annoncé que la Turquie a un projet d'oléoduc Baku- Ceyhan et des projets de gazoducs qui seront bénéfiques pour toute la région. Elle a aussi déploré l'aggravation de la situation en Afghanistan ainsi que ses conséquences tragiques sur la population civile de ce pays. Elle a appelé à un cessez le feu immédiat et l'ouverture de négociations entre les différentes parties au conflit, sous les auspices des Nations Unies. Mme Ciller a indiqué que la Turquie serait disposée à abriter de telles négociations, et qu'elle continuerait à apporter son soutien à la mission spéciale de médiation de l'ONU en vue de l'établissement du respect de l'intégrité territoriale, de la souveraineté et de l'unité de l'Afghanistan.
Alors que les Nations Unies entament leur 51ème année, a conclu Mme Ciller, il serait temps de remplacer les rivalités par la coopération, l'intolérance par la tolérance, et la confrontation par le dialogue et la conciliation, tout comme il faut également éviter à tous prix le fait accompli et les relations internationales à deux vitesses.
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M.ALEXANDER DOWNER, Ministre des affaires étrangères de l'Australie, a déclaré que de nouvelles mesures en matière de contrôle des armes nucléaires et de désarmement étaient nécessaires enfin assurer la sécurité humaine et qu'à cet égard, les Nations Unies avaient un rôle unique. Il a indiqué qu'en matière de désarmement, il convenait avant tout de construire et de renforcer les institutions internationales adéquates et de concevoir de nouvelles démarches pour le contrôle des armes. Il a dégagé six priorités pour la communauté internationale, dont la nécessité de rendre le Traité de non- prolifération des armes nucléaires pleinement opératoire, de renforcer l'Agence internationale de l'énergie atomique, de créer une organisation pour l'interdiction des armes chimiques et de parvenir à l'interdiction complète des mines antipersonnel. Il a souligné que le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires devait être universel et il a invité tous les pays à le signer. On ne saurait prendre pour prétexte l'engagement selon lequel beaucoup reste encore à faire en matière de contrôle nucléaire et de désarmement pour ne pas le ratifier. Il a souligné que l'Australie avait mis en place la Commission de Canberra pour l'élimination des armes nucléaires qui présentera son rapport demain au Secrétaire général. Selon cette Commission, il convient de ne plus laisser les forces nucléaires en alerte, d'enlever les ogives de leurs vecteurs, de stopper le déploiement des armes nucléaires non stratégiques et d'ouvrir de nouvelles négociations pour une plus grande réduction des arsenaux nucléaires russes et américains. Il a ajouté qu'aucune tentative en faveur du désarmement ne devait omettre la question des mines terrestres. Ce faisant, il a appelé à leur interdiction complète et à une initiative de l'Assemblée générale en faveur d'une conférence sur la question.
Abordant la réforme du Conseil de sécurité, il a souligné la nécessité de son élargissement. A cet égard, il a rappelé que son pays soutenait la candidature de l'Allemagne et du Japon à un siège permanent. Il a demandé de nouveaux sièges pour les régions actuellement sous-représentées, précisant que leur attribution restait flexible, soit "un siège, un membre"; soit un système de rotation entre pays d'une même région. Le Conseil de sécurité doit également améliorer la transparence de son processus de décision, notamment à l'égard des pays non membres du Conseil. Il a réclamé plus d'efficacité dans le système des sanctions. Celui-ci pourrait être ainsi améliorer par des résolutions du Conseil de sécurité plus claires, avec une définition d'objectifs plus précis et réalisables en un laps de temps plus réaliste et comportant des mesures d'application plus compréhensibles. Enfin, le Conseil de sécurité doit résister à la tentative d'envoyer de nouvelles missions de maintien de la paix avant d'en avoir établi clairement le mandat et les objectifs. Le Ministre a estimé que les Nations Unies pouvaient améliorer leur mission de maintien de paix en renforçant leur capacité de réaction rapide. A cet égard, il a soutenu la proposition canadienne de développement de quartiers généraux opérationnels et rapidement déployables.
Les menaces que constituent les drogues, le virus du SIDA et d'autres menaces majeures pour l'environnement ne peuvent pas être circonscrites par un Etat seul. Ces menaces requièrent une coopération internationale accrue et une forte volonté politique. Il a indiqué qu'il en allait de même pour le
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développement et a souligné le rôle unique des Nations Unies à cet égard. C'est pourquoi, il s'est félicité des conclusions de la Conférence sur le commerce et le développement récemment tenue en Afrique du Sud. Il a rappelé l'importance des investissements, des transferts de technologie et des opportunités commerciales stimulant le développement économique. Il a indiqué qu'à ce propos l'Afrique se trouvait à un tournant historique et il s'est félicité de l'initiative des Nations Unies de lancer cette année une initiative spéciale en faveur de ce continent.
Il a considéré la question de la réforme de l'Organisation et a indiqué que les groupes de travail mis en place par l'Assemblée générale à cette fin devaient définir des recommandations réalistes et réalisables. Pour se faire, il a reconnu que la crise financière devait prendre fin et a souligné la nécessité pour tous les pays de s'acquitter de leurs contributions à temps. Toutefois, il a estimé que le temps venu d'établir une nouvelle échelle de contributions puisque la contribution minimum est au-dessus des moyens de certains petits pays. Le Ministre a affirmé que la candidature de son pays comme membre non permanent du Conseil de sécurité pour 1997-1998 lui permettra de faire une contribution substantielle et d'oeuvrer en faveur d'un Conseil plus efficace et plus transparent.
M. HABIB BEN YAHIA, Ministre des affaires étrangères de la Tunisie, a indiqué que son pays, appuie la réélection de M. Boutros-Ghali au poste de Secrétaire général, parce qu'il faut assurer la continuité souhaitée à l'oeuvre de réforme engagée durant les dernières années. Le Ministre a estimé que les événements sanglants engendrés par le percement d'un tunnel sous la mosquée sacrée d'Al Aqsa sont venus rappeler l'urgence d'une action internationale soutenue pour amener le gouvernement israélien à respecter les accords conclus avec l'Autorité palestinienne et à se conformer à la légalité internationale concernant le règlement de la question palestinienne. Il a appelé la communauté internationale et en particulier les co-parrains du processus de paix à déployer tous les efforts en vue de permettre la reprise des négociations de paix dans les meilleurs délais possibles et de parer à toute éventualité d'échec.
Le Ministre a observé que l'instauration de la paix au Moyen-Orient est tributaire du maintien de la paix et de la stabilité dans la région du Golfe. Tout en exprimant la profonde préoccupation de son pays face aux récents développement dans cette région, M. Ben Yahia a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue, à éviter l'escalade, à se conformer à la légalité internationale et à appliquer toutes les résolutions des Nations Unies. Il a également demandé que soit mis fin aux souffrances endurées par le peuple iraquien depuis plusieurs années et a souhaité que les derniers développements dans la région ne viennent pas les aggraver.
"Nous croyons qu'il est grand temps de lever l'embargo imposé au peuple libyen suite aux nombreuses initiatives positives prises par la Libye, la Ligue des Etats arabes et l'OUA en vue de trouver une solution pacifique et juste et de mettre un terme aux souffrances du peuple libyen frère dans le
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cadre de la légalité internationale", a déclaré le Ministre. Il a également réaffirmé la solidarité de son pays et son appui total aux efforts que déploient les Emirats arabes unis pour récupérer les îles de la Grande Tomb, de la petite Tomb et d'Abou Moussa. Le Ministre a également exprimé l'espoir que les récentes élections qui se sont tenues en Bosnie-Herzégovine constituent une nouvelle étape de concorde, d'entente et d'action commune en vue de l'instauration des fondements de l'Etat bosniaque.
La Tunisie se félicite de l'adoption par l'Assemblée générale du projet de Traité d'interdiction complète des essais nucléaires. Elle se réjouit de ce que l'Afrique soit déclarée zone exempte d'armes nucléaires et a souhaité voir le continent débarrassé de la présence de toutes les armes de destruction massive. Elle a réitéré également son appel en vue de faire du Moyen-Orient une zone exempte d'armes nucléaires et de toutes les armes de destruction massive. La Tunisie pense qu'il est urgent de traiter le problème des armes conventionnelles et particulièrement l'accumulation des armes légères et leur commerce illicite.
La Tunisie espère que la communauté internationale apportera les solutions appropriées à l'intolérance, au racisme, au crime organisé, au commerce illicite de drogues et d'armes, aux trafic organisé de personnes ainsi qu'au terrorisme et à l'extrémisme. Pour sa part, elle poursuivra ses efforts en vue de faire progresser la cause des droits de l'homme dans le monde. La Tunisie a récemment concentré ses efforts sur la mise en oeuvre d'une stratégie de développement globale et multidimensionnelle visant la promotion des catégories vulnérables de la population et basée sur le concept élargi des droits de l'homme. Elle juge nécessaire de prendre des mesures appropriées pour alléger le poids de la dette des pays à revenu intermédiaire.
M. DELMER URBIZO, Ministre des relations extérieures du Honduras, a réaffirmé la conviction de son pays selon laquelle les conflits internationaux doivent être résolus par la voie pacifique et diplomatique. Pour cette raison, le Honduras attache une grande valeur aux accords de paix de Dayton en 1995 et à ceux de Paris en 1996, ainsi qu'à d'autres accords internationaux et engagements pris sous les auspices de la communauté internationale.
Le chef de la diplomatie du Honduras a déclaré qu'en Amérique, Haïti est un exemple de résultats qui peuvent être obtenus grâce à des actions concertées et à la volonté politique de la communauté internationale d'organiser, par le biais des Nations Unies, des opérations destinées au rétablissement, au maintien et à la consolidation de la paix. Le Honduras participe aux efforts pour résoudre les conflits en Amérique centrale, notamment ceux qui ont conduit aux accords entre le Gouvernement du Guatemala et l'Unité révolutionnaire nationale. Il a rappelé que le Honduras allait assurer pour la deuxième fois la présidence du Conseil de sécurité. A cet égard, il a souhaité une plus grande démocratisation des principaux organes des Nations Unies, avec l'élargissement du Conseil de sécurité selon les principes de l'égalité souveraine des Etats et d'une répartition géographique équitable. Le Ministre a souhaité que l'Assemblée générale assume les
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fonctions jusqu'à présent assumées par les conférences mondiales coûteuses et d'être le forum de débats thématiques.
Dans le domaine de la lutte contre la pauvreté et en vue d'un développement durable, l'Agenda pour le développement offre l'occasion unique de situer le développement économique et social comme thème prioritaire au coeur du système multilatéral, a déclaré le Ministre qui a émis le voeu que les négociations du Groupe de travail spécial à composition non limitée sur cet agenda puissent aboutir au cours de la présente session de l'Assemblée générale. Indiquant que son pays vient de signer le Traité sur l'Interdiction des Essais nucléaires, M. Delmer Urbizo a lancé un appel à tous les Etats membres de l'Organisation pour qu'ils signent cet instrument dans les plus brefs délais. L'existence de mines terrestres et d'autres armes explosives dans plusieurs régions du monde constitue un problème humanitaire et une grave menace pour la sécurité, la santé et la vie des populations locales. Il a appelé aux pays qui en ont les possibilités de soutenir les pays affectés, notamment en Amérique centrale, par l'établissement et le perfectionnement de mécanismes nationaux de désamorçage des mines. Il a lancé un appel à la communauté internationale en faveur de l'interdiction totale de la production, de l'exportation, de la vente et de l'utilisation des mines antipersonnel.
Le Ministre a soutenu la demande d'adhésion de la République de Chine à Taïwan aux Nations Unies. Il a indiqué qu'au moment où le système démocratique de gouvernement et l'état de droit tendent à se renforcer dans la majorité des Etats Membres des Nations Unies, il serait contradictoire de continuer à exclure la République de Chine à Taïwan qui a lutté pour la démocratie et vient d'élire un gouvernement au suffrage universel. Il a souligné le rôle de la République de Chine à Taïwan dans la coopération internationale et a évoqué la résolution adoptée par le parlement européen, intitulée le rôle de Taïwan dans les organisations internationales.
Pour ce qui est du problème de la production de la drogue en Amérique centrale, le Ministre a indiqué que les ministres de l'intérieur des pays de cette région ont décidé de mettre en oeuvre un Plan de coopération pour combattre ce fléau. Ces ministres appuie une meilleure reconnaissance et représentation de Taïwan dans les organismes internationaux.
Pour ce qui est du problème de la production des stupéfiants dans la région de l'Amérique centrale, le Ministre hondurien a rappelé que les ministres de l'intérieur des pays de cette région ont décidé de mettre en oeuvre un Plan de coopération pour combattre ce fléau et appuient l'initiative de convoquer une session extraordinaire de l'Assemblée générale en 1998 pour renforcer la stratégie internationale contre les stupéfiants.
M. GIDEON KAYINAMURA, Représentant permanent du Rwanda aux Nations Unies, a déclaré que les Nations Unies étaient le forum le plus approprié pour la discussion de sujets tels que la paix mondiale, le développement et la coopération internationale. Il a rappelé que ce qu'avait vécu son pays en 1994 n'était ni un conflit, ni des événements effroyables, mais bien un
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génocide qui a complètement dévasté la nation rwandaise. Aujourd'hui les femmes constituent 70% de la population du Rwanda et 60% d'entre elles sont veuves. Pendant ce temps, les exécuteurs de ce génocide circulent librement et projettent d'achever leur projet. Ainsi leur armée, leur milice et leurs leaders politiques sont réfugiés dans des camps situés à faible distance de la frontière entre le Rwanda et le Zaïre d'où ils procèdent à des infiltrations en territoire rwandais avaient eu lieu afin d'éliminer les témoins du génocide. Il a donc appelé la communauté internationale à faire pression sur le Gouvernement du Zaïre afin qu'il déplace les réfugiés loin des frontières rwandaises, conformément à la Convention de Genève de 1954.
Rappelant que le déploiement de troupes de maintien de la paix par les Nations Unies n'avait été d'aucun secours, il a mis l'accent sur l'obligation de l'Organisation de soutenir son pays dans ses efforts de reconstruction des infrastructures socio-économiques. Il ne saurait y avoir de paix durable sans développement et reconstruction et à cet égard le Gouvernement d'unité nationale a effectué d'importants progrès, notamment en matière d'inflation. Il a indiqué que plus de 2,2 millions de réfugiés avaient pu regagner le pays, en particulier toutes les personnes qui s'étaient réfugiées au Burundi. Ses résultats ne doivent cependant pas décourager ce que la communauté internationale à venir en aide à son pays. Il a ainsi demandé aux institutions internationales financières et de développement d'effacer dès que possible la dette du Rwanda, ajoutant que seuls les pays au lendemain d'un conflit avaient reçu un flux financier suffisant avaient réussi à établir une paix durable.
Il a reconnu que la situation dans la région des Grands Lacs était une source de préoccupation et s'est félicité, à cette occasion de l'action de l'Organisation de l'unité africaine. Il a ajouté que l'instabilité régionale était accrue par la persécution systématique, voire le massacre des Zaïrois parlant le Kinyarwanda. Précisant que les survivants de ces attaques avaient dû se réfugier au Rwanda, il a prié la communauté internationale d'exiger du Zaïre qu'il mette fin à ce nettoyage ethnique systématique ainsi qu'à ses agressions militaires sur le territoire rwandais. Il a affirmé que ce n'était pas les solutions qui faisaient défaut mais la volonté politique. Ce faisant, il a évoqué l'action positive des anciens présidents Nyerere (Tanzanie), Carter (Etats-Unis) et Touré (Mali), qui ont réussi à convaincre les chefs d'Etat et de Gouvernement de signer une déclaration solennelle sur les moyens de résoudre les problèmes de la région. Abordant la question de l'élection d'un nouveau Secrétaire général, il a indiqué que son pays ne pouvait pas soutenir la réélection de M.Boutros-Ghali en raison de son incapacité à utiliser les instruments de la Charte de manière adéquate lors du génocide. Il a précisé, en outre, que l'élection d'un Secrétaire général contesté lui semblait mettre en péril le fonctionnement d'une institution qui a besoin d'être renouée et renforcée.
M. TRIVIMI VELLISTE (Estonie) a indiqué qu'il y a tout juste cinq ans, que le drapeau de l'Estonie avait été hissé devant les Nations Unies. Il a indiqué en outre que son pays se félicite de l'appui massif qu'a reçu le
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Traité d'interdiction complète des essais nucléaires en estimant que ce document constitue un signe d'espoir pour les générations à venir. Soulignant que les nouveaux défis qui se posent au monde exigent que les Nations Unies se renouvellent, elles-aussi, M. Velliste s'est dit favorable à un réexamen des méthodes de travail des principales commissions et des organes subsidiaires du Conseil économique et social. L'Estonie, qui attache une grande importance à la réforme financière de l'ONU, est d'avis qu'il faut revoir le système de répartition des contributions des Etats membres, en fonction de leur capacité de paiement et de plus de justice et de transparence. Pour ce qui est des méthodes de travail du Conseil de sécurité, l'Estonie espère qu'un projet de résolution pourra être présenté, cette année, sur son élargissement.
M. Velliste a souligné que les casques bleus doivent désormais intervenir dans le contexte de conflits internes. Dans ce cadre, a fait valoir le représentant, il est important que les efforts régionaux de maintien de la paix, conduits sous les auspices des Nations Unies, restent sous le contrôle étroit de l'ONU. L'Estonie participe aux efforts de maintien de la paix et augmentera, cet automne, le nombre de ses soldats servant dans le bataillon Norvégien de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), l'objectif étant de développer un groupe de forces de maintien de la paix des pays de la Baltique. Notant que de nombreux conflits intra-étatiques surgissent en raison de violations des droits fondamentaux de l'homme, le représentant a réaffirmé l'attachement de son pays au respect et à la promotion des droits de l'homme. En dépit des difficultés rencontrées lors de sa période de transition économique et institutionnelle, l'Estonie a fait de la démocratie un véritable mode de vie, a indiqué M. Velliste. Il a jugé souhaitable que les mécanismes de promotion et de respect des droits de l'homme mis en place par les Nations Unies s'appuient davantage sur le savoir- faire en la matière des organisations régionales, et notamment de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et le Conseil de l'Europe, lesquelles constituent le ciment de la sécurité et de la stabilité européennes. L'Estonie, qui préside actuellement le Conseil de l'Europe, continue sa politique de bon voisinage, en particulier avec ses voisins de l'Est et espère que la Fédération de Russie pourra en faire de même.
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